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    Le plein d’Activités 1/1 par A..Sottos

     

    Ce qui est terrible en vacances c’est qu’on s’ennuie tout de suite, plus de bureau, plus d’horaires, plus de chef, plus de machine à café, bref il faut organiser tout seul ses journées.

    Maintenant c’est pas parce qu’on est fonctionnaire territorial et donc grave surbooké en permanence qu’on va bronzer idiot, les gens imaginent qu’on fait fonctionnaire pour se planquer, la semaine pendant le boulot peut-être mais le véquende et pendant les congés on veut faire aventurier, bouger et s’éclater un max, vivre, toujours comme des cons, mais en accéléré. 

    C’est pour ça que là où on va en Village de Vacances « Cher et d’Avance » avec Josiane ma compagne et Unvirguldix et Zérosoixanteneuf nos enfants (on en a d’autres mais ils sont au congélo, on voulait pas fausser la moyenne) il y a plein d’activités, pour les adultes et pour les mômes comme ça on a pas à s’en occuper et on peut décompresser, remarquez que le reste de l’année entre les garderies, les activités (de ville) et les « nounous » on compresse quand même pas des masses, j'veux dire au niveau des mômes.

    L’année dernière on avait fait l’activité Surfozarbres et le stage Trekpartouzing, on sillonnait le Puy de dôme et à chaque halte: soirée libertine, le problème c’est qu’il y en a qui exagéraient, soit ils prêtaient pas leur femme, soit ils enculaient un peu trop Josy et puis le Puy de Dôme même au printemps ça caille et on a pas tellement envie de s’y balader en ski de fond le string dans la raie et même avec des moufles, on s’y gèle le bâton bref on s’est enrhumé et Josy a choppé une mycose.

    On a essayé aussi le stage Pylônes il s’agissait de monter en haut d’un pylône haute tension et de se jeter en pantacourt dans une tonne à eau 35 mètres en dessous, il y avait eu quelques problèmes avec EDF et les urgences avaient été vite saturées après que ce crétin de Jean-Luc Moilnieux qui est fonctionnaire des impôts dans le civil était resté accroché dans les câbles, il avait même fait sauter les plombs du canton  mais c’était pas la faute des organisateurs, il était pas préparé c’est tout, il faut quand même un minimum de foncier pour faire des activités. Ah puis aussi on a fait la remontée du Verdon en Rafting inversé, à contre-courant ça pulse et on a pas trop le temps de faire la convers’ aux saumons finalement on s’est retrouvé à Limoges, ch’ais pas comment on avait fait not’ coup, sans doute on avait raté une sortie mais au niveau des compressions c'était quand même pas mal.

    Et il y a eu encore le stage mineur de fond, immersion totale dans la vie du mineur, malheureusement on a eu un coup de grisou et on a fait trois mois d’hosto mais tous frais payés par les Houillières, on en est sorti avec Josy silicosé à 5 %, pour dire que côté organisation c’était top.

    Bref on était plutôt impatient et un peu tendu à notre arrivée au Village de Vacances « Cher et d’Avance » de Plombzy-Le-Ront et on se demandait ce que les monos avaient pu imaginer cette année, Michou La Baloche (il est borgne, c'est un vrai aventurier!) le chef des activités et Jacky L’Enrhumé son adjoint nous ont très vite rassuré

    -Bon cette année la principale innovation c’est l’activité Kourdass. Franchement, je vous la conseille, il y a un petit supplément, mais c’est vraiment un truc dont vous vous souviendrez.

    -C’est éthique au moins ? a demandé Jean-Marcel un ami professeur des écoles et élu Altercons de la Basse-Meuse, il se balade partout avec des scions, des arbustes à planter pour compenser nos manquements à la gestion de nos empreintes carbone et quand c’est trop grave il nous fout un rapport.

    -‘pas de prob Jean-Març’ tu nous connais, c’est pas pour rien qu’on a le label Jeuxdconss/ Ethicdconss. Et puis chez « Cher et d’Avance » c’est comme dans la Légion on laisse jamais nos morts derrière nous... ni nos papiers gras pour faire plaisir à Jean-Març’

    Bon on vous a pris une assurance supplémentaire recours et assistance juridique ainsi qu’une convention obsèques Crémation express... toujours euh dans l’optique de pas salir le site, c’est bon? Jean-Març’ tu veux dire quéque chose?

    -On pourrait planter un arbre d'avance à cause de la crémation.

    On a planté un arbre devant la caféte.

    On était en confiance on s’est dit que pourquoi pas après tout et on a signé pour l’activité Kourdass.

    -Bon alors que je vous esplique le déroulement de l’activité.

    8 heures zéro quatre on monte dans la camionnette, huit heures 17 on arrive place de l’église, huit heures vingt distribution du matériel... et c’était minuté comme ça tout le long, une organisation je vous dis pas, vraiment des pros le Michou et le Jacky.

     

    Bref à huit heures vingt-quatre comme prévu en passe-montagne et la kalach à la hanche on est tous entré dans l’agence bancaire LCL (LCL ça veut dire : « le Crédit Lyonnais mais chuuuut ! » le plus marrant c’est que c’est ma banque) du Plessis-Les-Meules.

    - ‘tain qu’est-ce qu’on se marre, quand je raconterai ça aux collègues. Elle a gueulé Josy rayonnante, elle avait eu une année difficile et là elle décompressait vraiment, j’étais content.

    -Toi ! Passe-moi le RPG 7.

    Mais Jean-Març’ voulait pas lui passer le lance-roquette :

    -C’est moi le RPG 7 et c’est pas éthique niveau empreinte carbone, je l’ai dit à Jacky on peut pas l’utiliser ou alors il faut tout de suite replanter un arbre pour compenser.

    Ça carillonnait de tous les côtés, forcément pendant qu’on replantait l’arbre devant la banque ils avaient tout le temps d’actionner les alarmes, enfin Josy a flambé le coffiot comme disait Jacky et on a juste eu le temps de balancer les sacs dans la camionnette où étaient Jacky et Michou mais ils nous ont pas attendus et sont repartis tout de suite avec le fric sans doute pour préparer l’activité Bahamas et recomptage au bord de la piscine.

    Alors il a fallu qu’on braque un tomobilisse pour s’enfuir et forcément on a roulé vachement vite ‘pas oublié qu’on avait la flicaille au train et Jean-Març’ a recommencé à chialer pour qu’on replante un arbre à cause de notre vitesse excessive, Josy s’est énervé, on s’est arrêté on a planté l’arbre et on a même mis du fumier dans le trou à ce moment on a vu arriver en face le car plein de gosses avec nos mômes qui partaient faire leur activité de l’après-midi, ils avaient : « Tournante en forêt », un truc qui mariait découverte botanique, respect des différences (c’était toujours la petite blonde qui y passait) et éducation sexuelle, ça nous a rassuré et on a un peu décompressé.

     On s’est fait poisser bêtement à un péage, on avait oublié nos carte bleues  et après vingt-trois mois de préventive (compris dans le forfait de l’activité Kourdass) on s’est retrouvé pour de bon en Kourdass’ises. Là je dois dire que si Josy avait pas fumé le Jean-Març’ on aurait pu décrocher les circonstances atténuantes au lieu de quoi on s’est pris quinze ans et là ça nous a foutu un vache coup dans les compressions mais après ça s'est arrangé, il faut dire qu'en prison il y a plein d'activités ici on a a activité fleurs en papier, parloir, tour de la cour, enculage sous la douche et puis la DASS nous a pris les mômes comme ça on a plus à s'en occuper et on peut décompresser pour de bon.

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    13 Août

     

    Je respire le bon air de Bonpèze comme un chien de chasse lâché aux fesses de quelque gibier courant, ah Dieu que voilà de la bonne liberté, me voilà chez moi enfin, sur nos terres.

    En traversant le village dans notre vieille Daimler venue nous chercher à l'aéroport, je reconnais les beaux visages de nos grands vieillards, qui reviennent de l'épicerie buvette... ou y retournent,  boire sans doute quelque apéritif anisé ou qui sait un godet de notre bon vin rouge de nos vignes de Chateau Bonpèze tellement robuste et revigorant.

    -Je crois que je vais aller un peu par la campagne... hugolai-je à l'oreille de ma chère Gretaetkë qui en ses instants n'est plus la reine de Nordnmark mais la tendre et soumise épouse de l'homme de la terre que je redeviens ici, le paysan même osons le mot.

    -Mais vous n'y pensez pas mon ami, il y a huit kilométres jusqu'au chateau.

    -Laisse Gretaetkë si ça l'amuse ce grand konktë  de plastronner au milieu de ses populations dégénérées. Déclare sa mère toujours aussi irascible et de plus en plus agressive.

    Je ne suis pas sûr que sa 49° cure de désintoxication soit une pleine réussite, d'ailleurs elle ressort un flasque de sous son manteau et s'en remet un coup derrière le col. Rude tempérament assurément, pénible aussi.

    Le chauffeur arrête donc la Daimler sur la place du village... et repart aussi sec, me laissant seul avec mes gens.

    Très vite je suis entouré, fêté, embrassé, nulle distance entre nous:

    -Lou cagadou! Agui lou cagadou tu és de retrou à nostrous pequito merdou!    

    "A nostrous!" "Chez nous" ah le beau mot, l'on ne pouvait me servir un meilleur accueil.

    -Aïllecon lou cagadou! Tu pagadous la tournéss de Ricardou?

    Il m'emméne, je me laisse emporter, tant est grande ma popularité ici, vers l'épicerie-buvette, haut-lieu de convivialitude du bourg.

