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    31 juillet

     

    La Floride nous voilà! Non ce ne doit pas être ça.

    L'avantage avec un sous-marin atomique c'est que l'on n'a nul besoin en route de s'arrêter pour ravitailler, l'inconvénient c'est que l'on ne peut collecter et collectionner ces petites figurines ou ces gadgets amusants que distribuent chaque fois que vous y faîtes le plein, les pétroliers ravitailleurs véritables stations service à la mer.

    Malgré tout la propulsion atomique vous donne une liberté étonnante et fort agréable. Imaginez cela sur un pédalo et le concept même de loisirs en est changé. Je jette sur le papier ces quelques idées originales, il me semble, en prévision d'un prochain livre que je prépare où j'entends bien livrer ma vision du monde actuel et à venir. Le réchauffement climatique, la fonte de la culôtte glaciaire après un régîme dissocié même la place du caleçon dans nos sociétés contemporaines, j'essaierais d'aborder tout sans idées préconçues et avec ma propre sensibilité d'écrivain.

     

    Dés que nous abordons au matin, je fonds sur un taxi, lui donne l'adresse de ma douce mais coupable Klopilde, depuis ses épousailles surprenantes elle loue une grande maison en ville, à proximité de l'Université. 

    Quand j'arrive chez elle la maison est pleine de jeunes gens avachis sur les canapés défoncés, défoncés je pense que les jeunes gens sus nommés le sont aussi un peu, cela sent une drôle d'odeur, une manière de parfums de tabacs turcs qui flotte dans l'air, j'ouvre en grand les fenêtres, il fait un soleil magnifique, après quoi j'appelle :

    -Klo-Klop ! C'est Papatkë!

    Mais elle ne répond point, je visite la maison, toutes les chambres sont pareillement occupées par des jeunes gens, plus ou moins jeunes d'ailleurs, mais tous ronflants et débraillés, certains sont même fort nus!

    -Klopilde où es-tu?

    -Ici! Me répond une voix mâle qui n'est nullement celle de mon enfant, elle provient de la cuisine, j'y cours, un homme en cottes bleus est à demi enfoui sous l'évier de la cuisine:

    -Je Lopeck Glissenski. Vous cherche Klopilde ma femme, elle être bibliotek Universitek? La clef de 12 je please!

    -Ah bien: Fort bien! Vous êtes donc son époux! Fort bien je suis son papa Prin....

    Je me retiens de décliner mes tîtres et dignités, qui risqueraient de quelque peu amidonner nos relations que je veux ouvertes et dénué de tout préjugé, ce n'est pas parce que ce foutu prolo slave s'est payé une petite pute dans les toilettes d'un aéroport international et que cette petite pute était ma fille qu'il me faut lui en tenir éternellement rigueur!

    -Raoul de Bonpéze.

    Il me tend la main, je la lui sers, cela dure, il ne veut pas la lâcher enfin il dit toujours sans sortir de sous son évier:

    -'pouvez pas passer moi la clef de 12 ! Je please.

    -Mais... mais bien sûr, la clef de 12 donc...

    Je fouille dans sa sacoche en cuir de plombier et je la lui rapporte triomphant:

    -Voilà la clef de 12!

    -Pas la débouchée, la plate! Je please.

    Je me conforme à ses souhaits, je les satisfais même, il grogne quelque chose en polonais non sous titré mais qui ressemble fort à un remerciement mal articulé.

    -Ce sont des camarades de Klopilde?

    -Ah ça êtrrre petits cons! Marrrteau je please!

    Je lui dis toute l'estîme que j'ai pour les métiers manuels.

    -Gagner crrroûte bientôt môme faut bien!

    Je lâche son marteau sur mes pieds:

    -Aïe! Vous voulez dire que Klopilde est enceinte?

    -Tac! Pas elle dirrrre papa?... Moi dirrre Marrrrteau!

    Il commence à m'agacer avec ses outils, je ne suis pas infirmière mais bientôt... grand-pérrre! Je lui passe quand même son foutu marteau.

    -Vouloirrrr café?

    -Je... je veux bien.

    -Toi fairrrre deux tasses, cafetiérrrres là-bas!

     Il m'énerve ze polish plumber avec ses roulements de "r"!

    Enfin, je fais du café pour deux, je lui tends la tasse, il est toujours en immersion sous son évier, il aurait du faire sous-marinier plutôt que plombier ce garçon.

    -Je vais un peu m'aérer et me détendre les jambes.

    Je le laisse à ses problèmes de tuyauteries pour aller marcher dans le jardin et méditer un peu. Le jardin est charmant quoique salissant, il est jonché d'énormes crottes de chien Je suspends très vite me exercices et laisse là mes méditations car deux énormes molosses viennent à ma rencontre en aboyant et en me montrant les dents.

     Je retourne à la cuisine, mais mon ... beau-fils a disparu, j'appelle:

    -Lopeck! Cher ami où êtes-vous?

    -Je être là!

    Je le retrouve dans la salle de bains, sous la baignoire.

    - Pas énerrrevez les chiens! Clef de 12 je please.

    Je suis à deux doigts de la lui balancer à la figure mais un: de figure je ne vois point et deux: c'est alors que j'entends la douce voix de ma tendre Klopilde:

    -Bonjour les gentils chiens... oui vous êtes mignons mes amours... oh mais dîtes donc vous êtes encore là vous! Coquins! Allez mes bons amis rhabillez-vous et remettez un peu d'ordre voulez-vous... Lopeck mon ravichou  adoré  tu es là?

    -Je être sous baignoirrrre! Répond l'homme des sanitaires.

    Klopilde vient à nous:

    -Oh papatkë! Mon papatkë jolitkë! Que je suis contente de te voir!

    Elle se jette dans mes bras, quelle bonne enfant! Malgré tout je la gourmande un peu:

    -Tu comprendras que j'attends des explications!

