• 28 Juin

     

    Hier  soir aprés la lecture qu'il avait faite à la reine, et à moi-mâme, des souvenirs assez emmêlés d'un ex-chasseur alpin savoyard fort querelleur, qu'on en juge plutôt: le bonhomme avait successivement fait la guerre aux allemands, aux français (pétainistes), aux japonais, aux indochinois, aux coréens, aux algériens et pour finir il s'était re-colletés avec les français (gaullistes cette fois) sans doute faute d'autres candidats, le cher Petcho Larigaïe m'a demandé un entretien particulier. La Reine avait apprécié la lecture, tout en écoutant elle tricote des côtes de maille pour les armures des collections du Musée Royale de Boeuren, c'est un délassement pour elle.

    J'opinai à la demande de ce cher Petcho et nous nous isolâmes dans mon bureau:

    -Voilà j'ai caus... réfléchi à votre affaire Monseigneur et les ordr... mon opinion est que vous devriez accorder une audience à  Erikten-Baxstaard ur Kingofzethof je me suis un peu entretenu avec lui, il est dans les meilleures dispositions à votre endroit!

    -Êtes-vous fou mon cher Larigaïe. Kingööfzetof est de la dernières extrémitude, je ne saurais m'associer à lui non plus qu'à son mouvement le NFSN Natziunal Flankj Semultkë Nordnmarken.

    Il me faut préciser pour ceux qui ne sont point au fait de la politique du Royaume que Baxstaard ur Kingööfzethof surnommé Erik le Mauve (Erikten Ôg Mövtkë) du fait de sa face souvent colorée a une vision assez extensive et somme toute désuéte du royaume, pour lui les frontières naturelles du pays devraient être la Mongolie extérieur et Majorque sous le prétexte que "nos" ancêtres les... vikings étaient d'impénitents touristes... et qu'il posséde une villa en Espagne.

    Baxstaard ur Kingööfzethof appartient à l'une des plus anciennes familles du Royaume, les Kingööfzethöf étaient les seigneurs du Thöf l'une des provinces les plus septentrionales du Royaume, l'un de nos grands feudataires. Son ancêtre fit allégeance au légendaire Roi Bromurtkë I° le fondateur de la l'actuelle dynastie aprés un tournoi de Petantktkë acharnée. La Petantktkë était l'un de ces âpres et physiques jeux féodaux où les combattants après s'être convenablement saôulés de Pernovit (jus de crâne d'importation pressé et fermenté) s'affrontaient en se lançant des sortes de boulets ferrés à la figure, le premier qui parvenait à en faire pénétrer un dans l'orbite de l'adversaire avait gagné (un voyage à force de rames en drakkar en Seine Maritime tous frais pillés!), l'ancêtre d'Erik le Mauve  y gagna sur le champ le surnom de Guttfriedt le borgne  et se mit au service du roi Bromurtkë, depuis ses descendants s'étaient toujours fait tuer avec une grande assiduité et une parfaite ponctualité dans toutes les guerres qu'avaient organisées ou subi le Royaume.

    Ainsi que je l'ai noté plus haut leur province du Thöf est la plus nordique du Royaume, la plus arriérée aussi, il faut dire que ces braves gens ne voient du fait de la  latitude où ils se trouvent le jour qu'une heure par jour les mois d'été, un quart d'heure l'hiver et pas du tout les années bissextiles. 

    Il y fait si froid que le château seigneurial des Kingoöfzethöf est une sorte d’igloo en glace de 345 chambres qu’il faut rebâtir chaque hiver car il fond à peu prés complètement au printemps à la fonte des neiges, le plus soufflant c'est qu'ils le  rebâtissent au complet chaque année depuis cinq siècles au moins.

    Descendant d'une race aussi offensive, ce qu'il faut bien appeler la décadence du royaume l'a conduit aux pires extrémitudes de pensée et d'action, l'on ne compte plus les bureaux de planning familial incendiés par ses soins ou ceux de ses affidés du NFSN, les présentateurs tévés empalés et les féministes violentées. Homophobe, raciste, intolérant, discriminateur fanatique, centristophage, guerrier, patriote, machiste et fier de l'être il est l'épouvantail planté au milieu de ce parlement de chapons, de ce parquet de volailles. De temps en temps il se présente même en armure et masse d'armes aux séances et défenestrent au hasard l'un de ses collégues centropathes.

    Il a été jugé plusieurs fois pour de tels faits, emprisonné, il en est toujours ressorti au meilleur de sa forme et plus décidé encore.

