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    Tu seras artiste de rue mon (beau) fils!  by Lofti Benayak 1/1

    -Bon Dieu regarde tes flambeaux quand tu jongles imagine que tu fasses ton numéro un dimanche dans une jardinerie tu foutrais le feu aux poussettes!

    -Mais je te dis que j'en ai marre beau-papa. Je veux pas faire jongleur de rue, d'ailleurs je suis pas doué pour ça, je rate tout ce que je veux... aïiie! Putain je m'ai brûlé!

    -Couillon, je te l'avais bien dit... et tu crois que c'est une vocation chez moi de faire l'imbécile dans les rues déguisé en clown structuraliste au milieu de tous ces veaux, tu crois que j'étais pas peinard au CNRS petit con va!... et d'abord qu'est-ce que tu veux faire?

    -...

    -Eh ben vas-y parle! J'vais pas te manger.

    -Je... je veux être fonctionnaire!

    -Ah ça non ! Ah pas de ça dans notre famille recomposée. Ecoute je t'ai élevé comme mon fils, on s'est saigné ton quart de mère et moi aux quatre veines c'est pas pour que tu ailles crever de faim dans cette pouillerie de la fonction publique où on ne sait jamais de quoi demain sera fait. Moi vivant tu n'entreras pas dans l'administration!

    -Mais je te dis que c'est ça ma vocation, le service public, le souci du bien commun, la...

    -Et finir dans la précarité et la misère. Regarde ton demi-oncle Marcel, c'est ça ce que tu veux être un clochard!

    Le demi-oncle Marcel était fonctionnaire des Douanes, après leur privatisation par le gouvernement et leur reprise par le Medellin Toxicals and Fumett Consortium International Business, pour s'en débarrasser on lui avait supprimé toutes ses prîmes et on l'avait collé en faction sous un pont près de la frontière espagnole, depuis il vivotait sous son pont, il récupérait et revendait les téléphones portables que les trafiquants de drogue internationaux (dont ceux du Medellin Toxicals and Fumett Consortium International Business) abandonnaient dans les poubelles avant de passer la frontière.

    -Au lieu de ça tu prends la suite à la tête de notre assoç: ""Délit & Ratures" Spectak de rue, Lardu vivant", les subventions restent dans la famille, tu touches les assedics, enfin quoi artiste subventionné c'est quand même la sécurité, en plus si ta belle-tante Josyane prend sa retraite, elle est plus toute jeune la Josy, tu pourras reprendre son numéro de pute transformiste animatrice d'ambiance et la subvention de Conseil général qui va avec!

    -Ah non, je veux pas faire pute transformiste!

    -Eh bien tu feras géant de kermesse altermondialiste ou fil de fériste trotskiste...

    -Mais j'ai le vertige, je va' me casser la gueule!

    -Eh bien tu seras cracheuse de feu féministe comme ta mère!

    -Je supporte pas l'alcool alors tu penses le naphta!

    -On s'en fout tu feras n'importe quoi d'autre mais pas fonctionnaire. Si encore tu m'avais dit: voilà beau-papa je veux faire agriculteur, là d'accord c'est un bon métier avec des subventions z'européennes, françaises, régionales, des allocations et tout et tout c'est bien simple ils ont tellement de paperasses à remplir qu'ils ont même plus le temps d'aller aux champs mais fonctionnaire et pourquoi pas garde républicain tant que tu y es!

    -C'est justement ça, je me suis présenté au dernier concours de la gendarmerie et si je suis reçu dans les trente premiers je rentre dans la Garde.

    -Il m'aura tout fait, non mais tu te vois en train de rouiller sous la pluie devant un perron de ministère en recomptant les points de la retraite que tu toucheras jamais! Parce que je sais comment ça se passe ils m'ont fait le coup au CNRS, un matin on se réveille de sous le casque et on t'annonce que ton Unité de Recherche en sémiologie compararative a été privatisée et rachetée pendant le week-end par un holding sidérurgique belgo-pakistano-bahaméen... tiens voilà ton quart de mère tu vas lui expliquer ta petite affaire... chérie arrête de cracher le feu et mets la veilleuse tu veux, le petit a quelque chose à te dire.

    -Ah bon. Y a le facteur qui vient de passer il est pas content ils ont été privatisés c'est une boîte finlandaise qui a emporté le marché et ils vont être obligés de faire leur tournée en traîneau. Pour le consoler je lui ai pris un calendrier...

    -Un calendrier mais on est mi-Juillet

    -Il les distribue maintenant, à cause de la nuit polaire, mais il en avait plus qu'avec des rennes. Remarque c'est mignon les bébés rennes mais je préférais les chatons. Tiens tu as deux lettres fiston.

    -Ah ouais... oh chic, chic, beau-papa, sous-maman, je suis-t-été reçu à la gendarmerie... et 23° encore je peux demander la Garde Républicaine! Oh ce que je suis-t-esque-content!

    -Reçu? 'm'étonne pas on a toujours su apprécier les stylistes dans la gendarmerie. Et la deuxième t'ouvres pas la deuxième lettre!

    -... oh merde! Ils ont privatisé la Garde Républicaine, ça a été racheté par Disney Entertainment and Guitoons and Pignolads Worlwide Corporation... et ils engagent plus de mickey français!

     

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    7 Juillet

     

    Deux jours de calme ou à peu prés, comme tous les jours après le repas je vais agréablement le vomir sur la passerelle, l'Atlantique cela bouge quand même, mes aptitudes amphibies semblent m'avoir complétement abandonné, je ne comprends pas.

    Quelqu'un se met à crier en dessous alors que je reléve la tête, soulagé d'un gros poids:

    -Ma Vafanculo stronzo! Figlio di puta!

    Je reconnais la voix de cet imbécile de Pezzolino, il était en train de manger son énième pizza sur un transat et il semble peu apprécier le nappage que je viens de lui livrer sans supplément.

     

    Je regarde les matelots s'affairer, les uns lavent le pont, les autres font des travaux de couture, parfont leur bronzage où se consacrent à leurs tricôts, drôles de guerriers, il est vrai que le pacifisme niais dans quoi ils baignent depuis l'enfance ne les prédisposent certes pas aux grandeurs et servitudes militaires, au beau métier de soldat.

    D'autant que le ministre de La Défense (mais rien de plus!) a fait repeindre en rose tous les batîments de la flotte y compris les sous-marins maintenant déguisés en suppositoires flashy.

    J'en suis là de mes réflexions peu aménes quant à l'évolution du monde quand tombent sur les ponts une demi-douzaine d'hommes-grenouilles!

     

    Ah non là je n'ai rien fait pourtant! Qu'est-ce qu'il se passe encore?

    Les marins lévent les mains en l'air, un réflexe pourtant à proscrire dans le corps de troupe car il devient vite une habitude néfaste et nuisible au moral des hommes.  

    L'Amiral arrive pareillement érigé avec son état-major au complet quand le chef de nos assaillants aéroportés qui brandit un sabre  retrousse sa capuche d'homme grenouille et apparaît alors le visage rubicond de Eriktkë le Mauve, à ses côtés tout aussi hilare le cher Petcho Larigaïe.

    Je fais signe à tous de baisser les bras, c'est vrai c'en devient déprimant et j'emmène mes batraciens dans l'arrière-pont.

    -Voilà Monseigneur vous m'aviez demandé d'organiser une rencontre avec le Baron Kingööfzethöf, c'est fait.

    -Fort bien et je vous en remercie mon cher ami mais ne vous avais-je point mentionné la discrétion comme condition dirimante.

    -Dirimante? C'est grave? Va falloir que j'en re-référe...

    -Brisons-là mon cher ami et laissez-moi en tête à tête avec le baron, je vous prie.

    Eriktkë le Mauve est encore tout triomphant de son exploit aéroporté dont je le félicite sobrement:

    -Monseigneur est connaisseur, je le sais.

    -J'ai fait mon temps à Saumur...

    -EXXcellent!

    Je ne lui dis pas que j'y avais été versé  dans les troupes à pied et plus précisément dans le service auxiliaire à la suite d'une cabale aprés que j'eusse nourri la monture d'un chef d'escadron avec une luzerne fermentée qui fit gonfler la pauvre bête jusqu'à son éclatement finale, vrai il y en avait partout . C'était un animal de prix avec quoi il devait concourir aux jeux olympiques dans les épreuves montées de saut d'obstacles, le pauvre garçon, démonté, n'eut plus que la ressource de s'inscrire dans les épreuves à pied où il ne brilla point.

    -... puis dans les troupes de marine à Castres.

    -EXXcellent! EXXcellent !

    Bien que marsouin je ne vis jamais la mer! Consigné aux quartiers par un commandant de compagnie parachutiste qui se scandalisa lors de notre première sortie du fait que je sautasse en pyjama, c'était pourtant un exercice de nuit.   

