• Walter Chéchignac 10 par H.T.Fumiganza

    10.
    Le retour de Mademoiselle Br...
    <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p>-Mais enfin on ne bute pas tout un orchestre de chambre comme ça ! Ils  étaient si mauvais que cela mon petit Valter ?
    -Oh certes ils avaient un peu baissé mais pas au point de... et puis à tout le moins lorsque l'on on s'attaque à la musique de chambre et quelques fois l'on peut avoir des motifs nobles pour  se laisser aller à de telles extrémités, c'est que l'on croit à la responsabilité collective et l'amateur éradiquera alors la formation fautive au complet, il me semble non ?
    -A-t-on seulement affaire à un connaisseur véritable mon petit Valter ? Qui sait de nos jours... nous sommes dans le règne du n'importe quoi... un tueur en série impatient de faire du chiffre ? Mais tu veux dire qu'il en manque.
    -La Coucourbitowa et le ténor le grand Décato Vafanculi !
    -Ces deux-là Fred Meuleens notre correspondant en Belgique les a  logés, ce soir-là leurs collègues les ont accompagnés seulement jusqu'à la gare de La Conche, ils sont présentement en tournée à Maubeuge.
    -Ah bien, ça m'aurait fait de la peine... pour le cher Décato... ah si dîtes-moi Chef il y avait aussi l'accompagnatrice de la pianiste...
    -Il y avait donc une pianiste ?
    -Souvent dans les orchestres de chambre.
    -Comment s'appelle-t-elle ?
    -La pianiste ? Mademoiselle Br...
    -Drôle de nom ?
    -Elle s'appelle Brrrzzczinskaïak... et encore j'ai du en oublier, alors tout le monde l'appelle Mademoiselle Br..., c'est l'agent de Maragaretha Coucourbitowa qui me l'avait conseillée, la seule condition était de lui fournir une accompagnatrice et d'amener jusqu'au lieu du concert son piano, elle se déplace toujours et partout précédée paraît-il de son Graffenberg châssis long, un splendide piano à queue laqué bleu sombre...
    -Tu n'aurais pas l'immatriculation ?... fais effort mon petit Valter c'est important.
    -Voyons, il avait une immatriculation suisse... non luxembourgeoise je pense... enfin je crois me souvenir... 
    Nous étions attablés devant un fastueux plat de fruits de mer, sur le port de La Ponche, au Café le Baltec, moi-mâme, le Chef ‘von le Gueuzec, Walter Chéchignac, Conchito le neveu de Donâ Chupita, garçon charmant qui je l'ai dit servait à Walter de chauffeur-garde du corps, attaché culturel et vice-consul d'active.
    Curieusement le spectacle des exmaraisons successives de chacun des membre du Quintette Van Der Meuh, altiste, violoniste, hautboïste, flûtiste, d'entre l'eau sale du bassin n° 8, ne nous avaient point coupé l'appétit jusque là.
    Peut-être parce que quoique morts et sans doute même  profondément assassinés, ils avaient conservés une certaine élégance statuaire dans leur tenue de soirée agrémentées d'algues et capotes usagées. 
    Soudain, le brigadier de gendarmerie fit signe d'amener au grutier qui aidait les hommes-grenouilles à sonder le port. Et ce fut le gros Van Der Meuh mon voisin de table de l'autre jour qui apparut, il avait au moins doublé de volume et  beaucoup perdu de ses couleurs naturelles, le belge, de le voir ainsi accroché tout en haut du câble comme un apprenti-nageur, bras et jambes ouvertes, la chemise en torche, nous fit grande impression et Walter Chéchignac repoussa avec dignité la mayonnaise.
    -Dieu du ciel quelle vilaine mort on lui a fait !
    Il y avait maintenant de la colère chez mon hardi compagnon.
    Un long temps de silence et de recueillement passa.
     
    -Pourquoi je t'ai tout de suite prévenu mon petit Valter, comme instigateur de leur venue à La Conche, on risque de vouloir te mêler à tout ça.
    -Ah ça alors !
    Je m'étais levé de surprise, le grutier venait de déposer sur le quai à la suite de tous les autres et à côté de Van der Meuh le magnifique piano bleu nuit.
    Un dépanneur-mécano de la Préfecture, en bleu lui aussi, mais tâché de graisse noire vint procéder aux constatations d'usage, il  donna quelques coups de chaussures dans les roues du piano après quoi il ouvrit le capot, à l'intérieur une morte reposait.
    -C'est... c'est elle ? Me demanda Walter.
    Je chaussais à nouveau les petites jumelles du Chef ‘von le Gueuzec, je me souvenais très bien de cette Mademoiselle Br... qui m'avait fait si grande impression aussi fus-je catégorique :
    -Non !
    -Alors c'est l'accompagnatrice ?
    -Non même pas... celle-là je la connais pas. 
    -Et l'immatriculation ? Insista le Chef ‘von le Gueuzec.
    Je tournais ma casquette pour m'appliquer à la visée périscopique. L'avant du piano portait prés des deux autocollants rouges réglementaires (une initiative heureuse du Cercons pour limiter les accidents dans les intégrales de Bach au moment des grands départs en vacances) de limitation de vitesse: 50 coups de doigts à la minute (cdgts/min) dans les staccati et 80 dans les forzaïtali, une plaque d'immatriculation.
    -Elle est luxembourgeoise. Confirmai-je.
    Walter me prit les lunettes des mains et après une longue mise au point il annonça avec quelque triomphe :
    -Mais le bidule a été repeint, à la va vite il y a des traînées noires sur la carrosserie.
    Le Chef ‘von le Gueuzec retrouva derechef de l'appétit et se réapprovisionna en palourdes avant que de nous annoncer son plan de campagne :
    -Elle n'aura pu se résoudre à immoler son piano. Votre Mademoiselle Br... ne doit pas être pour rien dans cette sale histoire. Après il suffira de retrouver le Graffenberg châssis long bleu nuit et de la cueillir.
    Le raisonnement était imparable, aussi Walter ne chercha-t-il pas à le parer et nous resservit-il tous généreusement en muscadet.
    Je crois pourtant que nous étions déjà bien assez saouls comme ça.  (à suivre...)
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