    Nos tribunaux le condamnent, nos  élîtes le condamnent, nos journalistes le condamnent et notre peuple le plébiscite.

    Quoiqu'on en juge nos populations sont vikings et je ne pense pas qu'elle aient gagné quoique que ce soit à la civilisation industrielle dans l'ordre des qualités humaines, ils étaient courageux jusqu'à la folie, ils sont consentants jusqu'à la mort. Ils croyaient à des Dieux pragmatiques et légendaires, frères d'armes dans leurs conquêtes, on leur demande de rester parqués toute leur existence et de croire à des légendes sans dieux ni volonté. Comment ne point se rebeller

    Son parti, très populaire dans le Thöf  est représenté au Parlement par leur chef unique... et solitaire, ces messieurs du gouvernement ayant décidé iniquement de restreindre la représentation parlementaire de la province à un unique siége de  député.

    Malgré quoi le Nordnmark est un pays authentiquement démocratique comparées aux foutrocraties européennes où quelques personnes décident démocratiquement de ce que toutes les autres doivent penser et il ne viendrait à l'idée de quiconque ici de lui interdire la parole et le débat.

    Et puis il exsude de sa personnalité pétaradante et fuliginante un traumatisme collectif enfoui mais profond quant à la destinée du Royaume, nous sômmes au même tître que l'Autriche ou la Turquie un ex-empire, l'on pourrait penser que nous fûmes soudain abandonné par la Providence, autrefois puissant, fédérateur de toutes les peuplades vikings, étendu, le plus étendu des contrées septentrionales, le pays a perdu les quatre-cinquiéme de son territoire à l'avant-siécle dernier, entre les guerres napoléoniennes et les émancipations successives de nos provinces muées en voisins morgueux, nous avons été quittés par à peu prés tout le monde, funeste destin, il ne nous est plus demeuré que ce rataillon, ce bout de couenne qui flotte dans un brouet de liberté sexuelles, morales, sociales, individuelles, de toutes les fausses libertés et vrais égoïsmes dans quoi tombe une nation lorsque elle n'aspire plus à être une puissance.

    Et pour clôturer le triste inventaire avant une quasi liquidation, notre voisin allemand nous avait confisqué une province entière après une guerre malheureuse imprudemment déclarée au saut du lit par le Roi Berthild XXII dit Berthild Ôg Pritentiardtkë (Berthild le Présomptueux) dans les manuels scolaires et  selon le jugement populaire Hert Kondj Berthild soit "ce couillon de Berthild"..

    Depuis le pacifisme régne sur les âmes plus encore que la Reine.

    Je réfléchis un court instant, je l'ai dit, ce Petcho Larigaïe m'a toujours été de bon conseil:

    -Eh bien soit j'y consens, organisez mon cher une entrevue mais discréte, précisément et exactement discrète... mettons sous quinzaine... mais pas le 17 j'ai revue navale.

    J'adore les revues militaires et lui-même les prise beaucoup mais dans ce pays neutre et pacifique, inhibé quoi c'est presque un blasphême d'en organiser, mais là ils ont fait une exception c'est le tri-centenaire de je ne sais plus quoi, une victoire navale contre les français sans doute et puis je compte bien placer à l'occasion le porte-avions de ce cher John-Branke à la Reine: une revue navale sans porte-avions c'est petit. (à suivre...)

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  • Traduction:

     

    Communiqué:

     

    Le commandement militaire du Gross Paris Plage communique:

    Dans le cadre de la nouvelle loi Hadopi et en pleine collaboration avec les autorités d'occupation du Gross Paris Plage, Urbane Tattack informe ses vouébes-lecteurs qu'à partir de dorénavant nous fournirons aux autorités compétentes (si, si il y en a!)  tous renseignements sur l'activité politique, sociale, syndicale, sexuelle, nautique, philatélique et halieutique de nos visiteurs. 

    Des chevaux de frise et des barbelés seront mis en place autour du blog, ainsi que des miradors érigés aux quatre coins.

    Nous rappelons d'autre part qu'il est formellement interdit de passer derrière le comptoir!

    Urbane Tattack sera ouvert de 9 heures 17  le matin à 17 heures 32 le soir, en dehors de ces horaires les textes de Urbane Tattack seront enfermés dans un coffre, dont nous ne possédons pas la clef (vu qu'on l'a paumée), relié directement au commissariat du XXII° arrondissement, des vigiles maître-chien psychopathes, bourrés et en armes effectueront des rondes autour du blog, toute tentative d'intrusion ou de piratage sera aimablement accueillie... heu... après les sommations d'usage.

