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  • Une enquête de la cellule Homicide 22 par J-P.Chassavagne 1/3

    La cheffe Gringeaux  et le mangeur de foule.

    J'appartiens au peloton de gendarmerie de Saint Salvat en Chiais, un matin au moment de ma reprise de service alors qu'on discutait avec les collégues autour de la fontaine à Pernod, dans la gendarmerie on est un peu traditionaliste et on est jamais passé au Ricard, donc ce matin-là notre chef à tous le major Émile Furher dit Furher Émile c'est un alsacien, m'est tombé dessus et m'a annoncé que j'allais être envoyé temporairement en renfort à la Cellule homicide 22 qui enquêtait sur une série de meurtres qui avait été commis dans le 22. 
    Putain je m'ai pensé un sériale killeur, comme à la tévé, il faut dire que dans le coin l'assassin est du genre petit bras velléitaire, il défenestre la belle-doche ou l'épouse trop casse-noix, il la balance dans la mare et puis basta il va se coucher bien beurré, le lendemain y a plus qu'à le cueillir et le plus souvent y se souvient de rien sinon que ça faisait longtemps qu'il avait pas aussi bien dormi.
    Les plus entreprenants étranglent les chats ou violent leur progéniture à mesure qu'elle grandit ça économise sur les cadeaux d'anniversaire, certains font de belles carrières là-dedans mais ça va jamais beaucoup plus loin, bon y a bien eu avant que j'arrive une affaire de filles de la DDASS qui auraient disparu par douzaines mais le procureur avait classé l'affaire avant de rejoindre son nouveau poste à Tahiti.
    Alors on pense bien qu'un sériale killaire dans l'arrondissement ça fait tout de suite rêver avec les prophéties bibliques qu'y faut éplucher en hébreu ancien et la spy...psychologie à appliquer en couches épaisses et la police scientifique car elle est une disciplîne scientifique maintenant au même tître que le Scopone scientifico ou le Marxisme qui ne l'était pas moins, ah l'exploitation des traces, nouvelle métaphysique du gendarme, traces de tout avec un simple follicule séborrhéique on vous détecte aujourd'hui un albinos homicidaire et alopécique à 50 kilomètres à la ronde.

    J'ai moi même suivi un stage de "profilage" à Maubeuge, c'était passionnant sauf qu'à la fin y a des collègues, des marseillais, ils marchaient au Ricard et ça leur avait tourné le sens hiérarchique, qui ont décidé de voir si ça marchait pour de bon, alors ils ont volé l'attaché-case de notre instructeuse en chef et ils lui ont envoyé une lettre anonyme. Elle était vachement colère mais elle a aussitôt mis en marche ses techniques de profilage et ça a failli mal se terminer pour le boucher-charcutier en bas de l'immeuble qu'elle avait déjà branché sur le secteur le type était sur le point de tout lui avouer alors qu'il n'y était pour rien.

    La veille de ma première journée à la Cellule Homicide 22 j'ai mal dormi, j'étais nerveux, ma femme m'a refilé deux cachets pour dormir et forcément j'ai eu du mal à me réveiller et je suis arrivé en retard. J'ai essayé de faire le moins de bruits possible pour pas me faire remarquer, la réunion avait déjà commencé je croyais bien avoir rattrapé le coup quand j'ai entendu :
    -Bon ça fait un. Vous avez droit à deux retards, au troisième c'est la garde à vue pour retardage avec récidive sur l'horaire affiché (art 963 du nouveau code pinal).
    Je me suis retourné, c'était un adjudant-chef de gendarmerie mais femelle, elle était habillée toute en cuir camouflé avec des leggins remontant et lacés serrés, je savais même pas que ça existait des uniformes commak et surtout elle avait une paire de roberts pas possible et une règle à la main.
    La règle depuis que je suis môme ça m'a toujours fait beaucoup d'effet à cause de mademoiselle Rompie mon institutrice qui était elle aussi une dresseuse hors pair. 
    D'ailleurs ça avait l'air de faire de l'effet aussi sur les autres.  
    -Je suis la cheffe Gringeaux Josiane... repos...
    Elle avait le regard réglementaire bas sur la ligne d'horizon mais elle était toute brushée et avait le minois enluminé, ça plus les lolos je me suis mis à bander pas possible et la serviette sur le devant de mon dispositif armé j'ai rejoint ma place. 

    Il y avait sur l'estrade avec elle un profileur belge, c'est les meilleurs paraît-il, un morpho-psycho-sociologue libanais d'origine grec qui ne parlait qu'anglais, un professeur d'université exégète des textes sacrés anciens et nouveaux (un grand spécialiste de l'interprétation de l'annuaire du téléphone) et enfin son chef d'agence bancaire qu'elle avait mis en garde à vue pour frais d'agios en bande organisée sur fonctionnaire non consentant en unifôrme (art 897 et suivants) et surtout pour qu'il lui garde son chien.

    La Cheffe Gringeaux Josyane nous a fait un exposé sur l'affaire.
    Depuis trois ans un type s'attaquait aux foules dans les stades, dans les grands magasins, dans les zones piétonnières du 22. Elle nous a passé des films pris par les caméras de stade ou de rue où l'on voyait des foules de consommateurs, supporteurs ou promeneurs en train de brouter le pavé tranquillement le samedi matin, soudain apeurées et le sériale killeure qui s'ébattait là-dedans comme une lion au milieu des gnous, le mangeur de foule isolait sa victime et commençait à l'entamer, ça giclait de partout, les foules ne savaient quoi faire elles continuaient d'avancer quelques fois il attaquait une seconde victime et le troupeau partait de l'autre côté c'était étonnant à voir et révoltant aussi s'attaquer à des foules c'est quand même dégueulasse et tellement lâche. 
    Fin de la projection.
    -Vous l'aurez remarqué le grand problème c'est que le prédateur porte un masque d'où l'absence concomitante d'identification. A-t-elle conclu avant de passer la parole au profileur belge mais le morpho-libanais a voulu placer un mot et comme c'était pas son tour elle l'a fait mettre en garde à vue pour causage quand c'est pas son tour en réunion (art 568bis et suivants), en plus ses papiers étaient pas en régle et elle lui a monté sans supplément un dossier d'expulsion.
    Le profileur belge nous a disséqué fort habilement la psychologie de notre assassin, je dis "notre" car on l'avait tous un peu adopté, vous pensez bien, notre premier.
    -Je dirais que c'est un sociopathe qui montre une réelle agressivité.
    C'était bien vu et on prenait des notes.
    Ensuite ça a été... le tour du livreur de pizza c'était la pause déjeuner, la cheffe Gringeaux  l'a fait mettre en garde à vue pour gourage sur pizzas aggravé de contestage de crîme contre l'humanité et de tentative de fuitage en mobylette (art 741 ter) parce qu'elle avait commandé une Santa Stafilo-Coca et il lui avait apporté une Margherita-Vichy.