    Aprés quoi je demandais à monsieur mon père d'intervenir dans le cours de ma carrière militaire à fins d'obtenir une affectation plus en rapport avec mes compétences et c'est ainsi que je me retrouvais au tître de la coopération à Gstaad  où je participais à l'implantation de nouvelles remontées mécaniques, expérience très enrichissante, humainement parlant.

    -Malheureusement ce que je vois ici n'est guère encourageant!

    Je lui désignais du geste non la vastitude de l'océan mais notre contre-torpilleur rose bonbon.

    -Certes! Certes! Quelle honte!

    -Jusque où tomberons-nous? Vous êtes parlementaire vous mâme?

    -Je ne m'en vante pas Monseigneur!

    -Malgré tout vous êtes une voix, cher baron, et l'on vous entend, et l'on vous écoute!

    -Certes; certes mais l'on m'inculpe plus souvent que l'on ne m'écoute Monseigneur.

    -C'est signe que l'on vous craint et que votre parole porte!

    -Dans les prêtoires...

    Je l'espérais plus saignant le viking.

    -Quand même lorsque je découvre les projets de loi que vos collégues se proposent de mettre aux voix... dernièrement encore ces assurances que l'on voudrait prendre sur ma personne sous le prétexte de ne point avoir à dépenser dans un futur improbable l'argent des contribuables...

    -Mais ils s'en foutent bien Monseigneur, ils ne veulent que vous... vous diminuer!

    -C'est le mot que je cherchais! Ne serait-il possible pour une fois de leur rendre la pareille et tout en conservant l'esprit de salubrité publique de cette proposition de l'orienter vers d'autres instances, autrement plus encombrantes et dépensières que ma très modeste personne...

    L'on remarquera avec quelles précautions et subtilités et tournures et nuances et apaisements de langage, l'écrivain que je suis s'était engagé sur ce terrain miné mais je ne peux dire autrement que la réponse de Kingööfzethöf  exprima tout abruptement ma pensée et mes intentions:

    -Vous voulez couper les couilles au chef du gouvernement mais c'est mon rêve de toujours Monseigneur!

    L'idée l'avait ranimé et il commençait de s'exalter avant que de buter sur le premier obstacle:

    -Mais comment ce faire Monseigneur?

    -Une proposition de loi de stérilisation des parlementaires?   

    -Je ne peux proposer une loi dépopulatoire, même pour des saloperies de parlementaires de merde, mon public ne l'accepterait pas. Dans le Thöf l'hiver hors la baise il n'y a rien pour s'occuper depuis qu'ils ont interdit la chasse aux Rennes et classer les agents des impôts en espéces protégées!

    -Et bien agissons comme eux, camouflons notre intention finale     dans une loi de lutte contre le machisme et promouvant l'égalité contraceptive.

    -EXXcellent!

    Il se propose de déposer son texte dés la rentrée parlementaire en attendant je l'invite à nous accompagner dans notre périple.

    -C'est beaucoup d'honneur Altesse pour un petit baron batailleur comme moi.

    -Appelez-moi donc Tétesse comme tous mes amis mon cher Eriktkë.

    -Ah Tétesse voici mon sabre il est comme moi tendu dans l'espérance de vos ordres.

    -Repos Baron!

    Nous en restons là de nos effusions toutes viriles et je m'en vais finir de vomir mon dessert, le Baron Mauve a une haleine lourdement chargée. Malgré tout quelle excellente recrue que voilà! (à suivre...)

     

     

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    Le Royal Chouquettes à l'assaut! 1/1 by G.M.Neoletto

    "Messieurs les Mestres, assurez vos chapeaux, nous allons avoir l'honneur de charger!"

    Quand j'ai signé mon engagement au 12° Trembleurs j'aurais jamais pensé que trois mois après je me retrouverais en Afghanistan, je me disais que l'armée ça me donnerait un métier, je pouvais pas penser que ce serait "fossoyeur".

    Après six jours d'instruction complète où on nous a appris à remplir les formulaires, fait signer une "convention obsèques  48 heures chrono rendu devant votre porte en cercueil plombé", expliqué comment faire notre paquetage et dire en anglais dés qu'on croisait un civil suspect (ils le sont tous!):

    "We are here to defend your dignity and the global democracy please raise yours hands, put you against the wall and take down your trousers hurry-up! I ask you please... drink Coca-Cola!"

    On s'est installé au camp militaire Françoise Dolto à Pushtwadla à une centaine de bornes de Kaboul c'était au moment des fumanges,  la récolte de la fumette quoi.

    Notre colonel nous a fait un spiche, c'était un jeune gars moderne, fils de géné, neveu de géné, beau-père de futur géné, diplômé de psychologie d'état-major, c'est dire s'il connaissait la combîne, il nous a expliqué qu'il fallait surtout  décontextualiser le conflit et il a conclu:

    -N'oubliez pas que dans une guerre asymétrique il ne faut jamais insulter à la dignité des populations locales.

    Les anciens ils  priaient tous pour qu'il soit décontextualisé le plus vite possible, le colon, il devait passer général comme tout le monde et aller pantoufler dans une filiale d'une grande boîte parisienne de publicité, d'événementiel et de Relations Publiques, bref il s'était reconverti dans le trafic d'influence et la location de carnet d'adresses mais la nomination arrivait pas.

    Les ritals qu'on avait remplacés étaient pas sortis une seule fois, la maman de leur colonel qui le leur avait défendu.

    A notre droite on était les voisins d'un contingent jamaïcain, ils faisaient une foire du Diable, ils étaient venus avec leurs "soeurs", eux ils se mêlaient vachement aux populations locales, ils prêtaient leurs soeurs en cas de besoin contre une participation aux frais, ils ont même pris part aux fumanges, il faut dire aussi qu'ils avaient acheté la récolte sur pieds et puis un matin ils sont partis, ils avaient tout revendu, uniformes, jeeps, flingots, interprètes de l'OTAN, et même leurs soeurs sur le marché aux bestiaux du coin, comme ça qu'on s'est retrouvé voisins de palier d'un seigneur local qui leur avait racheté leur part y compris leur droit au bail sur un bout du camp militaire:

    -C'est pas des trucs à faire entre collègues de l'axe du bien. Il a résumé le colon vachement déçu par la mentalité otanesque.

    Bon notre nouveau voisin de palier c'était pas non plus une buse le khan Kiluiamine Unchtar, il était pachtoune, il avait fait des études d'Econométrie Médiévale à Aix-La-Chapelle et de Plastiquage Comparé à Karachi, il roulait en vélib', souvenir de Paris, il rêvait de faire bobo parisien mais il était pas encore résolu à se faire couper les couilles, c'était un amoureux de la culture classique française, il avait tous les disques de Simone Sartre et tous les bouquins de Michèle Torr. Il avait reçu chez lui pas mal d'intellectuels parisiens, BHL c'était son grand copain, il avait même fait financer avec le fric de l'ONU un square à sa gloire avec un buste du grand homme. Le marrant c'est que d'habitude un square c'est au coin de deux rues, mais là comme il n'y avait pas de rues c'était au coin de nulle part et de rien du tout, remarquez ça résumait bien l'oeuvre de l'embusté.

    Quand je l'ai vue aux jumelles la statue de l'intellectuel parisien elle était tout maculée de merdes de pigeons.

    -'Pas croyab' ce qu'ils peuvent chier ces bestiaux-là je dis à Blanzac,

    -Pauv' couillon qu'y me répond t'en as beaucoup vu des pigeons dans le coin? C'est de la merde de peshmergas.

    -Quoi tu veux dire...? Putain c'est des acrobates les Pêches-Melba! 

    -C'est surtout des gros chieurs!

    Ceci dit ils sont quand même assez modernes dans le secteur ils pratiquent le tri sélectif des poubelles il y a même un bac à infidèles c'est celui avec le couvercle toujours rouge.

    Les ricains on les voyait pas beaucoup et on évitait de les appeler, y se foutaient de nous les frenchies, y nous appelaient les conserves de nouilles "tin noodles" à cause des planchers en alu de nos blindés qui se déchiraient comme une conserve quand on se faisait bomber.

    C'est que dans le coin ils en connaissent un bout rayon armurerie, les mômes à huit ans ils savent démonter une Kalach les yeux fermés et dévisser un soldat de l'Otan à quinze mètres sans avoir à viser.

    L'ennui c'est que le khan Kiluiamine Unchtar un matin il a décidé que nos chiottes étaient chez lui, il faut dire que c'est des nomades ces mecs-là, et comme ça depuis Alexandre le Grand et même avant, ils ont que les limites qu'ils se donnent alors il pouvait aussi bien faire le tour du camp et nous le réquisitionner pan à pan. Le colon il a appelé le géné qui lui a dit que les  problèmes de voisinage il ne voulait pas en entendre parler, il attendait lui aussi d'embaucher comme DRH dans la société de Miss France une filiale de TF1.