    -Eh bien moi j'attends un bébé.

    -Je sais notre ami me l'a appris.

    -Ah vous avez fait connaissance, je suis contente tout plein, je suis sûre que vous allez sûrement vous entendre merveilleusement!

    (à suivre...)

     

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    Putschez pas derrière !1/1 by Lofti Benayak

     

    Chronique du Conquennat

    Journal de la France de pendant par François.F. soumis

     

    Pineulope était allé me chercher un quatrième bottin pour me mettre sous les fesses j’arrivais toujours pas au micro, le réalisateur mettait au point, Pujadas apprenait par coeur les questions et les réponses que je lui avais préparées, la maquilleuse rajustait ma mèche, l’accessoiriste arrangeait le drapeau derrière moi pendant que son assistante passait un dernier coup de fer sur mon uniforme, un chouette uniforme de sapeur d’empire que Pineulope avait trouvé dans les greniers de Matignon oui tout allait bien quand mon maître futurement  débarqué... a débarqué.

    On avait tout prévu sauf ça, normalement il était en voyage officiel en train d’essayer son Airbus présidentiel Air Gland One dans le ciel des Bahamas.

    -‘utain de zinc de merde ! On avait pas si tôt décollé qu’on a perdu un moteur, une erreur humaine de l’ordinateur de bord à ce qu’il paraît, il voulait vider ma baignoire au dessus de Roissy et ce con a balancé un réacteur dans les champs, il a dû faire des heureux tiens !...

    Il était tellement en colère qu’il n’a rien remarqué tout de suite et c’est en me voyant dans son fauteuil qu’il a ouvert les yeux :

    -Qu’est-ce tu fous là toi ?

    -Eh ben... tu vois... je te remplace... comme d’habitude quand t’es en voyage officiel et je ... heu... J’ai heu...bafouillé... heu...

    -Qu’est-ce que c’est cet uniforme grotesque ! Et qui c’est qui t’a permis de prendre mon prompteur et ma maquilleuse... je t’ai dit que je supportais pas qu’on touche à mes affaires ! Il a gueulé en débranchant le prompteur et en poussant la maquilleuse et le journaliste de France 2 dans le placard où il range les journalistes de la télé d’habitude avec l’aspirateur quand ils servent pas, il faut dire que le Pujadas il est bien commode il tient pas de place on a même pas besoin de le plier et le fil de l’oreillette il se rembobine tout seul en tirant sur la cravate.

    -Mon... mon... mon allo... lo... locution... j’ai mon allo... locution dans cinq minutes...

    -Qu’est-ce que c’est que cette histoire, tu allocutes toi maintenant ! Et qu’est-ce qu’elle fait la télé là ? Alors dés que j’ai le dos tourné c’est le grand bazar et où qu’ils sont mes collaborateurs.

    Je pouvais pas lui dire qu’on les avait enfermés dans la cave. Heureusement qu’on avait encore tondu personne.

    -Casse-toi de là tu veux !

    J’ai obéi, à nouveau, c’est quand même bon, et je me suis levé avec mes papiers que j’avais préparés pour les questions du journaliste après mon allocution où je déclarais à la nation françouaise, que j’assumais dorénavant et à partir de maintenant la plus haute charge de l’état et que en ces heures troublées où le pays menaçait de sombrer à nouveau (il faut dire qu’il sombre à peu près tous les vingt-cinq ans) je faisais le don de ma personne (compris la mèche et mes petits souliers cirés) à la nation afin d’atténuer sa souffrance... et le ridicule dont elle était l’objet partout à l’étranger.

    Je détaillais aussi les premières mesures que j’avais décidées, enfin c’était Raffarin qui avait fait la liste après son retour d’un voyage d’étude en Thaïlande, d’abord l’armée (ouais ce qu’il en restait quoi, le mal qu’on avait eu à trouver une dizaine de chars qui perdent pas leurs chenilles !) occuperait Radio Nostalgie et le Comité Miss France (il avait prévu Jean-Pierre et j’en avais approuvé le principe, je suis légitimiste, la restauration de Madame de Fontenay.) ensuite pour plaire au populo on passerait par les armes quelques footbôleurs socio-traîtres et le rejeton Arthus-Bertrand qui casse les bonbons à tout le monde avec ses pignolades aéro-mondaines et sa morale de bourgeoise, mi-effrayée, mi-émoustillée, par le travailleur du tiers-monde en sueur.

     

    Puis rassemblement au stade de France pour un grand jamboree carcéro-festif de toutes les personnes suspectée d’accointances avec l’art contemporain  ou la commission européenne.

    Réouverture du Bagne de Toulon pour les artistes subventionnés, les pipoles péremptés, les publicitaires et autres jeanf...decom’.

    Pathétique-sur-Navrant (mon pays natal) devenant capitale administrative du royaume... (non ça c’est pour plus tard !),du pays au détriment de ce Paris maudit classé zone interdite à décon... taminer.

    Transfert des cendres de Catherine Langeais et de Jacqueline Huet au Panthéon, aux speakerines (de mon adolescence branloteuse) la nation reconnaissante.   

    Retour immédiat à l’an 2000, au franc et à la croyance dans le progrès éternel.

    Réhabilitation du képi et distribution de gauloises bleues aux enfants des écoles...  

    -Passe-un peu tes papelards là ! Il m’a commandé d’un air soupçonneux.

    -C’est rien... c’est des idées en l’air que j’ai noté... je... je... c’était pour les voeux de... nouvel an...

    -Un 22 Août ! T’es en pleine Alzheimer mon pauv’gars !

    Et il m’a arraché mes papiers.

    Mais Pineulope revenait pas et j’étais à nouveau sous le pouvoir de cet être infernal.