    Avec les collègues on a un peu discuté pendant la pause. Ils m'ont mis au courant, ils disaient que la Cheffe Gringeaux outre son goût pour le motif était une championne de la police scientifique moderne et plus particulièrement de l'extraction du poil axillaire.
    -Le poil axillaire qu'est-ce que c'est que ça?
    -Eh bien pour les analyses ADN quand tu te retrouves embarqué avec un chauve qu'est-ce que tu fous? T'es bien emmerdé non alors aujourd'hui les instructions exigent qu'on prélève un poil axillaire, sous les aisselles si tu préfères, problème les gonzesses qui se rasent, alors la Cheffe Gringeaux a développé une nouvelle approche scientifique par l'arrière...
    -L'arrière de quoi?
    -Ben du gardé à vue.
    -Mais comment qu'elle fait?
    -Ben tu vois pas? Elle lui extrait un poil du cul quoi! Mais alors elle a une de ces techniques pour ça! 
    Merde un peu que je voyais, là que je m'ai pensé que c'était quand même une grande chose la police scientifique et que la vocation m'est tombée dessus! (à suivre...) 

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    24 Juin
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    Chic le lendemain de ce jour funeste tombe un 24 Juin, le jour de la Saint Jean, du moins chez nous à Bonpèze, nous la célébrons comme telle, ici dans ces contrées barbarisées de toute antiquité et re-salées par l'hérésie protestante il est hors de question de sacrifier à quelque saint que ce soit alors l'on fête le jour le plus long de l'année le solstice d'été et l'on  bâtit de grands feux, et l'on se saôule de bière, et l'on se vide la vessie et l'on honore sa voisine de palier et l'on partouze en shorts et en chaussettes et l'on revomit sa bière avant de se  re-resservir en bière et en voisine.

    Dans la capitale Upschloüt  il est de tradition d'une année sur l'autre que toute la population de la capitale et de plus loin encore, se rende en bateau dans l'une des deux îsles qui encadrent le front de mer de la capitale, dénommées l'île de droite Umpingen et l'île de gauche Sokialisten. Animé  par un étonnant instinct grégaire alors que rien n'est affiché à l'avance toute la population se retrouve sur la même île et boit, se brûle et partouze gaiement, bruyamment, abondamment et casse des assiettes et jettent leur belle-mêre dans les fournaises.

    Et par je ne sais quel malédiction chaque année je me trompe d'île et me retrouve seul ou dans le meilleur des cas en compagnie d'ouvriers du batîment marocains ou algériens dépourvus semblent-ils tout comme moi de ce sixiéme sens viking.

    Sans doute grâce à cet instinct qu'ils ont découvert l'Amérique avant tout le monde, j'entends les vikings pas les ouvriers magrhébins du batîment qui pour leur part n'ont découvert qu'une chose: on se les géle dans ce foutu pays!

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    Cette année, je prends mon élan, bien décidé à ne point me fourvoyer une fois encore. J'ai fait savoir que je continuais de bouder et défectant aux cérémonies traditionnelles je me donne quartier libre

    J'étudie les vents, les données statistiques et les lunaisons avant que de déhaler mon hors bord, nouvelle haquenée et de me lancer dans cette étonnante compétition nocturne. Il est de régle de ne point allumer les feux de son embarcation et au dernier moment, je change de bord, mu par je ne sais quel voix intérieur et délaissant Umpingen  j'aborde sur Sokialisten. Je saute à terre, regarde autour de moi tout en attachant mon bateau.

    -Merde encore gouré ! M'exclamai-je intérieurement (c'est moins bruyant et somme toute plus distinguée.)

    L'île semble déserte... ah si j'aperçois des lumières, du côté des roseaux là-bas.

    Réconforté je me dirige vers elles et je tombe sur une famille de belges les Boeulmans, ils viennent de Liège avec leurs deux garçons, leur grande fille de 17 ans Brigitte et Josy une amie de classe de celle-ci, ils ont garé là  Opel et  caravane pliante et regardent sans envie sur leur tévé portable les grandes fêtes barbares qui se déroulent tout à côté.

    Ils me proposent une bière et me déplient un pliant, je ne crois pas qu'ils soient venus pour partouzer autour de grands feux.

    Malgré tout je passe des instants très agréables, nous dînons fort correctement de harengs sauce en l'air (j'en consigne la recette dans mon carnet, c'est un peu le concept de la crème retournée mais en plus acrobatique... et salissant.) et nous regardons tous ensemble « Intervilles » en belge non sous-titré, ils voyagent avec leur récepteur satellite pliant et leur réserve de bières portable.

    Vraiment une excellente soirée et quand je dévoile mon identité, il faut les voir sortir leur téléphones portables et leurs appareils photos pliants pour immortaliser ces instants vécus auprés d'une altesse.  

    Oh je pourrais certes rejoindre à la hâte les festivités mais je préfére contempler la nature inviolée en admirant le coucher du soleil assis sur mon pliant. Ils sont très bien dans le coin sans doute parce que beaucoup moins nombreux qu'ailleurs, je parle des couchers de soleil pas des pliants.

    Le père Boeulmans est en train de me raconter les difficultés qu'il a à placer des assurance-vie, il est courtier en assurances pour une compagnie belge: la Défaillante de Liége, après quelque temps, je ne sais pourquoi je commence à trouver le temps long, je regarde ma montre il est plus de onze heures du soir et le soleil n'est toujours pas couché, alors je réalise tout soudain que le soleil ne se couche pas et que c'est même le prétexte à ces renouvelées festivités.

    Je me léve pour prendre congé. Les deux charmantes gamines se portent volontaires pour me raccompagner jusqu'à mon canot automobile, j'opine à leur proposition. En chemin elles se montrent mutines à souhait et je surprends même la grande Brigitte murmurer à son amie dans un fou-rire:

    -Et si l'on se faisait une altesse une fois ! (à suivre...)

     

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  • Exclusif: en direct du Basses-Côtes du Nord Globe Challainge:
    les voeux de Drouadlom Legadupec'h navigateur solitaire
    par Lofti Benayak 1/1
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    ... 47 ° jour de mer à bord de mon trimaran Préparation H, le douziéme du nom, putain ce que ça passe vite, j'en ai déjà coulé onze! Temps pluvieux, pas de vent, j'ai tiré des bords mais rien à faire il vient pas un souffle, je me suis collé en plein dans les quarantiémes languissants, avec mon parapluie à la main, j'ai l'impression d'être place de la Concorde un soir de Novembre. Envie de me flinguer.

    J'ai eu mon QG navigation par liaison satellitaire ils me disent que Jacky Bourlevec'h sur son Raviolis Buitoni 9 me reprend du terrain. Et puis cette saloperie de mât télescopique qui veut pas se déplier, je savais bien que c'était une connerie d'installer ça mais le sponsor a tellement insisté, putain d'ingénieurs, c'est les mecs d'Airbus qui ont mis le truc au point si je peux dire, au point, je commence à comprendre pourquoi les airbus se cassent la gueule, drôle de nouvel an.

    Bon puisqu'il y a rien à faire sur le pont, je vais aller voir en bas mes mails et puis j'ai encore une liaison satellite tout à l'heure avec mon sponsor en direct d'une maison de retraite des Basses-Côtes du Nord.

    Ma vocation? Mon père est flic, ma mère est enseignante, c'est dire s'ils ont des loisirs, eh ben dés qu'ils ont un moment ils sortent le bateau, ah pour ça en Bretagne les fonctionnaires ils sont plus souvent sur l'eau que derrière le guichet, comme ça que j'ai attrapé le virus.