    - Les histoires de voisinage il me semble que c'est quand même une bonne part de la problématique de la guerre. Il a dit le colon en raccrochant re-déçu.

    Alors il a décidé de faire une démonstration de force pour dégager ses chiottes:

    -Bon on se dirige à trois compagnies en sécurité maximale vers le square BHL la section Jaunard en ternaire se détache et reprend la position dans un mouvement enveloppant, vous m'envelopperez bien ça hein Jaunard, dans la tradition, vous voyez, pas trop large... pas trop serré non plus... pendant que la colonne de route continue sa marche en avant, le tout bien entendu dans la discrétion il s'agit de montrer sa force mais sans insulter à la grande dignité des populations.

    Un mouvement enveloppant avec une section ça ne me plaisait pas trop, surtout que j'en étais de la section Jaunard, ça risquait de pas tellement envelopper grand chose, on allait manquer de papier d'emballage.

    On se met en route, le square BHL Intellectuel parisien était à pas cinq cent mètres mais on l'a jamais atteint.

    On a subi quatorze attaques, les ménagères de moins de 50 ans qui leur faisaient l'appui feu, entre deux feuilletons égyptiens à la télé elles nous balançaient des rasades de RPG 7 et quand on  est arrivé en vue du square les mômes ont lâché leurs balançoires pour nous jeter des pétards qui nous ont torché deux VAB c'est dire si ils sont doués et comme on est aimé

    Avec la section Jaunard on a quand même réussi à envelopper ce qu'on pouvait et on est arrivé devant nos chiottes, nos chiottes outragés, nos chiottes capturés mais nos chiottes bientôt ... libérés, instant émouvant, le lieutenant il a détaché trois hommes dont moi pour faire les sommations d'usage, en sueur, on avait tous passablement les chouquettes, j'ai frappé héroïquement à la première porte (comme ça que j'ai obtenu ma Légion d'Horreur) et on a entendu:

    -Y a quelques uns!

    Ils étaient 600 peshmergas enfermés là-dedans.

    Le lieutenant il a préféré décrocher, ça devenait un peu trop asymétrique, s'agissait de pas finir d'insulter à ce qu'il nous restait de dignité comme aurait dit not' chef de corps.

    -Bon a dit le colon pendant qu'on se repliait en ordre... élastique, vous me creuserez des feuillées réglementaires en attendant l'installation de nouveaux lavatories, mais cette fois vous  les mettrez à côté de mon bureau que je puisse garder un oeil dessus, j'ai pas envie qu'il me les barbote encore une fois, pour un pays de khan c'est vraiment un  pays de khan!

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  • La Cellule de maintien idéologique 3/3 Par G.M.Néoletto.

    Les aventures de Jean-Plaude et Jean-Cluc militants Umpistes de la Basse-Meuse

     

     Là-dessus Jean-Plaude est arrivé, il était vachement excité:

    -Il est là! Il est là! Il gueulait en se mettant à genoux, en se relevant sans les mains, en rayant  le carrelage avec les dents, en embrassant la serpillière qu'essorait la fille de salle.

    -Mais qui est là? A demandé le bon docteur Craquebume intrigué par le Jean-Plaude.

    -Le... le président est là! Il arrive, il descend du ciel dans une énorme colombe blanche.

    On est sorti sur le seuil, il y a avait effectivement un gros hélicoptère blanc qui était en approche, dessus il était écrit République Française-Drink Pepsico.

    J'étais émotionné et je serrais les fesses, la dernière fois que je l'avais vu et touchu en vrai c'était lors d'une féria UMP dans le Bromurois quand la Morano avait été élue Miss Bromurois, on avait remplacé les vachettes par des streap-teaseuses et les toreros par des militants UMP, c'était simple et de bon goût mais c'était bien la première fois que je voyais des vachettes encornées par des toreros!

    La présidente aussi était venue, elle balançait par la lucarne de l'hélico des capotes aux victimes en dessous, quel beau geste!

    L'hélico a atterri et on a d'abord descendu des types qui se sont mis à gueuler et applaudir spontanément au signal quand il a débarqué, il était en "Claude François", vrai il avait un costard clignotant blanc, doré et argent avec des franges et des guirlandes lumineuses il s'était fait teindre en blond et il remuait de partout comme s'il était branché sur le secteur (en vérité le service de sécurité nous a expliqué qu'il avait des batteries portatives dans les talonnettes).

    Nous on cherchait les clodettes forcément mais on les a pas trouvées, à part Roselyne Bachelot mais elle bougeait pas dans le rythme des tics du Président, il y avait plein de pipoles aussi dont Pierre Arditi qui pleurait son verre de contact paumé dans l'herbe et surtout des équipes de TF1 qui filmaient tout, tellement qu'à la fin elles se filmaient les unes les autres et le Président a dû les engueuler.

    -Moi seulement! Le reste on s'en fout!

    Le Président il était pas venu les mains vides, il nous a espliqué après, il savait pas trop quoi apporter, c'est toujours comme ça quand on va chez les gens: des gerbes c'est convenu et ça chiffre tout de suite si on veut bien faire les choses alors ils s'étaient arrêtés avec madame la présidente à la pizzeria Colombani sur la route de Fleurizy-le-Michton et ils en avaient commandées quatorze douzaines, c'était Madame la Présidente qui avait payé parce que même les fonds secrets ils étaient à sec.

    -Je vais les faire à quinze euros la grande et douze euros la moyenne c'est honnête non? De toutes les façons il y a pas de concurrence.

    Momo le livreur de pizzas il a protesté:

    -C'est sûr par hélicoptère c'est plus facile et  forcément ça reste chaud.

    Lui les siennes de pizzas pour les servir chaudes, il les mettait  deux minutes à la sortie du pot d'échappement de sa mobylette.

    -En plus ça donne du goût!

    Le président il l'a fait mettre aussi sec en garde à vue pour conccurence à chef de l'état.

    -Ces types-là ne respectent vraiment rien.

    Il avait apporté des pizzas Ibiza aux moules bavaroises et des glaces pour tout le monde, deux parfums au choix: "Danseuse du Lido avant la douche" ou "Gendarme mobile en excursion".

    Le plus marrant c'est que tout le monde s'est précipité sur le parfum "Gendarme mobile en excursion".

    -C'est vrai que c'est plus pareil l'ex-France c'est étonnant ce goût que les gaulois ont pris pour le mâle et le fonctionnaire adipeux. Il a dit le bon Docteur Craquebume en caressant, pour se rassurer, les fesses de mademoiselle Chaudaz.

    -Attention elles sont encore bien chaudes! A gueulé le Président.

    De voir le Président distribuer la pizza aux moules aux agonisants et encaisser la monnaie ça nous a tous ému aux larmes, on chialait, ce qu'il était resté simple

    On avait complètement oublié que les secours étaient toujours pas arrivés, le plus important c'était que "lui" il était là.

    J'ai demandé à un officiel, qui s'empiffrait de pizzas, si les secours allaient arriver enfin, il m'a répondu:

    -Les secours? Quels secours on a tout annulé, mesures d'économie... on a déclenché le plan Vachier++++++... fameuse la pizza au camembert! "Il" est là ça devrait vous suffire non et puis je veux pas vous vexer mais un TGV qui rentre pleine bourre dans un métingue UMP j'appelle pas ça une catastrophe nationale ça reste du mickey péteux, du con de base manipulable qui vote avec le troupeau, trente ans qu'il nous emmerde, on va pas se mettre en frais pour cette engeance-là!

    A ce moment que la présidente s'est trouvée mal en voyant tous ces cadavres et ces agonisants autour d'elle, elle était choquée... elle angoissait, elle craignait comme le père Mouillot que la nature reste à jamais marquée par le déraillement du TGV homicide.

    On a appelé la cellule de soutien psychologique, le docteur Craquebume est arrivé avec le belge Monsieur Wadong, ils ont un de ces métiers:

    -Mais non voyons ça va pas rester là ma p'tite dame vous pensez bien, on va tout débarrasser, voyons vouére doncque les poubelles passent quel jour ici?

    -Les encombrants c'est le lundi .

    -Ils vont nous parachuter des cercueils en cornets à frites recyclés et des bodybags biodégradables en peau d'estivant on emballera tout ça et on l'apportera à la déchetterie, il y aura plus qu'à trier: les militants UMP dans le bac à couvercle bleu et les braves gens dans le cimetière du village.

    -Justement on en a une ultramoderne de déchetterie qui vient d'être inaugurée sur la place de l'Ex cathédrale. 

    -Vous voyez ça demain il y aura plus rien et on va replanter et ce sera bien aussi beau qu'avant allaye doncque.

    Déjà deux délégués du "droit à mourir dans la dignité, en silence après 22 heures et sans tâcher les parties communes" avaient commencé à faire le ménage, ils se promenaient dans les rangs des victimes et administraient ceux qui étaient plus assez dignes. Y fallait voir comment les agonisants ils se redressaient en les voyant pour faire bonne figure et le Raymond Pointecourt le tout premier  il  sifflotait et souriait tout en se tenant les couilles mais vu qu'il s'en était mis partout ils tâchait et ça la foutait mal, vrai il manquait par trop de dignité et ils lui ont mis très dignement une balle dans le chignon.

