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    15 Juillet

     

    Pour la réception officielle au Palais Républicain (C'est comme un palais royal mais sans les traditions multi-séculaires, la simple différence entre l'homme et le singe quoi!) j'inaugure l'uniforme que j'ai commandé. Pour être sûr de ne pas faire double emploi avec l'amiral et ne pas simplement me retrouver avec le même uniforme que lui, quelque chose que je déteste par dessus tout lors d'une soirée, j'ai commandé un uniforme de cérémonie d'Adjudant Général du Génie Rural en velours cotelé, il m'a été livrée sur le navire, c'est une merveille, c'est un excellent tailleur, son épouse taille elle aussi très bien d'ailleurs. Certes le velours est un peu chaud sous ce climat mais j'y ai tout de suite mes aises.

    Les services futraks ont invité une quantité de pipoles internationaux, ou plus exactement, et je l'apprends très vite par ce cher John Brank qui ne boude plus ni ne se cache, ils leur ont fait payer fort cher: 10000 Dollars Futraks le droit de me saluer et de dîner en ma bienveillante quoique souveraine compagnie.

    -Ils ont fait des prix! Pour le Prince de Galles ils ont du payer 25000 $ l'hiver dernier quand il est venu! Me sussure-t-il avec quelque acrimonie.

    -Je vous trouve bien amer depuis quelque temps. Même si le destin vous est momentanément contraire prenez sur vous mon cher. Bi Britiche quoi merde!

    -Vous êtes là vous? S'exclame le chef de l'état futrak Jan-Bob Kombinartkë, en me tapant sur l'épaule.

    S'il y a bien quelque chose qui m'horripile c'est que l'on se montre familier avec moi lorsque l'on n'est point de mes familiers.

    Il porte un smoking blanc luminescent de vieux crooner has-bino-las-végasien.

    -Dieu de Dieu vous étes éblouissant monsieur le Président! Le complimentai-je.

    -Et attendez vous avez pas tout vu, ça clignote...

    De fait sa veste se met à clignoter.

    -Et là c'est plein phare!

      Il irradie autant qu'une soucoupe volante perdue en grande banlieue.

    -Et vous ne craignez pas que tout cet appareillage électrique ne vous transforme en cible commode.

    Il s'éteint d'un coup, plus rien.

    -Merde les plombs qui ont encore sauté!Et c'est le problême ici l'énergie, j'avais commandé trois centrales à gaz aux lybiens, mais quand il s'est agit de les monter ils se sont trompés dans les plans, il leur a fallu deux ans pour construire la première et c'est là que l'on s'est aperçu que le gaz de ville venait pas jusque ici!

    -Ah il faut se méfier des lybiens, personnellement je n'achéterai jamais un porte-avions à ces gens-là! Intervient assez mal à propos le de moins en moins cher John Brank décidément peu inspiré.

    -Qui vous parle de porte-avions ! Qu'est-ce que vous voulez que je foute d'un porte avions mon vieux!

    -Notre ami nous entretient des ses problêmes energétiques! Dis-je pour recadrer le débat.

    -Et comment vous faîtes vous au pays? Ajoute l'édile futrak en s'illuminant à nouveau, on a remis les plombs, mais il tient compte de ma remarque sécuritaire et se met en veilleuse, programme: star en économie d'énergie.

    -Oh nous avons en grande partie résolu le problême grâce à des... des porte éoliennes?

    -Des... et à quoi ça ressemble votre  truc.

    -Si vous voulez cela ressemble étonnament à des ... des porte avions mais sur le pont sont érigées des dizaines d'éoliennes! Précisai-je en articulant une oeillade à destination de ce cher John Branke qui comprend l'intention.

    -Rudement intéressant votre truc! Et ça produit?

    -Considérable!

    -Et en cas de cyclone tropical comment vous faîtes?

    Je ne lui dis pas que les cyclones tropicaux sont denrées rares sur les côtes de la Baltique mais j'improvise sans férir quoi que ce soit:

    -Nous les remorquons sur les côtes à l'abri mais de toutes les façons les éoliennes sont rétractables et peuvent être rangées dans l'entrepont.

    -Lumineux! S'exclame-t-il en faisant des étincelles et en lâchant de la fumée.

    Finalement son chef du protocole vient le débrancher alors qu'il commençait à s'enflammer pour notre idée mais aussi plus physiquement et littéralement par toute sa personne et nous nous retrouvons dans son bureau pour négocier l'affaire avec son ministre du budget et du développement accéléré et durable en charge aussi des dessous de table.

    Nous en ressortons une heure plus tard contrats en poche pour une livraison d'une douzaine de porte-éoliennes, Sir John Branke  rayonne (c'est contagieux?) il veut m'embrasser, j'arrête là ses débordements lorsqu'un anglais ancien éléve d'Oxford déborde sentimentalement on ne sait pas jusqu'où cela peut aller:

    -Allons mon cher, n'oubliez pas que nous sommes en représentation officiel. Cela ne s'est pas trop mal passé on dirait, vous trouverez bien une douzaine de porte avions en réfôrme et des éoliennes ferraillées à retaper, un coup de peinture et hop! Ah oui  et n'oubliez pas ma petite commission n'est-ce pas?

     -Ah là vraiment vous m'avez étonné Tétesse, ce fut... ce fut grandiose!

    A ce moment une très forte explosion retentit et le ciel s'embrase comme dans les meilleurs romans sentimentaux.

    Je me tourne vers le Président:

    -C'est une fort délicate attention, un feu d'artifice mais il ne fallait pas!

    Celui-là va lui coûter les yeux de la tête, il a vraiment très bien fait les choses.

    -Qué feux d'artifices! C'est l'arsenal qui vient de péter!

     

    Rentré au navire nous apprenons que nos ministres du gouvernement révolutionnaire tsilongais en disponibilité sont parvenus à force de pleurs et de chialades sur leur prétendu passé de descendants d'esclaves victîmes une fois de plus de vils manoeuvres colonialistes à convaincre leurs gardiens de les libérer et ils se sont égaillés, le leader N'Gutu N'Gutu en tête dans les rues de Port Glandulk la capital futrak:

    -Il n m'étonnerait pas qu'ils fussent mêlés de quelque façon à la pyrotechnie de tantôt! S'inquiéte sir John Brank Strikeman.