    Chacun de vouloir me raconter les derniers événements du pays, les mariages, enterrements, maquignonages, réglements de comptes, homicides paysans bref tout ce qui fait la vie de cette petite patrie, oh ils en rajoutent bien sûr et en patois encore, j'avoue que je n'entends pas tout, certaines subtilités m'échappent, sans doute ne saurai-je jamais qui a violé la chévre du père Bidalou durant les deux mois d'hiver avec une assiduité quotidienne puis le gendarme que l'on avait placé en faction pour protéger les arrières de la suse-dite chévre.

    Les récits se terminent et tous s'esclaffent et il en repart d'autres, la bonne humeur ne s'arrête que lorsque je commande un nouvelle tournée générale:

    -Mais cette fois mon cher Voulatère servez-nous don' de notre vin rouge de Chateau Bonpèze!

    Le propriétaire du café Lou Baltou, Voualtère Brumliche con! (je le livre dans la prononciation locale)  un ancien légionnaire allemand venu s'établir dans notre pays si accueillant, s'essuie son front de l'est (je l'ai dit il est allemand) et bredouille:

    -Ach kon jéné zais bas z'il m'en restou!

    J'avise un tonnelet à notre marque de Chateau Bonpéze sur le bord du comptoir:

    -Mais si, tenez là...

    -Ach za z'est bour faire les kuivres kon!

    Etonnant ! Faut-il qu'il les aime ses cuivres!

    Je mets mes lunettes et regarde l'objet de plus près:

    -En plus c'est celui de l'an dernier il est fameux, je crois.

    Le discipliné Voualtère se décide enfin à servir tout le monde, enfin ceux qui restent, beaucoup ont soudain disparu, demandés par des tâches domestiques ou agricoles, la terre n'attend pas, le maire Maître Bézouillard est le premier a entonner son verre... le premier à tomber par terre aussi.

    On le ranime:

    -Eh quoi ça ne va pas bien Maître?

    -Ma faiblesse au coeur, j'ai accouru quand j'ai appris que vous nous faisiez l'honneur d'une visite Monseigneur.  

    Maître Bézouillard est huissier de justice il a saisi la moitié du village et l'autre moitié l'a élu pour services rendus.

    Il reprend son rang au comptoir et nous dégustons, sans avoir à signaler de nouvelles pertes, nos verres.

    -Il est réellement exxx-cellent! dis-je satisfait en clapant et re-clapant fier de mon enfant.

    -Il serait encore meilleur dans une salade de pissenlits. Affirme le père Bidalou.

    Entre à cet instant Jacky Chambard, c'est l'élu écologiste de la commune, barbu portant une paire de couettes, toujours très remonté, histrionesque, narcissique et revendicard, une sorte de N'Gutu N'Gutu blanc :

    -Un jusio do carottu plizou!

    Il s'est mis au patois mais il est encore loin d'y exceller, c'est un fonctionnaire parisien arrivé là au gré des mutations.

    Le fils Balazou, un garçon encombrant, au verbe haut et aux manières contondantes et velues, toujours déguisé en parachutiste crasseux; le prend à parti:

    -Dis donc Jacky le parisien je te préviens que si je vois encore un de tes foutus loups roder autour de mes chévres je l'allume avec le fusile!

    Le Jacky Chambard ne répond pas, il paie comptant son jus de carottes, aux parisiens on ne fait pas de crédit, léve le poing dans ma direction en criant "vive la république sociale! " et prend la porte.

    -Non c'est vrai con est-ce qu'on a idée lâcher des bestiaux comme ça dans une agglomération.

    "Une agglomération", l'on reconnait bien là le goût pour l'exagération de mes compatriotes, je fais une courte mise au point écologique:

    -Nous avons des quantités de loup au Nordnmark et il est très rare qu'ils s'attaquassent aux promeneurs dans les forêts, il est vrai que par moins 37 les vocations de cueilleurs de fraises et de flâneur sont rares.

     

    Je regarde l'horloge au dessus du comptoir, il est bientôt huit heures du soir quand je quitte la compagnie, on se propose de me raccompagner en tracteur mais connaissant leurs talents de conducteur et leur état éthylique, la combinaison des deuxm’incite à décliner les propositions.

    Et puis il fait si bon... les premiers kilomètres, après il me tombe dessus un orage d'apocalypse qui me trempe et même m'imbibe, enfin cela me tient éveillé, c'est déjà quelque chose car je me sens un peu hors de forme, ah nos vies citadines nous préparent mal à l'effort et puis les libations générales et successives m'ont quelque peu ... appesanti.

    Sous la pluie serré, je me réjouis intérieurement de bien connaître le pays, un parisien n'y verrait goutte, c'est le cas de le dire et s'égarerait dans... les... ma...ré...cages... Je regarde mes pieds de plus en plus lourds, ne les vois plus, j'ai de la boue jusqu'aux genoux, j'ai du quitter la route sans m'en rendre compte et me voici planté entre osières et roselières. Je commence à m'enfoncer légérement et au loin j'entends des hurlements... qui se rapprôchent...  je continue de m'enfoncer... la bête de se rapprocher... j'ai de la boue partout, sur la tête mâme, je parviens en sautillant à émerger à grand peine j'ouvre les yeux et je découvre un grand loup en face de moi assis sur la berge et je ne mentirais pas en disant que je vois à cet instant sur son visage comme... comme un sourire:

    -Help... I need some help! beattlai-je en anglais dans le texte.

    Et le plus étonnant c'est que la brave bête me secoure comme elle peut, bien posée sur ses fesses elle se met à hurler et s'en va sans attendre sa monnaie en toute discrétion... à pas de loup.

    A ce moment surgit d'entre les roseaux cet imbécile de fils Balazou, grotesquement déguisé en parachutiste obése et déclassé et avant même d'avoir pu lui parler, il murmure:

    -'utain le bestiau! Le griffon griffu!

    Il épaule et très simplement me tire dessus... comme ça sans façons.

    Je vacille et fais... Gloup! Je sombre dans la boue, avec je crois une certaine dignité, mais je sombre et l'autre gros ... imbécile d'exulter:

    -'Utain je l'ai-z-eu! J'ai-z-eu Griffon Griffu le monstre des marais péteurs!

    Quand je me réveille nullement au paradis mais encore dans notre pays de Bonpéze couché sur la plate-forme arrière d'une  Citroën Méhari orange haute époque, je reconnais Jacky Chombard penché au dessus de moi:

    -Bon ça va il y a pas trop de dégâts! Juste quelques plombs dans l'épaule. Ce gros connard...

    Il me désigne le fils Balazou, penaud et rosissant comme une fausse rosière démasquée.  

    -... ce gros connard vous a pris pour...

    -Je sais Griffon Griffu le monstre des marais péteurs, une vieille légende d’ici, il faudrait lui confisquer ses bandes dessinées sinon un jour il va croire que les martiens ont débarqué et vous anéantir la caserne de pompiers.  

    -Si le loup ne m'avait pas averti té! Vous auriez coulé et on vous aurait jamais retrouvé. Drôle de fin pour une altesse. Je vais vous raccompagner.

    -Tu peux me jeter chez le père, j'ai perdu le chien, et avec la nuit j'ai peur de me paumer? Ose le gros Balazou.

    -Te jeter, ah ça ouais tu sais bien que c'est toujours avec plaisir mon garçon que je te jette mais préviens l'heureux bénéficiaire quand même qu’il ne te tire pas dessus en croyant voir le couillon découillu.

    (à suivre...)

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    Grossesse nerveuse 1/1 by Lofti Benayak

    Journal de la France de pendant par François F.soumis

     

    Comme toutes les semaines on passait le véquende dans le Chauvinois mon pays natal, on était à Pathétique-sur-Navrant dans les appartements du Préfet, lui le véquende il le passait avec sa famille dans le grenier.

    Je mangeais des cacachuétes sur sa moquette et vrai j’en mettais partout, ce que c’est bon de pas se gêner, vrai je me suis gêné toute ma vie, mais là depuis quelque temps je me gênais p’us, je me mettais en roue libre surtout quand Pineulope était pas là et en ce moment elle était au marché. Et puis le téléphone a sonné. Je me suis dit tout de suite en moi-même (quand je parle en moi-même ça résonne beaucoup forcément c’est tellement vide qu’il y a de l’écho !) ça y est c’est encore mon maître inégalé qui a dans l’idée de me casser les bonbecs, d’habitude j’aime bien ça de souffrir mais là quand même ça faisait neuf mois que ça durait sa grossesse difficile, neuf mois qu’il nous faisait tirer la langue après son remaniement à suivre, vrai on en avait tous marre ! Quand même j’ai encore une fois décroché le téléphone, c’était le secrétaire général adjoint de l’Élysée, avec le principal on se cause p’us y fait rien qu’à s’occuper de mes affaires d’état, y me les prend et quand y me les rend elles sont toutes salopées et c’est moi que Pineulope engueule.

    -Monsieur le premier ministre ça y est c’est pour bientôt, le président a perdu les eaux en revenant de Vichy, vous devriez  rentrer tout de suite c’est imminent.

    C’était que l’adjoint mais j’uis ai quand même raccroché au nez et après j’ai re-bouffé des cacahuétes autant que j’ai voulu jusqu’à ce que Pineulope elle rentre du marché.

    Elle m’avait acheté des côtelettes, j’aime pas trop ça surtout avec des pois cassés mais enfin j’ai rien trop dit.

    -Tu as fait tes devoirs de gouvernement ?

    -J’ai presque tout fini, y me reste que la récitation pour l’Assemblée nationale et le budget des Anciens Combattants.

    -Bon personne a téléphoné quand jé être pas là ? Elle m’a demandé en vidant les affaires du préfet du frigo préfectoral pour y mettre les nôtres (elle a quand même récupéré les yogourts aux fruits et les Gervita qui étaient pas dépassés et que j’aime bien.)

    -Non, non personne.

    Et je suis retourné dans le salon en arrangeant ma mèche et en sifflotant.

    Et puis à peine j’étais devant la télé au préfet que le téléphone a re-sonné et que cette fois c’est Pineulope qui a décroché.