    La fille qui était chargé des "outdoors shows, hula hoopers, juggling and live performance" à la présidence est venue et elle nous a demandé à Jean-Plaude et à moi où elle pouvait monter le podium?

    -Quoi le podium?

    -Le Président va faire un discours éthique il va annoncer une taxe sur les catastrophes nationales pas éthiques et après c'est sa tournée avec madame la ministreuse il vaccine tout le monde contre la grippe du castor. On lui a fait des prix c'est moins cher que l'autre celle du porc et puis c'est plus consensuel, personne n'aurait l'idée de bouffer du castor.

    D'ailleurs parmi les pipoles il y avait le Mufti de la Grande Mosquée de Palavas-les-Flots, il inspectait les lieux, on l'avait fait venir pour qu'il certifie tout hallal, c'était la première catastrophe nationale certifiée hallal. Oui un grand jour décidément.

     Le président il avait fini sa caisse:

    -Bah ça fait pas des mille et des cent  mais enfin ça paiera toujours le kérozéne, et puis ça fait une distraction le dimanche quand on a plus les moyens de faire du shoppingue.

    Et il a voulu voir les secours et comme il y avait que les types de la cellule de soutien psychologique d'arrivés il est venu pour les féliciter devant les caméras de TF1.

    C'est là que le Docteur Craquebume a craqué on l'a pas vu à la tévé quand il a essayé d'étrangler le clown Balpo son beau-frère, on l'a vite évacué à l'arrière vers une cellule de soutien psychologique et c'est le viet pas rigolo qui a pris sa place, lui avant de faire du soutien psychologique il avait fait du maintien idéologique chez les cocos, dire s'il était rodé.

    Nous avec Jean-Plaude, on a poussé jusqu'aux Pinouillettes la polyclinique d'Orthogénie, le TGV il était rentré dans la salle de travail en plein "avortement thérapeutique", la fille était morte, le toubib idem, y manquait juste le bébé, on l'a retrouvé un peu plus loin, vivant, elle l'avait expulsé sous le choc, le môme il avait été sauvé par une catastrophe nationale, quand même ça nous a fait réfléchir Jean-Plaude et moi.

     

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  • 5 Juillet

    Je ne cacherais pas que les premiers jours passés à bord me furent pénibles. Incroyable ce que cela peut tanguer un contre-torpilleur, il est vrai que celui-ci n'est pas de la première jeunesse, tiens c'est à noter cela, j'en toucherais deux mots à Sir John Branke: le possible remplacement du sus-dit navire par un plus nouveau, au moins mieux récent.
    Est-ce le soudain dépaysement, les ennuis familiaux, bref j'ai été malade à n'en plus pouvoir, je me flatte pourtant d'avoir toujours eu l'âme et le pied marins, allez savoir.
    Et cet imbécile de Pezzolino qui s'engouffre de renouvelées pizzas à longueurs de journée et presque sous mon nez.
    J'aimerais d'ailleurs bien savoir comment il se les fait livrer à bord.
    Nous quittons bien heureusement la Baltique par une porte dérobée et enfourchons gaillardement l'Atlantique, après c'est longtemps tout droit:
    -Mais il ne faut pas rater la sortie! Me dit cet imbécile d'Amiral alors que je me renseignais auprès de lui sur la route que nous aurons à suivre.
    Le cher Sir John Branke passe une grande partie de son temps avec la délégation tsilongaise, le leader perpétuel N'Gutu N'Gutu 
    se plaignant d'être chaque jour de corvée de pluches pendant son voyage officiel.
    Et quoi il a bien fallu leur trouver une occupation, rien de plus dangereux qu'un leader révolutionnaire à qui l'on n'occupe pas les mains, alors j'ai donné des ordres pour qu'on le mette lui et ses ministres à la cuisine et aux tâches ménagères du bord .
    Je retrouve quelque accalmie hépatico-stomacale sur l'Atlantique jusqu'à ce que ce cher Sir John Branke vienne me trouver fort alarmé:
    -N'Gutu N'Gutu s'étonne que les couleurs Tsilongaises ne soient pas hissées en haut de mat prés du drapeau Nordmois?
    -Et quoi encore?
    -C'est qu'il est votre hôte et toujours chef d'état selon les usages internationaux qui n'ont rien prévu en cas de submersibilité du sus-dit état, d'autant qu'il demeure toujours un ilôt émergé de trois pieds carrés.
    -Et bien qu'il aille donc y vivre sur ses trois pieds carrés, si nous passons devant je l'y ferais déposer avec toute sa troupe! Enfin cette farce va-t-elle bientôt finir mon cher ambassadeur? 
    -C'est qu'il menace d'appeler en phonie la Caisse d'Epargne d'Uügsborgh... s'il découvre que le compte est vidé...
    Je le sens ému et pour émouvoir un britannique de carrière il faut un peu plus qu'un krach boursier ou un sacrifice de belle-mère.
    -Et bien soit nous ferons hisser votre torchon nous dirons que c'est là mon nouveau pavillon personnel.
    -Ah merci Tétesse... véritablement merci, vous m'êtes merveilleusement amical, c'est d'un brave!
    Je demeure accoudé au bastingage, réconforté par ce bel élan et dévisageant l'Atlantique, c'est vaste il n'y a pas à dire.
    Je suis en pleine évocation intérieure, invocation poético-philosophique lorsque, levant le nez sur les mouettes, surgit devant mes yeux le drapeau tsilongais que l'équipage est en train de hisser. Je fais appeler Strikeman qui surveille l'opération prés de la délégation Tsilongaise au bord du ravissement.

    -Ah vous voilà! Dîtes-moi cher Brank ne dirait-on pas... enfin une paire de...
    -Mais c'en sont Altesse, adroitement stylisées: une paire de testiculous de bélier avec un membre turgide au milieu: symbôle de force et de virilité du peuple tsilongais agrémenté d'une faucille et d'un pezburn, c'est un outil agricole, je ne saurais en traduire l'utilité, pour marquer son attachement prolétarien à la cause des peuples, au centralisme démocratique, à l'agriculture administrée et à tout ce genre de choses, l'ensemble sur un très joli fond rouge sanglant et...
    -Et c'est ce... cette saloperie bolchévico-rurale que vous m'avez faite accrochée... cet ignominie qui voisine avec nos trois couleurs... bleues... ah non là mon cher... non là vraiment...
    -Ne vous tourmentez pas outre mesure cher Tétesse. Dés que nous entrerons dans un port nous les masquerons aisément, j'ai l'habitude vous imaginez bien dans la diplomatie, il faut savoir mettre ses couleurs dans la poche, in ze pocket of ze queen's trousers comme disait mon oncle dans le jardin de ma tante, ce ne sont là qu'enfantillages de peuplades primitives, regardez plutôt comme ils sont contents, ah je ne vous remercierai jamais assez Altesse de...
    Je n'entends plus rien de ce qu'il me dit, un vacarme infernal occupant l'air, je regarde sur le pont en dessous, ces p... de nég... les tsilongais s'agitent avec frénésie en tapant sur des bidons d'huile et en vociférant.
    Ce pauvre Brank ravi me gueule à l'oreille:
    -C'est leur hymne national et révolutionnaire: "la Marche à l'aise" et je me permets de vous faire remarquer chére Tétesse qu'ils la chantent toute entiérement en français pour en marquer uniment le caractère fougueusement révolutionnaire. 
    Peuple attachant que ces tsilongais... ne puis-je m'empêcher de penser ému en me raidisssant au passage de leur hymne francophonée. (à suivre...)