    Et puis je suis breton on l'aura deviné à mon nom: Legadupec'h en celtique ça veut dire: le seigneur de la lande qui possède aussi un petit quelque chose en grande banlieue quant à Drouadlom c'est un nom de barde dans les légendes celtiques Drouadlom c'est le vieux barde qui radote toujours les mêmes conneries, en quelque sorte le vieux barde adjudant et casse bonbons. Cest sans doute le côté fonctionnaire qui a plu à mes parents.

    S'il y a vraiment rien à faire je remettrais au moteur, tout le monde le fait, je vais quand même pas me gêner, Bourlevec'h sur son Raviolis Buitoni 9 il s'est même installé deux gros Perkins, s'il croit qu'on l'a pas vu, moi un petit Penta Volvo me suffit, y faut pas exagérer quand même ça doit rester de la marine à voiles un peu, surtout que maintenant c'est vraiment commode et bien foutu, moteurs compacts et insonorisés en vue de l'arrivée on fait notre caca et on largue les réservoirs auxiliaires et le moteur et ni vu ni connu. Il faut comprendre il y a une telle pression des sponsors pour qu'on passe à la télé et le 27 ° y passe pas souvent à la tévé... sauf si c'est une gonzesse.

    Bon voy-ions les mails, nombreux, pas mal de factures, gaz, eau, électricité, crédits bagnole et maison aussi, c'est pas croyab' maintenant les factures vous suivent même sur l'océan.

    Il y a aussi les mômes qui se renseignent pour savoir comment "faire navigateur solitaire?" il y en a des mignonnes du genre:"... j'ai quinze ans je suis en seconde économique j'aime bien m'isoler longtemps dans les vouatères closétes qu'est-ce qu'il faut faire comme études pour devenir plus tard navigateur solitaire ou rentrer à la tévé?" Bien entendu je leur réponds de poursuivre leurs études même si pour moi ma licence de sociologie maritime de la faculté de Ploumanac'h m'a pas servi à grand chose et je leur envoie quelques échantillons de Préparation H, ils risquent d'en avoir besoin surtout s'ils veulent rentrer à la télé plus tard.

    Quand même j'ai beau critiquer, quel beau métier que navigateur solitaire, j'y renoncerais pour rien au monde, même pour un emploi de fonctionnaire, encore il y a pas deux mois on m'a proposé une place à la météo à Rennes.

    Tout en tapotant sur le clavier du bout des doigts je pense à ma Bwégnolée, ma fiancée Bwégnolée le Guirvaouc'h, qui est restée au pays breton. Il vaut mieux pas que j'y pense, sans quoi je bande comme un taureau et je me cogne à tout quand je me déplace dans le carré. Au bout d'un moment j'en ai marre, de pianoter et de bander comme un con et je surfe un peu sur le vouébe, je tombe sur un site de salop de coquines qui font des trucs pas possible et je commence la lessive du moussaillon, je suis pas loin de conclure quand apparait sur l'écran à la place de mes chaudasses toute une foule de petits vieux proprets rangés en ordre de bataille prés du pédégé de Préparation H

    -... Drouadlom nous sommes en direct de la maison de retraite Jacques Mesrine de Quimperlé... Drouadlom vous êtes en direct! En direct Drouadlooooome! Gooooool! S'époumone  le présentateur de la soirée pendant que je lâche la purée... en direct satellitaire.   

    Je me dépêche de couper la liaison mais le mal est fait, je crois bien que je peux dire adieux à mon Préparation H  numéro 13  que j'avais déjà mis en chantier.

    -Bon réagissons en breton, s'agit de pas lambiner maintenant, si je gagne pas la course autant entrer à la Météo!

    Je descends dans la cale et j'essaie de mettre en marche le moteur, mais il veut pas démarrer et pour trouver un concessionnaire Volvo dans le coin, ça va pas être commode. Quelle saloperie soit il démarre pas soit il fait de l'auto-allumage!

    Je bricole, je démonte et remonte et enfin après une bonne heure de boulot, je réussis à lancer l'engin, bon il fume un peu  mais ça m'étonnerait que je rencontre du monde avant quelque temps alors je le mets à fond, histoire d'enrhumer ce con de Jacky Bourlevec'h.

    Au bout de deux heures j'éteins le moteur c'est l'heure de la troisième liaison satellitaire de la journée, cette fois je passe dans le journal de vingt heures y s'agit de pas se louper ce coup-ci, un 31 Décembre y va y avoir du monde.

    Je m'envoie un seau d'eau salée dans la gueule, me décoiffe, je monte le son de mon portable  et je règle la caméra de pont, je passe à huit heures sept, j'ai pas longtemps à patienter:

    -Drouadlome vous m'entendez ... nous sommes en liaison avec Drouadlome Legadupec'h qui est quelque part dans l'Atlantique à bord de Préparation H ... ah voilà l'image...

    Au moment où je lâche ma réplique (tout est scénarisé avant le départ avec la chaîne, les sponsors et les annonceurs):

    -Bonjour Claire!

    Voilà pas que ce putain de moteur démarre tout seul et se met à pétarader et lâcher de la fumée comme un schooner hors d'âge

    -Vous êtes à côté d'un cargo Drouadlome il semblerait, il y a comme de la fumée et du bruit  derrière vous? Mais qu'est-ce qui se passe? C'est quoi ce bruit de moteur?

    Putainc'h! Le moteur qui s'emballe, je suis maudit! Cela grince, siffle, fume, pétouille et ratatouille, j'ai honte, je crois bien.

    -Euh... euh... et sinon... euh vous avez des projets Drouadlome?

    -Ouais je rentre à la Météo Lundi... Allez bonne annéede merde tout le monde!

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    22 Juin (suite)

    Ce garçon, Petcho Larigaïe, n'est que sensibilité, c'est ce que j'apprécie le plus chez lui, rien de l'intellectuel parisien déssiqué, d'abord il y a, sa bonne humeur, un enjouement permanent tout frisé de son accent béarnais. Il n'y a que dans le choix des lectures qu'il fait à la Reine qu'il me désarme un peu, mémoires d'officiers parachutistes, de rescapés du djebel, chroniques de la Légion Etrangère et des troupes de marine, ils nous détaillent même les phylactères d'illustrés en couleurs qu'il prise particulièrement contant les exploits de militaires culturistes et suréquipés oeuvrant à longueurs de bulle pour la survie du monde libre... tout celà à force de répétitions lassent un peu l'auditoire sans représenter exactement toute l'étendue et la diversité de la littérature française je pense quoique la Reine s'en accommode fort bien, tout juste si elle ne demande de temps à autre la signification de quelque expression argotique ou militaire.

    Avec le cher Petcho Larigaïe nous marchons quelque temps dans le Parc et je m'ouvre à lui, je sais qu'il peut être de bon conseil.