    -Eh bien mon cher vous avez intérêt à les retrouver et fissa, si l'autre imbécile apprend que ses artificiers ont fait la traversée à notre bord et que c'est nous qui leur avons refilé cette vérole marxiste et révolutionnaire vous pouvez dire Adieu à vos contrats. Quant à vous amiral je vous ordonne de donner la main, si vous n'aviez pas transformé vos marins en tricoteuses sucrées tout cela et d'autres tristes événements plus révoltants encore ne seraient point advenus!

    Ah mais! 

    (à suivre...) 

     

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    Maîtresse Angela et son caniche.

    Journal de la France de pendant par François F. soumis

    by Lofti Benayak 1/1

     

    Quand j'arrivais à l'Élysée, mon maître admirable était tout songeur devant une truelle posée sur son bureau.

    -Tu te souviens mon François en 89, on y était! Qu'est-ce que tu veux j'ai toujours fait l'histoire. C'est ça les grands hommes (à talonnettes).

    -C'est pas le genre de souvenirs que je cultive, d'abord on est arrivé à la bourre, quinze jours après tout le monde, ensuite t'avais bouffé trois cerises au kirsch et t'étais complètement pompette, enfin on s'est bien tous retrouvés devant un bout du mur mais celui-là fermait les chiottes de Herr Schmuttsberger, un plombier poméranien et quand il a vu qu'on lui en avait fait tomber un morceau, il a fallu non seulement lui reboucher le trou mais encore lui refaire l'enduit, on y a passé la nuit avec Juppé, quand je suis revenu à l'hôtel, qu'est-ce qu'elle m'a passé Pineulope parce que j'avais sâli mes affaires de gouvernement... tu crois vraiment que tu veux entrer dans l'histoire comme le couillon de français qui a recrépi un bout du mur de Berlin au moment de sa chute...  

    -T'es sûr... c'est marrant je m'en souvenais pas comme ça, je me voyais avec une grande cape rouge volant dans les airs... putain t'as vraiment le don de gâcher tous mes beaux souvenirs...

    -En attendant il y a la Merkel qui débarque tout à l'heure...

    -Parle autrement de Maîtresse Angela tu veux!

    Je demeurais stupéfait:

    -Maîtresse Angela? Ah parce que toi aussi... ah ben merde alors!

    -Qu'est-ce que tu veux elle me fait du mal... mais elle me fait du bien, je peux plus m'en passer... et puis c'est tellement bon d'obéir! Écoute j'en ai connu des pas commodes, avec la Cécilia c'était revue de paquetage tous les matins mais avec Maîtresse Angela c'est autre chose, c'est une vraie dominatrice, l'éducation prussienne quand même c'est pas comparable, avec ça elle m'a raconté que comme job d'été elle faisait garde-frontière, il parait qu'elle faisait même peur aux clebs, si tu ajoutes les cours du soir à la Stasi, un vrai caractère quoi! Tu vois c'est quand je lui ai parlé à Berlin du Gross Paris Plage et qu'elle s'est mise à se marrer et à se foutre de moi devant tout le monde que j'ai compris combien j'avais besoin d'elle.

    -Enfin, j'ai lu le programme du 11 Novembre, on va quand même pas lui faire ranimer la flamme à ta Prussienne...

    -J'ai tout prévu, j'ai demandé au fiston, il m'a eue en promo chez Darty une plaque quatre feux  comme ça on aura chacun une flamme à allumer et on pourra encore inviter du monde! Tiens elle est là dans le coin, il y a plus qu'à l'installer!

    Je regardais l'ustensile avant que de bailler d'effroi:

    -Mais c'est une plaque halogène, il n'y a pas de flammes!

    -Eh ben comme ça on risquera pas de se brûler et puis il faut vivre avec son temps... et puis c'est plus écolo, cette flamme qui bouffait du gaz à longueur de temps, ça la foutait mal après mon Grenelle du pique nique écolo. Pourvu que la cérémonie plaise à Maîtresse Angela. J'aurais peut-être dû mettre plus de motards tu crois pas.

    -Les motards c'est comme la crème au beurre quand il y en a trop ça écoeure.

    -Et des chaînes, tu crois qu'il y en aura assez à l'Arc de Triomphe? Delanoé m'a promis de venir en cuir.

    -Écoute, une passion aussi soudaine à ton âge!

    -Elle me veut, je suis à elle, je suis sa chose, tu peux pas comprendre. Je lui obéirai toujours, je suis son soumis, tiens l'autre fois elle m'a parlé de l'Alsace-Lorraine...

    J'ai pâli, je m'en souviens très bien, dans le Chauvinois on est patriote.

    -Non déconne pas tu vas pas...

    -Je m'en fous si elle re-veut l'Alsace et la Lorraine je les lui donne et la Haute-Marne avec, après tout on s'en fout tant que ça menace pas les frontières d'Israël et des États-unis!

    J'étais là en pleine expectative, oui carrément les deux pieds dedans, quand a retenti une voix sèche et coupante comme un coup de trique:

    -Nicolas ich bin da! Nicolas hier sofort! Kleinen Zwerg, wo bist du ?

     (Nicolas, je suis là, Nicolas ici tout de suite! Petit nain où es-tu?)

    -Merde elle est déjà là la prusko!

    -Mais tais-toi je te dis, elle va t'entendre et je vais pas être puni. J'arrive,  je suis là Maîtresse! Tu m'excuses hein mon petit François.

    Le salaud, le dégueulasse, c'était bien la première fois qu'il s'excusait!

    J'étais tourneboulé, je suis rentré en retard à Matignon et Pineulope m'a privé de télé, pour me consoler.

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    Au merveilleux pays des putes...

    Ou ma folle nuit d'amour chez Berluscono! par Marcel H. chauffeur livreur 1/1.

