• Walter Chéchignac 20 par H.T.Fumiganza

    20.
    Return to La Conche over Ponche.
    <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p>A La Conche sur Ponche la saison allait sur sa fin. C'était le moment des premiers départs. Sur ses affiches Noyeux Joël exhibait un sourire définitif. 
    Quand nous arrivâmes  les mômes jouaient dans la cour, ils étaient dans la R4 à faire vroum ! vroum ta gueule! en compagnie de renouvelés cousins sous la surveillance des demoiselles Dartemont-Chambeulac qui, assises sur le seuil de la grande porte cochère détaillaient les possibles, les potables et les juste fumables, bref herborisaient à la recherche du spécimen de Surconmusclé, surfer blond d'Australie orientale dont on leur avait signalé la présence à quelques exemplaires sur les côtes bretonnes.
    Les mômes voulurent tous essayer la petite voiture de ce cher Valter qui leur offrit à chacun un tour de cour à fond les manettes.
    -Allez maintenant soyez sages !
    Il avait repris des couleurs et surtout recouvré son sourire je m'enfichiste qui plaisait tant aux dames d'œuvres désœuvrées.
    Dartemont-Chambeulac accueillit les renforts avec soulagement,  c'était éprouvant à voir, tant elle s'inquiétait la soeurette:
    -Ah monsieur ‘von Le Gueuzec vous l'avez retrouvée ?
    -Non mais cela ne tardera plus mon enfant.
    A la vérité s'il était monté à Paris chercher le secours de son cher Valter qu'il savait diminué et souffrant c'était bien la preuve qu'il calait l'ex-garde républicain.
    -Mon mari est sur une piste. Un vendeur de beignets et de glaces qui a disparu en même temps que Marie-Maude...
    Elle nous désignait depuis le balcon le Grand Hulme qui avait délaissé les pistes de Courch' pour celles de suspects saisonniers.
    Il s'était déguisé en africain vendeur de saloperies Children Handmade in Popular and Cupidar Republic of China et remontait les plages à la recherche d'indices en jouant du Gombo et en affichant des prix hors de saison et tout à fait imbattables.
    -Tiens le yacht bleu a disparu ! Nous fit remarquer le cher Valter.
    -La gendarmerie maritime qui a autorisé la famille à le changer de mouillage, des arriéres-petits cousins de l'américain qui ont débarqué la semaine dernière, ils étaient tellement contents de savoir que l'héritage leur revenait puisque la veuve avait-elle aussi clanché qu'ils ont fait une fiesta du diable à bord... avec le défunt toujours en soute. Enfin je crois qu'ils ont prévu de l'enterrer dans quelques jours en Normandie.
    Nous retournâmes à Dartemont-Chambeulac :
    -... et mon beau-frère qui doit arriver aujourd'hui, je n'ai rien dit aux enfants mais à lui ?
    Elle se rassit sur le canapé de velours et croisa les jambes, un truc que quelques ex-internationales particulièrement douées de Notre-Dame de Sion réussissait quelques fois à l'entraînement mais qu'elle accomplit là avec un naturel parfait, même Valter, pourtant tourneboulé chercha autour de lui la touche replay.
    Je me relevais le premier de la stupéfaction admirative de l'assistance masculine:
    -Excusez-moi je dois me rendre à une séance de signatures à l'Espace Conchitudes.
    Dartemont-Chambeulac toujours à l'affût, malgré l'angoisse où elle était s'étonna :
    -L'Esp... Oui la Librairie Martineau quoi ! Vous écrivez don' monsieur La Gaspérine ?
    -Oh Madame, j'ai commis un court roman ...
    -Mais racontez-nous ça.
    J'obtempérais, je ne détestais pas de me raconter, même si dés que je parlais de moi et de mes œuvres l'émotion souvent me faisait bégayer tant l'homme alors se livrait tout entier .
    Je racontais, oh certes je ne disais pas tout et en particulier que mon éditeur, très vite au courant de ma disgrâce m'avait condamné à une pénible et humiliante tournée de librairies de province et de maisons de la culture de chef lieu pour payer le papier et s'éviter des désagrément capitaux car à Paris j'étais maintenant tricard.
    -... oh c'est sans prétention, un début mais qui répond à une nécessité véritable. Concluai-je.