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  • Blondeur vagale by Lofti Benayak 1/1
    Journal de la France de pendant par François F... soumis

    Quand j'ai appris que mon maître vénéré s'était effondré dans un massif de fleurs du parc de Versailles, je me suis effondré à mon tour, mais sur les gravillons de Matignon pour que ça fasse plus mal.
    J'étais désespéré en me rendant à son chevet au Val-de-Grâce-Kelly en brouette officielle (il m'a supprimé le tandem parce que c'était encore trop polluant mais je m'en fous, j'ai pris comme chauffeur un jardinier culturiste de Matignon, un costaud pas croyab' qui vient du Chauvinois comme moi, Monsieur Blémont de Laturluthe-Poursanbal tout près de Pathétique-Sur-Navrant mon pays natal et avec lui je peux vous assurer qu'on lambine pas même dans les embouteillages et puis quoi de plus démocratique que la brouette même noire métallisée avec les vitres fumées !)
    J'imaginais que ça devait être grave, c'est pas dans les habitudes de mon maître vénéré de s'effondrer dans les massifs, je pensais que s'il était trop diminué, il ne me punirait plus jamais et que la vie deviendrait invivable, bien sûr il me resterait Pineulope qui en connait un bout question dressage mais quand même ce serait pas pareil.
    Je m'en voulais aussi, ces derniers temps j'étais très remonté contre lui, je m'étais même carrément rebellé et j'avais changé... ma mèche de côté, ni Pineulope, qui me coiffe pourtant tous les matins avant de me conduire à ... Matignon, ni mon maître vénéré ne s'en étaient aperçu, mais quand même je l'avais fait et pire encore je m'y étais tenu.
    Quand je suis entré dans la chambre il n'était pas seul, il y avait un monsieur et une dâme qui étaient en train de le coiffer.
    Le plus étonnant c'est qu'il m'a reconnu tout de suite, pourtant depuis le dernier remaniement on ne se voit plus que le mercredi.
    Il était souriant:
    -Tu es là toi... c'est gentil d'être venu, viens plus près... tiens tu as changé ta mèche de côté, tu as bien fait ça te va bien... je te présente Josy et Jean-Marcel tu vois je suis en train de me faire faire une couleur, c'est Carla qui en a eu l'idée, elle a que des bonnes idées...
    -Hum... hum... j'ai toussé, pas convaincu du tout.
    Mais ce coup-ci il ne m'a pas engueulé et il a commencé une véritable confession:
    -Il faut que les gens comprennent que je suis comme les autres, je suis très émotionnel, certaines de mes copines américaines me trouvent même:"glandularious", c'est vrai que tout part de là chez moi, il faut que je sois au top toujours bien dans mon corps, bien dans ma tête, j'ai essayé tous les régîmes, les dissociés, l'allégé complet avec juste des bols d'air toutes les deux heures, il y a que le régime pénitentiaire que j'ai pas encore essayé, il parait que ça marche bien les types qui se suicident pas y perdent en moyenne une bonne douzaine de kilos, je demanderai à Villepin quand il sortira...
    Il parlait un peu comme un article de fond d'un journal féminin, j'ai pensé à son évaporation pardon son malaise qui était lui aussi assez dans le ton, j'ai compris que j'allais penser mal et me moquer de la nature pétassogêne de mon maître admirable et pour me changer les idées j'ai regardé les bouquins sur la table de nuit:  
    -Oui je prends un peu de temps pour lire, ce que je préfère c'est les bouquins américains, il y a plus de pages mais c'est normal c'est plus grand l'Amérique mais j'aime aussi les romans français surtout ceux où ça se termine bien et que le héros finit en garde à vue, pour ça Émile Zorba et les Roujons-Macquards c'est bien mais il y a pas assez de garde à vue tu trouves pas... dis donc toi qu'est au courant c'est vrai qu'il était grec?
    Il y a eu un silence, les coiffeurs en avaient terminé et il était maintenant d'un blond éblouissant mon maître vénéré, il m'a pris le bras et il m'a murmuré:
    -Écoute j'ai fait un retour sur moi, j'en ai même fait plusieurs grâce à Carla qui connait un tour-opérator spécialiste du retour sur soi (et aller sur les autres), eh bien j'ai compris une chose, il faut mo-ra-li-ser.
    Ah là j'étais content, enfin il avait compris:
    -Ah bien on en parlait justement avec Pineulope, c'est ce que je pense aussi, toute cette putasserie klaxonnante ce n'est plus possible, les gens voient bien que vous vous foutez du monde et conduisez comme des maffieux susceptibles, ils en sont réduits à bouffer des ersatz pendant que les épicemards se font des fortunes comme leurs pères sous l'occup' bientôt les pères de famille s'échangeront des pneus de Traction contre des boîtes de lait condensé...
    -Eh bien alors ils s'adaptent, je vois pas le problème?
    -Mais vous vous rendez pas compte on va tous finir tondus et encore dans le meilleur des cas si c'est pas plutôt pendus aux lampadaires de la Place de la Concorde, le français c'est un côcu de naissance...
    -Et alors c'est justement ça, ça rentre tout seul pourquoi se priver...
    -Mais dans les belles histoires de cul c'est le cocu qui se congestionne soudain et se met à buter à tout va... mais enfin excuse-moi je t'ai coupé, oui tu disais que tu voulais moraliser... les pratiques financières scandaleuses d'abord je suppose ... 
    -Non mais tu n'as rien compris c'est le peuple qu'il faut moraliser, j'en parlais dernièrement avec des copains banquiers, ce n'est plus acceptable, on a été trop bon, on les a tolérés trop longtemps, pourtant j'ai été hu-main, j'ai fait de la pédagogie pour qu'ils comprennent, j'ai supprimé l'amnistie, installé des miradors... enfin des radars à tous les coins de rue, je les ai pénalisés, fliqués, verbalisés, adéhenisés comme du bétail, encartés comme des putes tout en laissant s'installer la violence quotidienne pour que pris entre deux feux ils puissent plus bouger une antenne et voilà pas qu'ils s'arrêtent de consommer ces salauds-là!

    -Mais je te dis qu'ils peuvent plus.

    -Qu'est-ce que tu racontes, consommer on peut toujours, c'est un devoir sacré, moi-même depuis que j'ai quatre ans j'ai toujours consommé, d'abord des roudoudous et puis des figurines Panini et ensuite des putes suisses à crédit et puis des montres en platine et... pas un jour où j'ai pas consommé, quand on veut on peut.

    Je ne pouvais m'empêcher de l'admirer, quel sens du devoir, quel dévouement... à soi!
    -Alors j'ai réuni une commission de moralisation du peuple, ici même, présidé par le patron de T F Huns qui a lui même une grande expérience dans les domaines du peuple et de la morale et il a été décidé quelques mesures simples et je pense efficaces. D'abord autoriser le cannibalisme en praïme-taïme de soirée, non c'est vrai pourquoi interdire à Bryan le dominant de dévorer Jonathan le dominé en direct parce qu'il louchait sur Vanessa la pute en chaleur, c'est une vision saine de la société et puis c'est un loisir simple, pas cher et familial, ensuite réintroduire la corvée seigneuriale le dimanche devant les établissements bancaires histoire qu'ils comprennent qui sont leurs maîtres, enfin rendre obligatoire le passeport intérieur biométrique, le collier bipeur et le servage à mi-temps afin d'améliorer l'employabilité chez les 8/88 ans...
    Il caressa longuement sa nouvelle blondeur avant de reprendre:
    -Mais attention cela ne va pas sans contreparties, s'ils font des efforts, leurs bons maîtres doivent en faire aussi alors j'ai décidé de réduire ton salaire de moitié, vrai tu t'en rendais pas compte mais ça la foutait mal tout ce fric que tu touchais pour rien!

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    Strategical Closed ! by Lofti Benayak 1/1

    Discours (traduit de l'américain) du nouveau Commandant suprême des forces alliées en charge du Strategical Closed le vice-amiral d'escadre Jean-Yves Schmecte-Levarec'h. 