    G.M.Neoletto

     

    Bien calé dans la couchette de mon  semi j'attendais que le ferry accoste enfin, putain de pays, il pleuvait à verse, la Sardaigne, on imagine ça tout enfleuri et ensoleillé et puis non c'est la flotte et le vent, une manière de brouillard aussi. Je transportais 40 tonnes de capotes à l'arrière.

    Une fois à terre il fallait encore trouver l'adresse de livraison, enfin après une heure de gourances et de marche arrière j'arrivais devant un portail de 11 mètres de haut. et je me garais à côté d'une bétaillère mal bâchée, j'ouvrais grand les yeux: la  bétaillère, elle était pleine de... blondes.

    Je réussissais à localiser un interphone en technicolor que j'entreprenais aussitôt:

    -Ah c'est vous les capotes, entrez, entrez, on vous attend depuis deux jours.

    -Ouais bien... bien... mais les demoiselles, il pleut...

    -Ah la bétaillère de putes, on les rentrera tout à l'heure de toutes les façons ça risque rien, elles sont vaccinées et tatouées.

    C'est vrai que j'avais l'air d'être attendu, on m'a conduit par une autoroute souterraine jusqu'à l'entrée de service, le ci-devant proprio avait l'air d'avoir les moyens. Aussitôt deux douzaines de domestiques se sont mis à décharger la semi' pendant que je me les roulais, et puis un gars est arrivé, sa  gueule de vedette d'opérette toute ressemelée et poudrée me disait quelque chose, aussi sec il m'est tombé dans les bras et m'a embrassé ému.

    Le type qui était à côté de lui m'a expliqué en français dans le texte:

    -Monsieur le président du conseil voudrait vous décorer de l'Ordre de la Reconnaissance Nationale, vous n'y voyez pas d'inconvénient?

    J'ai compris que j'étais chez Berluscono. Moi j'avais rien contre la décoration mais il a pas attendu ma réponse et m'a accroché sur la salopette une médaille dorée.

    -Deux jours sans capote on a failli claquer! M'a dit Berluscono en me prenant par le bras, pour ça il est pas fier, et en commençant à me faire faire le tour du propriétaire, ça risquait de durer quelque temps vu qu'il y avait de la surface.

    -Tiens il y a un type accroché au plafond! J'ai dit en levant les yeux, on était entré dans un petit salon à peu près grand comme un chiotte international de prince saoudien.

    -Ah ça c'est le premier ministre français, quand il vient il passe une dizaine de jours attaché au plafond par les noix, ça le repose de son excité de patron, et puis il aime souffrir parait-il sans quoi....

    Il y avait partout des grands pots de bonbecs bleus, mais c'était pas des bonbecs.

    -Moi je me suis fait greffer deux testicules auxiliaires sous les bras, pour ça que je vais plus aux matchs, je peux plus applaudir mais toi sers-toi tu vas en avoir besoin. Romano chambre-moi une douzaine de putes pour mon ami français, tu vas voir je les fais venir direct propriété d'un petit proxénéte-éleveur albanais.

    J'uis ai expliqué que quoique chauffeur routier les putes c'était pas trop mon truc.

    -Qu'est-ce que tu racontes les putes c'est la vie. Tu sais il y en a, chez eux il y a toujours eu des bouquins et c'est comme ça qu'ils sont devenus écrivains et bien chez nous à la maison il y a toujours eu des putes, celles que ramenait papa et puis mes cousines et puis... et puis il y avait... maman. Alors naturellement j'ai pris le goût des putes. Et plus tard tu peux me croire ça m'a bien servi, d'abord comme barman, moi qui fournissait les filles aux clients, je touchais aussi un peu dessus, comme ça que je me suis mis dans la construction, ah le bâtiment, la promotion immobilière un vrai et beau métier de pute, il m'en est passé dessus des politicards, des vieilles comtesses et même des curati mais c'était pas le plus beau, je connaissais pas le show-biz et la télé parce que là ça a été l'apothéose, c'était comme si j'avais toujours été là, j'étais chez moi.

    -Ah bon parce que c'est vrai ce qu'on dit sur les actrices?

    -Mais des putes! Toutes des putes! Eh puis tu sais on est toujours la pute de quelqu'un. Moi je suis la plus grande pute de la planète quand les ricains me demandent quelque chose il faut voir comment je rampe et dés qu'il ont le dos tourné, paf je te les mets à sec. Tiens prends ça c'est un Scoffonacci!

    Il me tendait un bronze allégorique avec deux zobs croisés comme deux épées.

    -C'est une oeuvre de Marcello Scoffonacci un artiste que je protége, il est très doué, un type inspiré... tiens que je te présente la sénatrice Rosa-Maria Panculo...

    La fille était une blonde apocryphe en bas noires et guêpière et elle tenait une betterave à la main :

    -Dis Silvionino il faut que je fasse un rapport pour le sénat là-dessus et je sais pas à quoi ça sert, ça se met dans quel trou?

    -Je vais t'expliquer ça tout à l'heure chérie...

    -Ah Silvionino adoré tu as oublié mon petit chèque aussi après que j'ai épongé ton chinois... tu sais le vice-président de l'Assemblée Populaire du peuple ou je sais pas quoi?

    -Tiens prends plutôt un Scoffonacci! Il lui a dit en lui tendant une autre paire de couilles bronzée.

    A ce moment un coup de canon a retenti:

    -Midi, viens voir dehors ça s'est éclairci.

    De fait il faisait enfin beau comme attendu, ciel bleu, soleil et ... une flopé de paire de fesses toutes tournées vers la terrasse où on se trouvait:

    -Tu vois j'ai 148 jardiniers sur la propriété eh bien à midi ils descendent tous leurs pantalons et ils me montrent leurs fesses. C'est mon directeur de conscience, le clown Picci, il est vice-président de la chambre des députés,  qui m'a conseillé ça, selon lui ça doit me permettre de revenir un peu sur terre, oh pas longtemps mais tu vois même leur insolence il a fallu que je l'achète... je te dis que tout s'achète, la création est putain, tout est payant là-dedans. Et une fleur c'est pas une pute qui s'ouvre bien pour qu'on la butine. Tiens regarde-là celle-là  comme elle écarte les pétales, salope, putain elle me fait bander, je vais te lui refiler un Scoffonacci...

