•  

    DSK m’a baiser !

     

    Journal de la France de pendant par François F. soumis.

    Chronique du Conquennat . 22. Lofti Benayak.

     

    Mon maître infaillible m’attendait sur un banc à la gare de Differdange au Luxembourg près de la frontière, il avait un béret sur la tête et il s’était laissé pousser la barbe.

    -Ben qu’est-ce qu’il y a?

    -Oh putain je crois bien que j’ai honte ! C’est la première fois ça m’était jamais arrivé avant ça ! Je savais même pas que ça existait

    -Bah c’est pas la première fois qu’on se prend une tremblée, on s’en remettra comme des précédentes.

    -Mais aussi tout ça c’est à cause de ce con de Puga mon nouveau chef d’état-major particulier, tu sais ce que c’est son chef d’état-major c’est un peu comme un kleb, on s’attache on lui confie ses problèmes, moi j’aimais bien le soir près du feu lui causer, en lui caressant le képi...

    -T’as de la chance moi j’ai hérité du frère à de Villiers, j’ai pas intérêt à lui toucher le képi, un aristo à la con c’est qu’il me mordrait, il me traite comme la concierge de Matignon ah il faut voir comment il garde ses distances... mais tu me disais la Libye...

    -J’ui en ai causé, j’ui ai dit les méchancetés qu’il m’avait fait le bédouin et comment chez Dassault y veulent plus rien me donner, et quand même les com’ pour un président ça représente les trois-quarts de la paye c’est pas avec ce que me donne ce con de Bolloré sur ses putes africaines... j’ose même p’us ouvrir mes relevés de compte en Suisse, mon dernier samedi à Paris au Shopi c’est encore Carla qui avait payé, j’avais honte ‘t’imagines pas. Bref je raconte mes malheurs à mon chef  d’état-major, un tradi ras du béret et il me dit :

    -Mon Président y faut-t- y aller !

    -Il faut te dire qu’avec lui y faut-t- y aller tout le temps, y tient pas en place ce garçon c’est un exalté !   

    -Je t’avais pourtant dit de surtout pas sortir l’armée et qu’on aurait l’air de cons! Dés qu’on leur retire les housses ça rate pas.

    -Mais c’est l’autre allumé qu’y me poussait :

    « Mon Président avec les ‘tits gars on vous plie ça en 48 heures. Voyez, je prends par les Alpes façon Hannibal, je rabats sur Malte et après y a plus qu’à pousser... vo-yions un peu les états de matériel et d’effectifs... chic aujourd'hui c'est spaghetti à la Bolognaise... non ça c'est le menu de la cantîne des génés...

    -Eh la soupe est bonne?

    -Formide mon Président grâce à vous, c'était dans le livre blanc, on l'a rénovée entièrement la cantîne des généraux et on lui a ajouté une douzaine de salles c'était pas de trop ... bon je disais les états... impeccable on a de dispo deux rafales lanceurs de gaufres et trois chenillettes à friction plus quatre sections d’aides ménagères-parachutistes au complet, ah votre réforme Mon Président ça a été une grande chose, comme toutes vos réformes d’ailleurs, on a fait le ménage dans tous les coins et depuis l’armée française ça brille de partout; c’est petit d’accord mais alors ça sent le frais et bref on est bien chez soi ! »

    -Mais mon général il ne serait pas préférable d’être bien chez les autres, c’est pas à çà  que ça sert une armée.

    « Justement ça Mon Président sur ce coup on va leur montrer qu’on s’exporte. »

    -Ah ça pour une démonstration, ça a été une belle démonstration. Écoute, c’est fini, maintenant tu ne vas pas rester là ! Qu’est-ce que tu vas faire ?

    -J’y ai pensé je vais monter une radio comme l’aut’grand con en 40... Ça sera pas Radio Londres mais Radio Luxembourg vu que...

    -Tu sais je crois que ça existe déjà... écoute j’ai causé avec Mouammar il t’en veut pas, il dit qu’il a jamais autant rigolé, il pense même à nous acheter des avions et des munitions, tellement il a eu honte pour nous, et puis il m’a demandé de lui prêter des hommes pour le défilé, vu qu’y sont pas assez nombreux...

    -Le défilé ? Quel défilé ?

    -Béh celui de la victoire... enfin pour lui... pour nous ce serait plutôt celui de la défaite ... mais enfin reviens tu risques rien les frontières sont pas gardées, ils occupent un minimum, la rue Montaigne, Fauchon, Lasserre et un petit bout du 8° arrondissement d’ailleurs il a eu un joli geste, Mouammar il veut aussi équiper en Toyota nos gendarmes pour qu’y se chargent de l’occupation... ça l’emmerde, y veut pas s’occuper d’occuper. En attendant il nous fait la paie.    

    -Et tu es prêt à accepter ça; mais t’es un vrai collabo. Je t’ai vu à la télé suisse quand tu es venu plier les genoux devant lui sous l’Arc de Triomphe pendant qu’il préparait son méchoui sur la flamme! Quand je pense qu’avec le coup que j’avais monté, mon opération DSK j’allais être réélu les doigts dans... la braguette.

    -Justement tes méthodes de Guéant...gster ça commençait à sentir et même à incommoder, Mouammar, lui il est popote, très attaché aux vraies valeurs: la dune ne ment pas... Razzia, Famille, Tribu... presque traditionaliste...

    -Ah ne me parle plus de ces cons-là !... quand même je l’aurais bien niqué le gros Khan...

    Il avait repris son sourire vicieux et je n’ai pas tenu devant tant d’injustice, j’ai fondu en larmes.

    -Jamais ! Jamais  je ne te pardonnerai ce que tu lui as fait !

    Et je lui frappais la poitrine de mes petits poings, j’étais hors de moi, presque décoiffé, c’est dire.

    -Mais ma parole... mais on dirait.... mais tu l’aimes.

    -Oui je l’aime... et même j’attends un enfant de lui... Il est brutal, grossier, cynique, lâche, sans éducation, dominateur, foireux, grotesque tout ce qui me plaisait chez toi je l’ai retrouvé chez lui... je l’aime oh oui je l’aime! Je lui appartiens, il est mon maître!

    Imprimer ce feuilleton

    Partager via Gmail Delicious Technorati Yahoo! Google Bookmarks Blogmarks Pin It

  •  

    Quelques heures aprés nous gravissons nuitamment le Mont Pipard, Maître Bourmous (ici on prononce Bourmouss) et moi portons tout le matériel en tant que derniers intronisés, nous voilà « cul de patte » encore une fois. Cette fois nos bannières restent en poche. Il s'agit de ne pas se faire signaler par quelques patrouilles de la maréchaussée. Dans le temps c'était les douaniers qui tenaient les crêtes, il y avait force contrebandes avec l'Espagne tout prôche.

    Jacky Chombard marche en tête, il a des lunettes infrarouges qu'il ne prête à personne et avec quoi il nous ouvre le chemin.

    Aprés deux heures de marche éprouvante nous arrivons enfin devant l'émetteur.

    Le père Prosper-Théobald veut se soulager mais Jacky le rappelle à l'ordre:

    -On ne bivouaque pas mon père il s'agit de pas laisser de traces.

    Ce cher Jacky a tout prévu, nous portons combinaisons, sur-chaussures, fausses semelles et capuche étanche. 

    -Bon à vous de jouer! Dit-il à l'adresse de Maître Bourmous et de moi-mâme toujours désignés d'office eu-égard à notre peu d'ancienneté dans le grade le plus modeste, nous ne sommes pas même encore au bureau directeur des Joyeux Autonômes du Beaufinois qui au total ne compte que cinq adhérents c'est dire.

    -Et n'oubliez pas on coupe le grosse tresse rouge du haut et surtout pas la grosse tresse bleue du bas et on pense à amorcer l'enfumeur.

