• Nordnmark one point ! Journal intîme du prince consort Raoultkë de Nordnmark by H.T.Fumiganza 11...

    Une fois ! A la vérité, je n'ai point compté mais ce fut bien plus que cela, ces filles d'aujourd'hui sont étonnantes de liberté et de santé, remarquai-je en recherchant mon slip de bain perdu dans les roseaux pendant qu'elles continuent de pouffer. Quand je pense qu'elles ont l'âge de ma douce Klopilde ! Oui bon j'arrête très vite d'y penser pour m'évite des embarras de conscience qui pourraient m'empêcher de dormir surtout après le repas trop copieux que nous fîmes. Je mets enfin la main sur mon slip et embarque sur mon canot en agitant mon slip pour leur faire mes Adieux au moment où passe tout prés de moi un énorme car-ferry, il sont fort nombreux dans le coin, il fait un tel remous que je me retrouve à l'eau.

    Grâce au ciel je suis un excellent nageur et je ne mets pas longtemps à rembarquer. Essouflé et réfrigéré, l'eau n'est jamais à plus de 9° dans le coin,  je le regarde s'éloigner, il me semble vadrouiller un peu, l'équipage a du lui aussi faire quelques libations pensai-je quand soudain-je qu'aperçois-je ? La porte arrière est encore relevée comme une soubrette fraîchement troussée. Dieu de Dieu il faut absolument les en avertir. Malheureusement mon téléphone portable est resté dans la poche de mon slip de bain qui gît présentement au fond de la Baltique et après consultation de mes deux plus récentes petites amies, il s'avére que leurs téléphones belgophones ne sont point compatibles avec notre réseau de télécommunications.

    Dans tous les cas il faut agir, je re-saute dans mon canot et met les gazs à fond, le ferry futurement tragique va bon train et file vers le chenal et son submersible destin.

    Je le double, sur la gauche, babord donc, mais comment l'aborder, je fais des signes à des passagers qui vomissent sur le pont, mais très vite ceux qui me remarquent se moquent de ma nudité, j'aurais du emporter une serviette de bain.      

    Je décide d'oser le tout sur le tout et je vais placer mon canot au milieu du chenal.

    Instant périlleux, on en jugera, moi seul juché sur ma courte embarcation et ce bateau énorme qui me vient dessus de toute la force de ses surpuissantes machines.

    -Es-tu bien sûr Raoul de ne point te fourvoyer ? m'écriai-je mentalement.

    Les calculs sont vite faits: même si le commandant se montre assez avisé pour commander l'inversion des machines, je vais très proprement me faire couper en deux par le milieu.

    Je décide de la jouer autrement, je vais pour redémarrer mon moteur, Saperlupopettkë ! (Nota: expression idiomatique autant qu'interjective et qui est l'équivalent de : Bigre ! chez nous.) il s'y refuse, on imagine le suspens insoutenable que je soutiens pourtant de mes deux bras musclés: le ferry continue sa marche rien moins qu'inexorable pendant que je tire et retire sur la ficelle... qui me claque dans les mains !

    Heureusement j'ai été scout-marin et je parviens à faire un nœud dit de bite ou d'amarrage et retirer prestement sur la ficelle et... enfin le moteur consent à redémarrer.

    Soulagé, je fuis à toute vitesse, fait le tour de l'îsle et réussis à me placer sur l'arrière du ferry, l'on aura compris la manœuvre, mettant les gazs à fond, je me propose de rien moins que de pénétrer par son arrière béant, tel un suppositoire en une course échevelée et que j'espère salvatrice. Il ne manque que le lubrifiant. Il y a bien une différence de niveau entre le plancher bas et la hauteur de l'eau mais je pense qu'en cabrant suffisamment mon embarcation en mettant du trim (l'une de mes spécialités quand je pratique le ski nautique: le dosage du trim. Dans le temps de ma jeunesse j'ai fait Cannes-Propriano à ski nautique... et Propriano-Cannes en hélicoptère-sanitaire après avoir refusé une priorité à un barracuda !) je pourrais lui donner suffisamment d'angle et d'élan pour intromettre le géant des mers et allait m'écraser fort aisément contre une file de Volvo.

    -Boultkë Raoultkë ! m'encourageai-je en fermant les yeux et en tirant la manette.

    Cela fait Vrrroooumfff ! Cela fait Sssssplllaaaashhhh ! Cela fait  Sssshhhbooonggbbliiinttllingkliingg ! Cela fait mal surtout !

    Je viens de me manger le tableau de bord en acajou de mon Riva en harponnant une Saab par le milieu.

    Je me dégage avec difficultés et en pensant :

    « C'est ça que je m'achéterais la prochaine fois, un canot Saab en tôle avec airbags en série plutôt qu'une saloperie de rafiot rital avec des échardes. » (à suivre...)

    version imprimable: http://revue.lurbaine.net 

     

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