• Nordnmark one point ! Journal intîme du Prince consort Raoultkë de Nordnmark by H.T.Fumiganza 21...

    13 Juillet

     

    J'ai quelque peu délaissé la tenue de mon journal durant cette traversée, il faut dire que j'étais trop occupé par mes problêmes hépatico-gastriques, je pense maintenant que tout cela est dû à une défaillance de mon oreille interne droite, la gauche va bien, mais la droite est sans doute le siége et le départ de ces incommodements et nausées divers, mauvais réglages, il faudra que je consulte lors d'une prochaine escale, sinon pendant cette semaine de navigation peu d'incidents notables hormis une tempête, une mutinerie et un naufrage... putatif à signaler.

     

    Moi-même dois-je l'avouer je n'étais pas trop conscient des événements, enfermé comme je l'étais dans ma salle de bains où je me rafraichissais des heures durant au dessus de la cuvette.

    -Ne dirait-on point l'Amiral? Me dit le ministre tsilongais de la réforme agraire en passant l'éponge dans ma baignoire. (une réforme agraire sur trois pieds carrés de terre subsistant ne devrait pas lui valoir beaucoup de nuits d'insomnie).

    Je mets le nez au hublot et j'aperçois de fait l'amiral, son état-major, ses marins et même l'orchestre du bord qui nous font de grands signes depuis les chaloupes où ils ont pris place:

    -C'est étonnant pourquoi ont-ils quitté le bord? S'interroge-t-il?

    -Sans doute vont-ils faire du shopping? Il y a quelque terre détaxée en vue? Lui réponds-je.

    A ce moment Pezzolino passe dans le couloir avec trois gilets de sauvetage autour du corps:

    -Mais où allez-vous comme ça mon garçon?

    -Je vais... je vais nager un peu.

    Je m'apprôche de lui, l'attrape au col:

    -Mais dîtes-moi ce sont mes gilets de sauvetage en cheviotte que vous portez là bougre de saligaud!

    -Je... je les porte au pressing Monseigneur.

     Pour l'achever, moralement parlant  je le regarde dans les yeux, mais profondément et en vrillant, je peux être une vraie tarière quand je le veux:

    -Dîtes-moi la vérité, animal: nous coulons?    

    -Euh... on en parle... excusez-moi Monseigneur le pressing va fermer! Et il réussit le serpent à m'échapper et à s'enfuir vers le pont supérieur.

    Sir John Branke qui faisait une sieste vient aux nouvelles:

    -Que de bruits et de mouvement! Altesse j'espére que vous vous portez mieux.

     -Moi sans doute c'est le navire qui est au plus mal semble-t-il.

    -Ah bon... oui celà remue en effet mais j'ai connue bien pire. Une scéne de ménage de Calina cela chavire aussi.

    -Mais où est notre ami Eriktkë?

    -Ne m'en parlez pas Altesse, lui et ses compagnons ont  joué  aux cartes toute la nuit, je ne suis pas ennemi des distractions mais quand même.

    Nous partons en délégation vers sa cabine, il gît sur sa couchette physiquement et moralement ruiné tandis que Petcho Larigaïe exulte, il a devant lui un énorme tas de haricots secs:

    -Il a perdu 78546 haricots et moi j'en ai empoché 124895!

    Il est véritablement trés fier de lui et exulte littéralement:

    -Et que comptez-vous faire de cette somme considérable... de haricots mon ami?

    -J'hésite soit je les mets de côté... pour la retraite... soit un cassoulet pour fêter notre naufrage!

    -Allons allons pas de défaitisme mon garçon! 

    -Un naufrage j'en suis! Gueule le Baron mauve en se levant de sa couche le sabre érigé. Aux postes de combat mes braves!

    Il me rentre à peu prés dedans:

    -Tétesse commandez nous obéissons! Où dois-je mourir pour vous?

    Commander face à la vague, rien que l'idée me rend malade et je m'en vais me soulager dans les lavatories.

    D'ailleurs cela tangue beaucoup moins, la tempête se calme. Aprés une heure l'Amiral Chips Thor Bahlsen (et son grand orchestre) réintégre son bord et reprend la barre des mains de ce cher Sir John Brank qui est un très fin barreur, n'a-t-il pas dans le temps gagné les grandes régates de Sprung on the Bitch et il a magnifiquement barré le gros animal pendant son absence coupable, il m'avait proposé de le conduire, mais dans mon état cela n'eut pas été raisonnable, et puis je ne prends vraiment de plaisir qu'à la conduite des ferries!

    -Eh bien mon cher Amiral, alors quoi une absence? L'humiliai-je de la voix et du regard, encore un peu plus profond que celui que j'adressais ce tantôt au pauvre Pezzolino.

    -C'était un simple exercice de sécurité à la mer Monseigneur, je n'ai pas voulu ennuyer Monseigneur avec les manoeuvres habituelles de bord... Monseigneur.

    -Dis Tétesse et si on les passait à la planche tous ces lâches déserteurs! Me propose Eric le Mauve de sa voix de basse non pas chantante mais gueulante.

    -L'incident est clos mon cher Baron.

    -Bougres de pacifistes! Eructe-t-il (il éructe magnifiquement!) en levant haut son sabre, il mesure plus de six pieds.

    Il n'en reste pas moins qu'il est quand même incommodant et pour tout dire peu rassurant de naviguer sur un navire dont le commandant peut quitter son bord et vous abandonner d'une minute sur l'autre à n'importe quelle fortune de mer sans même vous en avertir.

    -Un homme à la mer! Crie l'homme de quart à la hune.

    Je ramasse une paire de jumelles, je distingue très bien un homme fort malmené par les vagues encore contondantes... mais c'est cet imbécile de Pezzolino qui s'est jeté à l'eau à contretemps:

    -Ce n'est rien, mon valet de chambre, enfin si vous avez quelque loisirs repêchez-le il a sur lui la clef de ma malle à cravâtes! Cela me contrarierait de la perdre. (à suivre...)

     

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