    L'enfumeur c'est une vieille recette de passionaria qu’il tient de José Bové avec qui il est resté enfermé dans les toilettes d’un Mac Donald plus de trois jours et dont il a gardé un souvenir ébloui, je disais l’enfumeur donc est une sorte de bombe à gaz bricolée avec force lessives enzymatiques et anti-nucléases genre Bonux et tout un tas d'autres bonnes choses qui dégradent les possibles traces ADN et enrhûment définitivement les pandores, fussent-ils breveté psychologue selon Jacky qui par goût de la farce sémera  en sus quelques poils de cul allogénes sur les lieux .

    -Mais d'où viennent-ils mon cher Jacky et surtout de qui?

    -Ah on les a pris à la source, je les ai par Maïtresse Josy.

    -Diantre elle officie toujours au chef-lieu.

    Je l'ai connue, dans le temps, mon jeune temps, une nature, un tempérament cette Josy et le souci du travail bien fait.

    -Elle m'a refilé des extraits intîmes, pour ainsi dire des "condensés" du député-maire, du colonel de la brigade de gendarmerie et de quelques autres personnalités "qualifiées autant que représentatives" on va rigoler.

    Sur ce que quoi Voualtère Brummeliche (même le dimanche) force la porte de fer et coupe les circuit de protection et de surveillance pendant que le Père Prosper-Théobald nous bénit d'abondance.

    Nous voilà avec Bourmous dans le batîment, des fils électriques ce n'est pas ce qui manque, il y en a partout.

    Je laisse faire mon compagnon qui a toujours eu une bonne mémoire, on ne naît pas notaire par hasard.

    -Tiens-moi ça tu veux La Guenuche pendant que je prends les tenailles.

    J'avise une grosse tresse verte par le milieu.

    -Tu es bien sûr que c'est la grosse tresse bleue d'en bas qu'il a dit de couper et pas la grosse tresse verte du milieu?

    -Ben tiens, aussi sûr que je suis Maître Bourmous fils de Maître Bourmous! Proclâme-t-il fiérement à ma face interrogative.

    Il agite ses tenailles et cela fait:

    -Shhhlooouuupspaooouffcht!

    Et nous restons soudés ensemble traversé par une vibration puissante et vraiment dépaysante qui nous immobilise et semble nous vider de toute intimité.

    Heureusement Jacky Chombard vient aux nouvelles et nous dégage adroitement de ce champ électrique sans doute funeste à long terme pour notre métabolisme:

    -Alors ça va? Vous êtes bien sûr que ça va? Vous venez quand même de vous prendre quelque chose comme 80000 volts.

    La secousse nous a secoués c'est certain et quelque peu transformés.

    Phénomêne étonnant nos cheveux et poils roidis, fondus et durcis par la décharge électrique ont transpercé nos capuches de plastique et en partie haute nous ressemblons à des oursins fraichement pêchés, plus déplaisant encore en partie basse nous bandons ... des doigts de pied, ils sont étonnament relevés et tendus à l'extrême, c'est surprenant à voir ce priapisme pédique mais très gênant pour marcher:

    -Mais qu'est-ce que vous avez foutus...

    -Oouupfsss! On ne sait plus! Marmonne Maître Bourmous confus et plus tellement assuré de sa filiation non plus que de son existence terrestre.

    -C'est raté! Déplorai-je.

    -Raté, tu rigoles Monseigneur, regardez plutôt.

    La vallée est dans le noir, au moins jusqu'au chef-lieu.

    Sur ce la bombe explose avec une belle éloquence et rase très proprement le bâtiment.

    -J'ai dû foirer un peu les proportions de Perchlopermangazoate de Turlubenzéne!

    -La prochaine fois demandez donc à mon maître de chais de vous renseigner là-dessus, il est incollable en chimie amusante.

    Nous redescendons bras dessus bras dessous Maître Bourmous et moi vers la vallée avec de  grandes difficultés à cause de nos  satanés doigts de pied en érection sans compter que l'on pique, c'est effrayant.

    (à suivre...) 

     

    Partager via Gmail Delicious Technorati Yahoo! Google Bookmarks Blogmarks Pin It

  •  

    16 Août

     

    Ai-je rêvé de cette soirée quelque peu agitée, je me souviens  que ce cher Jacky Le Chombard m'a raccompagné tôt le matin dans sa Citroën Méhari orange, mais du reste hormis une forte migraine...

    Je m'habille... enfin Pezzolino m'habille:

    -Sa Seigneurie a eu une soirée agitée?

    -Occupe-toi de tes pizzas veux-tu. Tu as brossé mes cheviottes?

    -Oui Monseigneur.

    -Eh bien alors sors-moi un costume de velours.

    Je descends à presque onze heures, ce qui n'est guère dans mes habitudes, je croise dans l'escalier Urinald Fun Froeben le Grand Chambellan de la Cour:

    -Qu'est-ce vous foutez chez moi vous! C'est pas assez de nous emmerder à l'année il faut que vous veniez encore me casser les noix en vacances! Allez donc chambeller ailleurs mon vieux!

    -Sa Majesté m'a convoqué. Je défére à ses ordres. Aboie-t-il en claquant des talons.

    -Eh bien déférez.... mais sans bruits j’ai un de ces mal de tête! 

     

    Ma Poupetkë m'informe que nous avons reçu une invitation du président français il nous convie à un dîner officiel la semaine prôchaine à l'Elysée, la barbe, nous sômmes à Bonpéze en séjour privé quelle mouche le pique? En mesure de rétorsion pour cette invitation mal à propos je me promets de lui apporter quelques bonnes bouteilles de Chateau-Bonpéze.

    Etrangement la Reine-Mère m'accueille amicalement et me sert d'autorité deux Alka-Seltzers bien tassés. 

    -Ah fotre ami avec une gueue de chwal, Jacky vous cherchait dout-à l'heure! M'informe-t-elle.

    Jacky Le Chombard ne porte pas une queue de cheval mais une paire de couettes.

    Je le regarde elle semble rêveuse comme une jeune mariée... du corps des dragons.

     

    Jacky Chombard est venu au chateau prendre de mes nouvelles et s'entretenir avec moi, c'est un garçon qui gagne à être connu. Hors cette propension qu'il a d'élever des loups en pays d'élevage. Un peu intimidé il s'est d'abord adressé au père Beignalous:

    -Le Cagadou? Oh il va bien, aussi couillon qu'il est solide!

    C'est dit sans malice et il vaut mieux être tenu pour couillon en ce pays que clairvoyant en bien d'autres contrées.

    Il s'en allait avec discrétion quand je suis arrivé:

    -Eh bien mon cher vous avez fait forte impression sur la Reine-Mère.

    Il rougit, tressaute, perd ses moyens:

    -La... la Reine-Mère vous voulez dire que j'ai...

    Il est effondré et en même temps comme apaisé:

    -Je ... je ne sais pas comment cela s'est fait, j'ai vu un jardinier qui taillait ses rosiers...

    -Mes rosiers vous voulez dire!

    -Je lui ai demandé si vous étiez là... et il s'est jeté sur moi... et j'ai cru qu'il... c'était donc madame votre belle-doche...

    -La Reine-Mère en personne ce qui est vous l'avez remarqué assez considérable.

    -Ah Dieu quel engin! Quel monument! Quelle... quelle femme! Je ne sais que dire Monseigneur.

    -Dîtes Raoul plutôt que Monseigneur et continuez mon garçon, vous avez sur elle une influence toute bienfaisante et apaisante.  Décidément l'éleveur de loups montre une attirance étonnante pour les grands carnassiers, réussir à dresser le dragon jusqu'à le faire manger dans sa... braguette voilà qui reléve de l'exploit.

    -Mais vous vouliez m'entretenir mon cher Jacky?

    -Oui, oui Monseigneur... euh Raoul... l'opération est pour ce soir.

    -L'opération quelle opération? On va vous opérer? Vous êtes souffrant?

    -Mais non l'opération contre l'émetteur tévé du Mont Pipard, nous agirons ce soir.

    -Ah! Dis-je assez laconiquement je le concéde.