    Je l'ai retenu  par le bras.

    -Aïe ma couille! Fais gaffe quoi!

    Un lapin a traversé la terrasse et s'est arrêté devant nous:

    -Oh un petit lapin, qu'il est mignon ce petit lapin, et combien tu prends petit lapin?

    Bon ça devenait pathétique, pour faire diversion j'ai dit:

    -Il est chouette le jardin!

    -Il m'a coûté assez cher, il a fallu faire des modifications génétiques et je sais pas quoi mais on y est arrivé!

    Je regardais un peu mieux, les roses étaient blondes, les prunes étaient blondes même les oranges étaient blondes.

    -Tiens ici d'habitude il pleut pas et pourtant quand je décide qu'il doit pleuvoir, il pleut, comment t'expliques ça toi?

    Je réfléchissais un grand coup: j'étais dans le camionnage pas dans la physique quantique:

    -Euh c'est rapport aux types de la météo, vous les avez achetés.

    -Qu'est-ce que tu racontes eh couillon, les types de la météo... ils la prévoient et encore pas souvent mais il la font pas la météo. De belles putes eux aussi avec leur réchauffement climatique, tous vendus aux industriels de l'écologie!

    -Alors je comprends pas?

    -Eh bien je me suis adressé plus haut, beaucoup plus haut tu vois c'est tout simple et c'est tout con, jamais personne lui avait proposé un aussi gros chèque et c'est comme ça qu'il pleut maintenant en Sardaigne et tu sais pas combien ça me fait économiser en arrosage!

    J'ai passé la nuit, là, barricadé dans une cabane de jardinier et le lendemain en partant j'ai balancé mon Scoffonacci dans un massif de blondes.

     

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    14 Juillet

     

    C'est alors que nous arrivions en vue des Iles Futrak que la révolte tsilongaise éclata au grand jour ... en pleine nuit.

    Le ministre délégué au Budget demanda le remboursement immédiat des avances consenties à Sir John Branke pour le fourrage de ses chevaux de polo, celui-ci  pour détourner leur colère et faire diversion leur rappela que nous étions le 14 Juillet  dâte émouvante et parlante pour n'importe quel révolutionnaire de carrière et plus encore si les sus-dits révolutionnaires malgré leur position éminente et leur conscience prolétarienne impeccable étaient pour ainsi dire  humiliés, exploités par les impérialistes et les tenants de l'obscurantisme le plus courônné (allusion très fine et adroite quoique assez déloyale que le cher John-Branke fit à à ma personne régnante pour opérer plus complétement sa diversion toute tactique mais qui risquait de me coûter cher!)

    Accessoirement ils les avaient fait boire puisant à larges mains dans ses stocks de Whisky écossais Mac Roowin-Blank 20 ans d'âge qu'il avait sauvé de son conjungo naufragé.

    Si bien qu'il ne fallut pas longtemps pour que les ministres tsilongais se missent à faire un boucan du diable et de réveiller tout le monde.

    Je croisais l'Amiral en pyjama dans le couloir et très vite nous croisâmes, en pyjama, les révoltés très remontés et... à poils comme revenus à l'état de nature en "sans culottes" donc. Outre les revendications toute pécuniaires et qui somme toute ne nous concernaient pas, ils exigeaient d'être déchargés des corvées et d'être logés et traités selon leur qualité ministérielle.

    L'amiral se rendit... à leurs doléances, il se rendit même tout simplement leur abandonnant les clefs du navire:

    -Les papiers sont dans la boîte à gants sous le radar de surface.

    Moi-même je n'en menais pas large, ce qui est le comble sur un navire de haut bord! Quand au Père Fulmance des Emplettes il se préparait déjà avec quelque gourmandise au sacrifice suprême, à son martyre prochain promulgué par des mains et des esprits impies voués tout entier au matérialisme le plus bas.

    Heureusement l'on venait de repêcher le fourbe Pezzolino et il nous arriva tout dégoulinant et grelottant dans le couloir au moment où ces messieurs se proposaient de pendre l'unique représentant royal que j'étais en ce jour commémoratif de la prise de la Bastille et de la fin toute provisoire des tyrans supposés.

    Ils se promenaient partout en me poussant tout ficelé devant eux et en chantant leur hymne odieux et séditieux, la fameuse "Marche à l'aise!".

    Quelle idée j'avais eu aussi de laisser embarquer toute cette canaille bolchevique!

    -On pourrait se le guillotiner à la bonne franquette avec un  hachoir de cuisine convenablement aiguisée? Proposa le Secrétaire d'état aux  Sports  (Collectifs bien sûr!).

    -Tu as déjà décapité toi camarade quelqu'un avec un hachoir de cuisine? S'étonna N'Gutu N'Gutu qui ne manquait certes pas d'esprit pratique.

    -Oui camarade suprême, dans le temps une secrétaire de cellule qui voulait absolument voir les comptes de la cellule dont j'étais le secrétaire adjoint. Je n'avais que ça sous la main, j'étais jeune, ah ce n'est pas le plus commode, je me souviens, je m'étais bien coupé d'ailleurs mais en s'appliquant...

    -On va pas en faire une julienne non plus! Et puis celà manquerait de dignité prolétarienne.

    -Oui mais Camarade Suprême il souffrirait!

    -Certes et ce n'est pas à négliger  

    Je disais donc bien heureusement le "à nouveau cher Pezzolino" tout en continuant de grelotter d'abondance comprit d'un seul coup d'oeil la situation et se précipita chez Petcho Larigaïe et le cher Eriktkë le Mauve avant que les mutins mutins n'eussent eu l'idée de les enfermer dans leur cabine et l'on imaginera ma joie lorsque la répression toute militaire et même soldatesque s'abattit sur les commémorateurs, répression conduite par mes compagnons qui avaient levé en un minimum de temps une milice populaire parmi l'équipage.

    Eriktkë le Mauve proposa derechef de pendre un ministre sur deux. 