    Il s’est assis dans son fauteuil et il a commencé à lire dans mes papiers. Il ouvrait des yeux étonnés à mesure qu’il découvrait ce qu’on avait décidé avec Jean-Claude (Gaudin), Jean-Pierre (Raffarin) et Pierre (Méhai...hai...hai... gnerie).

    Il faut dire qu’on avait fait fort. Pour la direction de la junte aussi on s’était partagé les rôles, Gaudin qui n’a jamais caché son penchant pour la marine avec mousse la représenterait il s’était déjà fait tailler... un uniforme d’amiral, Raffarin prenait l’aviation il en rêvait de tout môme, depuis qu'on lui avait promis qu'un jour il serait chef d'escadrille, Méhai...éééé...gnerie se chargeant de l’armée de terre où il avait fait valoir qu’y ayant grade de lieutenant-colonel de réserve il n’aurait qu’à remplacer ses barrettes par quelques étoiles et que ce serait autant d'économisé pour le budget, pour ma part outre le commandement en chef de la junte j’avais hérité, après confrontation de nos points de vue et un concours de bites finale pour nous départager des ... Eaux & Forêts.   

    -Mais qu’est-ce que c’est que ces conneries ! S’est exclamé mon chef re-révéré juste au moment où Pineulope ponctuelle  comme la cavalerie américaine arrivait enfin pour me délivrer en brandissant un vieux minitel:

    -Tiens, il y a pas une bottin dans ce taule, c’est tout ce que j’ai trouvé, tu t’assiéras le cul le-dessus ! Tiens il est là lui ! Elle a dit ma Pineulope avec sa grosse voix de quand elle est pas contente parce que j’ai pas bien fait mon lit ou que j’ai pas ouvert au chat.

    -Il est là et même un peu là. Ne vous en déplaise ma chère, je crois que je suis arrivé à temps, à un crochet de boucher je vous ferais tous pendre, bande de  traîtres ! Ah on voulait conspirer et dansmon dos encore eh bien...

    -Toi tu fermes ton gueule little boy ! Bon les pétites bonshommes maintenant shut-up vous va jouer dans le cour pendant que moi je vais le faire l’allocution...

     

    On est parti tous les deux, péteux, il faut dire que Pineulope quand elle est en rogne il y a pas grand chose à faire surtout qu’y restait dans le Palais juste une poignée de gardes républicains beloteurs, les autres avaient posé leurs congés ou des RTT et ils se bronzaient la couenne en famille à Argelés-Plage ou regardaient tomber la pluie en Bretagne, vous parlez d’une garde de fer.

    -Non je dis pas, mon François, il y a des trucs pas mal dans ton programme... il m’a dit mon maître punaisé pendant qu’on regardait l’allocution de Pineulope, elle se débrouillait très bien et elle, elle avait même pas besoin d’uniforme, ce que c’est que l’autorité naturelle quand même !

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    Lurbaine Revue 

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    Tous les rédacteurs  des feuilletons de Urbane Tattack se trouvant actuellement en congé grossesse pour la rédaction de leur grand œuvre respectif, nous nous voyons dans l’obligation de restreindre quelque peu nos parutions.

    Vous pourrez malgré tout lire prochainement sur vos écrans deux remarquables feuilletons à forte teneur en pesticides et agents antioxydants:

    L’enculé du dimanche par G.M.Neoletto /drâme social, très parisien et lourdement contemporain

    Putschez pas derrière ! par Lofti Benayak /chronique du conquennnat 

    Pendant les travaux le travail les ouvrages de L’Urbaine restent disponibles sous format imprimé et en ebooks aux adresses habituelles.

     

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    29 Juillet

     

    Après avoir folâtré quelque peu sur les océans, mais après tout sont-ce ou non-ce les vacances, nous arrivons à Los Angeles pour les manoeuvres navales Nordmo-Américocacolesques.

    Les autorités navales américaines sont un peu déçues ils attendaient un contre-torpilleur et ils voient arriver un sous-marin lanceur d'engins.

    Quelle idée aussi d'organiser des manoeuvres aussi loin de chez nous, d'ailleurs pour dire la vérité notre participation est somme toute assez symbolique, les américains mettant en ligne 62 bâtiments de surface dont 14 porte avions à propulsion nucléaire et nous outre le Françoise Dolto rebaptisé Ingrid Bergmon à la hâte et à la suite d'un erreur du peintre qui s'est trompé dans les prénoms, Ingrid Bergmon étant comme chacun le sait une combattante féministe nordmoise morte héroïquement au combat les ciseaux à la main dans les toilettes du stade Olympique d'Upschloüt dans les années 70 le soir d'une finale de la Coupe de Nordmark, nous ne pouvons aligner qu'une vedette des Douanes transportée à dos d'hommes depuis la Baltique.

    Ne nous leurrons pas, nous ne faisons que de la figuration, la plus intelligente possible. Le théme des manoeuvres est simple:

    "On disait que ces salauds de russkofs essayent d'envahir la grande banlieue de Los Angeles et d'asservir le monde libre, traitez-moi cela en douze heures sans vous servir de l'aviation  mais vous pouvez utiliser des missiles intercontinentaux à têtes multiples et vous aider d'un rapporteur!"

    Comme on le voit, on ne se renouvelle pas beaucoup dans la Marine américaine.

    Pour notre part nous demeurons en queue de peloton à actionner les sirênes pour saluer les populations attroupées sur les quais et au retour l'on ne dispute même pas le sprint final.

     

    Au soir lors du dîner officiel clôturant les manoeuvres, j'ai mis l'uniforme vert pâle en soie sauvage que m'a taillé le talentueux tailleur des Isles Futrak, avec une belle chemise à jabots et des chaussures italiennes, je fais sensation auprès de la gente féminine, elles me veulent toutes et tout de suite, ces américaines sont le plus souvent privées de vrais mâles, surtout ici à Los Angeles. L'amiral O'Sweatie commandant la 71° Flotte est lui même le premier amiral irlandais transgenre de la Marine américaine, il arrive en longue robe décolletée. Entendons-nous je n'ai rien contre les homosexuels et autres tarlouzes ou folles de placard mais pourvu qu'elles gardent leurs distances, ne fassent pas de prosélytisme et n'essaient pas de sauter le mur (ou autre) du pénitencier.