    Maintenant il me revient le souvenir de quelques serments secrets solennellement prêtés dans la cave du Baltou et aussi de Maître Bourmous se promenant en tutu et montrant ses fesses aux clients de passage venus déranger notre cérémonie clandestine et de ce cher Voualtère Brummeliche (de plus en plus) entonnant quelques chants sonnants et soldatesques en tudesque dans le texte, bref je devine qu'il y eut  du mouvement  et de l'engagement mais de là à participer à la destruction d'édicules appartenant à l'état français, il y a un pas.

    -Et ma participation à l'événement est requise?

    Le cher Jacky qui est un romantique recule devant ma possible défection:

    -C''est à vous de voir Monseigneur.

    Je lui tapôte l'épaule:

    -Il ne sera pas dit qu'un Bonpéze revînt jamais sur sa parole!

    Son visage s'empourpre, je les connais mes gaulois, l'âme au bleu et le coeur au clair.  

    (à suivre...) 

    Partager via Gmail Delicious Technorati Yahoo! Google Bookmarks Blogmarks Pin It

  • 2012: Ein Volk, Ein Reich, Ein Koudpiéoku !

    Partager via Gmail Delicious Technorati Yahoo! Google Bookmarks Blogmarks Pin It

  •  

    15 Aôut

     

    15 Août: Fête nationale de notre vieille France. Fête de l'assomption de la très sainte vierge. Que de souvenirs j'ai de ces processions à travers la campagne de Bonpèze où enfants de choeur nous défilions aux côtés de l'Abbé Pellefigues derrière la statue de notre Sainte-Mère et au milieu des bannières et des chants.

    Je retrouve dans une armoire mon vieil uniforme de chef scout, je le mets, j'y rentre encore, le temps a passé je ne suis certes plus ce jeune homme de quinze ans assez étincelant d'après mon souvenir, ou d'après d'autres ce "guenuchon neurasthénique" c'était là mon totem, à l'époque  je montais aisément aux arbres (je ne fréquentais point encore les dames) et je traversais de longues périodes d'apathie morale mais ne nous apitoyons pas, le short n'est pas trop short. Je mets les bas de laine aussi et le sifflet et le chapeau et les pataugas et je descends comme ça, très réglementaire sinon tout à fait élégant, sur la terrasse où les enfants, ma Poupetkë et la belle-mère prennent le petit déjeuner et me découvrent en cet étonnante tenue qui marquent de manière éclatante, quoique assez peu confortable cela me sert aux cou...des, la fidélité à mon passé et à ma foi.

    -Et où allez-vous ainzi aggoutré mon ami?

    -Faire un petit tour ma chérie.     

    -Moi jé té dis qu'il est gomplétement fondu ce gon-là! Commente la reine-Mère en se resservant en alka-seltzer.

    Je rejoins la procession sur la place de l'église. Le curé de Bonpéze le père Prosper-Théobald Obouduban-Oujustandsou  un solide congolais, fier buveur et qui posséde une très belle voix de basse, est fort désappointé, l'un de ses enfants de choeur n'est pas là:

    -Je crois bien que ce petit saligaud est-t-allé-z-aux putes à Sainte Peyre! Il me manque un porte-bannière, vous marchez avec nous Monseigneur?

    -Je suis tout à votre disposition mon père, cela me rappellera ma jeunesse.

    La vérité est que j'ai longtemps rêvé de porter bannière mais c'était toujours Jean-Pascal Bourmous, le fils du notaire, le préféré de l'Abbé Pellefigues qui y avait droit.

    L'abbé s'adresse à nous avant le départ:

    -Et si vous êtes bien sages les enfants vous aurez des pains-z-chocolat au goûter. Et n'oubliez pas on tient la ligne, on lâche rien et l'on ne marche pas sur les aubes.

    Je regarde mes collégues enfants de choeur, ils sont comme moi très concentrés, il s'agit de ne pas se louper pour décrocher les pains-z-au chocolat.

    Bien entendu on l'aura compris il s'agit là d'une revanche que je prends sur l'élément protestant de notre famille car la procession tourne traditionnellement trois fois autour du château .

    Quand nous arrivons en vue de château Bonpéze je hausse le son, les cantiques s'enchaînent et je hisse un peu plus haut nos couleurs sacrées.  

    Voualtère Brummelich (liche tant qu'il peut le bien nommé!) le patron du Baltou qui est correspondant du Beaufinois Libéré prend des photos.

    -Achtung! Bittë On zourit! Dankë!

    Premier tour, ça bouge sur la terrasse, les enfants me font des signes, deuxiéme tour la belle-doche monte en ligne et s'agite, troisiéme tour ma Poupetke rappelle tout son monde. Quelle autorité! Qui n'a jamais vu ma Poupetkë commander un demi en terrasse ne sait pas ce que c'est que l'autorité.

    Ah ça chiffre tout de suite les processions dans le coin, nous n'avons pas loin de vingt kilométres dans les jambes quand nous nous attablons enfin sur la place de l'église où trêteaux et bancs ont été installés, je régle trois tournées supplémentaires de pains-z-aux chocolats et de chocolat-t-au lait à mes collégues et quelques autres surnuméraires de pastis à tous les autres, le boulanger apporte aussi des Bouffles ce sont des gros pains farcis de cailloux en praslines, dans le temps c'était des vrais cailloux, avec cela que l'on se rendait aux champs, cela vous lestait pour la journée, le Beaufinois était un pays pauvre et les jacqueries se terminaient souvent par des festins païens et assez inconvenants, j'ai eu quelques ancêtres Bonpéze ainsi mis en brôche et dévorés par des paysans sans égards pour les dépositaires de l'autorité qu'ils étaient. Sans compter que d'un simple point de vue diététique cela ne devait pas être bien fameux.

    -La Guenuche! Béh mais qu'est-ce tu fous là?

    Je me retourne vers le quadragénaire et demi flanqué de deux gamins qui m'apostrophe :

    -Bourmous, le fils du notaire, tu me remets pas? Gerboise Indomptable, la 1° Bonpéze .

    -Bourmous ça alors! Mais ce n'était pas plutôt Gerboise Honteuse...

    Je dois à la vérité historique de ne point celer ce détail, car le cher Bourmous avait gagné ce surnom parce que sitôt repas pris il allait se cacher dans les bois pour "gerber".

    -Non pour les gamins c'est "gerboise indomptable", je préfére.

    -Tu en as combien comme ça?

    -Sept .

    -Bravo.

    -C'est plutôt toi qu'il faudrait féliciter, alors t'es altesse pour de bon. Comment faut-y- t'appeler Monseigneur?

    -La Guenuche, ça va bien et ça me rajeunit.

    -Alors Monseigneur La Guenuche t'as fini par la décrocher ta bannière, je suis arrivé trop tard, j'avais encore du travail à l'étude.

    -Tu as repris l'étude de ton père?

    -Qu'est-ce que tu veux, la tradition, je suis la neuviéme génération de Maître Bourmous notaire à Sainte Peyre de Clerc en Beaufinois. Quelques fois j'ai l'impression d'être un portrait de famille, d'être déjà peint.

    -Bah bah bah ! Rien de plus honorable que de poursuivre la tradition familiale. Ton fils la continuera, le mien aussi et nous pourrons nous mettre hors du coup et parfaire notre salut au large.

    -Tu as sûrement raison  et puis j'ai jamais eu trop d'imagination pour m'inventer un destin comme toi Monseigneur La Guenuche.

    -Maître Bourmous, je vous le dis, avec la meilleure volonté du monde, l'on ne devient jamais au mieux que des personnages.

    "Conversations entre Monseigneur La Guenuche et Maître Bourmous" ce pourrait être le titre du tableau, nous ne sommes que des enfants grimés qui essaient de se faire le plus ressemblant possible à nos rôles. Vanités et fards de l'humaine destinée.   

     

    Peu à peu d'autres personnages nous rejoignent sous les quiets tilleuls de la place Césarin Pébre qui semblent bayer au soir, l'abbé Obouduban-Oujustendssou vient de dire sa dernière messe et a fini sa journée, Jacky Le Chombard passait par là et Voualtère Brummeliche a quitté son comptoir et délégué la conduite de son bar à son épouse Marilyne née Cabressous second bien fessue et qui tient ferme au cap.