    -Pour l'exemple et parce que cela décorerait joliment le navire en entrant dans Port Glandulk la capitale des Isles Futrak.

    Je décidais de ne point pavoiser et de faire taire tout esprit de revanche (même à l'endroit de ce "cher" John Branke, où se cachait-il celui-là ?) :

    -Mettez-les à vieillir en  câle mon cher, ils s'y bonifieront. décrêtai-je à nouveau régnant  car... détaché ... spirituellement aussi.

    N'Gutu N'Gutu éleva une protestation qui lui valut un vigoureux coup de pompe du cher Eriktkë. 

    Il s'en souviendrait de son voyage officiel clandestin le camarade suprême.

    Et c'est dans une entente renouvelée entre nous tous, seuls et authentiques Nordmois, du matelot cireur de ponts à l'Amiral cireur de pompes, il cherchait à se faire pardonner ses égarements successifs à l'endroit de l'altesse royale que je demeurais malgré lui, que nous fîmes au matin notre entrée dans Port Glandhulk... (à suivre...) 

     

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  • Nous rappelons que durant la période de chasse aux mâles blancs, la Lauvergeon femelle n'est pas tirable, d'ailleurs elle l'a jamais été. 

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    M'Sarkozy & fils by Lofti Benayak 1/1

    Journal de la France de pendant par François F. soumis.

     

    Mon maître révéré m'avait appelé dans l'après-midi pour m'inviter à une "soirée garde à vue", j'étais intrigué et un peu inquiet par l'intitulé de l'invitation mais il y avait quelque temps qu'on s'était pas vu, il m'avait privé de conseil des ministres pendant deux semaines pour insolence, c'était cruel parce que c'était ma seule sortie de la semaine le conseil des ministres depuis que Pineulope ne voulait plus que j'aille inaugurer les vieux parce que je risquais d'attraper la Grippe du castor en les embrassant.

    Quand je suis arrivé à l'Élysée, il y avait du bruit et du mouvement, des flics partout, il peut plus s'en passer ils étaient tous là à lui tourner autour, mon maître admiré caressait des truffes, donnait des petites tapes amicales sur le museau, distribuaient des gâteries, des promotions et des galons, et ça rigolait, quand il m'a vu il m'a fait signe de le suivre dans le salon d'apparat où des employés étaient en train de descendre l'un des grands lustres à pendeloques:

    -Alors qu'est-ce que tu en penses on va le mettre là.

    -On va mettre qui et où?

    -Ben Villepin, je vais le brancher là-haut à la place du lustre, ils disent tous qu'il est plus grand, plus beau, plus intelligent et cultivé que moi, au moins il servira à quelque chose il sera décoratif accroché là-haut et s'il est pas trop déplumé en Décembre, je le fais descendre on le met en pot et il sert de sapin de Noël pour le Noël de l'Élysée!

    Il avait des yeux étranges de psychopathe diplômé d'état et un rire mauvais.

    -Non mais tu es dingue... et d'abord... d'abord il n'est même pas encore condamné!

    -Tu rigoles le procureur il passe tous les soirs pour l'apéro, on discute le coup et je lui donne une enveloppe avec les consignes plus quelques petits billets dedans pour ses frais de teinturerie, tu imagines ça, il y a des collègues à lui qui traversent toute la France pour simplement aller lui cracher dessus au palais. Pourtant c'est un type remarquable et vraiment pas emmerdant il requiert où on lui dit de requérir, et le motif, t'as vu le motif ça c'est de moi ...

    -Je m'en doutais...

    -"Défaut d'absence d'omission aggravé en réunion", avoue qu'il faut le trouver non?

    -Il faut surtout oser... c'est comme pour le fiston.

    -Ah celle-là je l'attendais, parce que chez toi dans ton foutu Chauvinois ça arrive pas qu'un fils succède à son père, ça existe pas des pâtissiers de père en fils peut-être!

    Là je sais pas ce qu'y ma pris mais j'ai explosé:

    -Tu veux que je te dise ce qui aurait eu de la gueule ç'aurait été que ta grosse loche de fiston  inculte s'engage au 8° RPIMA et parte se battre en Afghanistan contre ton pseudo axe du mal plutôt que d'aller conquérir sans péril un rond de cuir bureaucratique en grande banlieue et quant à toi au lieu de te planquer dans les robes des juges et des procureurs tu n'avais qu'à provoquer en duel l'autre grande bêlasse chevelu, vous auriez réglé ça au sabre d'abordage dans le bois de Vincennes au petit matin plutôt que de prendre la France en otage pour une minable querelle de voisinage entre arrivistes cousins de palier!

    -Qu'est-ce que tu racontes des conneries, s'engager, dans la famille on est allergique, mon PaPal il s'est engagé dans la Légion et dés qu'il a eu posé le pied en Indo et que ça a commencé à siffler autour il a été pris de tremblote et d'incontinence urinaire et il a fallu le réformer et le rapatrier. On n'y peut rien c'est physique, pour ça que je peux pas visiter une usine en grève tout seul sans mes petits flics ça me prend tout pareil, alors tu penses bien le gamin et puis, lui, depuis tout môme il souffre du syndrôme de Chaumet, c'est une maladie orpheline...

    -Merde et c'est grave? Tu m'en avais jamais parlé.

    -Même les grands fauves à talonnettes ont leurs pudeurs.

    -Et ça consiste en quoi le syndrôme de Chaumet?

    -Eh ben s'il se trouve à plus de cinquante mètres d'une boutique Armani il me fait une dépression.

    J'étais atterré, heureusement un grand noir en uniforme et lunettes de soleil est venu vers nous:

    -Ah que je te présente: le lieutenant-colonel N'Kono N'Kono, c'est l'ancien conseiller à la démocratie participative du regretté Colonel Mobutu, il va me donner un coup de main, on se voit tout à l'heure mon colonel.