    -Allo... oui... non son mari... ah bon... je vais lé dire à lui... c’est ça bonsoir.

    Quand même je voulais savoir, j’ai demandé : Alors c’est quoi ? Une fille ou un garçon ?

    Lagarde ou Boorla ?

    -C’est ni l’une ni l’autre, c’est rien, c’est toi ! La le nain y t’a renommé prime-ministre.

    A ce moment je crois bien avoir entendu venant du plafond et donc du grenier au dessus un « Eh merde ! »assez sonore.

    Ah pour une grossesse difficile ça avait été une grossesse difficile, y s’était pas méfié de la Pinouillette (c’est le surnom que m’a donné Roselyne ma seule copine du gouvernement) vers le sixième mois il avait bien essayé de m’interrompre, de m’ivéger traîtreusement mais je m’étais accroché, vrai on avorte pas un premier-ministre comme une caissière de supermarché, c’est pas éthique. Coinçman’ qu’il avait été mon maître périssable.

    Quand même neuf mois pour accoucher de moi une deuxième fois, ‘faut quand même être vicieux.

    -Eh ben tu vois, tu avais tort de t’inquiéter ma Pipine (c’est comme ça que j’appelle Pineulope quand elle est de bonne humeur) me voilà re-premier-ministre.

    J’ai repris le paquet de cacahuètes et j’ai recommencé à en re-casser sur la moquette en pensant à ce qu’allait être mes premières décisions comme re-premier-ministre, vrai j’étais ému. Premier-ministre tous les cons sont bons mais re-premier-ministre y en a pas beaucoup sous la V ° y faut un don.

    « Je vais nommer la Veuve Fumaille à la Présidence de la Cour des comptes, elle a dirigé une épicerie–buvette pendant trente-cinq années, c’est formateur et si Strauss-Khan démissionne je te bombarde Roger Maldonado le concessionnaire Peugeot-Citroën de Pathétique-Sur-Navrant à la tête du F.M.I. ! Ah et puis je changerai encore ma mèche de côté autant de fois que je voudrais et je cirerai plus mes petites chaussures tous les soirs avant de me coucher ah non mais y vont voir qui c’est le chef! En baskets je te leur ferai mon discours de politique générale ! »

    Vrai une sève nouvelle m’inondait, mes chaussettes rouges tire-bouchonnaient c’était comme une deuxième puberté, sur ça avait du leur faire pareil à Messmer et à Barre quand ils avaient été nommés re-premier-ministre, c’est bien simple je bourgeonnais.

    -Bon, c’est pas toute ça, tu as fini bientôt de rêver, en attendant bouge-toi tu veux il faut que je apporte toutes ces vieilles affaires à le salle paroissiale avec la froid qu’il y a et le si grand nombre des pauvres gens.

    C’était des affaires au Préfet dont il se servait pas, enfin dont il se servirait plus, je crois bien qu’à ce moment d’ailleurs j’ai vu la trappe du grenier s’ouvrir et j’ai entraperçu sa casquette à glands mais il a rien osé dire, y faut dire que ma Pineulope elle impressionne ‘achement quand elle fait sa grosse voix alors j’ai pris le ballot de costumes croisés et d’uniformes à parements dorés et on est parti à pied pour la salle paroissiale, ‘sûr on allait faire des heureux.

    C’est le Père Laridondette qui nous a reçus, c’est un homme de bon conseil et d’une sainte influence, il m’a félicité pour ma re-nomination mais il a ajouté :

    -Vous n'allez pas vous arrêter là j'espère, il faut de l'ambition dans la vie mais que cela ne vous empêche pas de penser à tous vos pauvres électeurs qui ont le pouvoir d’achat dans les chaussettes, quand ils ont encore des chaussettes, et faîtes donc une place dans vos prières, mon fils, à tous ces malheureux premier-ministres qui n’ont jamais été re-premier-ministre.

    -J’y penserais mon père... et aussi aux présidents de la république qui ne seront jamais re-présidents de la république...

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  • Nécrologie de Nicolas Sarkozy parue dans Las Islas Bombitas-Noche du premier Avril 2022 (Au r'voir mes p’tits flics !).

    Traduction de Lofti Benayak 1/1.

     

    On nous communique de Santa Pipolina de Las Bombitas le décès de l’ancien président français Nicolas Sarkozy. Il a été retrouvé entièrement décédé dans un hôtel du centre-ville de la station balnéaire, le Panier Défleuri que tient un couple d’amis levalloispéretiens en fuite.

    Les premières constatations concluraient à une erreur humaine, nous avons recueilli de précieux témoignages à ce sujet.

    « On était en train de lui faire une triple prestation gratuite, il faut dire que Patrick et Isabelle les patrons ils sont en train de bouffer le fonds à force d’en réclamer toujours plus aux filles pour leurs copains, Maria-Inoculada ma collègue lui faisait l’Airbus équatorien pendant qu’on lui exécutait avec Rosita-Perlita une autre collègue le hot-dog cubain, quand Maria-Inoculada m’a dit :

    -Y a le train d’atterrissage qui grince

    Il avait la tête en bas et il était tout rouge, j’ai dit comme ça :

    -Remonte-le et mets-y de l’huile !

    J’avais pas réfléchi que pendant le hot dog cubain il faut jamais lubrifier le client sinon quand on le presse il vous échappe.

    -Chaud devant y a la saucisse qui part ! Elle a gueulé Rosita-Perlita.

    -Tu veux dire dire l'airbus qui vient ? J’y ai demandé.

    Et là le ketchoup  a soudain giclé devant nous et la saucisse est passée à travers la fenêtre et il s’est arrêté que cinq étages plus bas. »

    De fait d’après les constations de la police la sauciss... l’ancien président français a été retrouvé constamment mort et entièrement lubrifié au pied de l’immeuble sus-cité.

     

    L’ancien président français était le représentant commercial de la société Sagem (quand ça fait mal !) une entreprise française de fabrication et de vente d’objets de dressage citoyen et d’accessoires sado-masochistes pour contribuables soumis tels que radars antitomobilistes, caméras de surveillance recto-anales, tatoueur fessier de code-barres, détecteurs de braguettes ouvertes et laisses électrifiées pour tévéspectateurs.

    Grand démocrate, il avait démocratisé la garde à vue afin qu’elle fût accessible à tous, encadré et modernisé les écoutes téléphoniques... pour les rendre stéréophoniques et institué le fichage des nourrissons.

    Gaulliste hystérique il avait renoué avec la tradition barbouzardo-flicarde du régime.

    Grand réformateur il était l’auteur de la 6587° réforme des retraites dite la der de der (le nouveau gouvernement devrait présenter la 11456° à la prochaine rentrée parlementaire) et de la 74896° réforme de l’Éducation Nationale (pas mieux !).

    Homme d'état visionnaire Il était le père du plan anti-hémorroïdaire Nationale et de l’actuelle législation sur l’incontinence en zone bleue, l’une des plus modernes d’Europe.

    Sportif accompli il était recordman de l’heure de baisse du pouvoir d’achat et sur le quinquennat lancé  de paupérisation express de la classe moyenne.

    Depuis son expulsion de France suite à sa déchéance de nationalité l’ex président français habitait dans notre réputé station balnéaire. A son arrivée dans notre ville il avait crée avec Martin Bouic l’un de ses ex-compatriotes milliardaire (en fuite) un espace culturel, galerie d’art post-contemporain, lieu d’échanges et d’interactivité, le Baraputas, établissement qui avait été fermé depuis pour non affichage des tarifs et surfacturations de prestations en nature. Son fils lui-même en fuite avait d’ailleurs ouvert dans notre ville un magasin d’électroménager où il liquidait ses cadeaux de mariage.

    Après son divorce et son remariage avec Susan Boyle ( « ... celle-là au moins de chanteuse elle a de la voix et quand elle me cause j’entends! ‘utain v’la que ça la reprend, personne a des bouchons d’oreille ? » Avait-il déclaré après la cérémonie.), l’ancien président français s’était encore remarié une dizaine de fois dont l’été dernier avec Monsieur Ramundo un plagiste bien connu de la station.

    Intellectuel reconnu il était le traducteur de l’intégral des oeuvres de Florent Pagny en patagon ancien  et d’un dictionnaire Manjmerd-Ex-Français/ Ex-Français-Manjmerd.

    Mais il n’avait jamais réellement retrouvé l’audience et la célébrité qui avaient été les siennes non plus qu’un véritable équilibre émotionnel : « On cause p’us de moi c’est comme si j’avais jamais existé! » avait-il confié désespéré à des intimes.

    Par suite de mauvaises affaires (du fait de l’exiguïté de notre territoire et de notre standing démocratique beaucoup plus étendu qu’en ex-France) dans la vente de ses « trapacons »  (piéges à cons note du traduc.) Sagem (quand ça rentre bien profond !) il avait eu recours à des expédients financiers, il avait été notamment condamné pour proxénétisme après avoir tenté de mettre sur le trottoir un certain François F. avec lequel il présentait un numéro de dressage et de soumission dans différents établissements de nuit de la station. Pour sa défense il avait déclaré qu’il pouvait en faire ce qu’il voulait que c’était lui qui l’avait fait, que sans lui il serait resté toute sa vie aux affaires sociales à végéter et qu’il lui était parfaitement soumis et dévoué. De fait François F. s’était excusé et avait porté plainte contre lui-même.

    L’ex-président avait aussi été mis en garde à vue pour violence sur pipole surbronzé, dépositaire de la farce publique après avoir tenté de voler à l’aéroport international de Santa Pipolina de Las Bombitas  une montre Rolex à un publicitaire français âgé en fuite.

    Les derniers temps à cause d’une interdiction de séjour en centre-ville il avait été recueilli dans un camp de roms établi à la périphérie de Santa Pipolina et vivait assez misérablement du R.M.I (Revenu Minimum d’Intromission) avec une cartomancienne (en fuite) Madame Roselina et ses deux derniers compagnons, ses  fidèles chiens Lefèvre et Morano, eux aussi  en fuite.