    Est-ce échauffement naturel entre grands mâles, effets de l'alcoolémie ambiante ou influence pernicieuse des exhalaisons mellifiques des tilleuls sus-cités nous en arrivons à la conclusion unanîme que l'époque n'a guère de vertu et qu'il convient de la punir pour son impudente outrecuidance.

    -Il faut lui foutre au cul!

    Jacky Le Chombard nous montre la place maintenant vide:

    -Savez-vous où ils sont tous ? Devant leur foutue télé! Et il est où le lien social? Carbonisé le lien social!

    Ce garçon me semble s'exalter un peu vitement, mais l'on aura noté que mes réflexions antèrieures sur l'influence maléfique de la télévision  rejoignent d'assez prés ses préoccupations.

    Maintenant tout en confiance il m'avoue avoir mené quelques actions  symboliques quoiqu'illégales tout à fait dans nos idées, il a même saboté un relais de télévision et revendiqué derechef la paternité de l'attentat au nom d'un groupe activiste: les Joyeux Autonomes du Beaufinois qu'il a monté avec le patron du Baltou et le curé de Bonpéze tous deux opposants à la tévé par vocation sacerdotale.

    -Les joyeux autonomes du Beaufinois, ça fait pas un peu société d'aviron? M'interrogeai-je.

    -Ah moi ça me plait j'en suis! S'exalte Maître Bourmous, très rutilant  en acquittant sa première cotisation.

    Je pourrais opposer au principe de mon adhésion secréte à leur association que ma position officielle ne m'autorise pas à m'affilier à un groupe terroriste non reconnu d'utilité publique (commes le sont groupes de pressions, écologistes, féministes ou homosexuels) mais l'attrait de la nouveauté occulte en moi tout souci de prudence et je m'engage à leurs côtés dans les pas de Maître Bourmous

    Le cher Voualtère Brummeliche  réussit même à me placer en supplément une carte de pêche.

    (à suivre...)

     

    Partager via Gmail Delicious Technorati Yahoo! Google Bookmarks Blogmarks Pin It

  •  

    La révolution deux boules 1/1 Lofti Benayak

    Journal de la France de pendant par François F. soumis

     Quand on est monté en courant dans Air Gland One l’avion de mon futur ex-maître regrettable, ça commençait vraiment à chauffer, aux dernières nouvelles Bayrou avait pris le pouvoir à la tête d’une junte centriste, Villepin venait de se faire couronner empereur des français à Charenton,  Boorloo occupait le palais Bourbon, enfin il tenait la buvette et c’était sa tournée, Delanoé s’était réfugié dans une sanisette du Bd Saint Germain avec des troupes fidèles, 150 chargés de mission de la Mairie de Paris fanatisés qui avaient dit qu’il faudrait leur passer sur le corps avant de pouvoir passer sur le corps de leur maître et Ségolène Royal voulait brouter les anglois .

    Les enfants dans les rues défilaient avec leurs professeurs en portant de grandes banderoles sur quoi était inscrit : « Raivaulussion mintenon »

     

    Mon maître ex-considérable était lui en pleine extase, je m’interrogeais avec le Père Laridondette qui avait embarqué avec nous, il était de passage à Matignon quand les ... « les événements » s’étaient déclenchés :

    -Ton ami François me semble avoir pris des substances illicites autant qu’hallucinogènes ? Je t’assure qu’il n’est pas dans son état normal.

    -Il n’a pas d’état normal mon père.

    J’allais m’asseoir sur un tabouret à côté de lui dans la salle du Trône qu’il avait faite aménager en avant de l’Airbus, de fait il semblait, malgré tout ce qu’il se passait, étrangement transporté (alors que nous n’avions pas mâme encore décollé !).

    -Euh ça va bien ?

     - Jamais je ne me suis senti aussi bien. Tirer sur la foule ah tu peux pas savoir c’est vraiment un accomplissement pour un homme d’état! Tu connaîtras jamais ça toi ma pauvre Pinouillette! Ah mais ce que c’est bon putain j’en bande encore ! Sauf que la deuxième fois les CRS ont pas voulu.

    -C’est tout à leur honneur.

    -Mais non ils voulaient qu’on leur paie une prime de carnage et qu’on double les paniers-repas.

    -Quand même ça n’a pas arrangé les choses.

    -Mais ça n’a rien à voir, les américains voulaient lancer un nouveau produit sur le marché de la démocratie light après la révolution du jasmin, la révolution orange, la révolution deux boules, deux parfums pour pays développé en voie de tiers mondisation et c’est l’ex France qu’ils ont choisi, c’est mon chef de zone de la CIA qui m’a prévenu du début de la révolution vanille-fraise, c’est le nom qu’ils ont trouvé, ce tantôt, d’un côté c’est plutôt flatteur, d’un autre c’est emmerdant au possible j’aurais bien fait un second conquennat moi, bon on va aller à Bruxelles voir mes chefs... non pas ceux-là d’autres... on va prendre les ordres et s’il faut revenir pour re-tirer sur la foule on y retourne.

    Cela lui avait vraiment plu et il eut alors ce mot historique :

    -Je reviendrai sur les ailes des flics.

     Mais arrivé à Bruxelles ils ont pas voulu qu’on atterrisse vu qu’on venait de passer ennemi du peuple, régime honni et tout le reste, fallait voir comment les journalistes de l’ex-télé d’état dont l’Elise Lucet/Sucet  (Aspirant Assec dans la résistance) nous savonnaient le portrait, elle se croyait revenue en 2002 au 21 Avril quand sur les barricades montés par le pouvoir en place elle s’illustra comme l’on sait la poitrine offerte au Fachisme.

    Après deux heures de vol on a demandé à atterrir en Italie mais Berluscono venait de s’enfuir dans son Boeing personnel (le traître vendu aux américains !) pour Doubaï.

    -Pas con ça Doubaï... Cécilia m’a dit que c’était génial pasque les magasins étaient ouverts le Dimanche... en revanche le vendredi ils sont en panne ‘sais pas pourquoi. Tiens ça tombe bien je crois qu'ily a un événement d'une haute spiritualité qui s'y déroule en ce moment c’est le Festival Mondial du Shoppingue. Va pour Doubaï.

    On a même fait la course avec Berluscono, son Boeing a gagné il avait deux réacteurs de plus pour nous consoler très sport il a envoyé un message

    « L’ex président du conseil Berluscono invite l’ex-président français à une partie de banga-banga sitôt atterri  au Sheraton qu’il vient d’acheter.»

    Mais il y avait déjà en stand-by les avions de Moubarak, Albert de Monac et la grand duc du Luxembourg qui tournaient depuis une heure, ils ont un parking airport à dictateurs à Doubaï et on a été détourné sur Oman.

     

    Me rappelant soudain que j’étais premier-ministre soit la plus haute autorité après l’autre nain minable, pestilentiel dont je le rappelle j’avais toujours combattu le régime honni, à la tête de mon réseau de résistance Consternation Sud j’avais même saboté son bain à remous au péril de ma vie (quelle châtaigne !) mais je le raconterai plus tard dans mes mémoires de combat.

    Je décidai donc de débarquer subrepticement en prétextant l’achat de journaux et de confiseries :

    -Prends-moi des Nuts ! Furent les dernières paroles historiques que j’entendis proférer par mon ex-maître excrémentiel.

    Je regardais la télé dans le hall arrivals ou departures.

     

    En ex-France les choses évoluaient, la glorieuse révolution des fonctionnaires vivait des heures exaltantes. A l’éducation nationale on discutait ferme pour savoir si les heures de révolution seraient bien payées et les syndicats de lycéens demandaient une suspension des interros zécrites jusqu’à l’aube du jour radieux afférent à la susdite glorieuse révolution, la formation d’un comité de Salut Publique siégeant jour et nuit se heurtait au problèmes des heures de nuit, des repos compensatoires et des 35 heures.