    Ceci mis à part c'est une personne charmante elle/il me dit que le Président de la République Française a été cueilli en sortant des Nations Unies et qu'il est actuellement en garde à vue dans un Commissariat de la 47° rue à New York pour "Génocide aggravé d'estivants du corps de troupe de l'armée des Etats-Unis d'Amérique".

    -Ah tiens don' et pourquoi don'?

    -Vous n'êtes pas au courant Monseigneur ?

    -Vous savez Amiral sur un sous-marin les journaux arrivent mal.

    -Il aurait fait balancer un frigo atomique (Atomic Fridge) sur notre établissement des Iles Pepsico.

    -Un frigo atomique diantre! Vous entendez ça John Branke? Qu'est-ce qu'on ne va pas inventer maintenant! Et comment est-on sûr que les français soient au départ de la chose?

    -On a retrouvé la garantie dans le compartîment à oeufs, il a été acheté au magasin Darty de Lorient.

    -Bigre ça ne s'arrange pas pour lui on dirait.

    -C'est grave! Insiste O'Sweatie, il risque de perdre sa retraite de fonctionnaire de la CIA.

    Pour remettre un peu d'entrain je fais valser l'Amiral O'Sweatie, il/elle chausse du 49 et il est préférable de garer ses vernis quand elle/il change de bord.

     

    Toutes ces formalités accomplies nous ne prenons pas même le temps de visiter la ville malgré les sollicitations d'un carnet d'adresses prestement rempli, nous mettons le cap sur la Floride où je vais retrouver ma douce, tendre, candide .... mais oh combien coupable Klopilde.

    Je donne à Bombsec l'autorisation de raccrocher ses lampions et de remettre ses tables sur le pont, les hommes sont détendus, ils font des grillades et boivent de la bière... fraîche, ce cher et délicieux John Branke nous ayant fait livrer un nouveau frigo, les vacances commencent bien.

     

    (à suivre...)

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  • 26 Juillet

     

    Les marins ont retrouvé une certaine bonne humeur, peut-être trop, à midi alors que j'étais monté sur la passerelle boire un dry Martini en terrasse avec le cher Bombsec, ils ont bloqué l'écoutille et le sous-marin s'est mis à s'enfoncer, je n'avais pourtant pas oublié de faire vider ma baignoire par le fidèle et rhumatismant Pezzolino.

    Passés dix bons mètres de plongée, et après que nous eûmes abondamment frappé sur la paroi avec la bouteille de Martini pour manifester notre présence, ils se sont décidés à remonter.

    J'ai mis en garde l'Amiral contre de tels manquements, préjudiciables à la conservation du navire et de ma personne.

    Il s'est excusé mais je lui ai signifié que peu m'en chaillait de ses excuses.   

    Dés mon retour, je vais me pencher avec attention sur la poursuite de sa carrière, je trouve de plus en plus qu' il a toutes les qualités pour faire un bon gardien de phare, et puis jamais personne, que je sache, n'est parvenu à couler un phare!

    Nous passons au large des Pepsicos Islands et le capitaine Bombsec en profite pour me faire une démonstration des qualités et des ressources de son batîment qu'il adore.

    Le "Françoise Dolto" est un sous-marin lanceur d'engin, il peut à peu prés tout lancer depuis la gaufre de consommation locale jusqu'au missile balistique destiné à un public plus intercontinentale. 

    -Nous pourrions faire un exercice d'entraînement qu'en pensez-vous Monseigneur? Et puis cela entretiendrait le matériel autant que le moral de l'équipage.

    Ah il l'aime son batîment, le brave Bombsec, ce breton me plaît.

    -Et pourquoi non cela permettrait peut-être à notre commandant de reprendre un peu en mains son équipage!

    L'Amiral obéit à contre-coeur:

    -Vous savez Monseigneur, ça cocotte, forcément avec le manque de place, le délégué syndical voudrait qu'on leur applique la convention collective des sous-mariniers plus avantageuse que celle des marins de pont...

    -Ah rompons-là voulez-vous Amiral et commandez plutôt l'exercice en terrasse avec nous!

    -Je préfére me tenir prés de mes hommes. Me répond-il séchement ce qui n'est jamais sans mérite pour un marin exposé aux embruns. 

    Très vite les alarmes retentissent, je suis attablé sur la passerelle à déguster mon troisiéme dry Martini près de ce cher Bombsec qui chronométre en mains surveille l'exercice.

    -S'ils lancent en moins de 10 ' ce sera très honorable même si nous-mêmes ne mettions guère plus de 7' mais nous étions joliement entraînés à la fin.

    Je le sens ému, il empoigne mes jumelles pour cacher ses yeux mouillés.

    Nous nous trouvons au large des Pepsicos Islands, où nous comptons aborder pour faire le plein de bière.

    C'est un archipel indépendant sur le papier mais que l'on dit sous forte influence américaine depuis qu'ils y ont installé trois camps de 87 000 hommes et un commandement intégré modéle depuis quoi ils bombardent qui ils veulent à travers le monde.

    A notre neuviéme Martini il n'y a toujours rien eu de lancé, quand enfin irrupte avec une force prodigieuse des entrailles de notre nef un... un frigo qui s'éléve très haut dans le ciel et ne retombe point:

    -Ah les salauds mon frigo! S'exclame Bombsec sincérement peiné.

    L'Amiral Balhsen passe la tête par l'écoutille ouverte:

    -Alors combien?

    -77' et 49'' annonce ricaneur Bombsec. Je crois que vous pouvez gagner 49'' sans trop de difficultés, mais je vous signale que les réserves de bière étaient dans le frigo.