    Le grand noir a salué à l'anglaise puis il s'est éloigné:

    -Qu'est-ce que tu en penses, je vais le prendre à la place de Séguéla, ses pipolades ça fait plus rire personne, il y en a marre il faut une reprise en mains, le colonel m'a repassé une recette d'opposant à la patate douce, une merveille! Je veux pas laisser au fiston un bantoustan en plein bordel, d'ailleurs les ricains m'ont prévenu, si il y a trop de binz, y ferment la taule! Fini l'ex-France!

    Il m'a pris par le bras:

    -D'abord je vais me nommer Colonel non mais pas colonel de militaires, je les aime pas, ils ont trop foutu la trouille à mon PaPal, non colonel de flics, tu te débrouilleras pour me trouver ça avec un bel uniforme dans les tons saumons avec des smocks tu vois. De la classe, de la tenue que ça en impose et pas des ourlets de cinquante centimètres hein... enfin tu verras ça avec Carla!... restera  Bayrou...

    -Tu ne crois pas que...

    -Mon colonel... tu ne crois pas que "mon colonel", c'est juste une habitude à prendre alors autant la prendre tout de suite...

    Je ne l'avais jamais vu comme ça, proprement halluciné.

    -Restera Bayrou...

    -Laisse tomber Bayrou... mon colonel.

    -Quand tu faisais ton service tu le tutoyais toi ton colonel?... non alors... et puis n'oublie pas que je suis aussi Président... bon pour Bayrou j'ai un problème, le colonel N'Kono N'Kono m'a conseillé de faire dans le traditionnel, style plateau-repas en famille et de le faire fusiller sur une plage en direct à la tévé le soir, genre praïme-taïme à l'africaine, le problème c'est qu'à Paris il y a pas de plage! Je vais demander à Delanoë s'il peut pas me monter un Gross Paris Plage d'hiver pour une grosse semaine de fusillades, il peut rien me refuser, le Frédo les mioches y m'a refilé les photos de leurs dernières vacances en Tunisie on les voit à poil socratisant des fonctionnaires pré-retraités de l'éducation nationale, c'est vraiment dégueulasse! Et puis comme disait le camarade maréchal président à vie "c'est pas tout de fusiller de l'opposant il faut encore trouver les murs", c'est un des drames de l'afrique démocratique le manque de murs, tu devrais lire ses mémoires, c'est passionnant, on avait les mêmes goûts sauf que lui les putes suisses il les préférait blondes...

    Au bord de l'écoeurement je tentais une diversion:

    -Dis... dîtes... mon colon... mon colonel-président  c'est quoi cette soirée garde à vue.

    -Ah ça c'est la surprise j'ai décidé de mettre toute la cour de l'Élysée en zone bleue, tu n'as pas remarqué quand tu es arrivé, c'est vrai ils m'emmerdent tous ces cons de ministre à se garer dans ma cour et hop le premier que je choppe sans son disque de stationnement, je te le fous en garde à vue!... à propos où tu as garé ton tandem officiel?

    -...

    -Gagné! Yark! Yark! Yark!

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  • Le dernier des... permanents!  par Jean-Pierre Chassavagne 1/2

    Mon nom ne vous dirait rien, pourtant il y a longtemps que je milite dans différentes associations. Je suis permanent du Mouvement d'Extinction Volontaire et Programmée de l'Humanité MEVPH en saxon VEHMP depuis quatorze ans, je dirige la section du 14 ° il faut dire aussi que j'en reste le seul adhérent, eh oui en quatorze ans je n'ai réussi à convertir à nos idées guère plus d'une centaine de personnes et toutes sont mortes, suicidées en grande majorité ou ont abandonné l'activité militante suite à un internement, le plus souvent abusif.

    Je suis très engagé aussi dans le combat  pour la non parentalité.

    Tous les mercredis nous nous réunissons à quelques non parents pour discuter de nos non enfants. La non parentalité est un mouvement qui parti des Etats-Unis s'impose peu à peu dans le paysage politique et social du troisième millénaire. Nous pensons que la parentalitude ne saurait être une obligation sociale et nous sommes parfaitement heureux comme ça, cela nous laisse du temps pour lire, écouter de la musique, voyager, rencontrer des amis, jouer à des jeux vidéos... lire, écouter de la musique, voyager, rencontrer des amis, jouer à des jeux vidéo... lire...

    Ce jour-là nous avions invité la secrétéreuse d'état(e) à la non famille UMPiste Nadine Verolo et le non député PS de l'arrondissement afin d'engager un débat d'idées et faire connaître nos positions, très vite après que quelques uns de nos militants leur eussent déversé les poubelles de la pizzeria végétarienne pakistanaise voisine sur la tête et menacer de prendre leurs enfants en otage ils ont accepté de présenter une proposition de loi afin que les non parents bénéficient des avantages des parents y compris les réductions pour familles nombreuses. Le débat démocratique avait eu raison de leurs préventions et préjugés... et nous les avons relâchés   Nous sommes un groupe de pression important et assez bien introduits (beaucoup de militants d'Act-up en notre sein) mais qui a tendance à stagner, numériquement j'entends.

    Je milite aussi pour le mariage monosexuel, pourquoi cette obsession arithmétique et compulsive pour le chiffre 2, pourquoi faudrait-il obligatoirement être deux pour convoler, l'on peut très bien concevoir, avec le progrès des esprits et de la science, une union réduite, que dis-je rendue à l'unité, magnifiée par elle, imagine-t-on combien cette communion n'en serait que plus intime. Il faut sortir du carcan des idées reçues et des préjugés commodes sans compter que cela faciliterait grandement les réservations pour les voyages de noces.

    Lors du mariage de ma cousine Geneviève avec un homme (elle est très rétrograde!), j'étais à côté de l'abbé Jean-Marie Descouettes qui avait célébré le mariage, c'est un curé en soutane, un tradi comme l'on dit, il m'a longtemps écouté avant de me répondre en reprenant de la langouste-mayonnaise:

    -Mais mon fils pourquoi pas! Rien ne s'y oppose plus et surtout pas la raison qui nous a déserté. Nous sommes entrés dans les temps post-apocalyptiques où le n'importe quoi le dispute à une imbécillité surnaturelle, alors pourquoi pas le mariage individuel? La partouze à péages ou l'euthanasie à tempéraments. Le diable fausse et contrefait aussi bien les esprits que les moeurs, nous ne vivons plus que gauchement, de travers sans même nous en rendre compte, avant que de trahir Dieu nous trahissons l'homme, nous nous caricaturons, et nous exhibons comme une vieille maquerelle qui se farde pour ressembler à sa jeunesse et faire croire à son innocence mais l'innocence est parti, croyez-moi elle ne reviendra plus. Alors mariez-vous avec vous-même mon fils et faîtes-vous de beaux enfants!