    Mélenchon-Tinville nouvel accusateur publique avait mis la main sur une vieille guillotine et en essayant de la faire fonctionner il s’était coupé l’annulaire :

    -Cela ne fait rien citoyens il me reste mon pouce à mettre dans le fondement des ci-devant. Commenta-t-il spirituellement.

    Il avait fait établir une liste d’aristocrates politiques susceptibles d’amortir par leur légitime décollation la remise en état de sa guillotine par le Mobilier National: Giscard d’Estaing, de Villepin, Chodron de Courcel, Donnedieu de Vabres malheureusement en consultant l’association de la noblesse française on découvrit que pas un n’était authentiquement noble et impossible de mettre la main sur de Villiers qui changeait de bistrots trop souvent.

    Alors il avait proposé de guillotiner du ci-devant par ordre alphabétique en prenant le bottin, un exalté ce garçon, quoique heureusement, je le découvrais, fonctionnaire lui aussi.

     

    Je prenais le premier vol de retour pour Vichy où je retrouvais Rachida Dati alias Caporale Pompette dans la résistance:

    -Tiens tu as changé de coiffure !

    -Ils m’ont tondu les salauds !

    Avec quelques complicités essénecéfistes je remontais de manière incognitesque sur Paris où je découvrais sans étonnement excessif que la révolution était ... en grève.

    Les conditions de travail révolutionnaires, les sous-effectifs révolutionnaires et le problème des RTT révolutionnaires en étaient le prétexte ainsi que la cantine du comité révolutionnaire (et dix de der !) qui laissait à désirer.

    Sur le pont de l’Alma, dans les bras du zouave une fille enroulée à poils dans un drapeau rouge éternuait, je me pensais: les connes s’enrhument c’est bon signe l’hiver revient, ils défileront moins, en hiver le fonctionnaire hiberne... en été aussi d'ailleurs.

    Avec l’aide de deux compagnies de nageurs de combat, tout ce qu’il restait d’opérationnel dans l’armée française, je repris démocratiquement le pouvoir par derrière, cette chère Marianne en avait pris l’habitude c'est d'ailleurs pourquoi elle est toujours représentée en buste, le fondement est dans un état effrayant,  fis noyer Mélenchon et convoquai les français aux urnes.

     Jean-Louis Debré après avoir fait et refait ses additions à la main dévoila les résultats que je lui avais communiqués par avance et proclama « plésentement élu Monsieur Laurent Gbagbo », une idée à moi qui résolvait  deux problèmes en même temps.

    Et derechef (et même un petit peu avant) en tant que représentant de l’ethnie majoritaire Blankoué je me retrouvais  premier ministre, en charge du Ministère du Cacao, le plus important selon ce cher Lolo qui se révélait au moins aussi odieux, mégalomane et délirant que son histrionique prédécesseur... honni, bref j'en chie que c'est un vrai bonheur, sa femme Simone prenant la tête du ministère des Corn-flakes beaucoup plus lucratif car soumis dés le lendemain de sa nomination à un contingentement douanier, pour ma part je n’avais qu’à visiter les plantations de café et de cacao pour veiller sur les récoltes ce qui du moins en France métropolitaine ne me semblait pas représenter une tâche trop écrasante.

    Imprimer le texte 

    Partager via Gmail Delicious Technorati Yahoo! Google Bookmarks Blogmarks Pin It

  • La paix enfin revenue dans notre foyer, belle-maman point encore dessoûlée ronfle dans ses appartements,  je me dois de constater que le 49 est bon, en effet, et bien meilleur que la cuvée de l'an dernier, je m'en ouvre au Père Beignalous qui en convient:

    -Celui de l'an dernier il est imbuvable tu veux dire.

    -Et comment se fait Père Beignalous?

    -Aïlle Cagadou y a le terroir qu'a changé, depuis qu'y nous ont installés l'élevage industriel de poulets et après la même chose pour les porcs, et puis les campingues industriels et tous les stalags à parisiens, forcément ça chie tout ce monde-là  alors à chaque fois on essayait de corriger les offenses faites à la terre, on remettait du souffre et des polysulfites, et puis il y avait les directives de Bruxelles, il voulait bien donner des subventions mais seulement si c'était hygiénique, interdits les nougats des saisonniers pour presser le raisin, pourtant le jus de panards pas lavés de trois semaines, tu peux me croire ça donne du goût à l'assemblage, mais maintenant y faut tout faire en atmosphère confiné, le pinard aseptique t'avouera, alors on a utilisé le Hexasulfabite de Bromopétagêne et ensuite pour équilibrer le tanin au protoxyde pernodyhidrophosphorique et après... oh c'est bien simple aujourd'hui on pourrait se passer de la vigne pour les vendanges et les faire directement en laboratoire.  

    -Mais ce n'est pas ce que je veux, je veux  au contraire revenir au vrai Chateau Bonpéze?

    -Ah ouais, je vois, maintenant... 'mon avis il faudrait qu'on se trouve deux ou trois tonnes de Tétrafulminate de bétachlorosol pour retrouver le petit goût de noisette mais le problême c'est que c'est classé en armes bactériologiques... tu pourrais peut-être toi avec tes relations...

     

    *

     

    Conversation fort instructive la mentalité elle-même du paysan me semble bien changée, je discutais l'autre jour avec le vieux Pignadous de la Ferme des Brenets, il pleuvait à torrents et nous nous tenions abrités sous l'un de ses antiques noyers:

    -Ah et ça va pas s'arranger ils ont dit à la tévé que la sécheresse continuerait comme ça chez nous tout l'été et même que ça s'aggraverait...

    Je le regardais en pensant qu'à son âge: 94 ans il commençait à, osons le mot: rouler sur la jante et même: usiner le moyeu, l'herbe était drue et moussue, nous nous enfoncions comme dans de l'éponge saturée d'eau et l'autre vieillard de continuer:

    -Les sols sont secs et même que le préfet a commencé les restrictions d'usage comme en 42

      Et puis je compris qu'il avait été convaincu d'une autre réalité que celle vérifiable qu'il avait tous les jours sous les yeux, sous ses pas, à portée de main, la réalité de la télévision manipulatrice, politique et maléfique. Il croyait à ce monde de rapport qu'on lui inculquait jour à jour où il fallait serrer les fesses, se contraindre, se restreindre, perdre toutes ses aises et avec elle sa liberté de vivre et d'être.

    Je lui désignais une forte colline en face de nous, appelée le Mont Bégou, l'un de ses versants s'était à moitié écroulé:

    -Qu'est-ce qu'il est arrivé au Bégou?

    -Ah ça c'est à la fonte des neiges! Des torrents, il en giclait de tous les bords, ça lui a  tout changé la figure... vouaïlle ça m'inquiéte bien ce réchauffement qu'y cause à la tévé... y faudra aussi que je fasse couper ces foutus noyers, y nous servent plus guère! Aïlle Cagadou!

    Et il s'en alla sous "la sécheresse" qui tombait à cordes.

       

    Je dirais que nous vivons là un réel changement civilisationnel, le paysan français a jusque là et depuis des siécles toujours été guidé par un bon sens et une tempérance de jugement, un quant à soi imperturbable, eh bien pour la première fois dans l'histoire du monde le paysan français est en train de devenir  con.

    (à suivre...)
    Partager via Gmail Delicious Technorati Yahoo! Google Bookmarks Blogmarks Pin It

  •  

    Pipôle Emploi

    ou la nouvelle vie d’Eric Woerth

    1/1 Lofti Benayak

     

    C’était ma première fois, la première fois que je pointais au chômage chez Pôle Emploi, la première fois aussi que je ratais ma vie, moi qui avait  toujours été un bon élève, bien noté, docile à tous, suivant la consigne, apprenant le règlement intérieur par coeur, je m’étais fait virer de tout, d’abord du gouvernement puis de mon mandat de député-maire et enfin de celui de mari, ma Florence s’était faite la malle la semaine passée, elle était repartie en Suisse  avec notre ultime carte bleue.