    L'Amiral redescend en engueulant ses hommes pour la bière fraîche mise en orbite basse. Il semble de fort mauvaise humeur, il veut sa revanche.

    Je pense que c'est quelque part entre le 23° et le 37° Martini, mes souvenirs sont assez vagues sur ce point, que nous avons vu surgir de notre Léviathan moderne l'énorme et magnifique engin, une fusée, rien de moins, qui monte en majesté vers les cieux, toute blanche et d'une parfaite et entretenue immaculence.

     

    Cette fois l'Amiral a bien fait les choses, reconnaissons-le ... et presque dans les temps.

    Il repasse par l'écoutille sa tête hilare:

    -Alors elle est pas belle celle-là!

    -Très réussi! Et vous l'avez réglée sur quelle destination?

    -Réglé? Ah mais on a rien réglé? Pourquoi il y a quelque chose à régler?

    A ce moment nous voyons le terrible engin redescendre à vive allure vers les plages touristiques et pleines de monde en ces heures de bureau des Pepsico Islands.

    -Dîtes-moi cher ami vous n'avez pas mis de charge au moins?

    -On a pris ce qu'il y avait sur l'étagèr...

    Bombsec se met à genoux, c'est souvent chez les bretons quand le vent souffle:

    -Bon Dieu quinze ans que j'attendais ça! S'exclame-t-il en nous désignant le beau champignon fuligineux qui vient de couronner les Pepsico Islands.

    Je me lève, un peu en colère devant tant de légèreté:

    -Eh bien Messieurs je crois qu'il est inutile de faire escâle ici, de toutes les façons la bière sera chaude.

    Le Père Fulmance, arrivé parmi nous parce qu'il ne trouve plus de bières en bas, prend la chose avec son élévation spirituelle habituelle:

    -D'un simple point de vue humain il y en a certainement pour assez cher.

    -Vous savez ça reste du tactique léger mon père, du bon vieux 3 mégatonnes des familles. Bah ça gratte un peu mais un bon raz de marée là-dessus et il n'y paraîtra plus rien. Conclut sobrement Bombsec

    L'Amiral commande la plongée et nous prenons cap à l'ouest sans demander notre reste.

    (à suivre...)

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  • La semaine du (petit ) blanc 1/1 by Lofti benayak

    Journal de la France de pendant par François F. soumis

     

    Depuis son retour de Vachinguetonne j’essayais en vain de joindre mon maître immarcescible, en désespoir de cause je me décidais à l’aller voir à l’Élysée malgré l’interdiction formelle qu’il m’avait faite de m’en approcher même pour les conseils des ministres, parce qu’il disait que j’avais une mauvaise influence sur ses ministres je m’en fichais bien pour ce que ça servait, quand on coule on coule et il faut être couillon pour aller sur la passerelle à ce moment-là surtout quand il n’y a pas assez de chaloupes à bord.

    J’allais souffrir et je m’en réjouissais par avance.

    Arrivé sur place, je découvrais la place désertée, les défenses tombées, les huissiers déchaînés fumaient des cigares devant des cheminées éteintes, les maîtres d’hôtel s’envoyaient les chambrières sur les dessertes de la salle de bal et les journalistes accrédités faisaient ce qu’ils savaient faire et suçaient tout ce qui passait à portée. Il me fallut quelques temps pour découvrir que si en surface tout était à l’état d’abandon, cela grouillait en dessous dans l’abri atomique, le fameux QG Pluton ultime ornement giscardien, authentique monument à la grande trouille bourgeoise jadis devant le soviet aujourd’hui face à l’arabe.

    Je n’avais jamais vu un tel encombrement de gardes républicains, klaxonnant tôle contre tôle dans les couloirs bas de plafond (forcément les plafonds font quatre mètres d’épaisseur !), chargés à plein, ils transportaient des archives que l’on brûlait à grand feu dans les chaudières et ça téléphonait de tous les côtés, on prenait des nouvelles du front (social) en même temps que l’on se préparait une retraite la plus élastique possible de préférence en un lointain étranger. Les rumeurs les plus folles couraient: là des petits blancs lynchés en dehors des heures d’ouvertures de la HALDE, ici la Lauvergeon violée par une quarantaine de gaillards sur le Parvis des Droits de l’Homme (au Trocadéro quoi !) alors qu’elle faisait son joguingue vespéral:

    -Heureusement ce n’était pas des mâles blancs !

    Je finis par découvrir mon maître munificent (poï poï !) enfermé dans les toilettes triple épaisseur du PC Pluton.

    -Il y a longtemps qu’il est là-dedans ?

    -Depuis que la Roselyne est venue lui dire que cloper du volcan c’était mauvais pour la santé et qu’il fallait faire une loi pour interdire les éruptions volcaniques dans les lieux publiques.

    J’ai tapé à la porte, pas de réponse :

    -Ouvre c’est moi, François.

    Il a entrebâillé la porte, il était boulonné sur le trône et pourtant beaucoup moins régnant que d’habitude:

    -Elle est où Eva ?

    -Quelle Eva ?

    -Meine fraülein ?

    -Ah tu veux dire Carla ?

    -C’est ça...  Carla Brauni !

    -Je... je ne sais pas, elle va venir...

    -Tu crois vraiment... Pendant que je te tiens tu aurais pas une capsule de cyanure à me prêter ?

    Il avait l’air vraiment atteint et j’ai essayé de le raisonner :

    -Tout ne va pas si mal... ton sketch sur la lutte contre l’insécurité était épatant, j’avais beau le connaître par coeur, il me fait toujours autant rire.