    Avant de me présenter succinctement à nos amis américains qui me reçoivent aujourd'hui dans les magnifiques locaux du nouveau siége de l''OTAN à Oulan-Bator permettez-moi de saluer mon camarade le général de corps aérien Levautreux qui a été appelé en même temps que moi au second commandement suprême échu aux français celui du Strategical Planning for Drinks, Cocktails and Chispters à Kansas-City.
    Je veux aussi remercier mon collègue commandant suprême John.D.Day en charge des opérations de Tactical Friendly Bombing qui m'a accueilli si chaleureusement ici et je n'oublie pas que je lui dois toujours ma fameuse recette des moules à la sous-marinière ainsi que le concierge... euh suprême lui aussi, je suppose, qui m'a fait visiter mon bureau sous les combles, je pense dans ces six mètres carrés faire du bon travail et puis ça me rappellera un peu mes sous-marins.
    Je vais donc vous faire un rapide résumé de ma carrière, j'ai intégré l'École Navale de Clermont-Ferrand avant de suivre les cours de l'École de l'Air de Noeux-les-Mines après quoi j'ai passé un DEA de Pointage Ascensionnel et un DESS de Bombage Millimétrique, je suis diplômé du Bomber College of Las Vegas et de la Zapatta Tacticalia Academia de Mexico, je suis aussi breveté SGDG d'état-major.
    J'ai exercé un certain nombre de commandements à la mer au cours d'une carrière déjà longue et fournie, j'ai notamment commandé notre légendaire Base Aéronavale 189 de Palavas-les-Flots dotée de pédalos tactique d'attaque type Lebouzin 503 jusqu'à sa suppression faute de crédits puis la frégate furtive d'attaque lance-gauffres "la Consternante" qui devait disparaître malencontreusement des écrans radar lors d'une escale à Papeete, rapatrié par voie aérienne à Quimperlé et à la suite de tensions dans mon ménage, sur lesquelles on me permettra de ne point m'étendre, j'ai demandé à être versé dans le corps des sous-mariniers d'attaque, breveté sous-marinier d'attaque hors-classe j'ai pris le commandement du Claironnant sous-marin nucléaire d'attaque (je suis d'une nature offensive on l'aura remarqué) de la Classe Toulon, après un regrettable incident avec nos amis anglais, qui cultivent même en plein atlantique-nord leur tropisme à rouler à gauche, j'ai intégré l'état-major général des forces sous-navales françaises de l'Atlantique où j'étais notamment en charge du parc de mobylettes... euh tactiques et des menus de la cantine des maîtres d'équipage, il s'agissait que nos garçons fussent... d'attaque. 
    J'ai développé dans le même temps une approche je crois originale et plus consensuelle quand au port du string et des talons hauts par nos équipages de sous-mariniers et j'ai interdit la corvée de lavage de pont en immersion complète qui nous a coûté dans le passé la perte de nombreux sous-mariniers parmi les plus disciplinés, nommé préfet maritime de la région de Limoges et Centre j'ai pu longuement visiter Limoges et notre belle région Centre avant que d'être nommé il y a un an directeur du cabinet de Monsieur le Ministre de la Démence Nationale j'ai pris part à la grande réforme de nos armes et au redéploiement de nos 89 bases opérationnelles et à leurs transformations en quatre supérettes de défense non opérationnelles.
    Monsieur le Ministre m'ayant accordé sa pleine confiance, et je veux ici rendre hommage au parfait turfiste traître centriste qu'il est, je lui taillais... ses crayons pendant qu'il préparait son papier et j'allais jouer ses mises au P.M.U dans le même temps et je veux insister là-dessus où je supervisais l'introduction des toilettes à la turque dans nos forces armées nationales... pardon je veux dire dans notre appareil de défense collaboratif euro-atlantique afin de nous faire accéder à une parfaite interopérabilité entre toutes nos forces européennes, et je crois savoir que cette réforme somme toute réussie et que je compte poursuivre et intensifier à mon nouveau poste, ne fut pas pour rien dans ma désignation parmi 16897 autres officiers généraux français (il y en aura bientôt deux fois plus que de seconde classe ce qui prouve (entre parenthèses) et même en dehors l'excellent niveau de notre système de défense!) et ma nomination par notre commandant suprême en chef des commandants suprêmes que je veux saluer et remercier ici ce soir ... ah mais je crois qu'il veut s'adresser à nous.
    -Yes, yes my boy... one minute please... could-you repeat your speech but in French, I understood nothing of the whole!

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  • 1° Juillet

     

    Ah les voyages forment la jeunesse, les voyages officiels forment la maturité officielle, surtout pendant les mois d'été cela a son charme, ne le boudons pas, nous partons (moi seul mais en majesté) la Reine, je crois, un peu jalouse de ma nouvelle popularité a choisi de m'éloigner quelque temps de son peuple, sans doute sur le conseil de ce saligaud d'Urinald fun Froeben.

    Elle m'a donc demandé de la représenter lors des cérémonies commémorant la découverte des Iles Futrak, qui sont de nos anciennes colonies du Pacifique, par Hertrude Hertrudutkë l'un de nos plus fieffés navigateurs qui en y arrivant aprés dix-huit mois de navigation pensait avoir enfin découvert là les Baléares où il voulait faire bâtir en prévision de sa retraite de navigateur. Il est à noter (entre parenthéses) que les indiens Futraks les avaient découvertes bien avant tout le monde leurs fameuses îles puisqu'ils vivaient dessus depuis des temps au moins immémoriaux, mais là ça ne comptait pas en droit international.

    Hertrude Hertrudutkë pacifia la côte installa trés vite une supérette et un camp de nudistes, un temple et rembarqua aussi vite effrayé par les indiens cannibales très en colère qui venait de goûter au salamis Nordmois et gueulaient qu'on cherchait à les empoisonner.

    Une deuxiéme expédition mieux armée pacifia les esprits.

    L'on évangélisa les indiens qui devinrent austères et pacifiques, abandonnèrent leurs étuis péniens pour des slips zingués et leurs rituels païens contre des bibles et une assistance obligatoire au prêche.

    Bref l'on commença à s'emmerder ferme dans les îles Futrak maintenant boutonnées sévére et celà dura ainsi  jusqu'à l'indépendance.

    L'indépendance proclâmée un Premier Mai, fut d'office chômée comme à peu prés tous les autres jours de l'année à partir de cette dâte et fut le prétexte à force tripailles, étripailles et fiançailles sauvages.

    Aprés bien des errements, au gré des obédiences et des doctrines de ses successifs dictateurs, elles se réveillèrent un jour marxistes, le lendemain maoïstes, puis khadaffistes (une rareté philatélique!) et encore socialistes, la piste était en vue, enfin la bourgeoisie combinardo-révolutionnaire vieillie et l'appareil du Parti unique assagi, bref tout ce petit monde atterrit et se convertit en bout de piste au marché obligataire et au libéralisme interventionniste social  de marché comme tout le monde.

    Depuis les Iles Futraks se sont enfin accomplies dans une vocation à leur pointure: elles sont devenues un paradis fiscal ouvert à toutes les audaces et improvisations financières où l'on peut monter n'importe quelle société en 13 minutes et un holding fiscal avec 150 US Bananas (la monnaie du cru, ils ont abandonné notre Brelotquë Pacifique pour intégrer la zone dollar).

     

    Comme je le sais fort friand de ce genre de festivités et très décoratif lors des commémorations et activités officielles diverses, j'ai convié outre mon directeur de conscience le révérend père Fulmance des Emplettes,  notre cher Sir John Branke à m'accompagner, il a répondu d'autant plus favorablement à mon invitation que sur l'instigation de sa chère Calina toujours en voyage de noces crapuleux toutes ses cartes bancaires et moyens de paiement lui ont été retirés et qu'il se retrouve démuni de tout, ce qui le place dans la plus inconfortable situation pour un diplômate en poste à l'étranger.

    Il ne nourrit plus ses invités lors des réceptions officielles que de harengs pommes à l'huile et l'on commence à jaser dans la capitale sur son compte (cloturé!) et un possible rappel de Londres.

    Allons nous sommes bien décidés avec quelques uns de ses amis fidéles à le tirer de ce mauvais pas.

     

    Mais justement le voilà qui arrive... à vélo. Mais je ne pense pas que c'est cette fois encore qu'il gagnera une étape de plaine ni même de port car une douzaine de noirs très solides le dépassent sur la ligne d'arrivée qui se trouve être en l'espèce mes chaussures.

    -Ah Majesté... Puuf! Puuf! Je crois que vous connaissez N'Gutu N'Gutu le grand leader tsilongais Puuf: Puuuf! je l'ai prié de m'accompagner, ainsi que quelques uns de ses ministres, si vous n'y voyez pas d'inconvénients?

    -Ma foi j'en vois quelques uns, mon cher.

    Il se rapproche de moi le pauvre garçon et me murmure tout bas:

    -Il m'a confié son livret de caisse d'épargne et le budget de l'Education Nationale et en ce moment je ne peux rien lui refuser, si vous consentiez  à ce qu'ils nous accompagnent, cher Tétesse... pour me dépanner, il a été très chic, cela fait des années que je lui promets un voyage officiel.

    Un voyage officiel clandestin dans le voyage officiel officiel! Tout un programme!

    Vrai il commence à m'énerver avec son élevage de tsilongais.

    -Eh bien soit, embarquons... embarquons!  

     

    Nous embarquons donc à bord du contre-torpilleur Ingmör Bergmön  ((1911-1975) Humoriste et pacifiste.)

    Eh oui que voulez-vous dans ce foutu pays l'on donne des noms de clown pacifiste à des batîments de guerre.

    L'amiral Chips Thör-Balhsen  m'accueille à son bord. Je recompte les étoiles sur sa manche, pas de doute il en a au moins deux de plus que moi.

    Il est pourtant encore jeune le saligaud. L'humiliation continue.

    J'ai pour objectif premier de faire rayonner l'élégance et le prestige français ainsi que d'illustrer au mieux la permanence du souvenir Nordmois en ces contrées lointaines mais mon objectif second est de faire un détour par Miami et d'y retrouver en toute discrétion ma douce Klopilde maintenant Madame Zglissenska (ce qui au féminin ne veut plus rien dire, on l'aura remarqué!) qui aprés ses nôces supersoniques y a repris le cours de ses études supérieures.

    Elle a certes promis à la Reine de venir nous retrouver dés la fin du trimestre universitaire mais je compte bien être le premier à la rencontrer dés avant sinon à la féliciter. Elle a quand même quelques explications à nous fournir la tendre enfant, je veux bien être poire mais il y a des limites! (à suivre...)