    Urbane Tattack se réserve le droit d'appréhender tout visiteur pris en train de se marrer aux dépens des susnommées autorités suce-compétentes et d'effectuer des fouilles au corps (pour toute intromission compter un supplément) sur les suspects. En cas de récidive les abonnés au gaz verront leur alimentation suspendue et les abonnés aux transports en commun leur abonnement prolongé, en cas de re-récidive le contrevenant sera  inscrit gratuitement sur une liste d'otages tenue dans la Kommandantur mairie de sa résidence habituelle et une participation aux frais d'exécution sera demandée aux familles.

     

    Le Commandement militaire du Gross Paris Plage       

    Otto Abdal von Schtrumpfenberg

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  • La sextape de Christine Broutin et Jean-Louis Boorla  (extraits).

     

    ...

    -Ce putain de conseil des ministres qu'en finissait pas, je tenais plus! Je suis sûr que t'as rien sous ta jupe cochonne!

    -Jean-Louis vous êtes fou! Ah Jean-Louis prenez-moi toute!

    -Toute? Il va au moins falloir que je fasse deux voyages! Ouah il est bien ton bureau! Il est  quand même vachement mieux que le mien ton ministère!

    -Il est normal que je sois bien logé Jean-Louis...

    -Ah ouais et pourquoi t'est-ce ça? Ch'uis  ministre d'état quoi ou merde?

    -Mais je suis au logement vo-yons, Jean-Louis.

    -Ah ouais et moi je suis-t-à quoi déjà?

    -Mais au rayon jardinerie et puis il me semble... vous voyez le truc dont on parle à la télé tout le temps: l'éconologie, le sous-développement durable et toutes ces choses!

    -Ouais des piéges à con... tribuables quoi! Ce que j'en ai marre de discuter dans les champs avec des barbus en gros pull de laine qui me parlent tout le temps du réchauffement climatique pendant que je me les caille dans mon petit costard de ville!

    -En tout cas quelle bonne idée ce tas de fumier dans la cour de votre ministère c'est tellement emblématique de l'engagement de tout notre gouvernement pour... vers... en avant... ensemble... contre...

    -Ah non le tas de fumier c'est pour masquer l'odeur quand on reçoit le président de l'assemblée nationale et les délégations de parlementaires UMP; les voisins se plaignaient! Bon ça te dérange pas si je m'allume un petit pétard ma grosse, histoire de se mettre en train? Puf! Puf!

    -Jean-Louis vous êtes en train de fumer mon serin!

    -Ah ouais... ah bon... je me disais aussi qu'il tirait mal! Bon éteins la lumière je vais te filmer avec mon portable. Comment ça marche cette merde y a pas de boutons!

    -Mais Jean-Louis c'est une banane!

    -Une ban... ah le con j'ai oublié mon portab' au restau' ! Tu veux que je te la pèle coquine?

    -Je vous en prie Jean-Louis je suis catholique!

    -Et alors le pape il a pas interdit la banane! Enlève ton slip j'te dis!

    -Je... je deviens folle... vous me rendez folle Jean-Louis... je... je vous obéis toute voilà!

    -Euh bon tout compte fait  remets-le... ou éteins la lumière!

    -J'éteins...

    -Merde ma banane elle filme pas dans le noir... appelle l'huissier pour qu'il me prête son portab'!

    -Vous y tenez tant à filmer ces... ces choses-là?

    -Béh tiens sans quoi je perds mon par... euh ça fait des souvenirs quoi!

    -C'est bon prenez le mien.

     

    ...

    -J'ai perdu ma capote!

    -Ce n'est pas grave, prenez en une autre Jean-Louis, la femme de ménage la retrouvera.

    -Mais c'est dedans que je l'ai perdue!

    -Alors là on la retrouvera pas.

    -Mais j'y tenais beaucoup c'était une collector dédicacée par Carla herself. Je vais appeler mon officier de sécurité c'est un ancien de l'équipe Cousteau.

    -Ah ça non je vous en prie...

    -Bon j'en remets une autre! Tiens une à tête de mickey dédicacée par Chantal Goya!

    -Oooh ouiii je sens bien les oreilles!