    -Insécurité mon cul, c’est la guerre ouais ! ach la kèrre gross malheur! A la préfecture pendant mon discours des mômes ont demandé une cigarette à Roselyne et comme elle en avait pas, forcément, ils l’ont balancé du deuxième étage, heureusement les vigiles qui protégeaient les parachutistes qui protégeaient les CRS qui protégeaient les flics de faction ont amorti sa chute.

    J’avais une pensée pour notre Roselyne, ma payse (on est tous les deux natifs du Chauvinois)  et ma seule copine au gouvernement, mais il faut dire aussi qu’elle est casse-noix avec ses histoires de clope alors que la coke est maintenant au menu des cantines scolaires.

    -Et on a arrêté les coupables ?

    -Non, mais j’ai fait installer un radar pour la prochaine fois, histoire de voir à quelle vitesse elle passe quand elle tombe.

    -Enfin ta visite à Vachinguetonne s’est bien passée quand même?

    -Ah ça c’est une consolation, le chef a été impeccable, on a été vachement bien reçu, on a même vu sa femme et les enfants, il m’a montré son prix Nobel j’uis ai dit que quand je serais grand j’aurais le même pareil même s’il me faut bombarder comme lui la moitié de la terre pour ça, il faut dire aussi que quand on est arrivé ils étaient en pleine lessive et c’était le coup de feu vu que le personnel mexicain faisait la grève alors on a donné un petit coup de main, j’ai même servi à table pendant le dîner officiel... qu’il a donné en l’honneur du Président de Trinidad et Tobago, le soir on était vanné entre le linge à repasser et les lits à faire, le chef reçoit beaucoup, on avait même plus la force d’aller jusqu’à l’ambassade de France alors il nous a logé... sous les combles dans des chambres de service, tu sais que maintenant il m’appelle Nike...

    -Et toi tu l’appelles ?

    -Moi je l’appelle Mon Président. Bon je te fais pas entrer hein... de toutes les façons il y a pas la place, alors les nouvelles ? Ici on est au courant de rien les ondes passent pas les murs sont trop épais, commode pour un QG de commandement, il faut être con comme un polytechnicien giscardien pour inventer des trucs comme ça. Et puis  tu m’excuses si je t’ai pas téléphoné, tu sais depuis cette histoire de complot je me méfie de tout le monde... t’es sûr de pas avoir été suivi ? 

    -Suivi par qui ?

    -Décidément t’es jamais au courant de rien toi !

    -Mais... mais je t’assure...

    Il m’a regardé étrangement:

    -Je me demande au fond si derrière la mèche... tu n’en serais pas du complot ?

    Mein Furh... je veux dire mon maître inextinguible a sauté en bas de son trône, il était tout rougeaud, il trépignait :

    -Je vais te faire pendre à un croc de boucher comme von Villepin !

    -Un croc de boucher ? Ouh là ça doit faire rudement mal ... je dis pas non... mais je sais pas si Pineulope permettrait, ça risque d’abîmer mes affaires de gouvernement non !

    Il s’est calmé m’a tapoté l’épaule:

    -Bon oublie ça... la prochaine fois, si tu peux encore passer les lignes, oublie pas de me rapporter des allumettes et un jerrican d’essence on ne sait jamais ... et prends-en aussi un pour Carla Brauni ah et puis promets-moi de faire piquer Lefebvre, ça m’emmerderait de le laisser derrière moi il serait vraiment trop malheureux. 

    Il m’a raccompagné jusqu’au sas de confinement qu’il a soigneusement refermé derrière moi. En remontant à la surface je réfléchissais à ce qu’il m’avait demandé :

    « Bon pour l’essence, il me restait quelques tickets de rationnement et pour son protégé je demanderais au jardinier de Matignon de lui mettre une cartouche anti-taupe ça soulagerait tout le monde.»

    Une fois à l’air libre, j’ai respiré un bon coup et je me suis dit, intérieurement, j’aime bien me parler intérieurement comme dit Pineulope au moins comme ça je risque pas d’attraper des maladies :

    -L’avenir t’appartient ma Pinouillette !

    Comme disait il gran grand lider centristo Alain Poher: le bromure ça peut aussi être une politique. Après la bandaison permanente qu’aura été le conquennat de ce petit coq piété au milieu de sa basse cour, régnant sur son parquet à volailles, les français n’aspireront qu’à une chose: du repos.

    Détumescence et flaccidité voilà les mots d’ordre de ma future campagne présidentielle.

     

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  • 25 Juillet

     

    Tout est prêt à bord pour notre second départ, il n'y a que le bord qui change

    -C'est que... je n'ai jamais conduit ça moi! S'inquiéte l'amiral devant ce redoutable engin mis à la pleine disposition de son incompétence.

    -Vous pouvez difficilement faire plus mal qu'en surface mon cher. Allons un peu de courage que Diable! Mettez-nous à l'eau!

     

    C'est terrible la vie dans un sous-marin celà sent abominablement des pieds, très vite, pourtant je me fais à cette vie simple et quasi monacale à bord du "Françoise Dolto", je réquisitionne pour mon usage personnel: une petite suite très simple: chambre, dressing, salle de bains, petit salon. Pezzolino dort dans la baignoire, à la guerre comme à la guerre et je me fais un plaisir chaque matin de le réveiller moi-même en me faisant couler un bain.

    Phénomène étrange lorsque je prends mon bain le matin le bâtiment penche sensiblement sur l'avant et s'enfonce et lorsque Pezzolino vide la baignoire éh bien nous remontons, curieux non?

    Les marins qui sont par vocation et formation des marins de surface ont quelque mal à se faire à cette vie immergée et assez exiguë, par rapport à un contre torpilleur, un sous-marin c'est petit, tout petit. Et je croise quelques fois des regards hostiles, surtout le matin quand ils font la queue devant les toilettes uniques et tout aussi hostiles, on l'imaginera sans peine.