    -... oh entendez-moi bien, ce que je vous en dis mon cher, ajoutai-je je n'en fais pas une affaire personnelle mais une question de principes. Habeas corpus et tout ce genre de choses, vous voyez, une atteinte à l'intégrité de l'individu pris dans le cas général même si l'on veut faire de moi la victîme sacrificielle autant qu'inaugurale de sordides calculs comptables. Ils admirent les rosbifs, grand bien qu'ils les imitent doncque jusqu'au bout en matière de libertés individuelles et du droit à disposer librement de soi-mâme.

    Après un temps de réflexion, il me dit :

    -Il faut que j'en référe... je veux dire, laissez-moi le temps de la réflexion Monseigneur, je ne voudrais pas m'engager à la lègère dans une affaire aussi grave vous concernant.

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    Malgré tout j'ai fait préparer par le fidéle Pezzolino mon bagage au cas où il me faudrait déménager dans l'urgence, je n'ai aucune envie de sacrifier pour de basses menées démagogiques mes capacités génésiques.

    Quelle n'est pas ma surprise de découvrir mon serviteur de l'autre côté des grilles du Parc attendant le bus devant l'arrêt Palais Royal .

     Il faut voir comme il est fagoté, il porte trois vestons en cheviotte superposés, deux chapeaux de chasse empilés, trois parapluies et de volumineuses et lourdes (je le vois à la courbure de ses épaules) valises en cuir Hermés. Tiens pensai-je ce garçon a la même dilection que moi pour la cheviotte et les bagages Hermés... avant que de réaliser que ce sont mes vestons et mes valises et que le gredin s'enfuit en emportant une bonne part de mon trousseau.

    Je cours sus à lui, ramasse, en passant, un fusil dans la cahute d'entrée de la Garde et je sors dans la rue, marche prestement jusqu'à l'arrêt de bus, je suis en robe de chambre, robe de chambre, habillée certes, mais robe de chambre quand même, il y a un grand nombre d'Upschloutiens employés de bureau ou ménagères qui attendent le bus de 11 heures 24 et l'arrivée en armes du second personnage de l'état, moi-même donc, ne manque pas de les étonner, je pointe l'arme sur Pezzolino qui se jette à genoux puis tout à fait à plat ventre à mes pieds en pleurant d'abondance:

    -Altesse ne me tuez pas j'ai des enfants oh oui tellement d'enfants !

    Tiens première nouvelle il se disait célibataire jusque là!

    Les usagers sont effrayés et c'est un « ÔÔÔÔÔÔ !!! » unanîme mais très vite ils sont agréablement surpris par ma simplicité, après tout le prince consort qui  vient assassiner son prochain en pleine rue comme tout le monde, c'est très démocratique tout ça.

    Il y a quelques flashs qui partent comme en approbation.

    Finalement le vil personnage obtempère à mes objurgations et nous rejoignons le Palais lui devant, les valises à la main, moi derrière pointant mon fusil lorsqu'une escouade d'une vingtaine de policiers municipaux montés et en armes eux aussi nous entourent tout soudain, suivis d'une autre vingtaine mais cette fois ce sont des gardes Royaux toujours à chevaux qui entourent les policiers, bref cela commence à faire de l'uniforme et du crottin sur les trottoirs  :

    -Monseigneur, je vous en prie, rendez-nous ce fusil et relâchez l'ôtage. Crie dans un mégaphone l'un des gradés perchés.

    -Ce n'est pas un ôtage, mais un domestique fautif et c'est une affaire privée captainkë (nota : c'est l'équivalent de commandant chez nous)  Thor Dupondsen (c'est le chef des services de sécurité), j'ai droit de haute et basse justice sur ma domesticité, alors un conseil ne  vous mêlez pas de ça et lâchez cet appareil bruyant vous êtes ridicule !

    Je passe sous les fenêtres de la Reine dans cet équipage étrange et nombreux avec ce crétin qui continue de gueuler dans son mégaphone, je léve les yeux, j'aperçois ce saligaud de Urinald Fun Froeben qui exulte derrière les rideaux.

    Finalement je fais grâce à cet imbécile de rital après l'avoir fait mettre à poils et je regagne dignement mon pavillon de chasse au moment mâme où des parachutistes en tenue d'hommes grenouilles coiffés de bérets verts atterrissent qui, pour les plus chanceux, dans le grand bassin, qui, pour les plus maladroits et nombreux, sur les pelouses.

    Qu'est-ce que ça encore ! Tsss ! Tsss ! Sans doute ce salopard de premier ministre qui prévenu en grand hâte par Urinald Fun Froeben et sa clique aura déclenché je ne sais quel plan Orsektkë d'urgence aussi superfétatoire que ridicule.

    Semaine éprouvante, certes mais où je crois malgré les adversités successives avoir su conserver ce qui me tient le plus à cœur: ma dignité.

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     Aussi le dimanche!  1/1 par G.M.Néoletto

     

    Aujourd'hui shoppingue, c'est quand même bien agréable de pouvoir faire son shoppingue le dimanche quand on a du temps, que l'on est bien reposé, c'est aussi ça le confort moderne, pouvoir consommer quand on veut, dire que l'on a vécu pendant des siècles dans ce carcan obscurantiste, des siècles à s'emmerder le dimanche en famille! Il faut dire aussi qu'au Moyen-Âge on pensait pas beaucoup à consommer, les loisirs on les passait à bâtir des cathédrales, j'ai toujours pas compris à quoi ça servait d'ailleurs, j'ai demandé vendredi au cheikh El Poilard l'imam du quartier il a pas trop su quoi me répondre.  

    J'ai sorti ma Prenault 409, je viens de la toucher, elle est vraiment très chouette, dans 98 mensualités elle sera vraiment à moi, maintenant dans 98 mensualités je sais pas ce qu'il en restera, mais enfin, comme ils disent dans la pub Preunault: "...il faut savoir se faire plaisir, maintenant, tout de suite allez bouge-toi Ducon consomme!" J'aime bien ça moi la pub.   

    Je me gare devant le pavillon, histoire de bien la montrer aux voisins, on habite dans un lotissement, un coin très chouette entre la cimenterie et la déchetterie, c'est Maison Bouic qui a construit ça, c'est des maçons comme y disent dans la pub Maison Bouic qui passe à la tévé et ça se voit. Bon c'est sûr on a dû essuyer les plâtres au début, non mais pour de vrai, ils suintaient, le chef de chantier, un portugais qui connaissait son affaire nous a expliqué pourquoi, mais comme il nous a expliqué en portugais on a rien compris.

    Quand ils ont coulé les fondations en pleine nuit alors que le toit était déjà en place, on a demandé des explications, il nous a répondu que c'était la coutume chez Maisons Bouic, les fondations toujours en dernier, une sorte de rite quoi!

    J'ai demandé au Cheikh El Poilard, c'est un ancien du bâtiment si ça lui semblait normal, il m'a dit que à son avis, sans doute qu'ils avaient oublié de les couler au départ du coup mais que  l'important c'était que les fondations soient hallals, mais pour ça.j'avais fait gaffe, je les avais fait bénir par mon agent d'assurances.

    Ce qui m'inquiète un peu c'est la mensualité de crédit Sofincon qui arrête pas de monter à cause des "frais d'apéro et autres", je me suis renseigné auprès de ma banque ils m'ont dit que c'était normal et qu'ils m'en comptait eux aussi des "frais d'apéro et autres" en plus des agios.