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  •  

    La Cellule de maintien idéologique 2/3 Par G.M.Néoletto.
    Les aventures de Jean-Plaude et Jean-Cluc militants Umpistes de la Basse-Meuse


    Le conducteur du TGV lui il mangeait son casse-croûte sur un talus, il était monté sur les freins, il avait lâché le cerclo et puis rien... alors il avait sauté:
    -Je m'ai dit: et puis avec toutes leurs complications à la con qu'ils se démerdent! J'allais quand même pas rater la prochaine grève!
    Le docteur Craquebume lui a demandé s'il voulait verbaliser un brin avec lui:
    -T'es bien brave mon gars mais tant qu'à faire je préférerais plutôt une bonne bière.  
    Le Père Mouillot qui nous suivait partout en fouaillant du bout de sa canne les agonisants qui lui squattaient son champ, il a dit toujours philosophe:
    -Ils devraient pas rouler comme ça aussi vite moi avec mon tracteur je m'ai pris une amende de 1500 teuros pasque je roulais à 37 au lieu de 35 et eux ils te roulent à des 350 t'a l'heure.
    -Mais c'est le progrès Père Mouillot! Lui a dit Jean-Plaude qui y croit vachement au progrès.
    -Alors ç't'engeance y z'ont droit au progrès pasqu'y vivent dans une chiasse permanente mais à nous-z-autres on nous supprime notre autorail qu'était pourtant bien commode et les pov'cons de tomobilisses qu'on est on doit rouler à train de mule sur des routes défoncées en plein 21° siècle!
    Et il nous désignait avec force tremblements de sa canne les cadres curieux et folâtres objets de sa haine toute rurale.
    Pendant qu'il s'éloignait marmonnant le sympathique Docteur Craquebume a noté sur son papier: 
    -Mouillot c'est bien ça? Je vais faire un signalement quand même, il pourrait être dangereux...
    -Sans compter qu'en plus il a pas la tévé. A précisé Jean-Plaude déférent qui aime rien tant que déférer aux autorités, 'pas pour rien qu'il est secrétaire régional adjoint de l'UMP Basse-Meuse. 
    -Ah oui, ah bon je note aussi.
    L'un de ses adjoints est arrivé tout content, il tenait par sa chemise à manches courtes un petit scout en short et foulard avec les cheveux en brosse et un paquet de framboises écrasées à la main et qui murmurait:
    -Ziiiim-Schlaafftt le train! Zzziim-Schlaaafftt le train...
    -J'ai un impliqué chef mais il est en phase pré-mutique.
    -Névrose irruptive et compulsive post-traumatique, protocole de Rumpetters mon cher.
    Il lui a fait faire demi-tour au petit scout et il lui a foutu un grand coup de pied dans le cul.
    Mais l'autre il a continué comme s'il avait rien senti, c'est là que je l'ai reconnu, c'était pas un scout c'était le Raymond Pointecourt, l'assureur-conseil du Plessis-Lés-Meules et trésorier de notre section UMP et c'était pas des framboises, c'était ses couilles qu'il s'était fait happer par la rame et qu'il avait réussi à retrouver deux cents mètres plus loin dans un bosquet à force de patience, on l'a allongé et rangé à côté des blessés et il a pu agoniser tranquillement avec les autres en attendant les secours qui étaient toujours bloqués même s'ils avaient un peu avancé, ils étaient maintenant à la Trouée-Dés-Gueuse.
    -Le sous-préfet dit qu'ils ont déclenché le plan Samouillegrave+++++++ et qu'il a le président en direct depuis l'Elysée-Matignon où il prend un verre avec des amis et où ils ont aussitôt formé une cellule de crise. 
    -Bon il nous faut un lieu pour réunir nos impliqués? A déclaré le bon docteur Craquebume.
    -Euh la salle des fêtes peut-être? J'ai proposé.
    -Un lieu neutre de préférence... c'est quoi là-bas le bâtiment rose et mauve?
    -C'est la maison de retraite échangiste Françoise Dolto.
    On en était presque aussi fier dans le pays que de notre déchetterie-modéle de la Place de l'Ex-Cathédrâle. 
    On s'est tous retrouvés dans la salle de torture de la maison de retraite échangiste, c'était plein de vieux en string et de vieillasses à fouet.
    -On sera bien ici c'est d'une grande sérénitude à dit le Docteur Craquebume.
    C'était vrai on entendait presque plus les cris et les pleurs des blessés.
    Il a fait sortir les vieux et rangé les victimes primaires qui avaient tout vu et les secondaires qui avaient tout raté.
    Il a réuni son équipe et il leur a parlé comme un entraîneur de foutebale le soir d'une finale de coupe:
    -Il nous faut d'abord combattre ce sentiment d'échec que ressentent les secondaires. Leur expliquer qu'ils en verront d'autres de catastrophes ferroviaires ou autres et puis s'ils y tiennent tant que ça à vivre une catastrophe nationale ils n'ont qu'à lire le budget de l'état ou prendre un Airbus d'Air France...  
    Il a commencé par présenter au public toute l'équipe de la cellule de soutien psychologique, outre lui le bon docteur Craquebume, il y avait son adjoint le docteur Hu, un vietnamien dépressif, vrai c'était le premier asiatique que je voyais qui souriait pas, 'pas l'air commode l'asiate, une infirmière vaudoise diplômée Mademoiselle Chodaz, un travailleur social syndiqué Jacky Jaunard dit Jacky-tout-court, un touriste belge Monsieur Wadong... c'est là que j'ai dressé l'oreille ça devenait bizarre son truc, rescapé-modéle d'une catastrophe dans un tunnel routier des Ardennes pas complètement foré, monsieur Wadong, belge rutilant apportait un regard implicatif et non normatif à la cellule a expliqué le docteur Craquebume, il y avait aussi le clown Balpo spécialiste du spectacle de rue, des Assedics et des arts vivants et qui était le beau-frère au Docteur Craquebume et conférait la note d'humour, c'est vrai qu'on a pas tellement l'occasion de se marrer lors des catastrophes nationales, il était venu avec ses deux lapins nains...
    Jean-Plaude il m'a donné un coup de coude à ce moment de la présentation:
    -Il manque plus que le livreur de pizza!
    C'est à ce moment qu'on a entendu un bruit de mobylette et un type en casque est entré souriant une pizza à la main
    -Et enfin Momo notre livreur de pizzas qui suit la caravane depuis le début.
    On se serait cru à une émission des années 70:"Au Théâtre ce soir" ou "Intervilles", il manquait plus que Guy Lux et les vachettes, on savait pas trop quoi faire, alors on a tous applaudi et je me suis dit que c'était ma première catastrophe nationale mais qu'avec cette équipe-là on allait pas s'ennuyer... (à suivre...)

