• M'Sarkozy & fils by Lofti Benayak 1/1

     

     

    M'Sarkozy & fils by Lofti Benayak 1/1

    Journal de la France de pendant par François F. soumis.

     

    Mon maître révéré m'avait appelé dans l'après-midi pour m'inviter à une "soirée garde à vue", j'étais intrigué et un peu inquiet par l'intitulé de l'invitation mais il y avait quelque temps qu'on s'était pas vu, il m'avait privé de conseil des ministres pendant deux semaines pour insolence, c'était cruel parce que c'était ma seule sortie de la semaine le conseil des ministres depuis que Pineulope ne voulait plus que j'aille inaugurer les vieux parce que je risquais d'attraper la Grippe du castor en les embrassant.

    Quand je suis arrivé à l'Élysée, il y avait du bruit et du mouvement, des flics partout, il peut plus s'en passer ils étaient tous là à lui tourner autour, mon maître admiré caressait des truffes, donnait des petites tapes amicales sur le museau, distribuaient des gâteries, des promotions et des galons, et ça rigolait, quand il m'a vu il m'a fait signe de le suivre dans le salon d'apparat où des employés étaient en train de descendre l'un des grands lustres à pendeloques:

    -Alors qu'est-ce que tu en penses on va le mettre là.

    -On va mettre qui et où?

    -Ben Villepin, je vais le brancher là-haut à la place du lustre, ils disent tous qu'il est plus grand, plus beau, plus intelligent et cultivé que moi, au moins il servira à quelque chose il sera décoratif accroché là-haut et s'il est pas trop déplumé en Décembre, je le fais descendre on le met en pot et il sert de sapin de Noël pour le Noël de l'Élysée!

    Il avait des yeux étranges de psychopathe diplômé d'état et un rire mauvais.

    -Non mais tu es dingue... et d'abord... d'abord il n'est même pas encore condamné!

    -Tu rigoles le procureur il passe tous les soirs pour l'apéro, on discute le coup et je lui donne une enveloppe avec les consignes plus quelques petits billets dedans pour ses frais de teinturerie, tu imagines ça, il y a des collègues à lui qui traversent toute la France pour simplement aller lui cracher dessus au palais. Pourtant c'est un type remarquable et vraiment pas emmerdant il requiert où on lui dit de requérir, et le motif, t'as vu le motif ça c'est de moi ...

    -Je m'en doutais...

    -"Défaut d'absence d'omission aggravé en réunion", avoue qu'il faut le trouver non?

    -Il faut surtout oser... c'est comme pour le fiston.

    -Ah celle-là je l'attendais, parce que chez toi dans ton foutu Chauvinois ça arrive pas qu'un fils succède à son père, ça existe pas des pâtissiers de père en fils peut-être!

    Là je sais pas ce qu'y ma pris mais j'ai explosé:

    -Tu veux que je te dise ce qui aurait eu de la gueule ç'aurait été que ta grosse loche de fiston  inculte s'engage au 8° RPIMA et parte se battre en Afghanistan contre ton pseudo axe du mal plutôt que d'aller conquérir sans péril un rond de cuir bureaucratique en grande banlieue et quant à toi au lieu de te planquer dans les robes des juges et des procureurs tu n'avais qu'à provoquer en duel l'autre grande bêlasse chevelu, vous auriez réglé ça au sabre d'abordage dans le bois de Vincennes au petit matin plutôt que de prendre la France en otage pour une minable querelle de voisinage entre arrivistes cousins de palier!

    -Qu'est-ce que tu racontes des conneries, s'engager, dans la famille on est allergique, mon PaPal il s'est engagé dans la Légion et dés qu'il a eu posé le pied en Indo et que ça a commencé à siffler autour il a été pris de tremblote et d'incontinence urinaire et il a fallu le réformer et le rapatrier. On n'y peut rien c'est physique, pour ça que je peux pas visiter une usine en grève tout seul sans mes petits flics ça me prend tout pareil, alors tu penses bien le gamin et puis, lui, depuis tout môme il souffre du syndrôme de Chaumet, c'est une maladie orpheline...