    -Sans prétention... Marmonna Chéchignac que sa digestion difficile de balles de 11,43 et la diminution physique quoique temporaire qui en était résultée rendait amer et exagérément critique, il avait lu mon livre pendant sa convalescence, j'en étais certain puisque je l'avais retrouvé dans l'une des poubelles de La Bégude, ce qui m'avait enlevé mes dernières scrupules quant à la teneur de mes rapports avec la belle Merry.
    <o:p> </o:p>*
    <o:p> </o:p>Je quittais donc les lieux d'angoisse pour me rendre à l'Espace Conchitudes anciennement Librairie Papeterie Martineau située Boulevard des Belges en face de mon ancienne permanence.
    J'y fus accueilli avec un grand empressement par la libraire, mademoiselle Martineau, documentaliste relaps.
    <o:p> </o:p>Et ma foi il y avait foule, j'étais devenu une personnalité concho-ponchaine, même si mon coïtus interruptus électoral en avait déçu plus d'un qui détestait Letroncheur et tout ce qu'il représentait.
    -C'est un populiste de la plus sale eau ! M'expliqua Mademoiselle Martineau.
    Je signais, dédicaçais à bon rythme heureux de pouvoir placer mes oeuvrettes, il faut dire que j'en avais plein le coffre de ma voiture de location.
    Le public était assez homogène, fonctionnaires éclairés, enseignants bienveillants, gens de peu, petite bourgeoisie administrative contrainte et puritaine, adepte des NPB (Nouveaux Préjugés Bourgeois) qui rêvait de vastitudes et de révolution d'arrondissement, se rassurait en recomptant ses points retraite et vivait dans la crainte du grand méchant Koléstérol. 
    Il y avait aussi quelques poètes déclarés, du type régional de l'étape.
    -A qui dois-je ?... la dédicace ? Vous avez une préférence ?
    Je n'en étais pas encore aux spécialités, je débutais en littérature mais quand même le métier rentrait à mesure que le poignet gonflait.
    -Pardon Maître ?
    Je levais la tête, c'était bien la première fois que l'on me donnait du « maître ».
    C'était un jeune homme bredouilleur, pas si jeune d'ailleurs, d'une petite quarantaine, mais très mince et assez rêveur, bref un garçon sympathique en veste de velours et avec une grande écharpe rouge, un peu cantatrice sur le retour, mais sympathique.  
    -Paul-Guy de Beuse...
    -Cela sonne comme un nom d'écrivain... vous n'écrivez pas ?
    Ma question l'intimida, il en rougit même.
    Si, bien sûr, qu'il écrivait, comme tout le monde, mais enfin il n'avait jamais pensé être publié, il était assistant de cours de socio-bromologie à l'université Patrice Lumumba de Perros-Guirec et certes il s'était un peu essayé à l'écriture mais...
    Bref je sympathisais très vite avec le jeune homme sympathique d'autant que mon livre lui avait beaucoup plu, qui abordait les grandes questions contemporaines, lui-même regrettait dans ce bout du monde qu'était La Conche de ne pas être plus souvent confronté aux grandes questions et à la modernitude de notre temps, hors la marée rien ne venait jusqu'ici :
    -... enfin quelques fois quand même, tenez cette année j'ai un élève prukhmen... il habite chez moi en ce moment, il est sans-papier, nous avons crée un collectif de soutien avec quelques professeurs... il ne parle pas du tout français, juste un peu d'anglais, il me raconte sa culture, quelle civilisation étonnante que la civilisation Prukhmen ! Savez-vous qu'ils ont inventé le sèche-linge à condensation  mille ans avant tout le monde ?
    Son anglais devait pas être terrible au Prukhmen ou alors il parlait chauvin dans le texte,  dans tout les cas il en prenait visiblement le plus grand soin de son clandestin. 
    -Si vous avez un peu de temps Maître je vous le présenterai, d'autant que je crois que vous-même êtes sensibilisé à cette problématique du questionnement des différences.
    Il ne fallait rien exagérer, cela ne me travaillait pas tant que cela, j'étais seulement comme tout le monde, un petit blanc qui avait la trouille et comme un futur pensionnaire cherchait à se mettre au mieux d'entrée avec le nouveau surgé et à se rencarder sur les conditions qu'on allait lui faire et si le jeudi c'était vraiment obligatoire la piscine et s'il fallait mettre des chaussettes propres le vendredi .