     

    -Bon allez en route les enfants, il vaut mieux arriver tôt sinon avec les fêtes ça va être la cohue!

    J'embarque toute la famille dans la bagnole et en route pour le centre commercial Les Pelades 3000 de Bourzy-le-Ronc, on est  à même pas dix minutes... en semaine, le dimanche forcément ça bouchonne et il nous faut une heure et demi pour y arriver, les enfants chialent, ma poupignette renaude, enfin on arrive, on tourne un peu pour trouver une place, elles sont rares, des types s'engueulent ou se tapent dessus pour en décrocher une. 

    Dans la zone commercial de Bourzy-le-Ronc il y a toutes les enseignes: Auchiottes, Put, E.Letrouble, Déthadclons... ça frotte pas mal à cause du monde et avec ma poupignette on se partage les tâches:

    -Bon, moi je m'occupe du sapin et toi du reste! On se retrouve ici.

    Elle s'éloigne avec les mômes dans la foule énorme pendant que je rallie le magasin de bricolage, après avoir tourné une bonne heure dans les rayons bondés, j'aurais du venir un vendredi c'est quand même plus calme, je me décide pour une nouvelle scie sauteuse avec écran LCD et TV /TNT intégré pour pas s'ennuyer quand on coupe une planche, je prends aussi un débouche-chiottes à ultrasons et visée laser (pour pas rater le trou!) et un sapin... putain j'ai failli oublier le sapin, j'en prends un super commode qui se replie comme un parapluie et s'illumine quand on le déplie, il marche sur batterie et il a un GPS embarqué des fois qu'il se paumerait les lendemains de réveillon.

    Arrivé à la caisse je sors ma carte bleue, j'en ai pour seulement 298 teuros et cette conne de caissière m'annonce que ma carte est bloquée:

    -Vous avez pas du liquide?

    Derrière moi la file de 1,5 kilomètres de long commence à s'animer et se propose de se transformer en soviet pour me juger et me pendre sur place. Ils ont pas tort c'est vrai que je les empêche de consommer.

    Je sors fébrilement de la monnaie, heureusement qu'il m'en reste de mes frais de déplacement que le comptable de ma boîte m'a remboursés hier matin.

     

    J'attends un bon moment avec mon sapin, ma scie sauteuse et mon débouche-chiottes dans la grande halle noire de monde et enfin j'aperçois ma petite famille qui revient vers le rivage  avec difficulté ballottée par la foule:

    -On a rien pu acheter toutes les cartes sont bloquées par la banque, j'ai essayé de tirer du liquide rien à faire.

     

    On retourne à la bagnole, ma poupignette me reproche mes achats inconsidérés et les mômes trouvent mon sapin haïgh-téche ridicule et chialent parce qu'ils ont pas eu leurs consoles WIIIIII! à télétransportation.

     

    Après une heure et demi de trajet on arrive enfin à la maison:

    -Tiens on dirait qu'il y a du monde, tu m'as pas dit que tes parents devaient venir? Je demande à ma Poupignette

    -Je t'e l'ai pas dit parce qu'ils ne doivent pas venir.

     

    Mais non, c'est pas la famille, c'est un type en costard sport très élégant et pull à col roulé spécial véquinde:

    -Maître Patouillard de l'étude Patouillard, Patouillard et Disdeudére, je suis mandaté par la société Sofincon afin de procéder à une saisie conservatoire sur vos biens...

    -Mais... mais... mais...

    -Comme vous dîtes en effet, vous n'avez pas reçu nos courriers?

    -Mais... mais... mais ...

    -Nous avons bloqué tous vos comptes en effet.

    -Mais... mais... mais c'est Dimanche! Je réussis à bafouiller au complet enfin.

    -Ah mais maintenant l'huissier c'est aussi le dimanche! D'ailleurs c'est bien plus agréable de travailler le dimanche les gens sont plus détendus! Bon nous disions donc un sapin de Noël, un débouche-vécés...

    -A visée laser...

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  •  

    22 Juin
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    Les journaux du matin parlent d'une tentative d'attentat conte le Palais Royal alors qu'il s'agissait d'une tentative d'anniversaire, qui fut d'ailleurs fort brillamment réussie à mon goût. Le premier Ministre Wöölaf Plöömquist (il est d'origine suédoise, incroyable le nombre de météques qu'il peut y avoir dans ce foutu pays !) est arrivé au Palais dés qu'il a appris la (fausse) nouvelle. C'est le secrétaire du Parti Social Démocrate (PDÖ) actuellement au pouvoir après avoir conclu une alliance avec les Démocrate Sociaux de l'ÖPD,  toujours cette manie du consensus propitiatoire à toutes sortes d'arrangement et de combinaisons avantageuses pour ces messieurs. En cinquante années le PDÖ n'a point exercé le pouvoir que pendant 43 minutes et encore ne fut-ce que parce que le premier ministre de l'époque était demeuré enfermé dans les vouatères du Palais pendant une réception officielle. Je dois confesser d'ailleurs que c'était moi qui l'y avait enfermé exaspéré que j'étais par ces remontrances après que le presse espagnole eut publié des photos de moi en accorte et dévêtue compagnie sur une plage de Marbella. Je n'admets point l'insolence, j'ai le souci de mon rang et de ma charge mais quoi eut-il voulu que je me baignasse en haut de forme et queue de pie. Ces gens-là sont proprement insupportables. J'envoie le fidéle et tarifé Pezzollino espionner à mon profit, la rencontre entre la Reine et le pseudo démocrate en chef.

     Je patiente dans le pavillon de chasse désaffecté au fond du parc ou le grand-père de Gretaetkë le roi Uürald XII recevait dit-on ces conquêtes, un sacré luron. J'en visite les piéces, c'est charmant, décrêpi, mais charmant, dans le style années 30,  vrai l'on se croirait à la campagne, malgré le métro qui passe en dessous, il faudra que je fasse aménager tout ça pensais-je, au moins lorsque les humeurs se seront calmés.

    Pezzolino revient enfin :

    -Alors fidéle serviteur où en sommes-t-on ?

    -Couic ! Me dit cet imbécile d'italien en agitant des ciseaux imaginaires devant mon visage.

    -Ils ne songent quand même pas à me...

    Que je sache la peine de mort n'est plus exercée par ici depuis au moins les années 50, ils ont songé un temps à la rétablir pour les tueurs de rennes et puis ils y ont renoncé.

    Ils ne vont pas la rétablir seulement pour moi, d'autant que je n'ai jamais fait le moindre mal à l'un de ces détestables bestiaux. Un bref instant, je le confesse, je cherche dans ma poche, ma brosse à dents qui ne me quitte plus, depuis le divorce de mes parents, un instant, oui je le confesse, je songe à fuir.

    -Couic ! Couic !

    L'imbécile surenchérit en se mettant les mains sur ses génitoires.

    -Mais parle donc imbécile !