    En France le président avait conservé un certain public (âgé et compulsif) qui le considérait comme l’un des plus grands comiques (en fuite) de l’après-guerre son numéro de croisement de fichiers était demeuré célèbre ainsi que son fameux cri de guerre  « Je vais durcir... » de la grande époque où il faisait voter des lois sécuritaires deux fois la semaine (le lundi pour bien commencer la semaine et le samedi, le jour des courses) à fins de racoler l’électeur de base du Flan national.

    Décrit par les uns comme une triste S...  pubertaire, immature et égocentrique, ou comme une belle petite O... d’arriviste par d’autres, il ne laisse que des ... ardoises.

    L’actuel président français Monsieur Jean-Luc Mélenchon a présenté ses condoléances amusées à l’ambassadeur des États-unis et à celui d’Israël.

     

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  • Élection Mister Camping Matignon 1/1 Lofti Benayak 

    Journal de la France de pendant par François F. soumis

     

    Depuis que mon maître effervescent (c’est sûr à force de se secouer dans tous les sens il est tout éventé maintenant on dirait un Coke sans bulles mais avec encore comme une odeur de coke !) avait  eut l’idée de lancer ce curieux :

    « Grand Concours à Matignon-Plage . Sélection Mister Camping Matignon. Vous êtes moyen partout et faible de caractère:

     

     

    « Premier ministre ! Pourquoi pas vous ? »

     

     

    Épreuves de sélection avec l'orchestre de Claude Guéant suivies d’un vin d’honneur, d’un tir aux parlementaires et d’un  lâcher de vachettes »

    ils étaient tous en rut pour essayer de me piquer ma place, moi-même j’avais découvert l’affichette à la boulangerie Robert & Daniel, deux jeunes gens charmants que m’a présentés Roselyne, qui jouent au boulanger et à la boulangère, et où tous les matins je vais chercher les croissants pour Pineulope, j’y vais tôt, elle les aime chauds, les croissants et puis je tombe là-dessus, ah les chouquettes  (les chouquettes elle les aime froides et bien gonflées pour ça qu’elle apprécie pas trop les miennes qui sont petites et toutes fripées.) sûr ça m’a fait un choc, c’est vrai quand même c’est pas tellement les usages de la V° (à droite du local à poubelles) pour choisir un chef de gouvernement de faire dans le genre marché aux bestiaux, concours Miss Argelés plage avec synthé et podium démontable.

     Mais mon maître inaliénable (il s’est tamponné ça dessus quand il a été élu, comme il y a marqué sur les vieux téléphones des P&T, il appartient à l’état et comme l’état c’est lui et ses copains il risque plus rien il m’a espliqué.) c’est un vicieux (pour ça aussi que je l‘aime) et ça le fait saliver de voir tous ces types, juste élus, trop élus, mal élus ou ex-élus, ces êtres d’exception puisque élus (je sais l’élu c’est rien de plus que de la tête de gondole, de l’article en promotion et qui vous fait pas d’usage mais quand on regarde la gueule des électeurs en rayon qui votent ineffablement depuis des années pour des mecs auxquelles ils confieraient pas leur petite soeur à garder pendant qu’ils vont chercher le pain il faut pas s’étonner !) venir brouter sa moquette et faire leur réclame le nez à hauteur de ses talonnettes.

    Le pire c’est les centristes centrifuges, eux ils sont équipés d’origine comme les Citroën, ils ont une position surbaissée dans la cour ils bouffent déjà du gravier.

    C’est vrai au début, j’y croyais pas et j’avais un peu manqué le départ, je le reconnais et qu’est-ce qu’elle m’avait passé ma Pineulope :

    -Et qu’est-ce tu vas faire pétite con si tu fais plous prime ministre ?

    -Je... je réfléchirais, je... je méditerais, je pense à écrire un livre sur mon oeuvre à Matignon, j’ai quand même accompli deux réformes des retraites successives et aussi définitives l’une que l’autre et ...

    -Ton h-oeuvre mais tu n’as rien foutu à part cirer les pompes de le nain. Tu crois que jé vais té nourrir à rien faire pétite branleur !

    -Eh bien je me présenterais à la Mairie de Paris.

    -Pour faire quoi ? Balayeur ?

    Bien entendu dans les premiers temps ils s’étaient tous précipités, surtout que mon maître infaillible n’avait pas mis la barre très haut, on n’était pas obligé d’exister après vingt-deux heures, il s’occupait de tout, fournissait les ministres tout équipés avec cabinet intégré, même de rentrer le chat et de changer la litière des gardes républicains de faction.

    Pour les premières épreuves, je m’étais fait dispenser, j’avais un mot de Pineulope et puis j’étais le champion en titre et quel champion hein!  

    Ah qu’est-ce qu’on a pas vu défiler à Matignon !

    Des qui montés de leur circonscription basse-meusienne prenaient déjà les mesures, des qui faisaient visiter à leur femme et à leur famille, la belle-doche en tête ou qui arrêtaient mes motards pour se renseigner sur les commerces qu’il y avait à proximité et s’il y aurait une bonne école pour les mômes dans le coin.

    Et puis le concours d’homme d’état a commencé, d'abord une petite interviouve présentation où on leur demandait de parler d'eux et quel était leur voeu le plus cher, tous bien entendu répondaient qu'ils rêvaient d'un monde sans guerres ni famines, puis c'était le défilé en maillot de bain où ils rentraient leur bide comme ils pouvaient, ensuite rhabillés, ils avaient à affronter quatre épreuves, je les cite avec quelques commentaires conclusifs:

    Une de civisme:1/ Dénonciation d’un proche avec mise en garde à vue pour rébellion sur flicaillon. Là, nombreux sont ceux qui se se sont pris des beignes du beau-frère une fois relâché.

    Une épreuve technique: 2/ Branchement sur écoutes d’un journaliste. Quelques cas d’électrocution.

    Une philosophique : 3/ Expulsion d’un rom. Ils se sont mis à cinquante pour virer un gratteur de guitare et sa mère cartomancienne free lance qui sont revenus dans la soirée avec cousins et  caravanes boucher l’entrée de Matignon et chanter autour d'un feu de bois. C'était sympa ça me rappellait ma jeunesse scoute. 

    Enfin une épreuve pratique: 4/ Succion jusqu’à plus soif d’un électeur du Flan National. Je suis témoin, pas un n’a recraché ils ont tous avalé, c’est dire s’il y avait de l’application et de la bonne volonté.

     Mais la bonne volonté ça suffit pas, il faut un don, je ne dis pas que je l’avais à la naissance, c’est plus prosaïquement pendant mon enfance à Pathétique-sur-Navrant que je l’ai acquis en regardant les vaches faire, le tomber de bouses m’a tout de suite ému, c’est ça que je veux faire plus tard me suis-je dit : m’écraser indéfiniment,me mouler, devenir informe tout subir mais avec en plus cette étincelle miraculeuse qui me fait croire en Dieu un peu plus chaque jour: tout en demeurant inodore, car ce n’est pas tout d’être une merde il faut aussi ne pas incommoder.

    Oh je sais que beaucoup s’y sont essayés mais il y a peu de vraies réussites, en politique surtout, on finit toujours par sentir un jour ou l’autre.

     Bref après les sélections ne restaient plus que moi, qualifié d’office en tant que tenant du titre, Jean-Louis Boorla, plus boorlé que jamais, et "le premier ministre masqué", un type en costard croisé avec un masque en caoutchouc sur la tête comme les catcheurs du temps de l’ORTF.

    -Ce sera l’un de vous trois, je déciderais après ce week-end à la Lanterne. Il nous a annoncé mon maître irréfragable avec ce petit sourire vicieux qu’il a quand il prépare une belle saloperie.

    Les épreuves ce serait d’abord pour huit points un signe de piste: retrouver les 175 milliards qui manquaient au budget pour boucler l’année, ensuite une course en sac diplomatique, le premier qui réussirait à aller à Alger tirer la moustache à Bouteflika et lui chanter dans les narines : Al-gérie Fran-çaise ! gagnerait quatre points. Puis une rédaction sur huit points : faîtes le portrait de quelqu’un que vous admirez plus que tout au monde et dîtes pourquoi vous l’admirait et en quoi Nicolas il est admirable.

     

    Enfin en question subsidiaire il y avait un problème d’arithmétique:

    « soient deux candidats pré-selectionnés par les instances rastaquouéro-mondialaises pour diriger le territoire 24.2b allée F, (on ne marche pas sur les pelouses !), ancien lieu-dit Présidence de la République Française, l’un DSK (K pour Khan) partant de New York siége du FMI l’autre NSK (K pour Khon) de Paris Palais de l’Élysée, le même jour, à quelle heure (tenir compte du décalage horaire ) se croiseront-ils dans les locaux du Département d’État pour y chercher leurs instructions et faire les cuivres ?

    Dans un deuxième temps dîtes lequel finira pendu le premier à un lampadaire de la Place de la Concorde.

     

    J’avais bien répondu à tout je crois et pendant que Jean-Louis Boorla se trompait de zinc et atterrissait à Karachi j’étais arrivé premier à Alger où Bouteflika avait repris avec moi la larme à l’oeil: Al-gérie Fran-çaise ! en m’exhibant sa carte de l’OAS, avec ce qu'il avait fait lui et ses copains aux algériens depuis l'indépendance, ils l'avaient nommé membre d'honneur.

    La rédaction, un peu que je l’avais torchée, douze pages écrites serrées où je célébrais mon maître vénérable, les 175 milliards je les avais empruntés, avec une caution de marraine  et contre la cession de la moitié du pays, aux chinois et quand aux problèmes des pendus, il y avait un piége, je m’étais renseigné sur les horaires des révolutions, ils finiraient ex-aequos les deux K...