    Il faut dire aussi que je me rasais plus, je me levais à midi depuis que je couchais dans le clic clac de l’entrée, Florence voulait faire chambre à part,dans un F 1,5 c'est pas commode, elle me traitait de raté, de couille molle, de... de centriste ! Elle avait raison je bandais plus du tout, elle me faisait tellement pitié quand je la voyais partir au petit matin avec son sac prisunic années 70 et ses bas à varices pour prendre son RER, on habitait maintenant au Val Fourré dans les grands ensembles.

    Comme tous les politocards français dans la débine, je m’étais pointé à l’ambassade des Ztas-Zunis voir si je pouvais pas y récupérer un p’tit quéque chose, petite pension d’agent dormant de la CIA, emploi protégé à la Banque Mondiale, après tout là aussi j’avais toujours été bien obéissant et serviable mais le troisième adjoint du quatrième conseiller m’avait vite fait comprendre que d’après eux, je n’avais pas beaucoup d’avenir en me refilant un carnet de tickets de métro et une caresse sur la truffe.

     

    En attendant mon tour d’être reçu par le conseiller, avec mon ticket numéroté, j’avais le n° 1256893256356,  je me disais que quand même j’avais fait une bonne réforme de l’ANPE en créant le Pôle Emploi, c’était vraiment plus humain depuis qu’on avait mis des plantes vertes et des distributeurs de croquettes et d’eau fraîche pour les chômeurs en fin de droit !

    Je me souvenais des suggestions sociales de l’autre nain suprême qui m’avait pris à part après un conseil des ministres pour m’expliquer qu’il valait mieux  parquer les chômeurs en sous-sol à cause des odeurs.

    Enfin après pas plus d’une demi-douzaine d’heures d’attente et soixante-quatorze changements de fesse ça a été mon tour.

    La conseillère (c’était un fonctionnaire femelle je l’ai reconnue aux oreilles qui sont moins rouges et moins développées que chez le mâle et à la cravate tâchée que la femelle ne possède pas!) a vite fait mon bilan d’employabilité en tapant sur son clavier :

    -Bon écoutez... taptap..., Monsieur Worth, on vous a déjà proposé deux emplois qui correspondent à vos compétences et vous les avez tous deux refusés... taptap...

    -Maître-chien dans un hyper Auchiottes et cariste manutentionnaire chez Shopi(ne), j’ai une agrégation de déconométrie appliquée, un DESS de droit de l’arrivisme et un MBA d’affairiste-comptable,

    -Taptap... de toutes les façons on a pas d’emplois dans la finance... taptap...

    -J’ai été trésorier de parti politique...

    -Oui ben justement, le jonglage alors vous connaissez un peu... taptap... pasque je peux vous proposer un emploi de clown d’ambiance... taptap...

    -Clown d’ambiance !

    -Je vous rappelle que si vous refusez cette troisième offre vous allez être radié définitivement.

    Putain ça aussi c’était dans ma réforme avec les brumisateurs et le kit d’insertion dans la vie professionnelle pour les jeunes employables (une paire de gants jetables et un tube de vaseline !).

    -En plus je vous offre un CDI de la Mairie de Paris... taptap... c’est du sérieux ça, sans compter que vous pouvez très bien y faire carrière... taptap... vous z’êtes vraiment pas malien ?

    -Ah je vous en prie restez correct.

    -Non pas malin, malien, pasque j’aurais pu vous mettre à la Propreté sans quoi... taptap... ramasser les poubelles...

    -Je ne suis pas du matin, demandez à Florence mon... épouse ... snif ! snif !

    -Bon alors vous commencez la semaine prochaine comme adjoint de clown d’ambiance... taptap... vous avez droit à une formation qualifiante de 45 minutes un panier repas... taptap... à une prime de maquillage, les chaussures, le costume et le nez rouge sont fournis.

    -Eh ça consiste en quoi clown d’ambiance ?

    -Vous êtes chargé de remettre de l’ordre sur les trottoirs envahis par les fumeurs et de leur mettre la pression... taptap...

    -Alors si je comprends bien, clown c’est un peu comme flic maintenant ?

    -Taptap...

    J’ai quitté Mademoiselle Taptap sans regrets et deux jours après j’ai suivi la formation qualifiante, on nous a expliqué que l’idée c’était de faire régresser le sociopathe jusqu’à en faire un gamin pétochard et punissable, que l’on avait délégation d’autorité pour dresser contravention, faire panpan-cucul ou mettre un mot aux parents et que ceux qui rentreraient pas dans le schéma pourraient être mis en garde à vue pour une période de dix ans reconductible dans le cadre de la lutte anti-terroriste au titre de rébellion à clown assermenté dépositaire de la farce publique.

     

    La première fois on est monté au front de l’hygiène morale, un peu crispé, on appréhendait derrière le maquillage on était pas fiers, on craignait Verdun, la Côte 204 remontée boulevard des Batignolles. Vingt années auparavant c’est comme ça que ça serait terminé ces grotesqueries, on se serait fait casser la gueule joyeusement, ils nous auraient déguisé en poupée de bord et défenestrer allégrement les parigots haute époque, là rien, presque pas de protestations quand ils voyaient débarquer la section de nez rouges, quelques meuglements et c’était tout, après on les manoeuvrait comme un troupeau de broutards reniflant le pavé, apeuré et bientôt affolé.

    Finalement le boulot me plaisait bien, flic ça a quand même des avantages, c’est comme jeune de banlieue, on prend son pied en voyant la trouille dans les yeux de l’usager et puis il y avait le côté transcendantal, croisé de l’empreinte carbone, nouveau saint Graal .

    C’est dans cet état tout proche de l’illumination, que deux mois après je me suis retrouvé avec quelques collègues clowns devant le Fouquet’s où « subséquemment nous avait été signalé un attroupement à caractère fortement fumigène et sonore ».

    On a débarqué là-dedans avec nos grands pieds plats, nos nez rouges et nos carnets à souche:

    -Alors les p’tits n’enfants on fait du bruit et de la fumée qui fait tousser c’est pas bien du tout ça!

    Mais curieusement personne n’a bougé, et tous ces fumeurs de cigare ont continué de téter leurs puros et de parler à haute voix sans même faire attention à nous.

    -Y vont rentrer faire dodo les peutits néléfants maintenant ou bien sinon qu’on va se fâcher trés trés fort!

    On a insisté mais rien, on se préparait à se mettre en configuration répressive quand une voix que je connaissais bien a retenti du fin fond de la mêlée mondaine:

    -Tiens Eric mais qu’est-ce que tu fais déguisé comme ça ?

    C’était mon ancien chef, mon président.

    -Ben tu vois je....je gagne ma vie... c’est tout ce qu’ils m’ont trouvé à pôle Emploi : clown d’ambiance...

    Ils se sont tous tournés vers moi à ce moment et putain qu’est-ce que j’ai eu honte, je les connaissais tous du temps d’avant quand j’étais minisse.

    Lui m’a contemplé longuement avec un sourire vicieux avant de me lâcher sa fumée de cigare dans la gueule:

    -Tu sais que ça te va pas mal au fond ! Tiens je penserais à toi, depuis que Boorloo est parti  on manque de clowns au gouvernement il y a bien Juppé mais il a plutôt un emploi de clown blanc... de clown blanc qui fout le schwartz ! Eh bien tu vois, mon petit Éric, je suis content que tu aies trouvé ta voie et un peu grâce à moi... si, si,  reconnais-le si je t’avais pas complètement laisser tomber, qui aurait pu deviner que sous l’alsaco psycho-rigide l’auguste sommeillait. Écoute je vais m’occuper de toi, soit je te fais entrer chez Bouglione soit tu reviens au gouvernement, tu me diras que c’est un peu la même chose... ouais ouais pour la saison 4, ou plutôt non pour ma nouvelle présidence, tu vas voir ce que ça va être munificent poï poï, ça sera Disneyland tous les jours, et chaque semaine on votera en praîme taïme pour savoir qui doit quitter le gouvernement.