    -Ah mais non pas d'enfants, surtout pas d'enfants!

    Et je lui ai expliqué mon engagement au VEHMP... et il a pris sa langouste et il s'est mis à me taper dessus avec en devenant tout rougeaud et en récitant les paroles de l'exorcisme. Un exorcisme à la langouste, toujours cet obscurantisme!

    Je m'en suis ouvert pareillement à Abdul,  un collègue de bureau d'origine musulmane, non mais très bien intégré à la vie occidentale, le vendredi soir après le boulot, on fait nos courses ensemble chez Auchiottes au rayon Bio c'est dire, eh bien le croira-t-on en plein 21° siècle il a fallu douze autres collègues pour le désarmer et lui prendre son dérouleur de ruban adhésif avec quoi il voulait proprement m'égorger en invoquant le "très clément".

    Oui je disais donc à la fin de la réunion et alors que je pliais les chaises j'ai reçu sur mon portable un SMS de notre président mondial du VEHMP, les américains aiment bien ce genre de titres assourdissants, il s'appelle Edward Dward Ward Jr. et il est chercheur en virologie, il travaille pour le gouvernement américain. Étant de passage à Paris il me conviait à le rencontrer à mes frais, occasion unique et je l'ai aussitôt invité pour le soir même à La Blanchemouille un très bon restaurant tenu par des amis, Jean-Gé et Jean-Ré. (à suivre...)

     

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  • Les loisirs préférés des français:

    Sondage IFLOP / Urbane Tattack n° 9856 du 10/10/2009 

    effectué par signaux de fumées auprés d'un échantillon non représentatif de 12897 personnes alcoolo-dépendantes en âge de se voter dessus

    Pour les hommes: 114 % répondent: la garde à vue

    Pour les femmes: 122 % répondent: l'avortement

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  • 13 Juillet

     

    J'ai quelque peu délaissé la tenue de mon journal durant cette traversée, il faut dire que j'étais trop occupé par mes problêmes hépatico-gastriques, je pense maintenant que tout cela est dû à une défaillance de mon oreille interne droite, la gauche va bien, mais la droite est sans doute le siége et le départ de ces incommodements et nausées divers, mauvais réglages, il faudra que je consulte lors d'une prochaine escale, sinon pendant cette semaine de navigation peu d'incidents notables hormis une tempête, une mutinerie et un naufrage... putatif à signaler.

     

    Moi-même dois-je l'avouer je n'étais pas trop conscient des événements, enfermé comme je l'étais dans ma salle de bains où je me rafraichissais des heures durant au dessus de la cuvette.

    -Ne dirait-on point l'Amiral? Me dit le ministre tsilongais de la réforme agraire en passant l'éponge dans ma baignoire. (une réforme agraire sur trois pieds carrés de terre subsistant ne devrait pas lui valoir beaucoup de nuits d'insomnie).

    Je mets le nez au hublot et j'aperçois de fait l'amiral, son état-major, ses marins et même l'orchestre du bord qui nous font de grands signes depuis les chaloupes où ils ont pris place:

    -C'est étonnant pourquoi ont-ils quitté le bord? S'interroge-t-il?

    -Sans doute vont-ils faire du shopping? Il y a quelque terre détaxée en vue? Lui réponds-je.

    A ce moment Pezzolino passe dans le couloir avec trois gilets de sauvetage autour du corps:

    -Mais où allez-vous comme ça mon garçon?

    -Je vais... je vais nager un peu.

    Je m'apprôche de lui, l'attrape au col:

    -Mais dîtes-moi ce sont mes gilets de sauvetage en cheviotte que vous portez là bougre de saligaud!

    -Je... je les porte au pressing Monseigneur.

     Pour l'achever, moralement parlant  je le regarde dans les yeux, mais profondément et en vrillant, je peux être une vraie tarière quand je le veux:

    -Dîtes-moi la vérité, animal: nous coulons?    

    -Euh... on en parle... excusez-moi Monseigneur le pressing va fermer! Et il réussit le serpent à m'échapper et à s'enfuir vers le pont supérieur.

    Sir John Branke qui faisait une sieste vient aux nouvelles:

    -Que de bruits et de mouvement! Altesse j'espére que vous vous portez mieux.

     -Moi sans doute c'est le navire qui est au plus mal semble-t-il.

    -Ah bon... oui celà remue en effet mais j'ai connue bien pire. Une scéne de ménage de Calina cela chavire aussi.

    -Mais où est notre ami Eriktkë?

    -Ne m'en parlez pas Altesse, lui et ses compagnons ont  joué  aux cartes toute la nuit, je ne suis pas ennemi des distractions mais quand même.

    Nous partons en délégation vers sa cabine, il gît sur sa couchette physiquement et moralement ruiné tandis que Petcho Larigaïe exulte, il a devant lui un énorme tas de haricots secs:

    -Il a perdu 78546 haricots et moi j'en ai empoché 124895!

    Il est véritablement trés fier de lui et exulte littéralement:

    -Et que comptez-vous faire de cette somme considérable... de haricots mon ami?

    -J'hésite soit je les mets de côté... pour la retraite... soit un cassoulet pour fêter notre naufrage!

    -Allons allons pas de défaitisme mon garçon! 

    -Un naufrage j'en suis! Gueule le Baron mauve en se levant de sa couche le sabre érigé. Aux postes de combat mes braves!

    Il me rentre à peu prés dedans:

    -Tétesse commandez nous obéissons! Où dois-je mourir pour vous?

    Commander face à la vague, rien que l'idée me rend malade et je m'en vais me soulager dans les lavatories.