     Pourtant quand il est arrivé le lundi matin, il m’a même pas regardé ni fait ramasser Jean-Louis Boorla qui avait glissé sous la table  basse, Il s’est tourné vers le type masqué :

    -C’est très bien mon fils, bravo pour les épreuves de natation ( ???) et tes coloriages étaient ma-gni-fi-ques, tu remercieras ta femme pour la gazinière, Carla a été ravie. Ah je suis sûr, mon Jeannot, que tu feras un excellent premier ministre.

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  •  

    11 Août

     

    Nous faisons notre entrée dans le Port d'Upschlout sous les sirênes des autres bateaux. Le Catherine Dolto Ingmör Bergmon repeint en rose fait forte impression. Le voyage de retour s'est bien passé, certes il nous a fallu nous serrer un peu plus, j'ai prêté la baignoire de Pedzzolino au cher Lopeck connaissant son inclination particulière pour les sanitaires. Il faut lui reconnaître qu'il nous a été fort utile lors des quelques pannes que nous avons eu à déplorer, j'ai eu de longues et fort enrichissantes conversations avec lui pendant qu'il travaillait avec ses outils sous le tube lance-torpille, ou sous la chaudière atomique, une Chaffoteau & Maury de toute beauté.

    Pour l'arrivée toute la troupe s'est alignée en grande tenue sur le pont, ainsi le veut la tradition, même l'Amiral Balhsen en bout de ligne, tous au garde à vous, même notre cher Lopeck qui m'apprend-il a fait son temps dans les garde-frontières sur traîneau, corps d'élite de l'armée polonaise. Alors que nous approchons à bonne allure du quai je me tourne vers l'amiral:

    -Dîtes-moi cher ami le pilote me semble aborder notre avenir nautique avec un peu trop d'optimisme depuis son poste de pilotage, nous sommes peut-être un poil trop vite dans les manoeuvres de port?

    -Le pilote? Mais il est ici avec nous sur le pont.

    -Non? Ne me dîtes pas que...

    Il n'a pas même le temps de me dire: "que"... que nous entrons avec une certaine éloquence dans le quai principal.

    Celà fait du bruit, impressionne le terrien mais enfin c'est surtout de la tôle froissée, nous avons l’habitude avec ce c... brave amiral bientôt en retraite, j’y veillerai, malgré tout il est de meilleures entrées en matière, si j'ose dire, d'autant que dans la manoeuvre j'ai heurté le coude de l'Amiral saluant sinon salutaire et que je saigne quelque peu du nez.

    Aprés le coup de sifflet traditionnel, ma Poupetkë monte à bord, elle s'étonne un peu, il est de fait que nous sômmes partis en contre-torpilleur et que nous revenons en sous-marin nucléaire lanceur d'engins (en tout genre):

    -Mais où sont donc passés les superstructures?

    -Les... quelles superstructures, je vous assure ne pas avoir rencontré de superstructures depuis quelque temps déjà ma chère amie...

    -Enfin mon ami sur tout contre-torpilleur superstructures il y a.

    -Un contre-torpilleur? Quel contre-torpilleur? Vous avez entendu parler de contre-torpilleur Amiral?

    -Euh non, pas récemment en tout cas Monseigneur.

    -"Sous mariniers nous partîmes, sous mariniers nous rentrâmes..." Dis-je pastichant le fameux poême marin de Bodeloëre, notre grand poête nordmois.

    -Enfin je n'ai pas rêvé!

    -Même pas de votre petit mari ma poupetkë. Lui murmuré-je à l'oreille en une adroite diversion et regardez qui je vous raméne là, notre Klopilde et son... son plombak, son  plombier polak., ils vont passer quelques jours de vacances à Bonpéze. Ce n'est pas une bonne nouvelle.

    -Bonnne nouvelle pour bonne nouvelle, Mamantkë a terminé sa 49° cure de désintoxication et elle vient elle aussi avec nous.

    -Oh merdetkë! Ne puis-je m'empêcher de borborygmer.

    La Reine-Mère Berthatkë est en bout de quai, voile debout, plus redoutable que jamais, elle ne fait pas loin de ses deux métres, montre la féminité d'un cuirassier de la garde et témoigne à mon endroit d'une agressivité de tous les instants, je la vois qui se met en mouvement, je recule tant et tant que je m'emméle les pieds dans des cordes qui jonchent le quai, ces marins sont d'un négligent, et me retrouve hissé par une mécanique imbécile et puissante le long du mât dans le même mouvement que le drapeau et au moment où retentit l'hymne national le "Pumpkf unk Vlumpkf"et tout en montant je salue le drapeau la tête en bas en une ascension que comme à mon habitude je rends la plus digne possible... même si on l'imaginera ce n'est pas chose aisée.

    (... à suivre)

     

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    Mon empreinte carbone dans le fondement du siècle  par J.P.Chassavagne 1/1

    Un pèlerinage à Saint Blondin sur Saudasse

    Le temps me durait, enfermé comme je l’étais, assis, exactement seul au monde, dans ma bagnole malaise (un 4X4 Nazdong Effluance de toute beauté l’un des derniers exemplaires importés avant l’incarcération (dans sa boîte à gants) de l’importateur), encerclé et vitupéré par une meute de vélibeurs revanchards  après un strike raté (de fort peu je les avais pris sur l’angle ma malaise étant dépourvu de viseur et tirant à droite comme toutes les malaises, ah comme je regrettais dans ces moments mes Mercedes-Benz de recte obédience stutgartienne) après avoir perdu mes freins au coin de la place Otto Abetz et de l’avenue Dalida.

    Je les regardais tous ces jeunes gens sympathiques et tolérants collés à mes carreaux, qui me vomissaient leurs préjugés bourgeois nouvelles normes et leur haine recuite (au feu de bois) de frustré/toléré, élevés au sans couenne et à l’allégé et l’envie me prit de ne plus les voir jamais, de m’en éloigner tout à fait mais dans le même temps (enfin juste après) je me questionnais, après tout n’était-ce point moi qui était dans l’erreur, au moins ne pouvais-je tenter sinon essayer de réduire mon empreinte carbone (qu’y cause à la tévé) et derechef je me votais à scrutin intime autant que fermé une nouvelle (la 147°) réforme morale.

     

    Et puis, je le confesse, il me fallait faire un tour des libraires en province que je reculais depuis des semaines pour aller vendre toujours un peu plus loin et même placer un peu plus profond une production éditoriale redoutable et maintenant équanimement redoutée.

    Le soir mâme je faisais mes valises et me mettais en route.

     

    Au 377° kilomètre, en plein pays Bromurois, ma malaise me fit un gros malaise, les soupapes s’étant impromptûment propulsés dans le bol de liquide de lave-glaces, sans doute les effets détonants du jus de nave fermentée à quoi je l’abreuvais suivant en cela les préconisations de l’usine à fins de limiter au mieux mon empreinte carbone (’bouh la vilaine !).

    Je parvins à trouver un agent Reugeot-Penault oisif car maintenant à l’écart des grandes transhumances sur sa nationale déclassée en départementale vacante.

    -Ah ça c’est pas courant...’faut dire question pannes avec leur électronique embarquée y z’en invente tous les jours c’est quoi comme marque ? Nazeu-dongue c’est quoi ça ?

    -Euh ça vient de Malaisie.

    -Beh sûr qu’elle est venue à pied alors, ça doit pas rouler souvent ces engins-là. Bon pour les pièces je vous dis pas, je va’ en causer au commis pour qu’il aille voir sur le wouéble...

    -Il y a une bonne auberge?

    -Sur le wouéble ?

    -Euh non dans le coin ?

    -Ah par ici vous voulez dire... il y avait  l’hôtel de la Mère Pignadous dans le temps, c’était fameux... dans le temps... ça a été repris par des jeunes gens de Paris, des petits cousins à ma femme, maintenant y en a qui en disent du bien, mais moi j’y mets plus les pieds, à nos âges on a plus la santé pour encaisser ça.

     

    Tutoyé par la faim je me télétransportais aussitôt à l’ex-auberge Pignadous rebaptisée « La Débagoule » confiant dans les renommées traditions de bouche du pays Bromurois.

    C’était un couple de jeunes gens très corrects qui l’avaient reprise entourés de serveurs habillés de noir et sinistres comme des danseurs contemporains qui se seraient écrasés les soeurettes en tentant le grand écart, d’ailleurs toute la vieille auberge avait été... contemporéanisée.

    On nageait de tous côtés dans le contemporain, dire si c’était daté.

    Les saligauds après avoir affamé les parisiens, ils se lançaient à l’assaut de la province me pensai-je, mais le pire restait à venir.

     

    Ils m’apportèrent une assiette de charcuterie pré-machées avec un accompagnement délicieux de fils dentaires tout parfum suivie de paupiettes à l’azote, d’une choucroute mixée servie dans un verre à dent, je finissais de bouffer le dessus de table en plastique, seul élément à peu près comestible de l’endroit quand arrivèrent les profiteroles en intraveineuse en même temps que la note rallongée d’un filet de mauvaise foi et nappée d’outrecuidance.

     

    Je regagnais ma chambre avec la faim au ventre et une nausée naissante rien qu’à l’évocation de leur cuisine bactériologique, je me traînais toute la nuit entre un futong malodorant et dur et des chiottes aiguisés et guère plus confortables en proie à d’incommensurables douleurs intestinales.

    Au matin, je parvins à rejoindre, je ne sais comment, le garage: la pièce était en route on l’avait signalée à la frontière du Kazakhstan.

    -Vous avez l’air bizarre ? Vous vous sentez pas bien...ah je vois... c’est la mousse carbonique au chocolat qui passe pas ?

    Je parvins à articuler dans un ultime râle :

    -Non... aaaaaaah je crois que c’est les paupiettes à l’azote.