    Il m'explique que cette petite ordure de Wöölaf  Plöömquist va présenter au parlement une proposition de loi visant à me faire stériliser, il a mis en avant auprés de la Reine que mes prétendues divagations galantes récentes et passées risquaient de me valoir un surcroit de postérité, descendance supplémentaire qui quoique conçue hors les liens du mariage et selon la loi du pays risquait de faire valoir auprés du gouvernement des droits à pension, que la liste civile de la famille royale s'en trouverait sensiblement augmentée et l'ordre de succession rallongé d'autant et qu'il n'était pas plus que ses collégues et encore moins ses électeurs-contribuables disposait à voter de nouveaux crédits ! Et donc selon lui le seul moyen d'y mettre un terme serait de me traiter comme n'importe quel matou de gouttières.

    Non mais a-t-on idée ? Quel jean-foutre !

    Maintenant je ne vois pas comment me sortir de ce mauvais pas ? Il s'agit de manœuvrer promptement et adroitement.

    Voyons quel pourrait-être mon plan de bataille, je réfléchis, longtemps, si longtemps que je m'endors... comme ça en pleine réflexion, cela m'arrive quelque fois, tant peut être grande ma capacité d'abstraction et c'est cet imbécile de Pezzolino qui me réveille, en me faisant les pôches :

    -Eh bien quoi qu'est-ce qu'il te prend ?

    -Excusez-moi Altesse, il faut que je régle le livreur de pizza.

    -Je n'ai pas commandé de pizza !

    -Moi si.

    -Eh bien régle-la avec tes gages plutôt que de me voler !

    -Je ne volais que le pourboire Majesté. C'est bon pour votre publicité de donner de bons pourboires aux livreurs de pizza qui viennent au Palais. Et avec les gages que vous me servez, je ne peux pas.

    -Et si tu y ajoutes tout ce que tu me voles ?

    -Même ce n'est pas encore suffisant.

    Ce garçon a des raisonnements d'une logique toute ancillaire et pratique. C'en est presque alarmant.

    -Eh bien alors prends ce qu'il te faut... mais pas plus.

    Une fois dépouillé, douché, rasé et habillé je vais un peu marcher dans le parc je ne veux pas faire mon retour avant d'avoir mis sur pied un plan de contre-attaque opérationnelle, mais j'ai beau réfléchir tant et plus, je ne trouve rien jusqu'à ce que je bute... sur Pétcho Larigaïe, le lecteur français de la Reine qui ronfle le nez dans l'herbe, pas encore tout à fait remis de notre soirée d'anniversaire.

    -Eh bien l'ami, on paresse ! L'apostrophai-je en lui donnant un amical coup de pied dans les côtes.

    -Merde quel est le con qui a osé ?.... oh pardon Monseigneur.

    Il se frotte les yeux, se redresse, se met au garde à vous, cette manie qu'a ce garçon de se mettre toujours au garde à vous lorsque il me croise, étonnant pour un littéraire non ? Il a publié quelques délicats recueils de poêsie : « Incomplétude II » notamment dont l'on attend avec impatience le premier tome et c'est lors de la présentation de l'un de ses livres à la presse, à l'ambassade de France que nous nous sômmes connus et reconnus pour ce que nous sômmes : deux fiers et bons compagnons.

    Il souhaitait impérieusement s'installer dans notre capitale qu'il jugeait beaucoup plus lancée en matière de vie littéraire que Paris (de fait nous avons reçu l'année dernière la visite de Miss Univers, du Dalaï Lama qui était en transit et de Barbara Cartland qui voyage en cercueil rose depuis une bonne douzaine d'années à travers la planête et ne manque jamais , par volonté testamentaire, de faire hâlte chez nous une fois l'an) mais ne trouvait pas d'emploi selon ses goûts et compétences, je lui ai proposé cette place de lecteur de français de la Reine qui était à l'encan depuis trop longtemps, le français, je l'ai dit, malgré mon apostolat énergique, reste peu prisé et mal enseigné. Il a accepté.

    Les journaux et les mauvaises langues ont tout de suite ragoté et sous entendu que le brave garçon était un agent des services secrets français délégué à la cour pour me surveiller et veiller aux intérêts français, il le décrivait comme un ancien militaire des troupes de marine, passé dans l'espionnage et la barbouzerie, roi du camouflage et du travestissement, se mouvant habilement dans les populations tel un reptile dans une jungle fournie, l'on racontait qu'il avait été marchand de glaces au Tchad pendant les guerres avec la Lybie, vendeur de barbe à papa en Centrafrique au temps de Bokassa et je ne sais quoi encore, bref on le disait un véritable Frégolo. Roman que toutes ces billevesées. Je l'ai aussitôt convoqué et les yeux dans les yeux, je suis capitaine de réserve dans l'armée française (et entre autres adjudant général du Génie rural dans la réserve du royaume), je lui ai posé la question :

    -Est-ce vrai que vous êtes un ancien militaire de carrière mon garçon ?

    -Négatif mon altesse. M'a-t-il simplement répondu.

    Je lui ai tapoté l'épaule, j'ai tout de suite été convaincu de sa sincérité. Je connais les hommes. (à suivre...)

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  • La Pute équitable. 1/1 Par G.M.Néoletto.
    Zie equitabeule houquère
    Les aventures de Jean-Plaude et Jean-Cluc militants Umpistes de base

    Avec Jean-Cluc qui est comme moi au comité central de l'UMP Basse Meuse on a été invité en Suisse au congrès de l'UDC . Tout de suite on a été surpris c'était pas comme chez nous où les élus sont nommés, chez eux  les élus sont élus, y sont bizarres ces suisses. On nous avait refilé un badge avec nos noms, titres et qualités et très vite on a été entouré et un peu chahuté.

    -... alors la présidence Choukroun ça marche toujours? C'est la saison des soldes non on dirait?

    -C'est vrai ça qu'est-ce qu'il devient le petit bleu qui tâche? Le président du pouvoir d'achat... dans les chaussettes.

    Ils disaient que notre dynamique président faisait vendeur de fripes... à l'arraché. Sauveur du monde à la sauvette. 

    -On a toujours l'impression qu'il veut vous refiler en Décembre sa collection d'été ce type-là!

    -L'UMP ça veut dire quoi déjà? L'Union des Mickeys Péteux c'est ça?

    Il faut aller à l'étranger pour savoir qu'on se fout de nous... à l'étranger! Vrai on est ressorti de là complètement déprimé avec Jean-Cluc.

    Pour se remonter... le moral, on a décidé de se faire une pute, une à deux.

    Il faut dire qu'en Suisse c'est presque aussi cher qu'en France, enfin pas autant il faut pas exagérer, mais eux en plus ils ont une monnaie bizarre, le truc overclocked, le Franc que ça s'appelle et c'est super difficile de s'y retrouver par rapport à notre euro national à cause des conversions.

    On s'est renseigné auprès du barman du bar de l'hôtel, il nous a dit que dans le coin c'était de la pute haut de gamme plutôt Hédiard que Shopi ou Ed.

    -Enfin je vais essayer de vous dépanner, il y a un petit jeune qui s'est lancé dans le coin il y a pas longtemps, il doit faire des promotions pour ses débuts, je vais l'appeler.

    Pour les putes ou les banques ils sont organisés les suisses, y a pas mieux, le barman a raccroché:

    -Il va passer, vous avez qu'à aller l'attendre en terrasse.