    D'ailleurs cela tangue beaucoup moins, la tempête se calme. Aprés une heure l'Amiral Chips Thor Bahlsen (et son grand orchestre) réintégre son bord et reprend la barre des mains de ce cher Sir John Brank qui est un très fin barreur, n'a-t-il pas dans le temps gagné les grandes régates de Sprung on the Bitch et il a magnifiquement barré le gros animal pendant son absence coupable, il m'avait proposé de le conduire, mais dans mon état cela n'eut pas été raisonnable, et puis je ne prends vraiment de plaisir qu'à la conduite des ferries!

    -Eh bien mon cher Amiral, alors quoi une absence? L'humiliai-je de la voix et du regard, encore un peu plus profond que celui que j'adressais ce tantôt au pauvre Pezzolino.

    -C'était un simple exercice de sécurité à la mer Monseigneur, je n'ai pas voulu ennuyer Monseigneur avec les manoeuvres habituelles de bord... Monseigneur.

    -Dis Tétesse et si on les passait à la planche tous ces lâches déserteurs! Me propose Eric le Mauve de sa voix de basse non pas chantante mais gueulante.

    -L'incident est clos mon cher Baron.

    -Bougres de pacifistes! Eructe-t-il (il éructe magnifiquement!) en levant haut son sabre, il mesure plus de six pieds.

    Il n'en reste pas moins qu'il est quand même incommodant et pour tout dire peu rassurant de naviguer sur un navire dont le commandant peut quitter son bord et vous abandonner d'une minute sur l'autre à n'importe quelle fortune de mer sans même vous en avertir.

    -Un homme à la mer! Crie l'homme de quart à la hune.

    Je ramasse une paire de jumelles, je distingue très bien un homme fort malmené par les vagues encore contondantes... mais c'est cet imbécile de Pezzolino qui s'est jeté à l'eau à contretemps:

    -Ce n'est rien, mon valet de chambre, enfin si vous avez quelque loisirs repêchez-le il a sur lui la clef de ma malle à cravâtes! Cela me contrarierait de la perdre. (à suivre...)

     

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  •  

    Le Bellâtre et le Merdaillon

    Journal de la France de pendant par François F. soumis

    Lofti Benayak 1/1

     

    "Le Bellâtre et le Merdaillon

     

    Il était une fois dans un ex-royaume enchanté, un Bellâtre et un Merdaillon. Quoique aucun ne fut chevalier ou seulement digne de l'être, tous deux rêvaient de prendre la suite du chef de l'ex-royaume enchanté devenu république gueusarde et pourrissant à l'ombre de l'empire du Bien voisin .

    Le Merdaillon s'aboucha avec les ambassadeurs de l'Empire et, par les engagements qu'il prit envers eux, il en obtint sa puissance puis sa nomination et, à force de promesses à ses peuples rompus et affaissés, son élection. 

    Le pays était en banqueroute, il en doubla ses effets, multiplia traites et billets, ruina ce qui était encore debout et se reposant satisfait de l'ouvrage accompli décida qu'il était temps de prendre sa revanche sur le Bellâtre, l'ancien et principal ministre de son prédécesseur, au motif qu'il avait tenté au temps de sa plus grande puissance de faire grand dommage à ses maîtres et de porter atteinte à son honneur personnel. 

    Or dans sa famille l'honneur était un dépôt sacré, tellement sacré que personne ne se souvenait de l'adresse du Mont de Piété où il avait été déposé trois générations auparavant.

    Il demanda à trois des plus grands légistes de l'ex-royaume enchantée de faire une estimation raisonnable de son honneur et de sa probité à fins d'exiger par le droit de ses juges un juste et proportionné dédommagement.

    Les travaux furent longs, enfin le premier parut, vieillard chenu et borné qui lui fit son compte comme à un brelan de taverne et estima son dû à pas moins de dix années de prison au pain sec et à l'eau dans un cul de basse-fosse non climatisé, il retournait sur ses terres et avait fait la somme au plus juste sans s'inquiéter des conséquences funestes de son honnêteté.

    Le deuxième qui avait une carrière en cours, des fils à élever et une parentèle encombrante  à placer présenta une toute autre estimation:

    -A tout le moins monseigneur, il ne faut point tabler sur un petit peu plus que 16 milliards 935896...

    C'était à peu près l'estimation que le Merdaillon se faisait de sa personne, honneur et probité compris.

    -C'est tout compris? S'inquiéta-t-il.

    -Oui Monseigneur.

    -Répétez le chiffre!

    -16 milliards 935896...

    -Bien, bien... attendez 896 quoi?

    -Euh... euh... bolivars.

    -Ce qui fait ?

    -Au cours de la veille à peu près 9 sols, trois pistoles et 25 casseroles (11 euros et 23 cents) Monseigneur.

    Le troisième légiste vint, il s'avança vers le Merdaillon, tendit la main et dit:

    -Vous me devez Monseigneur huit sols pour la plume et le parchemin.

    Ce qui revenait à dire qu'il comptait l'honneur et la probité du Merdaillon pour rien et qu'il n'avait point l'envie de faire dépense pour lui."

     

    -Alors c'est ça ce que tu lis à tes mômes?

    -Tiens tu étais là.

    Vrai je n'avais pas vu arriver dans mon salon mon maître admiré. Il avait l'air très énervé, j'essayais de le calmer.

    -C'est un conte contemporain. Une parabole.

    -Mais ce grand con a 23 ans! Dit-il en désignant mon mien gamin couché sur le divan.

    -Oui mais il n'arrive pas à dormir, il a eu des ennuis avec une dame motarde.

    -Une parabole, comme ce qu'on met sur les toits c'est ça? Ouais et en même temps on en profite pour dire du mal de son bon maître. J'ai écouté, je vais te foutre tout ça en garde à vue, moi!

    -Mais... mais je croyais que tu t'étais mis à la littérature?

    -La littérature c'est comme la peinture quand elle est trop fraîche, elle tâche les doigts.

    Mais dis-moi François tu trouves vraiment que je suis un bellâtre?

    -Non!

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