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Par urbane1 le 27 Février 2008 à 22:40Dimanche en famille chez L'Enfumé. par G.M.Néoletto.
<?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p>C'était un dimanche, Pervenche ma compagne n'avait pas envie de faire la cuisine: décongeler un gigot, des flageolets, une tarte aux pommes, un Pommard et deux espressos était au dessus de ses forces alors je lui ai proposé d'aller déjeuner au bistrôt en bas de chez nous : chez l'Enfumé.
C'est un établissement modeste tenu par deux frères corses Ange et Toussaint Dupontcelli, il fait aussi bar-tabac-PMU, jusqu'à présent nous évitions plutôt de nous y rendre, il méritait bien son nom et il était constamment enfumé mais aujourd'hui grâce au progrès des esprits c'est différent et une famille comme la nôtre peut maintenant se rendre dans de tels établissements sans crainte de l'être : « enfumée ».
C'est d'autant plus important cette histoire de tabagisme passif (157896 morts les années non venteuses selon les derniers chiffres publiés par L'INFEE : Institut National de Falsification d'Etudes Economiques) que depuis six mois nous accueillons chez nous les sœurs Stopanoviç, Ebriéta et Ethilica, les mères porteuse de nos futurs enfants ( un garçon, une fille !) ce sont des filles charmantes, des prukhménes très saines, qui contre le versement de 15000 teuros (elles nous ont consenti un prix de gros) et quelques défraiements ont bien voulu nous rendre ce service, Pervenche avec son travail au journal ne pouvant pas supporter nerveusement et physiquement en ce moment une grossesse, certes après il faudra les élever, mais si Pervenche ne s'en sent pas tout de suite la force, nous aurons toujours la possibilité de les congeler, il faudra que je pense à ranger le congélateur d'ailleurs.
Nous descendons donc tous les quatre et nous nous attablons dans la salle du fond. L'endroit est assez peu fréquenté, quelques turfistes attardés au comptoir, la cigarette non allumée au bec, qu'ils noient dans l'apéritif à chaque gorgée. C'est un spectacle assez désolant.
L'un des frères vient prendre notre commande sans trop d'amabilité:
-Aujourd'hui c'est gigot-flageolets-tarte aux pommes avec un demi pommard ?
-Euh très bien... et vous ajouterez deux expressos !
-Je prendrre un aussi ! Insiste l'une des sœurs Stopanoviç. Je ne saurais dire laquelle, elles se ressemblent tellement.
-Non, non pas de café après le septième mois de grossesse. Rectifie Pervenche en mettant sur la table le contrat de bail de mère porteuse.
L'autre sœur Stopanoviç se lève, un peu en colère
-Pisser je pouvoir oui ?
Elle part aux toilettes pendant que je contemple la salle, elle s'est soudain remplie pour le déjeuner: des hommes en costard sport, élégance tweedée à l'italienne avec Rolex et grosses gourmettes en or et des femmes en vison et perles.
Une presse étonnante pour un bistrôt de quartier.
Ange Dupontcelli s'empresse à la table à côté de la nôtre, il baise la main d'un homme d'une cinquantaine d'années en s'inclinant comme devant un évêque.
-Don Vito Mayonnésé c'est un grand honneur qu'est-ce que je vous sers ? Je vous mets un chevreau à la broche...
-Ne te dérange pas Ange, donne-nous le plat du jour, j'attends des amis.
Le plat du jour il nous arrive justement :
-Pour que ce soit plus commode, j'ai tout mis dans la même assiette. Nous explique le frère de l'Ange en alignant devant nous des assiettes débordantes où une tarte aux pommes encore gelée cousine avec un gigot flageolet qui perd les eaux.
-J'ai plus faim avoir !
Pervenche se permet un nouveau rappel au règlement :
-... art 24b de la convention : vous devez vous nourrir correctement !
-Oui mais ça pas korrek nourriture !
-Mais cela m'a l'air délicieux au contraire! Dis-je pour calmer les esprits en commandant un autre demi pommard, Pervenche très remontée vient de siffler le premier.
A côté de nous Don Vito Mayonnésé a renoncé prudemment au plat du jour et tourne son café avec sa cuiller en regardant la porte fixement.
-Jé pas sentir bien moi ! S'exclame soudain la seconde Stopanoviç en repartant vers les lavatories.
-Jé aider elle pour sé sentir mieux ! Nous crie l'autre sœur Stopanoviç en rejoignant sa sœur.
-Elles commencent à m'emmerder les prukhménes ! Lâche Pervenche en se resservant en Pommard,.
Quand même notre dimanche en famille est mal parti pensai-je tout en commandant cette fois une caisse de Pommard, c'est vrai quoi. je l'ai même pas encore goûté.
-Je vais aller voir ce qu'elles font ces deux folles ! Décrète Pervenche en titubant vers les toilettes son contrat de location de ventre à la main.
C'est alors que la porte de L'Enfumé s'ouvre en grand et trois types entrent fusil d'assaut à la hanche :
-PamPamPaooooum !
Cela se met à tirer de tous les côtés, enfin plutôt du côté de chez moi, mais ce n'est pas moi que l'on vise mais Don Vito Mayonnésé qui se planque derrière sa blonde envisonnée en balançant de temps en temps un coup de Colt 45 à destination de ses agresseurs de plus en plus agressifs.
Les frères Dupontcelli ont sorti les fusils de chasse et les vitrines explosent.
-Merde je m'ai tâché ! M'exclamé-je à mon tour en voyant une grosse tâche de Pommard sur ma chemisette... mais c'est pas du Pommard c'est du sang.
Je m'évanouis à peu prés, cela ne sent pas bon, je crois bien que je m'ai fait dessus, j'aperçois Pervenche qui revient dans la salle de l'Enfumé, elle est très colère et à peu prés saoule, elle m'aperçoit et se met à gueuler :
-Ces deux petites salopes ont accouchés dans les chiottes et elles se sont taillées avec nos mômes !
-Vous parlez d'un dimanche en famille ! Murmurai-je avant de m'évanouir tout à fait.
<o:p> </o:p>Je me réveille dans la soirée couché, bandé, perfusé dans un lit d'hôpital, un type rigolard attend que je me réveille :
-HouHou... vous pouvez causer ? Coucou c'est la police !
-Jé avoir rien fait... jé être innocent tout à fait... Merdouillai-je.
Voilà que je me mets à causer Prukhméne, sans doute le choc
-Mais on sait bien mon gars mais expliquez-moi ce qui vous a pris d'aller bouffer en grande banlieue un dimanche dans un bar à proxos et interdits de séjour où même la dame pipi émarge au fichier du grand banditisme! Enfin vous un père de famille ?
-Même pas...
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