    Pour mon malheur à venir mademoiselle Martineau me bloqua l'aile droite:
    -C'est vrai vous avez écrit des choses magnifiques là-dessus et tellement originales sur la tolérance et tout ça monsieur La Gaspérine.
    -Alors vrai vous viendrez voir mon Prukhmen ?
    -Mais... mais... mais ce sera avec plaisir... le dialogue, la confrontation des idées et tout ce genre de choses...
    J'aurais dû savoir qu'en confrontation j'étais rarement le plus fort.
    <o:p> </o:p>*
    <o:p> </o:p>Il m'attendait à la sortie de la librairie, fit faire trois tours à son écharpe avec une adresse de lanceur de lasso pour mieux affronter le vent du large qui soufflait au prés, pour le reste il faisait plutôt chaud, c'était quand même la fin Août, à croire qu'il était frileux, nous remontâmes le fameux Boulevard des Belges.
    Il trottait et en même temps disait des choses très justes, vrai un garçon d'une grande sensibilité, mais enfin je me serais bien passé de la visite au Prukhmen d'élevage :
    -Voilà nous y sommes.
    Nous étions devant l'une de ces petites maisons de pêcheur à un étage comme il y en avait tant à La Conche, celle-ci quand même m'apparut fort décatie et visiblement inhabitée, j'hésitais sur le seuil quand je sentis dans mes reins ce qui pouvait aussi bien être le canon d'un parapluie que la pointe d'un revolver et que j'entendis la voix, elle très reconnaissable de Mademoiselle Br... :
    -Rentre là-dedans gros nul ou je te plombe le cul !
    Elle avait conservé toute son autorité et j'obtempérais.
    Nous montâmes à l'étage par un escalier affaissé et nous nous retrouvâmes dans une chambre qui sentait le moisi, un  type était assis sur une chaise et pêchait à la fenêtre à la manière d'ici, je reconnus en lui le vendeur de pizza prukhmen qui avait emménagé en dessous de l'agence des sœurs Dartemont.
    Dans un coin un magnifique piano à queue Graffenberg bleu-nuit semblait tapiner en attendant le soliste de passage.
    Sur le lit Dartemont-Belcourt jouait à la poupée avec une charmante petite fille blonde et dans la cuisine une femme chantonnait, en russe je crois, en distribuant des claques à ses mômes et en touillant sa sauce :
    -Je vous ai déjà dit mon colonel de ne pas emmener votre smala pendant les heures de travail ! S'emporta Mademoiselle Br... en retirant sa perruque brune.
    -Mais chière amieu quel mal célà fait don' et pouis mon épouse divoirrr à s'absenter aujiourd'hui pour raisons féminines!
    -Vous ne lui en avez pas encore mis un autre en chantier !
    -Qui sait ? Nous verrrons prronostics médicaux cé soir .
    -Cette idée aussi de prendre ses congés annuels pendant une mission à l'étranger. Ah on m'y reprendra à travailler avec les services Prukhmen.
    -Réfléchissez que je suis ainsi défrayé de mes soins de vacances. Et sans compter la pizzérrria qui marrrche du tonnerrre de vieux. 
    Le cong'pay quitta sa ligne postée pour venir m'observer.
    -Vouii c'est cela il entrrrerra tout juste je crrrains dans pétite  baignoirrre. On férra forrtioune di pote, on tassérrra.
    -Ah je vous préviens que si vous vous livrez à des brutalités sur la personne de monsieur La Gaspérine, moi je m'en vais.
    Dartemont-Belcourt avait arrêté de jouer à la poupée pour prendre ma défense.
    -Ta gueule connasse, on t'a rien demandé à toi ! S'emporta Mademoiselle Br...  
    Ce à quoi Marie-Maude Dartemont-Belcourt répondit en lui écrasant le pied du talon de son escarpin.
    -Ah la salope mon cor !
    -Grossier personnage !
    -Mais putain qu'est-ce qu'on attend pour les buter !
    Le colonel calma le jeu :
    -Les orrrdrrres nous attendons.