    Il m’avait pris par l’épaule :

    -T’a du en chier non, ça devrait plaire à TF1 et à Paris-Match, je vais te mettre au grand ministère que je veux faire des grands blessés de la vie, je te filerai comme secrétaire d’état des pipoles cassés genre Manaudou, Jean-Luc Lahaye, ou Danielle Gilbert...

    -Ministre des has been c’est ça ?

    -Ben quoi faut utiliser les compétences et puis c’est toujours mieux que clown d’ambiance pousseur de mégots non ?

    C’était vrai, j’étais content, j’avais trouvé un nouvel emploi, au fond quand on cherche un boulot les relations c’est quand même ça le plus important, merci Pipôle Emploi.

    Imprimer le texte 

    Partager via Gmail Delicious Technorati Yahoo! Google Bookmarks Blogmarks Pin It

  •  

    14 Août

     

    Le bon air de Bonpéze a tôt fait de me remettre en forme, une bonne nuit là-dessus et il n'y parait plus, oublié Griffon Griffu et marais péteurs, qui n'ont d'ailleurs rien de surnaturels, on les appelle ainsi  du fait d'émanations gazeuses produites par la  décomposition de plantes..

    Sitôt levé et alors que toute la famille fait la grasse matinée, hors le cher Lopeck qui est déjà sous l'un de nos tracteurs en train d'en graisser la boîte de vitesses, je m'en vais saluer mes gens qui sont au travail dans nos vignes. Ils taillent, trient, éclarcissent, nous sômmes plantés principalement en Mouchpif et en Dézingosse, cêpages robustes et fortement tanniques qui donnent des vins heureusement charpentés qui ont du retour mais mieux vaut de ne pas le faire à pied: le retour et ne sont pas précisément destinés aux jeunes filles, je m'assois sur un muret en pensant tout en finissant de me nettoyer les ongles, la boue s'insinue partout:

    "Quoi de plus magnifique que le labeur humain! "

    Vrai j'en suis ému jusqu'à la moëlle.

    Et quoi de plus délassant aussi comme spectacle.

    Le vieux Père Beignalous notre métayer vient me présenter ses respects, il est en salopette et sueur:

    -Alors comme cela se présente cette année Père Beignalous?

    -Mal, v'là la vérole qui nous revient...

     

    Il me désigne un énorme 4X4 anglais qui vient de s'arrêter au ras de nos vignes, dont sort un jeune homme en chemises à fleurs que je ne connais pas et un autre en costûme et cravâte, attaché-case à la main. Celui-là, je le remets, comme l'on dit par ici, c'est Jean-Fulme de la Pinardhière notre nouvel oenologue-chef de chais, diplômé du Chestnuts ans Coconuts College of Industrials farm products of New-York et de la Heavy Farms Ingeenering University of Stuttgart, c'est la reine qui l'a engagé pour essayer de commercialiser le Chateau Bonpéze en amérique du nord et rentabliliser ses investissements importants.

    De fait lorsque l'on sait ce que coûte le moindre tonneau.

    Elle lui a donné pour consigne de mettre le chateau Bonpéze à la mode et "si possible de le rendre buvable au moins consommable... enfin moins nocif !"

    Bien entendu ce sont là des allusions malheureuses qu'excuse seulement une méconnaissance de la terre, ma chère Greta n'y connait rien en vignobles, ce n'est certes pas au Nordnmark que l'on puit cultiver l'amour de la vigne.

     

    -Oh my lord I justely vouantid to meet you...

    -Parlez françois mon vieux, où croyez-vous que nous sômmes ici?

    -Ici mais en zone south west europa pourquoi?

    Le Père Beignalous aére son béret .

    -Nous sommes en vieux pays français mon cher alors speak white please.

    -Vous savez Monseigneur je suis né en Suisse ou père était en poste, ma mère est suédoise, ma nurse était cap verdienne lusophone, j'ai été élevé aux Etats-Unis, sans GPS embarqué j'ai quelque mal à me situer entre les frontières, je me sens surtout citoyen du monde.

    -Il ne va pas nous faire deux rounds le citoyen du monde. murmure le père Beignalous en revissant son béret.

    -Oui je voulais vous entretenir donc Monseigneur des réformes que j'ai planifié pour l'exploitation de Chateau Bonpèze, sa Majesté a insisté pour que je vous tienne un minimum au courant de nos développements alors voilà: tout d'abord nous attellerons par deux: mâle/mâle ou femelle/femelle les ouvriers agricoles, en évitant toute déperdition sexuelle la productivité augmentera considérablement, d'autant que nous allons faire venir des mauritaniens pralablement stérilisés afin de réduire les coûts sociaux, dans le même temps bien sûr il nous faudra installer des caméras de surveillance dans les vignes et des contremaîtres moldaves dans les miradors. D'autre part nous allons tout replanter avec des nouveaux plants OGN  ZZ44 à têtes multiples de Farmerkonzern gmbh. qui nous permettront de mener concurremment une culture de salamis hybride à haut rendement, enfin...

    Il se tourne vers le jeune homme au torse pavoisé de fleurs:

    -... avec Jean-Luc Pointard qui est Dark-Planner chez Pointard consulting nous allons ouvrir les vendanges à l'heure de NY City en pleine nuit et en direct sur la toile dans une contextualisation de type enjoying people grouping...

    -Groupinnegueux? Intéressant... very interestinnegueux... et à plus long terme, jeune homme vous n'avez pas d'autres projets? Plus personnels j'entends?

    -Ah ma foi je me lancerais bien dans la peinture contemporaine, il y a de très bons rendements à l'hectare ou alors la culture extensive de pizzas OGN, en amérique latine ils font ça sur des milliers d'hectares.

    -Des milliers d'hectares de pizza ce doit être joliment impressionnant. Eh bien faîte çà  jeune homme car si je vous vois, vous ou cette jeune personne toute refleurie tourner autour de mes vignes... pardon...

    Je prends le fusil que me tend fort obligeamment le père Beignalous:

    -... je me ferais un plaisir de vous plomber le train!

    -Mais... mais... mais Monseigneur... vous n'y pensez pas...  mais... mais... mais ce sont les ordres de sa Majesté!

    La preuve que je ne m'étais guère éloigné de mon pays d'enfance, j'en parlais encore la langue:

    -Paoooumpf! Paaooooumpf!

    Ah il faut les voir courir sous les hourras des paysans et mes coups de fusil, et s'enfuir sans excès de dignité.

    Le vieux Père Beignalous m'embrasse:

    -Bravo Cagadou! Tout le monde se demandait comment tu pouvais accepter ça sur ta terre. Mais comment tu vas te débrouiller avec ta bonne femme maintenant? Téh la voilà qui arrive avec la belle-doche, je te laisse fiston, y faut que... que j'aille sulfater les fraises.

    Il faut dire que en mouvement ma Poupetkë qui n'est pas à proprement parler un petit saxe et sa mère qui a elle tout du grand saxon ne laissent pas d'impressionner les populations locales surtout  lorsqu'elles marchent comme là de front.

    -Qu'est-ze qué engore zette hisdoire! Le jeune Jean Fulme mé téléphone que fous oufrez le feu sur sa berzonne!

    -Mais tivorce-don' Greta zans guoi il a bas fini dé nous faire chier zé gon-là! Renchérit son adorable maman que sa tempérance forcée rend d'autant plus vindicative.

    -Venez ne nous donnons pas en spectacle allons... dans la cave!

    L'idée lumineuse a germé dans mon esprit contrarié certes mais encore fertile.

    Pendant que je m'isole avec ma Poupetkë pour une discussion serrée, le "il faut qu'on parle" que je trouve ridicule chez les autres couples tant cela ressemble à quelque conciliabule administratif est vite remplacé dans notre couple par d'autres débats plus sensibles et moins abstraits, l'attraction physique est demeurée la même qu'au premier jour, ce qui m'a attiré chez elle c'est toute cette viande de premier choix en vitrîne, sportive accomplie, déesse exercée elle est une maîtresse copieuse et profuse, à dire la chose je la qualifierai de monument du sexe, tout de suite j'ai ressenti pour elle un appétit de baffreur, inextinguible, dont je ne suis toujours pas rassassié, en l'étreignant pour la première fois et ce sentîment ne m'a jamais quitté, je me répétais comme un gamin que tout cela était à moi, j'allais mettre des années à tout parcourir, tout posséder: grottes et montagnes, à battre sentes et traverses, visiter tous les points de vue et faire retentir l'écho de ma jubilation en ses gorges sonores.