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  •  

    Je dois reconnaître que quand je suis arrivé à la cour, elle m'a fait bon accueil quand tous les autres me montraient triste figure, très bon accueil même puisqu'à l'époque les deux soeurs cultivaient une ressemblance parfaite même vestimentaire et qu'en toute innocence je l'ai honoré de mes hommages vespéraux quelques soirs où je m'égarais dans les couloirs de ce palais trop vaste. Elle s'en amusait, la mutine, avant de se faire reconnaître en riant:
    -Moi j'aime ça les français ! Gouaille-t-elle depuis à chacune de nos rencontres, en français dans le texte et en me pinçant les génitoires, c'est très douloureux et plutôt attentatoire à ma dignité, ornement naturelle des devoirs de ma charge, bien heureusement elle vit presqu'à demeure à Saint... Prothez, c'est près de Maubeuge. Toute une histoire: elle s'était trompée de station, elle avait confondu avec Saint Trop', elle y avait a fait construire sur place une magnifique villa. Et puis les gens de Saint Proth' étaient "sympas" elle y est restée: "de toutes les façons Saint-Trop' c'est pas encore assez pour moi!". Elle y a gagné une pointe d'accent et nous un peu de repos:
    -Bonjour tout le monde! Eh ben vous en faîtes une gueule! Bon elle a épousé un plombier polak 'pas de quoi en faire une maladie! Au moins en cas de révolution il aura toujours un métier lui! C'est pas comme mon bon à rien de beau-frère français!...
    Elle plaisante bien sûr, mais cela reste rude à entendre, d'autant que ma carrière d'auteur et d'écrivain est déjà fort heureusement engagée et puis j'ai mes vignobles de Chateau Bonpéze, je suis aussi viticulteur mais de cela j'espère pouvoir en parler plus loin tant l'amour de la terre me tient, je les pilote à distance certes, mais c'est du travail, ne serait-ce que de mettre en marche l'ordinateur avec quoi je communique tous les matins avec mes gens qui vivent à demeure sur la propriété. J'en surveille la bonne marche, regarde la météo, décide de la dâte des vendanges avec mon chef de chais, ni trop tôt ni trop tard, l'an dernier j'ai choisi le 23 Juin, humblement je le reconnais le millésîme a de l'apreté mais point tout le corps nécessaire, c'est un métier en même temps qu'un art.
    -Moi j'aime ça les français ! Regouaille-t-elle en re-français dans le re-texte et en me re-pinçant les re-testicules.
    -Ouaaaaillle! Balbutiai-je, ce qui n'est pas dans mes habitudes mais là elle m'a eu par surprise.
    -D'ailleurs c'est très bon tout ça, ça fait de la pub pour le royaume et puis tu te souviens de ce que répétait notre père:"Mes filles surtout aèrez notre dynastie, ça pue le renfermé là-dedans, mariez-vous loin des vos cousins!"
    Pour sa part elle exauça parfaitement la recommandation paternelle puisqu' à ce jour elle s'est mariée six fois dont deux avec le même personnage un play-boy hindou ... et bégue: Bobby Rawanalbajpout:
    -Sans compter qu'ils ne sont vraiment pas chers les natifs d'europe centrale! Moi je ne prends plus que des gigolis slovaques, vrai on les a pour rien et quel travail ils vous font, il faudra que je vous présente Slobomar!
    -Rien ne presse ma soeur. Lui dit la reine en se levant pour rejoindre Fun Froeben et commencer sa journée comme tous les jours. Il est neuf heures et quart. Elle se dirige vers la pointeuse qu'elle a faite installée à grands frais à l'entrée de la salle du trône par souci de transparence démocratique:
    -Kling!Plonk!Tchaac!
    Et elle plante dans l'unique case du tableau sa fîche.
    Cela ne plaît pas trop à tante Gui-Guittkë la démocratie appliquée et arachnéenne. 
    -Toujours aussi bêcheuse et ramenarde celle-là! C'est pas tout d'être reine il faut encore être aimable! Quand je pense que j'ai raté le poste à dix minutes prés! Enfin c'est des obligations d'un autre côté... et des emmerdes. A propos les enfants je vous invite pour les vacances scolaires dans ma nouvelle villa, j'ai fait construire dans une station branchée très courue: Cibiza!
    -Tu veux dire Ibiza Tantine, en Espagne?
    -Non, non Cibiza et c'est en Roumanie, une ville minière je crois.
    La pauvre fille s'est encore trompée de villégiature!
    -Regarde tantine ils ont sorti une nouvelle sextape de toi sur Internet! S'écrie le cher Ulriktkë en brandissant son portable.
    Elle regarde la chose:
    -C'est un vieux truc ça! Ma seconde nuit de nôces avec Rawa: j'avais gardé un tel souvenir de notre nuit de nôces inaugurale que j'ai voulu y goûter encore une fois! Ah mes enfants en cinq ans il avait beaucoup baissé! Il était devenu tout mou du bas! Va mon neveu ça vaut pas une branlette! je t'enverrais plutôt les essais que j'ai fait dans mon jeune temps en Suéde pour une série documentaire d'éducation sexuelle. C'est dommage c'est jamais passé à la télé pourtant j'étais très bien là-dedans et il y avait plein de trucs astucieux et de conseils de bonne femme. Bon je vous quitte j'ai garé mon vélo en double-file et les flics d'ici sont tellement chinois!
    -Ils font leur travail. Assénai-je doctement pour l'édification de tous et de chacun.
    -A propos de travail ne te surménes pas trop toi grand con!  
    Elle m'agace, celle-là aussi, autant que l'autre, sa jumelle régnante, c'est fou ce qu'elles m'agacent toutes!
    -Ah j'oubliais Môm a terminé sa cure de désintoxication, elle devrait passer vous voir, allez ciao tutti!
     Môm c'est la reine-mère Petardtkë de Nordnmark, une vieille barcasse octogênante, calfatée de partout, grande buveuse depuis son veuvage, dire si elle a acquis quelque expérience et tout à fait impossible à vivre!
    -Bon c'est pas tout ça moi il faut que je fasse ma valise, demain j'ai visite officielle! Annonçai-je en m'éloignant.
    C'est la vérité la plus pure je pars en représentation dans nos anciennes colonies et je bénis la coincidence qui m'évitera le voisinage avec le vieux tromblon. (à suivre...)

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  • Michaël Jackson est ressuscité... et il tente de violer un nain de cirque ! 
    by Lofti Benayak 1/1


    Témoignage de Nike Sarkozaïe 54 ans qui travaille comme clown-nain-chef de piste à l'Elyséum-Circus of Paris Entertainment and resorts corp. TM.

    "Il était assis sur un banc... on rentrait de Deauv' où j'avais pris une culotte au casino avec une partie de l'emprunt d'état, le plus con c'est que j'avais essayé de me refaire avec le fric du RSA, sûr que l'alsaco psycho-rigide que j'ai mis au Budget il allait encore me les casser, il faisait déjà nuit, la pizza au caviar avait du mal à passer et j'avais envie de pisser j'ai fait arrêter les motards sur l'aire de repos des Patouillettes et je suis allé m'alléger incognito dans les buissons, à ces heures je préférais éviter le bain de foule avec les routiers et les putes.
    Soudain j'ai vu une forme noire, non plutôt grise, je me suis approché, il était assis sur un banc, il faisait pas peur, je l'ai pas reconnu tout de suite il avait son visage à gros pif, premier modèle, avant le restyling de calandre raté des années 90, il m'a dit:
    -Approche... approche mon petit Nicky?
    -Comment que vous savez mon nom? J'uis ai demandé. En me rebraguettant par précaution.
    -Oh mais je sais tout maintenant que je suis au Paradis des pop-stars?
    Je m'ai dit: encore un poivrot! Il y en a plein qui rôde dans le coin à ces heures.
    -Je suis Michaël Jaquessone tu ne me reconnais pas?
    -Ah ouais et moi je suis Eléanor Roosevelt! 
    -Non mais je ne plaisante pas tiens regarde mon garçon:
    Et il s'est mis à chanter et à danser et à remuer de partout c'était assez convaincant, et il s'est rassis:
    Carla qui était allé boire un demi est revenue et elle m'a dit à l'oreille (elle me parle toujours à l'oreille sinon j'entends rien quand elle me cause): 
    -Je te dis que c'est lui, je le connaissais bien, il venait souvent nous voir chez Mum, il garait son hélicoptère sur le toit de la cabane du jardinier. 
    Putain elle devait être grande la cabane au jardinier! Je m'ai pensé.
    -Maïchaël! Qu'elle a dit en lui ouvrant les bras.  
    -Oh Carlaïta comme je suis content!
    Ils se sont faits la bise, j'étais un peu jaloux, après tout c'était de la méga-pipole, mort d'accord mais il sentait pas, et puis moi ça m'attire les pipoles depuis que j'ai perdu ma fleur en 69 avec Georgette Lemaire lors d'un métingue de soutien à Alain Poher à Bagneux où on avait pas mal fumé et bu et dégueulé, un vrai Voudstock centriste, c'est depuis ce jour que j'adore les pipoles... et que je déteste les centristes. J'ai demandé à un des 877 officiers de sécurité de ma suite d'aller m'acheter rapido un appareil photo jetable sur les fonds secrets au Shopi de la station-service. 
    Personnellement c'est pas trop mon truc la Massive-Pop pourtant j'aime bien l'industrie lourde mais moi ce que je préfère c'est notre vraie bonne musique nationale, celle qui parle vraiment de notre pays l'Amérique: la country music quoi!
     -Et ça c'est mon mari Naïcolaï.
    -Ton mari! Ah bon je croyais que c'était ton gamin, il est chou mignon quand même c'est marrant mais il croit toujours pas que je suis Michaël Jackson ressuscité, pas vrai Nickie viens là mon p'tit bonhomme tu peux me toucher si tu veux.
    J'avais pas trop envie, mais Carla insistait tant et il a pris ma main et il l'a posé sur son pantalon collant juste sur la moulure de la bite.
    -Tu sens comme ça bouge je suis bien ressuscité de partout!
    Déjà que quand Cohn-Bendit il vient me voir à l'Elyséum-Circus, je suis mal à l'aise et avec les autres nains, garçons de piste ou chef de cabinet on se planque les plumes et on sert les fesses. Là je sais pas ce qu'y m'a pris mais j'ai pas pu m'empêcher de lui en coller une sur son gros pif.
    -Putain le con y m'a cassé le nez! Ooooh grand Lucifer roi de la Pop industrielle, laisse-moi encore une chance d'en enfiler un ce soir s'il te plait!
    Mais il s'est soudain mis à fondre, on aurait dit un gros Marshmallows brûlant ou un ingénieur de la DCN karachisé (à ce propos les journaleux se sont gourés à l'époque quand ils ont écrit que j'allais tout Karcheriser, c'était Karachiser que j'avais dit et jusque là c'est plutôt réussi non?) et vrai ça sentait pas bon.
    -Toi t'en rates jamais une, on aurait pu faire un fabulous album haïpe posthume ensemble! Qu'elle m'a engueulé Carla.
    L'officier de sécurité est revenu avec l'appareil photo jetable et on a fait des photos avec les putes et les motards."

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