    Il dit quelques mots à son épouse, qui protesta en prukhmen non sous-titrée avant de s'incliner et toute la famille du colonel évacua la maison.
    -Ils vont prrromener, glaces et carrrtes postales. Je ne devoirrr pas oublier surrrveiller rrrôti. Rrrappellez-moi cherrr ami.
    -Le rôti maintenant. Y m'auront tout fait !
    Dans le même temps où elle maugréait contre ces contraintes par trop quotidiennes Mademoiselle Br... assomma lâchement, par derrière, Dartemont-Belcourt avec une matraque télescopique qu'elle avait prestement sorti de sa poche.
    -Tiens dors salope ! Bon on s'occupe de ce gros sac maintenant, il va parler ça va pas faire de pli, je le connais. N'est-ce pas qu'il va être gentil ?
    Elle me regardait dans les yeux et je n'avais jamais rencontré un tel regard, sinon peut-être enfant au zoo, le regard simple et ordinaire d'un mammifère supérieur, rien de plus, je ne réussis qu'à murmurer :
    -Euh... oui maîtresse.  
    Elle entra dans la salle de bains et ouvrit les robinets pour me faire couler un bain.
    -Mais... mais il n'y  pas d'eau chaude... ah ces putains de location de vacances...
    -Quel besoin eau chaude ? S'étonna le colonel.
    -D'habitude j'aime bien les ébouillanter un peu avant...
    -Trraces suspects brûlures sur cadavrre, enquête légal, pas trrés bon pour discrrrétion . Il n'est pas bon fairrre passer agrrrément avant trrravail.
    Ils en étaient à se refiler des vieilles recettes de tortionnaires.
    Je me retrouvais très vite ligoté et bâillonné dans « pétite baignoirrre ».
    -Alors tu vas parler connard ! Insistait Mademoiselle Br...
    -Houuumph ! Houuumphh ! Baillonais-je péniblement.
    -Pétêtrrre mieux pour qu'il parrrlle lui prrréventivement enlever baillon. Proposa le colonel humaniste et rouleur de r.
    -Ch'uis conne ! Oh ma pauvre fille qu'est-ce tu tiens en ce moment ? S'humanisa le mammifère supérieur en me débâillonnant.
    -Mais... oups... de quoi dois-je vous...oups... ‘tretenir ? hasardai-je.
    -Tu le sais très bien.
    Nous n'étions pas prés d'en finir.
    -Euh... Chéchignac... vous voulez que je vous dise ce que je sais et où le trouver ?
    -On s'en tape de cette ordure de toutes les façons je partirais pas d'ici sans lui avoir clôturé son compte ! Après ce qu'il a fait à ce pauvre No... à propos, mon colonel vous avez téléphoné pour me trouver un remplaçant comme je vous avais demandé, c'est que j'ai des engagements moi ?
    -Voui, voui, les amis de moi bulgarrres vont vous envoyer quelqu'un de trrrés bien diplômé supérrrieur de psychological  and tacticals operations.
    Elle avait l'air décidé à continuer son numéro international de transformisme farceur.
    Démaquillé et parlant de son partenaire il/elle ressemblait à ce qu'il/elle était, un artiste de music-hall, vieillissant et facilement homicide, vrai elle/il en redevenait humain.
    Je tentais de reprendre la main :
    -Alors peut-être voulez-vous que je vous raconte les préparatifs de l'opposition bravadienne pour...
    -Mais on s'en fout, on sait même pas où ça se trouve ton bled !
    -Las Islas Bravadas y Perditos trrrou du cul du monde !
    Je me gardais de leur faire remarquer que le Prukhménistan antérieur n'était pas mieux répertorié.
    -Allez plouf on le baigne et si on lui faisait un petit shampoing à l'acide... c'est bon contre les pellicules !
    -Trrés dangerreux derrnière fois utilisé, dissous crrravate, Poupinskaïa engueulé Doubi.
    -Doubi qui c'est ça ?
    -C'est moi-ski.
    -... la dé... défense na...tionale ? Proposais-je en refaisant surface.
    -Je crois qu'il le fait exprés et replouf !
    -... le... le porte-avion... furtif ?
    -Tiens don' six mois que vous n'avez plus eu de ses nouvelles ?
    -D'où la furtivité... et prouvée à la mer.