    -C'est pas les oreilles c'est mon trousseau de clefs qu'a glissé là-dedans! Oh là c'est profond 'faut que je reprenne des forces, je vais me faire une p'tite ligne blanche!

    -Jean-Louis non si nos motards vous voyaient!... Ah mon Dieu mais c'est de la cocaïne, mais c'est très mauvais pour la santé m'a dit le père Jean-Marie Descouettes...

    -C'est quoi ça?

    -L'aumônier du tiers ordre des soeurs de Sainte Radaz  de Ploumanach auquel j'appartiens.

    -Ton toto y  dit que des conneries, c'est rien que du naturel, du bio, de l'afghan "spécial effort de guerre contre l'axe du mal", il est en promotion en ce moment  dans tout le bloc occidental, à l'OTAN ils prennent que ça! Ah ça va déjà mieux, je me sens une pêche, deux cachetons de Viagra là-dessus... oups!  Tu vas entendre passer le train ma fille c'est moi qui te le dit!

     

    ...

    -Son excellence le Nonce Apostolique est arrivé Madame la Ministreuse... ( il est là pour la demie m'est avis qu'il faudrait voir à se magner de finir d'éponger l'aut' glandillon!)

    -Je vous ai déjà demandé de frapper avant d'entrer monsieur Plombard et je n'ai que faire de vos conseils! Ah mais non mais!

    -C'était quoi ça?

    -C'était l'huissier, il est impossible mais je ne peux pas le muter il est délégué C.G.T ! J'avais complètement oublié ce rendez-vous avec le Nonce mon Dieu... rhabillez vous Jean-Louis... rhabillez-vous...

    -Non mais tu rigoles avec la forme que je tiens... putain je vais te lui faire des jumeaux moi au nonce!

    -Nooon Jean-Louiiiis!!! Noooooooon pas le Nooonce!!!

     

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  • 27 Juin

     

    Muni d’une fausse barbe, d’une perruque, d’un imperméable, de lunettes noires mais beaucoup plus noires que d’habitude, d’une canne sabre télescopique je m’en vais à travers la ville incognito. J’ai pris rendez-vous avec un professionnel reconnu, français qui plus est, qui vit maintenant en notre belle ville capitale pour se reposer d’une longue et trépide carrière parisienne. Je ne me suis confié à personne j’ai regardé dans le bottin à la rubrique  « artisses managère  » et je suis tombé sur ce nom le seul de sa rubrique: Charley Bédouani. Il me parlait. Où l’avais-je rencontré ? Je me suis souvenu enfin: il m’avait été présenté lors de l’inauguration d’un festival des traditions et folklores à Upsalup, il manageait une troupe folklorique : Herk Trahüdertkë à forte teneur en grandes blondes mamelues. Une merveille, quoique leur prestation, eut été quelque peu dérangée par les dissipations de l’ourse polaire qui était sensée les accompagner dans leur chorégraphie et avait fini par s’échapper et éventrer le Groombler-solo (il joue du Groomble, une sorte de cornnemuse à double-panse et dont il sort un son qui imite quelques fois celui de souris que l’on écrase, d’autres celui d'un lavabo qui se vide ! Un bon instrumentiste peut réussir des merveilles avec cet engin qui ressemble un peu à une énorme paire de testicules (c’est étonnant comme en ce moment le sujet revient dans mes écrits, j’y vois comme un intersigne du destin.). C’est très curieux ! Pas désagréable mais au bout de six heures de Groomble on a envie de lui crever la panse, c’est dire si l’intervention de l’ourse polaire avait été pour moi plutôt une délivrance. ). (a-t-on remarqué que dés que je me lâche un peu la bride ma phrase se fait proustienne, un critique littéraire à écrit que quelques fois dans mes écrits l’on se croirait invité à une fondue ! J’ai pris cela pour un compliment bien sûr.).

    A la fin de la représentation il avait tenu à me présenter ses artistes, toutes magnifiquement douées, j’avais d’ailleurs eu une liaison avec… les choristes (il y en avait quatorze, mon record personnel est de 22, toute une ligne de caissières dans un hypermarché que j’avais inauguré en province, j’étais plus jeune alors, et la Reine moins jalouse, heureux temps.)

     

    Ses bureaux se tiennent dans le quartier du Port, pas le plus sélect donc, mais plein de vie et de passage. Au septiéme sans ascenseur, sans doute la vue sur le port doit-elle être particuliérement remarquable pensai-je pour m’encourager, je suis décidé à prendre les choses du bon côté.