    Bien heureusement nous n'avons point embarqué nos tsilongais, ils sont partis pour leur stage de formation lointain dans un camp du Hezbollah. Le Président Jon-Bob n'ayant pas voulu leur payer leurs billets d'avion, de fait et fort astucieusement, ce n'était pas compris dans l'accord, ils ont pris un charter australien qu'ils ont détourné sur l'afrique du nord, aux dernières nouvelles le gouvernement tsilongais en exil et en fuite  auraient détourné un autocar de pélerins algériens vers la Lybie, il faut reconnaître que ces gens-là sont infatigables.  

    Le capitaine de frégâte Bombsec est lui aussi assez fatigant, il veut que l'on ne touche à rien de son petit intérieur, il se proméne partout avec son plumeau, rajuste les napperons brodés sur les écrans des radars de veille, cela ne facilite pas la concentration non plus que les manoeuvres.

    Le plus pénible c'est ce réflexe de gargottier qu'il a acquis durant sa sédentarisation forcée, dés qu'il avise un batîment de surface, il sort les tables, les chaises et les parasols et  tente d'en rameuter l'équipage à coups de promotion sur la pizza Margarita et la bière fraîche.

    La solution nous vient bien vite de ce cher Petcho Larigaïe qui parvient à l'engager dans une folle partie de cartes, à la fin de laquelle, l'obstiné breton se retrouve avoir à faire face à une dette considérable de 4 589 632 haricots secs payable comme toute dette de jeu sous vingt-quatre heures, il hésite longtemps entre son honneur de navigateur et son autre de joueur et finit par signer un papier avalisant la cession de son batîment à la Marine Royale Nordmoise.

    Pour le consoler je lui dis que dés que je le pourrai je ferai retirer le batîment du service actif et le lui rétrocéderait et en attendant pour le consoler je le nomme mon conseiller spécial à la cour pour les affaires maritîmes, il en est enchanté, il ne s'imaginait pas une fin de carrière aussi heureuse. (à suivre...)

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  • La Petite Dézingue 1/1 by Lofti Benayak 

    J’ai marché pendant une heure dans les couloirs de la Mairie de Paris et puis enfin  je suis arrivé devant un bureau où un infidèle visiblement inverti faisait les mots croisés de « Têtul » le journal de ceux qui s’enc... :

    -Je suis abonné à Vélib. Je suis de confession musulmane et j’exige que l’on me fournisse des vélibs hallals !

    -Ah mais oui, c’est très bien ça il faut signer la pétition alors, nous aussi on en réclame des vélibs anals... depuis deux ans au moins... en attendant mon garçon il faut faire comme tout le monde et retirer la selle... Jean-Marcel c’est toi qui a la pétition...

    Un autre infidèle tout aussi inverti s’est approché avec une feuille de papier couverte de signatures,  même Pierre Arditi l’avait signée.

    -J’ai pas dit « anal » mule grecque, uranien lubrique, j’ai dit hallal !

    -Ah faîtes escuse... j’avais compris... ah mais il y a pas de problèmes tous nos vélibs sont hallals vous pensez bien si on est aux normes à la Mairie de Paris, il manquerait plus que ça qu’on collabore pas ça serait nouveau ça, tenez voilà les certificats... voyez c’est tout tamponné comme il faut.

    J’ai pris les papiers qu’il me tendait mais j’étais quand même pas vraiment convaincu, « un infidèle qui ne ment pas ce n’est plus un infidèle mais un musulman loyal eh patate ! » comme a dit le Prophète et j’ai décidé d’aller voir le Mollah Rahmed Killouche qui tient la mosquée Al Brakmar du Plessis Bouchard où j’ai fait toutes mes études islamiques dans la madrasa installée dans son arrière-boutique, oui parce qu’avant de faire Mollah il faisait épicier.

    Il a vieilli le saint homme, son neveu Omar qui le seconde et doit reprendre la boutique (la mosquée pas l’épicerie !) me dit en m’apercevant:

    -Le fatigue pas trop il a eu une journée chargée et il commence à tanguer. 

    -Non ne t’inquiète pas, je veux juste lui demander un avis.

    Il était assis sur un tapis et il faisait son P.M.U alors j’ai mis le Vélib devant lui et je lui ai dit ce qui m’amenait.

    Le Mollah Rhamed Killouche il a réfléchi un long moment, je crois même qu’il s’est endormi un petit moment dans le long moment et puis il a émis sa sentence, que son saint nom soit moulé dix fois dans le bronze, mais j’ai rien entendu parce qu’il a parlé à l’oreille de son neveu :

    -Ah ouais d’accord... bon tu permets une minute il faut que je le change.

    Quand ils sont revenus Omar m’a dit :

    -Le saint homme dit que le vélib est hallal et tu peux l’enfourcher comme la femme de ton voisin de palier mécréant... 

    J’étais soulagé :

    -Mais il dit aussi que les clignotants eux sont pas hallals.

    -Ah n’merde ! Et qu’est-ce que je fais alors, où est-ce que je vais trouver un clignotant hallal à ç’t heure ?

    -Non, non le saint homme dit que tu n’as qu’à pas l’allumer, de toutes les façons le hadith 557 bis et suivants stipule: « Tu ne mettras pas ta flèche pour renseigner l’infidèle quand tu tourneras à gauche sinon c’est trop facile et c’est pas de jeu. »

    Le mollah il a re-murmuré à l’oreille de son neveu :

    -Le saint homme demande si avec ça ce sera tout ? C’est cent euros bonsoir m’sieur-dame.

    Putain ça avait encore augmenté.

    Il faisait nuit, je suis reparti en pédalant quand même vachement rassuré, j’étais même un peu trop optimiste sans doute parce qu’au premier carrefour j’ai tourné à droite en ne mettant surtout pas mon clignotant pas hallal suivant la prescription du saint homme et le bus qui arrivait derrière à pleine bourre m’a pas raté.