    -‘tain je vous avais prévenu, j’ai la belle-mère qui a fait six mois d’hosto après en avoir bouffées...

    Je lui demandais de m’achever d’un coup de clef à molette, de liquider mon empreinte carbone une bonne fois pour toutes, il préféra me donner l’adresse d’un toubib, un autre cousin à sa femme.

     

    -Bref avec leur cuisine moléculaire vous vous êtes bien fait molléculer ! Ah ! Ah ! Je leur ai bien dit d’arrêter leurs conneries à ces p’tits cons mais va te faire voir ça se pisse au dessus de la tête, déjà qu’on a pas beaucoup de touristes s’ils nous les enfument à chaque fois.  Ce fut l’avis de l’homme de science, cousin par alliance des homicidaires sus-cités.

    -Tenez je vous fais une petite ordonnance de tisanes et de décoctions...

    -Des tisanes vous plaisantez docteur, dans l’état où je suis  ?

    -Vous savez avec la sécu on est obligé d’y aller mollo, y recomptent même les aspirines...  maintenant ce que je peux vous proposer de mieux c’est un pèlerinage au Christ péteur de saint Blondin sur Saudasse c’est radical pour ce que vous avez, ça guérit toutes les courantes du pays depuis des générations et c’est une cousine qui tient la buvette de la fontaine miraculeuse je vous fais une lettre de recommandation, elle vous trouvera quelque chose.

    -Vous... vous un homme de science vous croyez à ça ?

    -La science ‘faut pas non plus exagérer, elle est toujours pas foutu de guérir un rhume la science... maintenant si vous voulez vous trimballer vot’ chiasse pendant des semaines et des mois c’est vous que ça regarde, ‘sais pas ce qu’y mettent dans leurs marmites les créateurs de mes quatre mais c’est de l’offensif. C’est pas pour rien qu’y z’ont décroché une étoile au Michelin pour leur pigeonneau à l’anthrax et leur assiette de cruditées défoliées!

     

    Mon dernier pèlerinage remontait à mes douze ans et à celui que j’avais fait (aller sur les genoux et retour en bus) à la vierge qui croise les genoux de Sainte Chuchepine en Auvergne.   

    Le garagiste consentit à me mettre à disposition pour une somme confortable une antique 404 fuligineuse, c’était pas encore avec ça que j’allais améliorer mon empreinte carbone.

    Ce fut un voyage éprouvant, quand je ne m’arrêtais pas pour me soulager les boyaux, c’était l’auto qui suspendait ses activités routières, enfin après trois heures de route pénible oh combien, je me présentais à la cousine avec ma recommandation.

    Elle me logea dans une cave paroissiale (à cent teuros la nuit !) et m’inscrivit pour une pèlerinage de trois jours dans un groupe de marseillais dont l’effort principal consistait à faire dés matin le tour de la bourgade derrière un bout de bois en chantant des couenneries pleurnichiantes à la mode des années soixante-dix.   

    Pour me faire bien voir j’achetais la notice technique du sanctuaire où il était expliqué que si les dernières paroles du Christ était bien relatées dans les écritures fameuses, ses derniers sons n’avaient été connus qu’au début du XIX ° siècle quand il était apparu à Saint Blondin et lui en avaient fait la révélation: lors de son ultime repas il avait mangé des fèves de Béthanie très renommées à l’époque (mais pas de fraises, hors saison elles étaient hors de prix !). 

    En attendant et malgré les litres d’eau miraculeuse (et fortement diurétique !) que j’ingérais au comptoir sans même les accommoder d’anis, je continuais de me vider.

    La cousine paroissiale en fermant sa buvette avant la nuit, me conseilla, j’étais son meilleur client, de passer la nuit en prières dans l’église de Sainte Saudasse sur Blondin (non ‘pas ça c’est l’inverse mais il faut bien changer de position de temps en temps).

    Désespéré je m’y résolvais après l’avoir aidé à descendre son rideau métallique.

     

    Agenouillé depuis quelques heures, en oraison, et peut-être même un peu endormi,  et peut-être même déjà ronflant contre le troisième pilier à gauche, je ressentis soudain comme un bien-être m’envahir, je n’avais plus du tout mal aux tripes et une voix de retentir soudain dans l’édifice désert et de me réveiller tout à fait.

    -Mon fils tu m’as cherché et bien tu m’as trouvé pruuuuuuuuuuuuuuuuuuiiiit !

    Je murmurais :

    -Ô Seigneur...

    Et une autre part de moi-mâme, plus intime encore ajouta:

    -Prrrruuuuuuuuuuuuuuuuiiiitttt !

    -Va en pets mon fils prrrruuuuuuuuuuuuuuuuuiiiiiittt !

     

    Après avoir regarni les troncs, tout ragaillardi par ma guérison je regagnais la belle nuit étoilée qui m’attendait au dehors.

    -Prrrrruuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiit !

    Ce fut ma première parole, comme une délivrance, dans le même temps je fis un rapide examen de la situation bon je n’avais plus la courante, c’était certain mais d’un autre côté dans les dispositions où j’étais je risquais pas d’améliorer mon empreinte carbone. 

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  •  

    Aprés quoi je fais une petite sieste réparatrice, passe un costûme d'été en lin épépiné, Pezzolino m'a apporté quelques vêtements dans l'après midi  et je descends, les invités de Klopilde sont déjà arrivés, la douce enfant a bien fait les choses, elle a accroché partout des guirlandes lumineuses, dressé deux mats d'éclairage de quinze métres de haut, fait nettoyer le jardin et planter une pelouse toute neuve, repeindre la façade et remplir la piscine, dresser un buffet de six métres de long et mis en place une desserte par hélicoptères depuis l'aéroport international, je dois lui reconnaître, pour cela elle tient de sa mère, de solides talents d'organisation mais qui s'épanouiront aussi bien dans des activités civiles autres que le proxénétisme hôtelier, ce me semble.

    Malgré tout cela reste assez provincial, hormis la présence du vice-président des Etats-Unis, d'une dizaine de parlementaires et du gouverneur de l'Etat.

    -Ce sont des bons clients. Me sussure ma coupable enfant.

    Il n'y a pas que des femmes de professeurs endimanchées, il y a aussi beaucoup de perles, de diamants et de décolletés, je soupçonne ma lucrative Klopilde d'avoir fait payer fort cher ses invitations à venir voir le prince Raoultkë de Nordnmark que "l'on dit charmant et tellement français", tous ces braves américains seraient bien infoutus de situer le Nordnmark sur une carte du monde et pas plus l'Europe mais enfin ils ont déjà cette qualité d'être curieux... de moi.

    Klopilde en profite pour mettre en place une tombola, une loterie, un sweepstake, deux pistes de strip-tease et quelques tables de poker, je ne sais d'où elle tient ce goût pour la libre entreprise mais c'est vraiment très étonnant.

    Elle me prend par le bras:

    -Tu es très beau Papatkë... viens je vais te présenter le professeur Alacan... il est par là...

     Il n'est pas loin en effet il campe devant le buffet au rayon spiritueux, il est même largement entamé et aux prises avec l'un de ses collégues, phénoménologue belge, structuraliste comme lui, mais d'une autre obédience, très imbibé lui aussi et auquel il conteste des présupposés hégéliens, très vite la dialectique aidant ils en viennent aux mains et se déconstruisent mutuellement allégrement, c'est terrible de voir cela et l'on se dit que la philosophie spéculative devrait être interdite quand elle ravale ainsi l'homme au rang de la bête.

    Malgré tout la soirée se passe sans plus d'incidents hormis une apparition de Lopeck Glissanski qui claque un peu fort les volets en gueulant de sa voix très sonore depuis le premier étage:

    -Il y en a vouloirrr dorrrmirrr ici! Quoi merrrrde!

    (à suivre...)

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    Al Qaïda à Bagnolet Islamique TM.

    1/1 par Lofti Benayak


    Le mensuel de la Franchise et du commerce indépendant interviouve ce mois-ci, Raymond et Simone qui ont opté pour une franchise Al Qaïda TM.

     

    -Comment vous est venu l’idée d’ouvrir une franchise Al Qaïda TM à Bagnolet Raymond ?

    -Avec ma femme Simone on a été enlevé au mois de Juillet à Namur ily a trois ans où on passait les congés par Al Qaïda en Belgique islamique une foisTM. On a été très satisfait des sévices offerts pendant les trois semaines de détention jusqu’au paiement de la rançon... trois millions d’euros seulement pour nous deux payés recta par l’ambassade de France, vrai, là ça nous a impressionné et on s’est dit pourquoi pas nous... ? D’autant que Simone qui est esthéticienne venait de vendre son salon et moi-même je songeais à arrêter la coiffure, c’est trop de contraintes, on est toujours debout, on s’est dit: la retraite est en vue, prenons un commerce tranquille, on est allé au Salon de la Franchise, on a hésité on était bien tenté par un pressing hallal et puis finalement les commerciaux d’Al Qaïda vorlde traide resort and entertainment TM nous ont séquestrés trois jours à Montfermeil et on a été convaincu et on a signé tous les papiers.

    -Justement Raymond est-ce que les débuts n’ont pas été trop difficiles? Avez-vous bénéficié d’un soutien et d’une mise en place marketing ?

    -C’est ça ce qu’il y a de bien   avec ces grosses boîtes américaines, ce sont de vrais professionnels, ils nous ont envoyé une équipe d’ingénieurs conseils, directement de Seattle où est le siége mondial de la compagnie, qui nous ont bien espliqué le concept et les méthodes, the Oussama’s spirit of bizeness et les treize préceptes du Mollah Omar for a new and refreshing terrorism.

    -Et vous avez pu tout de suite mettre en pratique cette organisation.

