• Grossesse nerveuse 1/1 Chronique du Conquennat 15 par Lofti Benayak

     

    Grossesse nerveuse 1/1 by Lofti Benayak

    Journal de la France de pendant par François F.soumis

     

    Comme toutes les semaines on passait le véquende dans le Chauvinois mon pays natal, on était à Pathétique-sur-Navrant dans les appartements du Préfet, lui le véquende il le passait avec sa famille dans le grenier.

    Je mangeais des cacachuétes sur sa moquette et vrai j’en mettais partout, ce que c’est bon de pas se gêner, vrai je me suis gêné toute ma vie, mais là depuis quelque temps je me gênais p’us, je me mettais en roue libre surtout quand Pineulope était pas là et en ce moment elle était au marché. Et puis le téléphone a sonné. Je me suis dit tout de suite en moi-même (quand je parle en moi-même ça résonne beaucoup forcément c’est tellement vide qu’il y a de l’écho !) ça y est c’est encore mon maître inégalé qui a dans l’idée de me casser les bonbecs, d’habitude j’aime bien ça de souffrir mais là quand même ça faisait neuf mois que ça durait sa grossesse difficile, neuf mois qu’il nous faisait tirer la langue après son remaniement à suivre, vrai on en avait tous marre ! Quand même j’ai encore une fois décroché le téléphone, c’était le secrétaire général adjoint de l’Élysée, avec le principal on se cause p’us y fait rien qu’à s’occuper de mes affaires d’état, y me les prend et quand y me les rend elles sont toutes salopées et c’est moi que Pineulope engueule.

    -Monsieur le premier ministre ça y est c’est pour bientôt, le président a perdu les eaux en revenant de Vichy, vous devriez  rentrer tout de suite c’est imminent.

    C’était que l’adjoint mais j’uis ai quand même raccroché au nez et après j’ai re-bouffé des cacahuétes autant que j’ai voulu jusqu’à ce que Pineulope elle rentre du marché.

    Elle m’avait acheté des côtelettes, j’aime pas trop ça surtout avec des pois cassés mais enfin j’ai rien trop dit.

    -Tu as fait tes devoirs de gouvernement ?

    -J’ai presque tout fini, y me reste que la récitation pour l’Assemblée nationale et le budget des Anciens Combattants.

    -Bon personne a téléphoné quand jé être pas là ? Elle m’a demandé en vidant les affaires du préfet du frigo préfectoral pour y mettre les nôtres (elle a quand même récupéré les yogourts aux fruits et les Gervita qui étaient pas dépassés et que j’aime bien.)

    -Non, non personne.

    Et je suis retourné dans le salon en arrangeant ma mèche et en sifflotant.

    Et puis à peine j’étais devant la télé au préfet que le téléphone a re-sonné et que cette fois c’est Pineulope qui a décroché.

    -Allo... oui... non son mari... ah bon... je vais lé dire à lui... c’est ça bonsoir.

    Quand même je voulais savoir, j’ai demandé : Alors c’est quoi ? Une fille ou un garçon ?

    Lagarde ou Boorla ?

    -C’est ni l’une ni l’autre, c’est rien, c’est toi ! La le nain y t’a renommé prime-ministre.

    A ce moment je crois bien avoir entendu venant du plafond et donc du grenier au dessus un « Eh merde ! »assez sonore.

    Ah pour une grossesse difficile ça avait été une grossesse difficile, y s’était pas méfié de la Pinouillette (c’est le surnom que m’a donné Roselyne ma seule copine du gouvernement) vers le sixième mois il avait bien essayé de m’interrompre, de m’ivéger traîtreusement mais je m’étais accroché, vrai on avorte pas un premier-ministre comme une caissière de supermarché, c’est pas éthique. Coinçman’ qu’il avait été mon maître périssable.

    Quand même neuf mois pour accoucher de moi une deuxième fois, ‘faut quand même être vicieux.

    -Eh ben tu vois, tu avais tort de t’inquiéter ma Pipine (c’est comme ça que j’appelle Pineulope quand elle est de bonne humeur) me voilà re-premier-ministre.

    J’ai repris le paquet de cacahuètes et j’ai recommencé à en re-casser sur la moquette en pensant à ce qu’allait être mes premières décisions comme re-premier-ministre, vrai j’étais ému. Premier-ministre tous les cons sont bons mais re-premier-ministre y en a pas beaucoup sous la V ° y faut un don.

    « Je vais nommer la Veuve Fumaille à la Présidence de la Cour des comptes, elle a dirigé une épicerie–buvette pendant trente-cinq années, c’est formateur et si Strauss-Khan démissionne je te bombarde Roger Maldonado le concessionnaire Peugeot-Citroën de Pathétique-Sur-Navrant à la tête du F.M.I. ! Ah et puis je changerai encore ma mèche de côté autant de fois que je voudrais et je cirerai plus mes petites chaussures tous les soirs avant de me coucher ah non mais y vont voir qui c’est le chef! En baskets je te leur ferai mon discours de politique générale ! »

    Vrai une sève nouvelle m’inondait, mes chaussettes rouges tire-bouchonnaient c’était comme une deuxième puberté, sur ça avait du leur faire pareil à Messmer et à Barre quand ils avaient été nommés re-premier-ministre, c’est bien simple je bourgeonnais.

    -Bon, c’est pas toute ça, tu as fini bientôt de rêver, en attendant bouge-toi tu veux il faut que je apporte toutes ces vieilles affaires à le salle paroissiale avec la froid qu’il y a et le si grand nombre des pauvres gens.

    C’était des affaires au Préfet dont il se servait pas, enfin dont il se servirait plus, je crois bien qu’à ce moment d’ailleurs j’ai vu la trappe du grenier s’ouvrir et j’ai entraperçu sa casquette à glands mais il a rien osé dire, y faut dire que ma Pineulope elle impressionne ‘achement quand elle fait sa grosse voix alors j’ai pris le ballot de costumes croisés et d’uniformes à parements dorés et on est parti à pied pour la salle paroissiale, ‘sûr on allait faire des heureux.

    C’est le Père Laridondette qui nous a reçus, c’est un homme de bon conseil et d’une sainte influence, il m’a félicité pour ma re-nomination mais il a ajouté :

    -Vous n'allez pas vous arrêter là j'espère, il faut de l'ambition dans la vie mais que cela ne vous empêche pas de penser à tous vos pauvres électeurs qui ont le pouvoir d’achat dans les chaussettes, quand ils ont encore des chaussettes, et faîtes donc une place dans vos prières, mon fils, à tous ces malheureux premier-ministres qui n’ont jamais été re-premier-ministre.

    -J’y penserais mon père... et aussi aux présidents de la république qui ne seront jamais re-présidents de la république...

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