    Car lorsque l'émotion et le plaisir gagne ses cuissots vikings ses seins si haut, hissés comme à sueur de Dieu nordique depuis quelque wahalla, quand sa peau marmoréenne se colore sous mes doigts je me sens tel un sculpteur animant enfin un marbre parfumé... et bientôt bruyant.

    Quant à elle, je le sais, elle ne peut se départir de moi, elle a aimé dans ma personne d'abord mon côté lieutenant valseur, sabrant et térébrant, la longue lame pointu que l'âge n'a point émouché. Mais elle a découvert aussi que le français aime de taille et d'estoc c'est bien là ce qui fait sa supériorité sur tous les autres, il aime complétement, il entoure, il cerne, il comble, il cantonne, il investit et aussi il célébre au chevet, l'amant français sacre, il courônne et décourônne à sa seule volonté, il... il... bref je l'aime bien ma Poupetkë, même si quelques fois elle peut être fatigante, surtout accompagnée.

      

    Nous nous roulons sur le sol nu pendant que la Reine–Mère musarde et commence à déboucher quelques bouteilles extraites de nos cuvées passées...

    .... elle attaque le 1949 quand nous nous relevons enfin.

    -'utain les z'enfants! Y a pas que la dringlette dans la vie! 'l'est fameux le 49... coûtez-moi za!

    Et elle s'écroule sur la terre battue et rebattue de tout son poids considérable.

    (à suivre...)

     

    Partager via Gmail Delicious Technorati Yahoo! Google Bookmarks Blogmarks Pin It

  •  

    La rubrique sexo-petassing du mois par Marie Kheune-Debbaz

     

    Sextoys

     

    Laure a essayé

    SarkotepineTM un petit bonhomme ridicule avec un gros sexe et qui bouge tout le temps

    Au début c’est tout mou et tout mignon tu te l’introduis dans la chatte, c’est lubrifié ça rentre tout seul avec un bruit assez doux et puis à mesure qu’il accélère tout seul tu sais pas ce qui t’arrive, en plus il se met à braire des conneries : « Dehors sâles roms !Dehors sâles roms ! », et là tu te rends compte que tu l’as déjà dans le cul et tu sais pas comment il est arrivé là, ça déchire, ça fait mal, heureusement à force de s’agiter il a  les plombs qui pétent ou c’est le court-jus intégral et il se met à fondre et alors tu peux le jeter parce qu’en plus il fout des allergies graves. A oublier donc.

     

    Littérature pétassophone du mois :

     

    On a lu pour vous :

    Mal baisée par omission Édition des Femmes. 69 Teuros. L’autobiographie de Marianne Ny procureuse suédoise qu’on cause à la tévé :

    Mariée très jeune à un éjaculateur précoce qu’elle inculpe au lendemain de leur nuit de noces pour éjaculation non sollicitée sur rideaux non consentants, dans le même temps où elle exerce dans la magistrature à Upsalla(pe!) elle entre à la C.I.A et là elle nous décrit avec humour et émotion un milieu assez machiste où elle réussit malgré tout à se faire son trou (les autres n’en voulant pas !), elle y côtoie notre futur ex-président qui est en stage permanent parce qu’il ne réussit pas à obtenir ses diplômes et certifications US.Kollab, elle finira d’ailleurs avec de bien meilleures notes que lui et deviendra son supérieur hiérarchique en zone West-Europa (Division Glandularious Sluts and Small Klebs). Très amie de Éva Joly juge d’instruction norvégienne (comme l’omelette mais avec elle il y a pas d’attente on est tout de suite en garde à vue) elle passent leurs vacances ensemble à s’inculper l’une l’autre ce qui nous donne l’occasion de pages pleines de fraîcheur où les deux femmes se roulent dans des champs de bit... de concombres au bord de la mer baltique.

    Elle passe son doctorat de tas où elle développe la thèse selon laquelle les sexes doivent se rencontrer le moins souvent possible car leur fréquentation est toujours source de frictions, elle prône l’apartheid sexuel et la non sollicitation réciproque. Non sollicitée elle se remarie avec la machine à café de l’étage où elle travaille à Bruxelles au sein de la commission, elle y est en charge du problème de la mal-baisance, dans lequel elle a acquis une solide réputation avant de rejoindre le parquet de Stockholm où elle expérimente des idées rafraîchissantes et des concepts novateurs tels que l’intromission avec préavis ou le mandat de baise en trois exemplaires avec dépôt préalable au Greffe.

    Extrait :

    Un monde de rêve

    -Humph ! Humph !

    -Mais vas-y rentre-là elle va attraper froid qu’est-ce que tu attends !

    -D’ac... d’accord mais tu veux bien me signer un papier.

    -Aaaoooh Aaaooh ! Comment ça un papier ?... vas-y mets-la moi toute Chérie!

    -Eh ben oooaaah comme quoi tu m’autooooooaa... rises à te la mettre au fond tu comprends j’ai pas envie de finir en taule.... ah si le chien pouvait aussi me signer une décharge, tout à l’heure en rentrant je l’ai caressé sur la truffe et peut-être il était pas consentant, il a pas bougé la queue !

    -Une décharge ?... décharge! Ooooh ouais vas-y décharge !

    -Mon papier d’abord.

     

     

    Destination de rêve pour le nouvel an !

     

    Béthune-Maubeuge en TGV (Train à Grande Vitesse)

    Vivez une aventure merveilleuse ! Quinze jours enfermés dans un TGV crade et mal entretenu avec des contrôleurs et des techniciens syndiqués, multiples arrêts en rase campagne, panne de chauffage et de caténaires incluses, chiottes condamnés, venez uriner au grand air au milieu des congères, vous découvrirez en même temps la vie exaltante de ces hommes et ces femmes qui comme les policiers se dévouent pour la communauté 23 heures 50 par semaine (on passe pas derrière le guichet !) avec pour seul but nous faire chier. Réveillon aux chandelles (prières d’apporter ses bougies) chauffage éteint.

    Et le soir du 31Décembre ne ratez pas la grande attraction: le conducteur qui se débine pour aller réveillonner en famille ! 

     

     

    Les bonnes recettes de Julie L’anorexique

    La choucroute dégarnie

    Vous prenez une belle choucroute royale, vous enlevez les Strasbourg que vous mettez au compost, puis le jambonneau au compost itou, même chose pour les saucisses fumées et les tranches de lard, le jambon et toute la garniture vous gardez cinq grammes de chou par personne que vous passez sous l’eau chaude pour enlever les dernières traces de graisse et de pinard (quelle horreur ! Je vais vomir !) Voilà c’est prés vous pouvez servir... les enfants ! Les enfants c’est prêt... mais... mais qu’est-ce que vous faîtes tous autour du tas de compost !  

     

    Le courrier des lecteuses :

     

    Linda nous écrit:

    Chère Marie Kheune, mon ami est écologiste et il ne veut plus que je péte au lit et depuis quelque temps je trouve qu’il s’occupe beaucoup de l’empreinte carbone de ma meilleure amie. Dois-je rompre ? J’ai peur à mon âge (39 ans et demi (j’ai de bons freins !)) de me retrouver seule à péter au lit les soirs d’hiver.

    La réponse de Marcel H. (intérim)

    Tu dois rompre, un mec.... hips... qui aime pas qu’on pète-z-aulit c’est pas-t-un homme... c’est hune tarlouze... burp ! éh quoi ton phone... hips... ‘tite salope ? ‘huis mettrais bien une ‘tite cartouche moi  à la ‘tite Linda malgré que la photo elle date de sa première communion !

    Imprimer le texte 

     

    Partager via Gmail Delicious Technorati Yahoo! Google Bookmarks Blogmarks Pin It