    Une demi-heure après on a vu arriver un petit mec à vélo, dans son caban, avec son écharpe, son petit sac à dos et sa tête de foutriquet à préjugés recyclés il ressemblait à n'importe quel bobo parisien ou bas meusien.  

    Il a sorti de son sac à dos des dépliants sur papier chiottes mâchés et recyclés qu'il nous a distribués et il s'est présenté:

    -Wilfried Shmutts de Lausanne je suis proxénéte éthique.

    Déjà ça impressionnait, presque autant que ses tarifs baveux imprimés sans solvant. Proxénéte éthique quézaco a demandé Jean-Cluc?

    Wilfried nous a expliqué dans le détail qu'il avait des principes, mais ça, rien qu'à sa gueule on s'en doutait, et que le proxénétisme était une carrière comme n'importe quelle autre si on la suivait selon les susdits principes éthiques, il était donc un proxénéte allégé en matières grasses, pratiquant le commerce sexuel équitable, il faisait venir ses filles de Bolivie où elles avaient été élevées dans des petites bordels familiaux bien loin des taules industriels:

    -... comme vous pouvez le voir on a reçu le label Max Havelaar 

    -Pourquoi tu fais aussi de l'expresso ? A demandé ce con de Jean-Cluc.

    -Non, nous avons été labellisés dans la catégorie "Equitabeule sex". Regardez nos tarifs, nous ne faisons pas de vente forcée, vous avez nos conditions de vente en bas de page, je vous laisse réfléchir...

    Il s'est mis à siroter sa menthe à l'eau.

    Finalement on s'est décidé pour Maria Susa.

    -Très bien, je vous accompagne à l'hôtel.

    Le petit proxo propret a enfourché son petit vélo propret jusqu'à l'Hôtel propret et on l'a suivi à pied sale, arrivés à la Résidence du Panier Défleuri il a salué la réceptionniste, une mémére impayable:

    -C'est madame ma mère. Nous a-t-il expliqué en montant son vélo à l'étage, là il a ouvert la porte de la chambre 15.

    Autant le dire tout de suite, j'ai trouvé Maria Susa tarte. Avec son petit chapeau melon enfoncé jusqu'aux oreilles, son châle tricoté maison et son regard résigné on avait pas tellement envie de la baiser, plutôt de lui mettre une tarte et de la renvoyer au pays en port dû. 

    Jean-Cluc lui s'en foutait, il avait la trique, équitabeule ou pas, il voulait tringler, il a renversé la fille sur le pieu et il a commencé à l'entreprendre...

    -Ah mais non, c'est pas éthique ça, d'abord vous devez procéder au paiement auprès de mam... de la réception, vous allez recevoir en contrepartie une savonnette bio, une serviette en coton sauvage ainsi qu'une copie de nos conditions de vente  et...

    Jean-Cluc était déjà dans l'escalier, il a ciglé maman Shmutts et il est remonté aussi vite, il est passé dans la douche pour se savonner son appareil à frissons, et il est revenu à poils et aussi érigé qu'un obélisque d'importation:

    -Bon, ben vous pouvez nous laisser? Il a demandé au proxo éthique.

    -Non, non je dois surveiller la prestation.

    Jean-Cluc est reparti à l'assaut.

    -Ah non ça on n'a pas droit!

    -Comment ça? Mais merde on a payé.

    -Oui mais c'est pas éthique.

    -Et ça?

    -Non plus ou alors il y a un supplément.

    -Ben merde alors... mais c'est qui les deux vieux là dans le coin prés de l'armoire avec leur drôle de chapeau melon qui nous regardent en se marrant?

    -Ce sont ses parents, on les a fait venir de Bolivie pour un meilleur confort affectif...

    -Et le scrabbeule on peut? J'ai demandé énervé.

    -Oui mais il y a un supplément... mais on fournit le scrabbbeule équitabeule .

    En voyant comment ça tournait... court, j'ai dit à Jean-Cluc:

    -Bon Jean-Cluc on s'encluquent ce sera toujours ça d'économisé.

    A l'UMP on a l'habitude, ça fait même plus mal.

    -Ta gueule Jean-Plaude j'ai payé pour baiser, je baiserai... c'est combien les suppléments?

    Pour se retrouver du courage, elle était de moins en moins laubée la bolivienne, on aurait dit une poire pelée qui se flétrissait à vue d'oeil, Jean-Cluc il a vidé le minibar et il est remonté en ligne.

    Quand il est revenu sur terre il a vu la tête hilare des deux vieux à chapeau rond et de la Maria Susa toute rhabillée assise devant eux, drôle de tableau de famille, surtout il a regardé la facturette de sa carte bleue que lui tendait Wilfried Shmutts, le proxo éthique.

    -Putain c'est pas vrai je me suis vraiment fait enc...

    -Normal, vous l'avez enc...elle vous enc..., c'est ça l'équitabeule trade! Ah vous n'oublierez pas de laisser un petit quelque chose à mam... à la réception.

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    20 Juin
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    « L'épreuve m'a toujours renforcé dans mes choix et mon caractère mâme ! » J'écris fébrilement dans mon journal quelques phrases à la lueur d'une lampe à pétrole, dans l'une des cabanes de jardinier du Parc du château de Huberstbörg qui me sert comme en ultîme refuge, bête blessée, encore saignante et essouflée de la dernière traque. Tous m'ont accablés... non pas tous mon cher Uurtikrn m'a été d'un grand réconfort. Il m'a souri. Il a compris, je lui ai appris que la vie est quelques fois injuste et peu améne mais que c'est alors dans l'épreuve que se distinguent les vrais caractères. Mais les autres... tous les autres.... Ah ingratitude, quand je pense à toutes ces années, mes meilleures, que j'ai données à un pays qui, l'on me pardonnera le mot est le trou du cul hémorroïdaire du monde gelé et a été infoutu même d'inventer la crème glacée. Bien entendu, ce salopard d'Urinald Fun Froeben qui a des espions partout dans le Palais s'est empressé de raconter l'incident de la bibliothécaire à la Reine.

    Ah faible femme je te pardonne, femme que j'ai tant aimée et servie je te pardonnerai encore demain, femme influençable et donc coupable comme tu m'as déçu, (d'ailleurs j'ai toujours pensé que Reine c'était un métier d'homme !... oui enfin l'on m'a compris) et pourtant je te pardonnerai toujours.

    Alors j'ai préféré au scandale et aux éclats, au mots blessants parce que trop sonnants la dignité d'un exil silencieux, temporaire et agreste.

    Et si il le faut demain je rejoindrais mes terres, mon bon village de Bonpèze où notre (voilà que cela me reprend !) nom est respecté depuis des siécles et où je suis aimé de tous. Là-bas les plus anciens se souviennent du mioche  aimable et tant vivant que j'étais, d'ailleurs de cette enfance campagnarde j'ai conservé le surnom de Raoul il cagadou, ce qui veut dire en patois celui qui « fait » partout, que l'on me pardonne la rudesse, l'acreté de notre parler, mais il est si vrai et authentique, il faut dire que dans mon enfance j'étais souvent agité de coliques et il me fallait me soulager un peu n'importe où au gré des champs et des haies et bosquets. Le surnom m'en est resté.