    Arrivé, essoufflé, malgré ma pratique quotidienne des sports, on le serait à moins, sur le palier du septiéme étage, je respire un temps, je m’apprête à sonner quand j’entends des voix, une discussion, presqu’une dispute derrière la porte :

    -Ah Mauricette tu me fous bien la paix ma fille, je rentrerais quand mon avocat me dira que je risque plus rien, moi aussi je me fais chier dans ce trou pourri mais j’ai pas envie de retourner en taule ! Entre les douânes, les impôts et les trafics du beau-frère tu crois pas qu’ils vont me laisser en paix. C’est les poucettes dés ma descente d’avion ouais !

    A l’accent, aux intonations je reconnais la gouaille d’un natif d’Algérie, quelque pied-noir babelouédien très haut en couleurs et propre à animer la grisaille de notre capitale nordique!

    Je toque à la porte :

    -Qu’est-ce que c’est encore quoi merde ?

    Il m’ouvre, l’homme a dans la soixantaine et quelques et il porte une perruque blonde et chevelue de travers et de grosses moustaches postiches dans les mêmes teintes, l’on pourrait croire qu’il s’est déguisé en viking fausse-blonde, ou en supporter de football.

    -C’est pourquoi ?

    -Je vous ai téléphoné, j’ai pris rendez-vous je suis monsieur Hank Dedank…

    -Ah ouais c’est vous l’artisse de variétés,… venez allons dans mon bureau… permettez je dis un mot à ma secrétaire…

    J’entends :

    -Mauricette merde !

    Son bureau tient plutôt du cagibi, il me rejoint, replie vivement la planche à repasser et balance le chat dans le vide ordures:

    -Vous avez un accent ? Vous êtes belge ou quelque chose comme ça ?

    -Je suis français.

    -‘pas possible, ça alors ça fait plaisir un pays et qu’est-ce que vous venez foutre dans ce pays de merde ? Ah oui vous m’avez dit de la variété. Vous tombez bien j’implante un bureau ici, j’ai décidé de m’ouvrir à l’international, en ce moment je lance un groupe de pop blonde, deux barbus blondinets et deux pétasses d’anthologie c’est de l’ukrainienne d’importation, diplômées de Mathématiques et de Physique Appliquées, je les ai eues pour rien mais sans mentir on croirait de la caissière suédoise,  OBBO ça s’appelle, vous saisissez le concept, on importe les chansons de Roumanie et les chorés de Moldavie, là-bas la main d’œuvre est bien moins chère, on a un parolier/plongeur pour 80 Brelotkën et un musicien/arrangeur/ qui sert en terrasse pour moins de cent. Ce qu’il nous faudrait ce serait d’être sélectionné pour l’Eurovision mais ça c’est magouilles et compagnie… il y a des choses que Charley Bédouani ne fait pas…

    J’aurais bien voulu savoir lesquelles ? Mais trêve de jugements moraux il me semble être l’homme de la situation: un professionnel.

    Je m’assois, retire barbe, perruque et lunettes :

    -Et ce groupe folklorique Hërk Trahüdertkë vous ne vous en occupez plus ?

    -J’ai eu des problêmes avec le bétail, je les ai vendus à l’export à un collégue libanais qui s’occupe de la remonte de blondes pour les émirats… mais…mais on se connaît… vous… vous êtes… oh misère !

    -Pas de nom je vous prie !

    Je lui explique dans le détail ce que j’attends de lui et il convient de la justesse de mon analyse :

    -Vous avez raison, il faut professionnaliser la fonction. Regardez en France le Président qui a été nommé ! Il est professionnel, dynamique lui ! Il est éclaboussant de classe !

    -Oui mais il tâche un peu non !

    -Bah ça c’est normal… quand on éclabousse on tâche toujours un peu !

    -Quand même je voudrais quelque chose de moins tapageur et puis j’ai besoin d’une attachée de presse qui…

    -Mauricette !

    -Plaît-il ?

    -Ma fem… secrétaire est une ancienne attachée de presse, elle fera très bien votre affaire.

    -Fort bien, convenons d’un rendez-vous… mettons le 18 en 15.

    -C’est  noté Mons… Monsieur Dedank. Je vous raccompagne.

    -Charley oublie pas de descendre les poubelles et de remonter le chat ! Crie sa secrétaire, la charmante Mauricette, ma future attachée de presse.

     

    Sur le trottoir je le quitte rasséréné, ai-je tort, l’avenir en décidera. (à suivre...)

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