    -Non pas tout, bien sûr, par exemple on a abandonné le pick-up Toyota avec la mitrailleuse double de 20 mm pour sillonner les rues de Bagnolet. Dans le désert c’est adapté peut-être mais chez nous non.

    -Oui c’est sûr cela aurait effrayé les gens...

    -C’est surtout qu’on se la serait fait soulever tout de suite ouais.

    -Le premier client?

    -Un couple de touristes hollandais qui s’étaient égarés... les Van der Kelkonf, on correspond encore, à l’Aït on s’envoie les voeux. Bon on attaque la Volvo break, l’affaire se passe bien mais voilà que la cave qu’on avait prévue à la Cité des Pâquerettes pour les entreposer venait d’être réquisitionnée par le Caïd de la cité, le Cheik Al Bandar qui allait recevoir un gros arrivage de chnouf du Maroc. On savait pas où les mettre, heureusement  on s’est vite organisé et on a trouvé un couple de jeunes mariés qui nous les a gentiment séquestrés chez eux pendant deux mois dans leur propre appartement de la Barre des cosmonautes à Gonesse, je veux les remercier, si tout s’est très bien passé c’est grandement grâce à eux, ce sont de telles rencontres qui vous font apprécier le métier.

    -Le plus mauvais souvenir Raymond.... ah je crois que c’est Simone qui veut répondre.

    -Oh il vous en parlera pas, il est trop pudique pour ça mais moi je vais vous le dire, c’est quand on a arraisonné le car de bavarois sur l’A 15. Tout de suite on a compris que ça se dégèlerait pas avec les autorités allemandes si on faisait pas un geste alors on a décidé d’en décapiter un et de le mettre en vidéo sur Internet. Le manque d’expérience sans doute si vous croyez que c’est facile de manipuler un cimeterre d’un mètre cinquante dans un salon de F5, trois semaines de suite la vidéo a fini à vidéo-gag, un coup le Raymond il décapitait mon ficus, une autre fois c’était le caniche ou il décrochait le lustre à maman, il a fini par l’avoir son allemand mais il s’est bien entaillé et on a fini aux urgences.

    -Il y a des bons moments quand même ?

    -Ah oui, la récompense, c’est la convention annuel de tous les franchisés, cette année ça se passait au Yémen, ils avaient bien fait les choses, ils avaient détourné un Boeing pour nous seuls, des buffets et des plages hallals magnifiques à perte de vue et puis plein d'activités, des ateliers de plage égorgements et lapidations rituels, ils avaient même réussi à trouver une plage de galets pour que ça rende mieux...

    -Alors après trois ans on ne regrette pas l’aventure, Raymond ?

    -Non seulement on regrette pas, mais je veux encourager ici tous les jeunes qui osent pas se lancer dans la vie professionnelle et se mettre à leur compte, moi je leur dis: hésitez plus foncez ... sur l’infidéle!

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    31 Juillet... suite...

     

    Elle porte une petite jupe à carreaux et toujours ses couettes, Dieu du ciel comme elle est restée gamine!

    Une demie douzaine de ses amis, des garçons robustes en parfaite santé, viennent la saluer avant de partir:

    -Bon Klo-Klop on doit y aller on a entrainement, et encore merci pour cette nuit. Tu étais partout, devant, derrière... Ah c'était.... c'était inoubliable!

    -Oubliez ça, bon au revoir les garçons  et de toutes les façons c'est pas tous les jours que vous gagnez contre les Rangers.   

    Une fois les garçons partis, Klopilde nous explique que c'était l'équipe de football de l'université et qu'ils ont remporté une importante victoire qui a été fêtée jusque tard dans la nuit... et même jusque tôt dans le matin.

    -Et les voisins? M'interrogeai-je.

    -Les voisins ils étaient là! Ils doivent même être encore sur la moquette du salon!

    -Et vous mon cher Lopeck, malgré la fête ce matin quand je suis arrivé, fort tôt d'ailleurs, vous étiez déjà sur le pont .

    -Moi le nuit je dormirrrr! Nous répond-il toujours depuis son dessous de baignoire.

    -Bon et bien moi je vais mettre un peu d'ordre, aprés quoi on pourrait aller avec mon Papatkë chéri visiter un peu la ville.

    Je l'aide dans ses tâches ménagères, ranger les coussins, pousser dehors les porto-ricains qui sont dessous ou vider les cendriers pleins:

    -Ils fument de drôles de cigarettes tes amis, regarde elles sont coniques, on dirait... ne seraient-ce point là ce que l'on appelle des pétards!

    -Que veux-tu papa chéri, ils sont jeunes.

    -Tu n'en fumes pas j'espère?

    -Lopeck me tuerait, il a bien trop peur pour son fils!

    -Car un fils ce sera?

    -Oui, oui un garçon c'est certain.

    -Mais qu'est-ce qu tu fais?

    Klopilde est en train de ramasser des bouts de plastique qui jonchent la moquette et de les lancer aux chiens qui restent sur le seuil comme au garde à vous et mâchent longtemps chaque morceau avant que de l'avaler avec un gros gloup!

    -Regarde comme ça les amuse!

    Je me penche un peu sur la moquette, je ramasse l'un de ces objets intrigants, on dirait des ballons de baudruche dégonflés et dégou... li... nants... de...

    -Des capotes! Mais ce sont des capotes usagées!

    -"Il faut bien que jeunesse se passe!" comme vous dîtes en France. Allez viens mon Papatkë joli on va se promener en ville et d'abord déjeuner, j'ai une de ces faims !

    Ma douce Klopilde appelle un taxi, c'est un cubain, il s'adresse à mon enfant en cubain dans le texte... non plutôt dans le taxi. Il ne sait pas que j'entends fort bien l'espagnol, pendant des années nous y avons passé d'excellentes vacances sur l'Île de Majorque avant que je ne rachéte notre vieille terre de Bonpéze que monsieur mon père avait vendu à de vagues cousins: les Mairdleux de la Momerie.

    -Il a une sâle gueule ton micheton, si tu veux on va te le faire crâcher un max, je lui fais faire le tour de la ville pendant que tu l'endors avec une gâterie, j'appelle les amis et on te l'arrange dans un terrain vague, j'en connais des très bien.

    -Mais enfin Josépito tu n'y penses pas, c'est mon papa chérie.

    -Ah ouais! Ah c'est pas vrai! T'as un père toi ma poule et depuis longtemps? Il a pas dû te faire beaucoup d'usage. Bon en route c'est moi qui régale, je te dois bien ça avec tous les coups que tu m'as servis!

    J'interroge mon enfant en nordmois, langue peu usitée en ces contrées:

    -Tu as d'étonnantes fréquentations ma fille?

    -Oh je ne risque rien, ce sont des amis de Lopeck.

    -J'aimerais connaître aussi quelques uns de tes professeurs...

    Il en est de fameux à la Florida's Surf and Smurf University (FSSUF).

    -Si tu veux.... tiens j'inviterais ce soir le Professeur Jacques Alacan c'est un français très connu l'un des derniers philosophes structuralistes, il est passionnant quand il a trop bu il se met à destructurer, on ne peut plus l’arrêter.

     

    Nous déjeunons de salades, l'établissement en sert 9865  différentes au bord de l'eau dans une marina, le paysage est splendide, hormis les batîments tape à l'oeil, la pelouse artificielle, les palmiers racoleurs et la mer qui semble repeinte de la veille, le seul ennui c'est que Klopilde y connait une quantité de monde, de nobles quinquagénaires habillés en yachtman et toutes les trois minutes, elle sort son carnet  pour noter des rendez-vous, mais ce sont surtout des femmes, le plus souvent fort jolies quoiqu'exagérément blondes et apprêtées qui l'abordent:

    -Klo-Klop je vois que tu es en clientéle ....

    -Mais non voyons c'est mon papounet chérie, qu'est-ce qu'il y a  ma Cynthia?

    -C'est pour mon client du 16, il voudrait qu'on fasse ça pendant une pêche au requin. Tu sais que je supporte pas le bateau, tu pourrais pas lui coller Sonja?

    -On va arranger ça, je vais demander à Lopeck, je t'appelle, ciao. 

    -Enfin ma fille pourrais-tu m'expliquer ce que sont-ce au juste ces activités qui t'accaparent tant?

    -Oh je fais juste un peu de... d'animation commerciale, je prends les rendez-vous de Lopeck, j'organise des fêtes, je procure des hôtesses, quelques fois je donne un peu la main comme avec les fôtbaleurs de cette nuit, les filles n'en pouvaient plus, c'est Lopeck qui m'a appris le métier.

    -Il est très travailleur?

    -Ah ça très.

    Brave garçon  ce Lopeck, je confesse que je goûte assez ces longues conversations sous l'évier que j'ai avec mon beau fils en lui passant la clef de 12 c'est un garçon attachant et qui s'est fait seul à la force du poignet, et il en faut de la force dans le poignet pour exercer ce métier de contraintes et d'effort. Quand soudain, amenée par je ne sais quelle tellurisme paternel en provenance directe des mes entrailles, passe devant mes yeux la fîche de renseignements que m'avait présentée cet imbécile de Thör Dupondsen et les deux condamnations pour proxénétisme du polak.

    -Tu... tu ne te livres pas au... au proxénétisme au moins?

    -Oh Papounet tu as de ces mots. Il faut être moderne, aujourd'hui c'est un bizeness comme un autre.

    Je m'effondre dans ma salade cumin/betterave/pamplemousse, avant que de me ressaisir et de me redresser derechef en empoignant mon couteau... à salade:

    -Mais je vais le crever moi ç't empaffé de polak!

    -Ah je vous en  prie père pas de scandale, je suis connue ici.

    La terre me manque, assailli comme je le suis par une mêlée de sentîments contradictoires: tue-je? Egorge-je? Ou Pardonne-je?

    Je me rééffondre sur mon fauteuil au moment où le garçon apporte le dessert, une salade aux fraises chou rave et huitres chaudes sucrées.