    J'occulte la lampe car j'entends des pas qui s'apprôchent, je ne suis point un brigand pour chercher à me cacher ainsi indéfiniment, mais pour un temps je préfére quand même la discrétion.

    Le silence, comme souvent le silence, sinon pesant à tout le moins pondéreux, on l'aura remarqué, me laissant le temps de me ressaisir et de réfléchir :

    « Cela pue un peu ici, les sacs de fumiers de cheval et d'azote sur quoi je suis assis, sans doute. »

    L'on toque à la porte... ah que n'ai-je emporté avec moi quelque arme ! Ils ne m'auront pas vivant ces sauvages vikings, il retentira une fois encore le nom français à leur faces embierrées et...

    -Ouvre quoi Raoul fais pas le couillon !

    Cette voix, je la reconnais, cette voix amie c'est celle du Père Fulmance des Emplettes, mon confesseur et directeur de conscience.

    Il me faut là aborder la question religieuse, né dans la seule et vraie religion catholique et romaine, il m'a fallu embrasser la foi réformée à l'occasion de mon mariage, éh sans quoi l'affaire ne se faisait pas tout simplement, c'est qu'ils sont tolérants les parpaillots mais dans la limite du tolérable.

    Troublé par cette exigence, j'avais pris le conseil à l'époque d'un  jésuite  qui m'avait enseigné dans mon jeune temps: le père Fulmance des Emplettes.

    Suivant sa recommandation je me fis donc Calvinien.... Ou Luthériste ? Je ne sais plus, il m'avait confirmé ce que je pensais que ce n'était là que puériles formalités et que je serais plus utile pour notre sainte église et la vrai foi auprés de la Reine qu'à Paris où je n'étais qu'un étudiant, désargenté et même passablement endetté et sans grandes espérances, monsieur mon père venant de se  remarier pour la cinquiéme fois à une meneuse de revue d'un music hall parisien où il avait ses habitudes, compte ouvert et sa bouteille de champagne au frais.

    Il va de soi que je n'ai jamais pris très au sérieux cette religion d'épicier mais malgré tout pour m'assurer l'âme j'emmenais dans ma suite mon directeur de conscience. La Reine n'a jamais voulu le recevoir au Palais, elle le craint je crois, comme un menteur la vérité, assurément.            

    Souvent après m'être confessé à lui le Père Fulmance m'interroge :

    -Bon mon garçon, dans la vérité de ton cœur les choses sont bien fixées, ton attachement à la seule vraie doctrîne chrétienne: la catholique j'entends, reste entier malgré tous les simulacres auxquelles tu as du te plier ? Dans le tréfonds j'entends ?

    -Dans le tréfonds mon père ?... eh ben je vous avoue que ça tourne un peu. Lesquels sont damnés, les luthéristes ou les calviniens ?

    -Mais Bon Dieu tous, ils le sont tous ! Ce sont des hérésies commerçantes et commodes, nées pour faciliter le commerce et la bonne conscience usuraire de ces messieurs ! Mais bien entendu que tous le seront !

    -Et même ma Poupetkë... et les mômes ?

    -Ah là il ne tient qu'à toi qu'ils ne le soient pas, Raoul, et tu sais comment. Allez apprôche-toi mon grand que je te donne ma bénédiction.

    J'ai mis mon influence et mon charisme au service de notre sainte mère l'église mais jusque là je n'ai réussi à convertir qu'une très lointaine cousine de la Reine 1875° dans l'ordre de succession au trône et encore la victoire ne me fut point confirmée car elle abjura très vite sa religion nouvelle pour se faire mahométane et épouse en second d'un émir polygame.

    -Allez ouvre enfin quoi merde, je sais que tu es là  petit con!

    L'homme a son franc parler, on en jugera. De fait Le Père Fulmance a sur moi une réelle autorité morale. J'ouvre donc la porte.

    -Joy-eux-z-anni-ver-saire Tétesse !

    Mon Dieu ils sont tous là derrière la porte, soit maintenant exactement devant moi, tous mes bons amis, outre le père des Emplettes, le cher John Branke accompagné de l'orchestre symphonique de Manchester de passage dans notre capitale, l'attaché culturel russe le vice-colonel d'artillerie Vassilli Merdakov, venu avec un corps de ballet au complet et en unifôrme encore, actuellement en voyage d'étude dans notre base sous-marine modèle de Uughsborg qu'il a tenu à leur faire admirer et pour quoi je lui ai obtenu un permis de visite, Pétcho Larigaïe, le lecteur de français de la Reine dont je parlerais plus loin et que j'ai élevé au rang de véritable ami de nous-même, la grosse Lottie, une belge qui tient une maison fort accueillante dans le quartier chaud de la capitale et qui est venue avec quelques unes de ses pensionnaires et tant d'autres compagnons d'interminables régates (en brise glace), camarades de polo (sur chenilles), ce sport si démocratique où tout le monde me tutoie, (sauf les chevaux et les palefreniers bien entendu !) et joueurs de golf (des neiges, il faut parfois quinze jours pour retrouver sa balle ou attendre la fonte) amis que je veux remercier ici et qui ne tiennent point tous ensemble dans mon île d'Elbe improvisée, cette modeste cabane de jardiniers.

    Nous festoyons pendant des heures, heureuses et inoubliables heures, au matin l'orchestre symphonique gît désaccordé et ronfleur sur les pelouses, dans la grande piéce d'eau le corps de ballet, avec à sa tête le cher Vassilli, affronte en de renouvelées naumachies, la troupe de la chère Lottie commandée par le non moins cher John Branke. J'ai du mal à ouvrir les yeux mais je me demande bien où ils ont pu trouver leurs bateaux, lorsque je réalise que ce sont les guérîtes des gardes du Palais qu'ils ont dérobés (nuitamment cela va sans dire), sciées, reclouées et armés en bataille.

    Je cherche le Père Fulmance et le découvre enfin sous les fenêtres de la Reine, ma Poupetkë est levée, malgré l'heure matinale et elle regarde avec quelque surprise la paire de fesses que lui soumet le jésuite passablement éméché et assez vindicatif à son endroit pour lui montrer ainsi son envers (si j'ose dire.) :

    -FoutreDieu ! Ah tu veux pas me voir ! Et bien au moins tu auras vu mon cul !

    Je vais pour remettre un peu d'ordre dans les esprits, malgré mon mal de tête, lorsque la cabane de jardinier explose (sans doute la lampe à pétrole que j'ai oublié sur les sacs d'azote, il faudra que je me renseigne) et je vois l'édicule propulsé à une belle hauteur dans les airs et retomber sur la statue monumentale d'Albert le Moyen, qui le représente signant un accord cadre sur la réduction de la durée du temps de massacre hebdomadaire avec le Roi de Prusse, qu'il coiffe littéralement.

    Quel chouette anniversaire en vérité. (... à suivre...)

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  • Nous informons notre aimable clientéle qu'un site blanc de l'UrbaineDesArts qui contiendra la majorité des feuilletons déjà parus sur Urbane Tattack en version imprimable, est maintenant à sa disposition au deuxiéme étage du rayon Arts Ménagers... à cette adresse:

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