• Hommage national au dernier soixante huitard : Jean-Loup Laturlupe.

    « Jean-Loup Laturlupe .Engagé volontaire en sociologie au XXII° Censier dés le début du conflit, il est tout de suite envoyé sur le front à Nanterre il n'a pas dix huit ans, il affronte les CRS et lors de son premier engagement , perd trois dents et a deux solex tués sous lui, dont celui de sa sœur, qui ne le lui pardonnera jamais, appelé à La Sorbonne en renfort,  très vite il organise la défense retranché dans une vespasienne, il tient quatre jours et trois nuits, les vivres manquent, il mange son dernier choco BM et il boit son urine puis celle d'un camarade diabétique, plus sucrée et donc plus agréable au goût. Au quatrième jour la position est évacuée vers une épicerie Amiot encore ouverte, Jean-Loup Laturlupe malgré une panne de mobylette (celle d'un copain) rejoint le pavillon familiale à Suresnes pour une courte permission au cours de laquelle il se prend deux baffes de sa mère et un coup de pied au cul de son père : « Non mais quel petit con ton fils Germaine ! », il rompt définitivement avec sa famille et la bourgeoisie répressive. Il rejoint l'Odéon sur le vélo de sa Tata Rirette, participe à sa défense, (de l'Odéon pas de Tata Rirette !), il a une très courte liaison avec  Madeleine Renaud dans les toilettes du Théâtre National d'où il est expulsé par Jean-Louis Barrault : « Eh bien Madeleine, on fait dans le boulevard maintenant! »

    Il tente de rallier les ouvriers de l'usine d'accumulateurs Chapoto & Fils de Pantin  à la cause de la révolution mais il est très vite pris à partie et repeint au minium dans les parties les plus libérées de son individu il ne doit son salut qu'à l'arrivée des vigiles de l'usine au moment de la deuxième couche.

    Entre-temps il a rejoint l'Organisation Prolétarienne des Travailleurs Révolutionnaires (OPTR) de tendance apéro-trostsko-digestivo-maoïste fondée par son cousin Jean-Claude Bénard étudiant en Lettres modernes qui occupe l'imprimerie de la Corpo Lettres, très vite une scission intervient et pour continuer la lutte il part avec les cotisations pendant que son cousin Jean-Claude déménage la presse Heidelberg et se lance dans l'impression de photos de cul pigallesques pour touriste en goguette.

    Lorsque la répression policière s'abat sur les acteurs de Mai, Jean-Loup Laturlupe entre dans la clandestinité en même temps que dans un sixième sur cour. Dénoncée par sa concierge :  « Je l'ai repéré tout de suite à cause qu'il avait des cheveux sâles et longs monsieur le Commissaire. Il y a pas de prîmes ? Pendant la guerre on avait une prime de rendement des allemands quand on dénonçait suffisamment, ça complétait bien! » 

    Gardée à vue, torturé par mégarde : « Faites escuse le café qu'est trop chaud ! », il est relâché sur intervention de sa maman et de sa tata Rirette.     

    Réformé à titre psychiatrique par l'institution militaire: « On sait bien que tu fais semblant d'être dingue mon gars mais tu fais si bien semblant que ça m'étonnerait que tu sois pas un peu touché, et comme on a déjà notre dotation de connards on préfère pas s'encombrer... et puis il y a ta Tata Rirette qui nous a emmerdé toute la semaine pour qu'on t'envoie pas en Allemagne alors quand on peut faire plaisir et que ça nous débarrasse! »    

    Il part pour Katmandou sans Tata Rirette... mais s'arrête à Romorantin où il fonde un ashram, fermé quelque temps après à la demande des voisins pour raisons sanitaire:  « Y couchaient avec des petite gamines de treize ans et même y venaient tourner autour de nos p'tits gars, y te ramassaient jamais leurs poubelles ces cochons-là, y sortaient de là des rats gros comme des chats monsieur le commissaire ! »

    Pompiste situationniste intérimaire sur la route de Deauville il se fait dédicacer des pare-brise  de célébrités, il enrhumera ainsi Claude Lévi-Strauss, Edgar Morin et Roland Barthes réunissant un  ensemble d'œuvres qu'il exposera par la suite à New York avant d'être vendu aux enchères avec un grand succès en 1999.

    Avec son cousin Jean-Claude qui a brillamment réussi dans le proxénétisme hôtelier, ils se lancent dans le combat du féminisme et de la libération sexuelle, ils mettent sur le trottoir... des Studios de Boulogne, une jeune actrice inconnue et qui le redeviendra très vite avant de se suicider : Marlène Jobard, avec laquelle il tourne un long métrage : « La chauffeuse »,  dénonçant l'hypocrisie sexuelle bourgeoise, le film du fait d'actes sexuels non simulés est interdit de diffusion par la censure mais il sera vendu à une dizaine de pays d'Amérique du sud aux mœurs notoirement plus évoluées et il est encore aujourd'hui au programme des cinémathéques de quelques bobinards pour mineurs chiliens; dans le même temps il milite pour le prélèvement libératoire sur les actions et l'avortement tout aussi libératoire. Entrepreneur infatigable il participe à la création de BLC (Bénard, Laturlupe & compagnie) International, groupe très actif dans la production de cassettes pornographiques VHS, la presse de cul institutionnelle et le minitel rose (3615 Ma Foune 7,45 F /min). En 1981 il est nommé Inspecteur Général des Tabacs et Allumettes (comme ça pour voir !) et appelé au cabinet du ministre du temps libre, où il montre la plus grande activité, il poursuit dans divers cabinets ministériels, conseiller technique au cabinet du ministre de l'industrie il y promeut la nationalisation prolétarienne des moyens de production puis le libéralisme d'état subventionné à finalité privative, à la Défonce Nationale il revend à son seul profit au Sri Lanka une partie de la flotte de Méditerranée, organise une loterie payante pour les promotions internes et institue un droit de cuissage sur les stagiaires. Militant antiraciste, co-fondateur de l'ONG Concussionnaires Sans Frontières (CSF), la conscience toujours en éveil, tout au long de sa longue carrière Jean-Loup Laturlupe  aurait mérité d'être médaillé plusieurs fois par les assises de la Seine mais il préférera toujours la discrétion et collectionnera les non lieux.

    Jean-Louis Laturlupe était Grand orificier de la Légion d'Horreur, compagnon de la Libération (sexuelle), Médaillé de la Résistance (au Flan National et à la streptomycine), Croix de Paix avec palmes (de canard). Vice-Président de l'Union  Départementale des Anciens Cons Bâtés de Mai 68 du Loir et Cher. 

    Toute ta vie Jean-Loup Laturlupe tu te seras battu pour une seule cause: ton rond de serviette, un seul idéal: ta quéquette. A toi le dernier des com... battants de Mai 68 hommage te soit rendu  par la nation... convalescente! »

     

     

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