    -Enfin Klopilde mon enfant  tu n'es pas raisonnable, as-tu oublié que tu es dans la liste de succession au trône de Nordnmark?

    -Troisiéme! Il y a ce nazillon de Koonradt et ce demeuré d'Uurtikern avant moi, autant dire que sauf épidémie, tremblement de terre ou autres circonstances favorables...

    -Ne parle pas comme ça de tes frères nous sommes une famille unie.

    -Et puis de toutes les façons ça ne m'intéresse pas, j'ai vu pour maman c'est trop de soucis.

    -Il est de fait que pour une femme, régner n'est jamais facile, c'est plutôt une affaire d'hommes.

    -Qu'est-ce que tu racontes maman se débrouille très bien. Non moi je veux mon indépendance... parlementaire, être autonome, ne pas dépendre toute ma vie d'une bande de députaillons, médiocres et grégaires, imagine que ces imbéciles par démagogie me coupent ma liste civile, qu'est-ce qu'il me restera pour vivre et élever mon enfant, je préfére prendre les devants.

    -Prendre les devants... et aussi les arrières !

    -Ne soyez pas trivial père !

    Je reconnais qu’elle n'a pas tout à fait tort, le parlementarisme est une plaie  mais je ne peux pourtant lui donner entiérement raison.

    -Bon écoute vous fermez votre petite entreprise et vous  revenez au Nordnmark, ton mari a un bon métier, je parle de la plomberie, pas de l'autre... et toi tu pourrais t'inscrire à l'Université de  Boeren ou d'Upschlout et je ne dis rien à Maman c'est promis...

    -Faire du surf à Upschlout sur la baltique? Entre les icebergs peut-être?

    -Mais bon Dieu il n'y a pas que le surf dans la vie! Je ne sais pas moi tu pourras faire de longues balades en traineau au printemps dans le Proomsberg ou de la luge l'été dans le Thöf. Et en attendant, puisque l'année universitaire est terminée, sais-tu ce que nous allons faire? Nous allons tous ensemble passer un bon mois de vacances à Bonpéze, je demanderais une permission à son chef de corps pour Koonradt et tu peux même emmener ton... ton polak, mais il faudra bien l'attacher qu'il nous bouffe pas les poules... ah  te souviens-tu quand tu étais petite ce qu'on s'amusait là-bas à cueillir les cerises, ou à faire la moisson avec les paysans... songe aux champs de blé dur mûr...

    -Le blédurmur? Qu'est-ce que c'est que ça? Mais merde j'ai grandi depuis et les péquenots ça m’a toujours fait chier.

    -Ah ne parle pas comme ça ma fille ! Pas de nos gens!

    C'est peut-être les fraises, ou les huitres ou les propos de Klopilde ou le mélange de tout ça mais j'ai comme un poids sur l'estomac.

    -Bon si tu me faisais visiter un peu cette ville, j'en suis curieux.

     Miami est une ville sans doute d'antique peuplement mais de construction récente et de civilisation quasi inexistante, toute sillonnée de retraités, de culturistes, d'étudiants et de caniches en shorts, lunettes de soleil et casquettes, étonnant ce culte rendu à l'accessoire sous un ciel vide meublé d'un soleil célibataire, l'on se croirait dans un meublé mais en plein air, une contrée éternellement vacante comme entre deux locations, un pays bande mou bien loin de nos plages méditerranéennes tellement érectiles.  

     Quand nous retournons chez Klopilde, au petit trôt, les bras chargés de victuailles en vue de la petite réception qu'elle veut donner ce soir, Lopeck Glissanski est dans le garage, sous sa bagnole en train de s'amuser avec le delco, c'est comme ça qu'il se détend: en bricolant sa voiture, c'est définitivement un c... euh... un garçon intéressant, je lui balance préventivement sa clef de 12 et m'en vais prendre une douche.

    (à suivre...)

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    Le péril rom 1/1 par Lofti Benayak

    Chronique du conquennat

    Journal de la France de pendant par François F. soumis

     

    Quand j’arrive à la Chancellerie du Reic... à l’Elyséum Circus mon maître mirobolant est en pleine réunion d'état major avec l'OKK l'OberKommando der Kom'. J’attends sagement dans le couloir, ses publicitaires il me les prête jamais, il dit que c’est personnel un publicitaire et que de toutes les façons j’en ai pas besoin vu qu’on fait pas de publicité pour les nouilles ça se vend tout seul. 

    Il sort enfin, noyé au milieu des Rolex, des mines bronzées et des dentiers refaits:

    -Ah tu es là toi, viens par ici, j’ai à te causer...

    Il m’entraîne dans son bureau :

    -Alors maintenant on met plus de cravate quand on va voir son chef !

    -C’était... c’était les vacances, j’avais pensé...

    -Penser c’est déjà désobéir... non allez détends-toi, je te dis ça, c’est surtout Carla Brauni qui a été choquée, elle est très regelung/regelung (règlement/règlement) ma gretchen... viens plutôt voir par là...

    Il y a une table avec des grandes affiches étalées dessus :

    -Je vais organiser une grande exposition à Paris  sur le rom et comment le reconnaître avec des illustrations pour que les populations se gourrent pas.

    -Cette histoire me semble quand même exagérément grossie à la limite du grotesque et...

    -Mais tu rigoles ils sont partout ! Ils avaient tout envahi, il y avait même un journaliste rom au Figaro, on l’a repéré à sa roulotte qu’il avait garé sur le parking du journal, mais ses collègues ont été Korrekten ils l’ont dénoncé, il s’est défendu en disant que c’était son camping-car et qu’il partait en vacances en famille pour ça que... tu penses si on l’a cru. Et à Limoges le sous-préfet qui était en ménage avec une fil de feriste bulgare, je l’ai envoyé ramasser le sel... à Guérande. Tu imagines à Limoges autant dire au coeur de l’état. Tiens si je te disais que Pujadas c’est pourtant bien ex-français Pujadas comme nom et bien il est à demi enromée par l’arrière-neveu de la tante à l’ex-soeur à son concierge et Claire Chazal, tu savais qu’elle avait une liaison avec l’un des frères Bouglione.

    -Lequel ?

    -Le dompteur de connes.

    -Comme de juste. Ah la salope !

    -Il faut une ex-France Romenfrei. Non mais tu ne te rends pas compte à ce rythme demain ça n’aurait plus été l’ex-France éternelle des mosquées salafistes et des  Quicks hallals mais celle des Saintes Marie de la mer et des pèlerinages on aurait fini par tous bouffer du hérisson, et nos enfants ne se seraient plus appelés Meklouf, Solal ou Mamadou mais Django, Panch ou Luludja. Comme disait mon PaPal le jeudi quand il nous emmenait au cirque : dans la vie il faut choisir mon fils: Medrano ou Pinder ! J’ai résolument choisi Pinder.

    Quel homme !Quel patriote !

    -Ah le cirque Pinder, La Piste aux étoiles, les Barrios, ça rend humble, c’est là qu’on se rend compte qu’on a rien inventé au gouvernement, je regardais ça quand j’avais été bien sage, autant dire à chaque fois, à l’époque je portais ma mèche à gauche, ah générosité de la jeunesse... Et... Et ceux qui disent que c’est bassement électoraliste, que tu fais la retape pour les cornards du Flan National.

    -Non mais ça c’est de la rigolade les électeurs du Flan National c’est vraiment de la mouche à con, dés qu’ils en reniflent un bien à coeur ils se posent dessus, c’est des mecs qui ont voté Mitterrand et re-Mitterrand (alors qu’il était déjà mort depuis six mois !), Chirac et re-Chirac autant dire le trou noir intégral, en tirant entre-temps des petits coups furtifs avec Le Pen pour se donner des frissons et avoir l’impression d’exister pour de bon, ils ont voté déjà pour moi une fois, je les ai sur le dos quand je veux j’te dis.

    -A propos j’ai trouvé le grand rabbin très bien, il aurait pu en faire des tonnes avec ce qu’ils nous cassent les noix depuis des années dés qu’un mec bouge une oreille ou lâche une vanne mais là... non très bien.

    -Tu sais entre collègues de la CIA et du Mossad c’est quand même la moindre des choses de pas se tirer dans le dos.

    -Les journalistes télés aussi, remarquables, aucun mauvais esprit, tous les jours une exaction rom avec le maire qui montre la sanisette salie ou le branchement EDF trafiqué en chialant que c’est p’us possib’ qu’y sont définitivement pas comme nous.

    -Avec eux il y a pas de problèmes ils font où on leur dit de faire, de préférence dans le caniveau mais si on désigne la soupière familiale, ils baissent culotte et font dans la soupière à huit heures devant la petite famille attablée et toute émotionnée. Et mes flicaillons, ils ont pas été impeccables, problèmes de conscience connais pas... Führerprinzip ça marche à plein avec ces imbé... fonctionnaires et puis expulser une mémé ou un môme apeuré c’est quand même moins dangereux et plus dans leurs capacités que de lutter contre les trafiquants de drogue, non il y a qu’un ennui c’est en attendant les expulsions, où les parquer, je peux pas refaire des camps, tu penses bien ils seraient trop heureux.

    -Et après tu y a pensé après ?

    -Après je m’attaque aux luxembourgeois, par pleins camions ils passent la frontière, rien que l’année dernière: 67 d’après les chiffres du ministère corrigées des exactions saisonnières alors t’imagines les proportions les années bissextiles... et puis tu vas pas me dire qu’il y a que des diplomates là-dedans !

    Je quitte « mein lieben Führer » en pleine exaltation, sur le trottoir d’en face, il y a une vieille tsigane qui fait des incantations en manipulant une poupée avec des talonnettes en direction du Palais, je suis pas superstitieux mais quand même... si elle pouvait nous en débarrasser pour de bon.

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    Lurbaine Revue 

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