    -Merde et c'est grave? Tu m'en avais jamais parlé.

    -Même les grands fauves à talonnettes ont leurs pudeurs.

    -Et ça consiste en quoi le syndrôme de Chaumet?

    -Eh ben s'il se trouve à plus de cinquante mètres d'une boutique Armani il me fait une dépression.

    J'étais atterré, heureusement un grand noir en uniforme et lunettes de soleil est venu vers nous:

    -Ah que je te présente: le lieutenant-colonel N'Kono N'Kono, c'est l'ancien conseiller à la démocratie participative du regretté Colonel Mobutu, il va me donner un coup de main, on se voit tout à l'heure mon colonel.

    Le grand noir a salué à l'anglaise puis il s'est éloigné:

    -Qu'est-ce que tu en penses, je vais le prendre à la place de Séguéla, ses pipolades ça fait plus rire personne, il y en a marre il faut une reprise en mains, le colonel m'a repassé une recette d'opposant à la patate douce, une merveille! Je veux pas laisser au fiston un bantoustan en plein bordel, d'ailleurs les ricains m'ont prévenu, si il y a trop de binz, y ferment la taule! Fini l'ex-France!

    Il m'a pris par le bras:

    -D'abord je vais me nommer Colonel non mais pas colonel de militaires, je les aime pas, ils ont trop foutu la trouille à mon PaPal, non colonel de flics, tu te débrouilleras pour me trouver ça avec un bel uniforme dans les tons saumons avec des smocks tu vois. De la classe, de la tenue que ça en impose et pas des ourlets de cinquante centimètres hein... enfin tu verras ça avec Carla!... restera  Bayrou...

    -Tu ne crois pas que...

    -Mon colonel... tu ne crois pas que "mon colonel", c'est juste une habitude à prendre alors autant la prendre tout de suite...

    Je ne l'avais jamais vu comme ça, proprement halluciné.

    -Restera Bayrou...

    -Laisse tomber Bayrou... mon colonel.

    -Quand tu faisais ton service tu le tutoyais toi ton colonel?... non alors... et puis n'oublie pas que je suis aussi Président... bon pour Bayrou j'ai un problème, le colonel N'Kono N'Kono m'a conseillé de faire dans le traditionnel, style plateau-repas en famille et de le faire fusiller sur une plage en direct à la tévé le soir, genre praïme-taïme à l'africaine, le problème c'est qu'à Paris il y a pas de plage! Je vais demander à Delanoë s'il peut pas me monter un Gross Paris Plage d'hiver pour une grosse semaine de fusillades, il peut rien me refuser, le Frédo les mioches y m'a refilé les photos de leurs dernières vacances en Tunisie on les voit à poil socratisant des fonctionnaires pré-retraités de l'éducation nationale, c'est vraiment dégueulasse! Et puis comme disait le camarade maréchal président à vie "c'est pas tout de fusiller de l'opposant il faut encore trouver les murs", c'est un des drames de l'afrique démocratique le manque de murs, tu devrais lire ses mémoires, c'est passionnant, on avait les mêmes goûts sauf que lui les putes suisses il les préférait blondes...

    Au bord de l'écoeurement je tentais une diversion:

    -Dis... dîtes... mon colon... mon colonel-président  c'est quoi cette soirée garde à vue.

    -Ah ça c'est la surprise j'ai décidé de mettre toute la cour de l'Élysée en zone bleue, tu n'as pas remarqué quand tu es arrivé, c'est vrai ils m'emmerdent tous ces cons de ministre à se garer dans ma cour et hop le premier que je choppe sans son disque de stationnement, je te le fous en garde à vue!... à propos où tu as garé ton tandem officiel?

    -...

    -Gagné! Yark! Yark! Yark!

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