• Nordnmark one point ! Journal intîme du prince consort Raoultkë de Nordnmark by H.T.Fumiganza 20...

     

    7 Juillet

     

    Deux jours de calme ou à peu prés, comme tous les jours après le repas je vais agréablement le vomir sur la passerelle, l'Atlantique cela bouge quand même, mes aptitudes amphibies semblent m'avoir complétement abandonné, je ne comprends pas.

    Quelqu'un se met à crier en dessous alors que je reléve la tête, soulagé d'un gros poids:

    -Ma Vafanculo stronzo! Figlio di puta!

    Je reconnais la voix de cet imbécile de Pezzolino, il était en train de manger son énième pizza sur un transat et il semble peu apprécier le nappage que je viens de lui livrer sans supplément.

     

    Je regarde les matelots s'affairer, les uns lavent le pont, les autres font des travaux de couture, parfont leur bronzage où se consacrent à leurs tricôts, drôles de guerriers, il est vrai que le pacifisme niais dans quoi ils baignent depuis l'enfance ne les prédisposent certes pas aux grandeurs et servitudes militaires, au beau métier de soldat.

    D'autant que le ministre de La Défense (mais rien de plus!) a fait repeindre en rose tous les batîments de la flotte y compris les sous-marins maintenant déguisés en suppositoires flashy.

    J'en suis là de mes réflexions peu aménes quant à l'évolution du monde quand tombent sur les ponts une demi-douzaine d'hommes-grenouilles!

     

    Ah non là je n'ai rien fait pourtant! Qu'est-ce qu'il se passe encore?

    Les marins lévent les mains en l'air, un réflexe pourtant à proscrire dans le corps de troupe car il devient vite une habitude néfaste et nuisible au moral des hommes.  

    L'Amiral arrive pareillement érigé avec son état-major au complet quand le chef de nos assaillants aéroportés qui brandit un sabre  retrousse sa capuche d'homme grenouille et apparaît alors le visage rubicond de Eriktkë le Mauve, à ses côtés tout aussi hilare le cher Petcho Larigaïe.

    Je fais signe à tous de baisser les bras, c'est vrai c'en devient déprimant et j'emmène mes batraciens dans l'arrière-pont.

    -Voilà Monseigneur vous m'aviez demandé d'organiser une rencontre avec le Baron Kingööfzethöf, c'est fait.

    -Fort bien et je vous en remercie mon cher ami mais ne vous avais-je point mentionné la discrétion comme condition dirimante.

    -Dirimante? C'est grave? Va falloir que j'en re-référe...

    -Brisons-là mon cher ami et laissez-moi en tête à tête avec le baron, je vous prie.

    Eriktkë le Mauve est encore tout triomphant de son exploit aéroporté dont je le félicite sobrement:

    -Monseigneur est connaisseur, je le sais.

    -J'ai fait mon temps à Saumur...

    -EXXcellent!

    Je ne lui dis pas que j'y avais été versé  dans les troupes à pied et plus précisément dans le service auxiliaire à la suite d'une cabale aprés que j'eusse nourri la monture d'un chef d'escadron avec une luzerne fermentée qui fit gonfler la pauvre bête jusqu'à son éclatement finale, vrai il y en avait partout . C'était un animal de prix avec quoi il devait concourir aux jeux olympiques dans les épreuves montées de saut d'obstacles, le pauvre garçon, démonté, n'eut plus que la ressource de s'inscrire dans les épreuves à pied où il ne brilla point.

    -... puis dans les troupes de marine à Castres.

    -EXXcellent! EXXcellent !

    Bien que marsouin je ne vis jamais la mer! Consigné aux quartiers par un commandant de compagnie parachutiste qui se scandalisa lors de notre première sortie du fait que je sautasse en pyjama, c'était pourtant un exercice de nuit.   

    Aprés quoi je demandais à monsieur mon père d'intervenir dans le cours de ma carrière militaire à fins d'obtenir une affectation plus en rapport avec mes compétences et c'est ainsi que je me retrouvais au tître de la coopération à Gstaad  où je participais à l'implantation de nouvelles remontées mécaniques, expérience très enrichissante, humainement parlant.

    -Malheureusement ce que je vois ici n'est guère encourageant!

    Je lui désignais du geste non la vastitude de l'océan mais notre contre-torpilleur rose bonbon.

    -Certes! Certes! Quelle honte!

    -Jusque où tomberons-nous? Vous êtes parlementaire vous mâme?

    -Je ne m'en vante pas Monseigneur!

    -Malgré tout vous êtes une voix, cher baron, et l'on vous entend, et l'on vous écoute!

    -Certes; certes mais l'on m'inculpe plus souvent que l'on ne m'écoute Monseigneur.

    -C'est signe que l'on vous craint et que votre parole porte!

    -Dans les prêtoires...

    Je l'espérais plus saignant le viking.

    -Quand même lorsque je découvre les projets de loi que vos collégues se proposent de mettre aux voix... dernièrement encore ces assurances que l'on voudrait prendre sur ma personne sous le prétexte de ne point avoir à dépenser dans un futur improbable l'argent des contribuables...

    -Mais ils s'en foutent bien Monseigneur, ils ne veulent que vous... vous diminuer!

    -C'est le mot que je cherchais! Ne serait-il possible pour une fois de leur rendre la pareille et tout en conservant l'esprit de salubrité publique de cette proposition de l'orienter vers d'autres instances, autrement plus encombrantes et dépensières que ma très modeste personne...

    L'on remarquera avec quelles précautions et subtilités et tournures et nuances et apaisements de langage, l'écrivain que je suis s'était engagé sur ce terrain miné mais je ne peux dire autrement que la réponse de Kingööfzethöf  exprima tout abruptement ma pensée et mes intentions:

    -Vous voulez couper les couilles au chef du gouvernement mais c'est mon rêve de toujours Monseigneur!

    L'idée l'avait ranimé et il commençait de s'exalter avant que de buter sur le premier obstacle:

    -Mais comment ce faire Monseigneur?

    -Une proposition de loi de stérilisation des parlementaires?   

    -Je ne peux proposer une loi dépopulatoire, même pour des saloperies de parlementaires de merde, mon public ne l'accepterait pas. Dans le Thöf l'hiver hors la baise il n'y a rien pour s'occuper depuis qu'ils ont interdit la chasse aux Rennes et classer les agents des impôts en espéces protégées!

    -Et bien agissons comme eux, camouflons notre intention finale     dans une loi de lutte contre le machisme et promouvant l'égalité contraceptive.

    -EXXcellent!

    Il se propose de déposer son texte dés la rentrée parlementaire en attendant je l'invite à nous accompagner dans notre périple.

    -C'est beaucoup d'honneur Altesse pour un petit baron batailleur comme moi.

    -Appelez-moi donc Tétesse comme tous mes amis mon cher Eriktkë.

    -Ah Tétesse voici mon sabre il est comme moi tendu dans l'espérance de vos ordres.

    -Repos Baron!

    Nous en restons là de nos effusions toutes viriles et je m'en vais finir de vomir mon dessert, le Baron Mauve a une haleine lourdement chargée. Malgré tout quelle excellente recrue que voilà! (à suivre...)

     

     

    « Le Royal Chouquettes à l'assaut! 1/1 by G.M.NeolettoTu seras artiste de rue mon (beau) fils! by Lofti Benayak 1/1 »
    Partager via Gmail Delicious Technorati Yahoo! Google Bookmarks Blogmarks Pin It

    Tags Tags : , , , , ,