    J'étais prêt à leur fourguer toute ma dernière session d'auditeur à l'Institut des Hautes Etudes de Défonce Nationale, mais à l'évidence ils n'en étaient pas friands.
    -Et re-re-plouf !
    -... le code secret de la force de frappe ? The ignit code ?
    Vrai je le connaissais par un camarade de promotion qui était en poste à l'Elysée et avait la charge tous les samedis d'aller jouer le loto présidentiel.
    -Mais pauv'pomme tout le monde le connaît... les seuls numéros qui sortiront jamais.
    J'étais plus encore excédé qu'essoufflé et je lâchais lors d'une ultime émersion :
    -Mais merde quoi alors ! De quoi vous voulez que je vous cause ? Des habitudes sexuelles du mouflon ? De mes vacances à Chamonix  ou... ou de  la culture de la betterave à nœuds?
    -Ah ben tu vois tu y viens, enfin, je savais bien que tu étais un garçon raisonnable.
    -Co...comment ça vous intéresse la branlette du mouflon ?
    -Pauvre con comme si tu savais pas que le Prukhménistan est le premier producteur de betteraves à nœuds au monde, alors vas-y raconte le nouveau plant révolutionnaire OGNP-004 à têtes multiples ?
    La vie m'apparut soudain avec effroi dans toute son absurdité, tous ces crimes pour une histoire betteravière, mais le plus troublant pour moi était encore que ces gens-là, avec une certaine simplicité d'âme me croyait compétent.
    Ma vie ne tenait qu'à un plant de betteraves, et plus ridicule encore je venais de passer quatre années à la tête de la filière betteravière française et je n'avais pas la moindre notion de culture béterraviérement parlant, si même ça poussait sur un arbre : le betteravier ou en sous-sol dans des betteravières ? Alors les dernières nouveautés de Paris... Grignon...
    -Bien... bien... l'OGNP-004 donc... à dire le vrai c'est un peu dépassé, on en est au 007 au moins et le 008 est attendu pour l'hiver si l'été n'est pas trop chaud...
    Bien entendu je risquais de ne point faire illusion trop longtemps, surtout s'ils avaient été correctement « briefés » avant leur départ en mission, mais enfin j'en profitais pour reprendre mon souffle, la baignoire à la longue cela fatigue.
    Et puis soudain je humai cette odeur de brûlé alors mon esprit s'accéléra brusquement telle une mécanique implacable et je trouvais encore la force de me relever et gueuler :
    -Le rôti ! Le rôti qui grille !
    -Poupinskaïa engueuloski Doubiskonoï ! S'exclama terrifié le pizzaïoloski  prukhmenoskoï !
    Ce fut la panique à bord et j'en profitais pour courir à la fenêtre mal fermée, pour cause de pêche à la ligne, les traditions avaient du bon, actionner l'espagnolette avec les dents et me défenestrer élégamment.
    <o:p> </o:p>Par bonheur je tombais sur une grosse belge qui bouffait une énorme barbe à papa sous nos fenêtres et cela amortit voluptueusement ma chute.
    Je réussis à me remettre debout. Taché mais érigée.
    -Allaye donc regardez ce que vous avez fait de mon épouse, on fait un constat... allaye... allaye...
    N'ayant point ma licence de chuteur ascensionnel à jour, je parvins à me dégager de l'étreinte wallonne et collante et je me mis à courir sur le boulevard qui leur était dédié.
    J'entendis dans mon dos Mademoiselle Br... qui lancée à ma poursuite s'arrêta pour interroger le belge qui relevait à grand peine sa grosse toute engluée dans sa barbe à papa :
    -Pardonnez-moi cher monsieur vous n'avez rien vu tomber.
    -Un trou du cul une fois c'est ça ?
    -Précisément.
    -Il s'en est allé vers là-bas !
    -Merci bien. Tenez voilà deux bons de réduction sur les pizzas margaritas.
    Par bonheur la si professionnelle et athlétique Mademoiselle Br... qui me regagnait du terrain à chaque enjambée se prit les pieds dans son écharpe démesurée de poète figuratif, elle perdit l'équilibre et s'en vint percuter une sanisette sur cales. (à suivre...)
    <o:p> </o:p>
    « Adhérez au C.E.R.C.O.N.S !Pétition piége à... »
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