     

    Avec mon vélib tout ratatiné j’ai fait un vol plané au dessus du tobus et puis je me suis retrouvé dans les airs, non mais vrai j’arrêtais pas de monter, à un moment enfin je me suis stabilisé, ça devenait cotonneux, beigeâtre et puis au milieu des nuages pisseux, repeints, un brin administratif j’ai aperçu comme une casse avec du grillage autour, il y avait aussi de la musique de Georgette Plana, des parasols Ricard et des cyclistes avec des maillots Mercier genre années 70 qui buvaient du Pernod, je me suis dit: ça y est je suis en enfer chez les infidèles!

    J’ai demandé à un type en bleu qui prenait l’apéro avec son berger allemand... sous une Renault Dauphine :

    -Je vous demande pardon... c’est... c’est pas ici le paradis d’Allah ?

    -Ah non ici c’est la Petite Dézingue, un paradis laïque et parisien pour les fils de la Butte... pose pas ta cochonnerie contre la clôture tu veux mon gars...  eh dis don’ Raymond le Paradis d’Allah ça te dit quéque chose ?

    Le Raymond en question c’était un pépère bouliste il a levé les bras en l’air :

    -Oh là là là mais c’est pas là qu’il pointe le Momo ? Ah ben alors  c’est tout là-haut dans les grands ensembles ça... à vélo c’est déjà pas à côté mais alors à pince tu vas en avoir pour quelque temps mon pôte et en plus ça fait que monter.

    Quel con ce Mollah Killouche, sans cette connerie de clignotant hallal j’aurais fait la route à vélo... et en plus je serais pas mort.

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  •  

    Business Plan-Plan. 1/1 By Lofti Benayak

     

    Simone, ma femme, c’est celle qui est à la caisse sur la photo, je peux bien le dire sans elle il y a longtemps qu’on aurait mis la clef sous la porte de la boucherie-charcuterie de la Mairie qu’on tient depuis onze ans, entre les anorexiques qui veulent qu’on dégraisse tout même l’entrecôte ou le jambon de pays et les boudins qui détestent le boudin et sont pas même foutues de faire un mironton à leur homme, vrai on s’en sortait p’us. C’est elle, not’ Simone qui a eu l’idée de nous faire certifier hallal, à Jenvions les Glaneuses on a été les premiers et comme on est juste en face de la mosquée cathédrale salafiste, je vous dis pas comment ça défile, après les autres ont suivi dont ce con de Migeon de la charcuterie Migeon père & fille (voilée) qui est sur la place de l’Église (déconstruite), lui il a voulu doubler la mise et il s’est mis aussi casher,  résultat il est obligé d’égorger et de saigner deux fois ses bêtes et il s’en sort p’us.    

    Après Simone elle a eu l’idée de nous pacser.

    -Mais on est déjà marié ma Simone.

    -C’est justement ça le comptable dit que ça rapporte plus que des emmerdements le mariage et que le PACS c’est bien mieux et puis c’est plus moderne.

    Simone elle aime bien ce qui est moderne, d’ailleurs elle s’habille que moderne comme à la tévé en rose pute et mauve fausse blonde mais quand même ça me disait pas trop de divorcer, finalement j’ai accepté et après on s’est pacsé moi... et le beau-père qui tient l’agence Peugeot hallal de la place du marché pasque lui aussi il voulait payer moins d’impôts et que son comptable (on a le même monsieur M’bezdon) lui avait aussi conseillé de se pacser et qu’il trouvait personne après que son chef d’atelier avait refusé sous préteste qu’il était pas pédé et je sais pas comment ça s’est trouvé, c’est le comptable qui a eu la garde des mômes, comme ça j’avais droit à un abattement supplémentaire, sûr, je dis pas, c’est moderne mais ça devient un brin compliqué.

    C’est au moment du bilan de fin d’année et en voyant ce que j’allais devoir encore payer comme impôts que j’ai demandé au comptable comment je pouvais faire pour m’en sortir.

    -Il faut mettre Simone sur le net ! Il a lâché M’bezdon.

    Il faut dire qu’on est  échangiste avec Simone et qu’on avait déjà échangé avec le comptable malgré qu’il soye célibataire (c’est pour ça aussi que c’est dure pour lui d’élever tout seul mes gamines maintenant!), et il en était encore tout ébloui, il faut dire que Simone elle fait tout, la double anale, la triple vaginale, la double auriculaire inversée, la quadruple nasale comme elle dit en rosissant du prose et en battant des faux-cils:

    -Je suis une libertine.

    -Tu te rends pas compte Raymond mais c’est de l’or en barre ta pu...  enfin ton ex-pu...femme  et il y a pour ainsi dire pas d’investissements à part madame, t’as bien un caméscope ?

    -Ben oui.

    -Bon tu aménages un studio dans ton garage, éclairage, banc de mixage et tout et tout...

    -Il est plein comme un oeuf mon garage on y mettrait pas une capote vide.

    -Eh bien tu loues la grange au  père Lieutaud, il en fait plus rien il est trop vieux. Et tu fais un site échangiste amateur sur le wouébe, tous les soirs une petite vidéo connaissant les qualités de notre Simone ça va faire un tabac. Avec même pas vingt mille teuros d’investissement tu t’en sors comme un prince. Je vais te faire un bizeness plan que tu présenteras à ton banquier.

     Jean-Pierre Poilodonque mon chef d’agence LCL (ça veut dire le Crédit Lyonnais mais chut ! Il faut pas le répéter ils font banquier incognito c’est les seuls qui ont honte de ce qu’ils ont fait, ça mérite le respect.) c’est aussi un bon copain, enfin surtout à Simone, on a aussi échangé quelques fois avec lui, lui il est pas célibataire mais sa femme est du genre coincée, alors pendant qu’il échangeait avec Simone moi je regardais la tévé.

    Copain mais professionnel jusqu’au bout, il a quand même tout épluché le bizness plan du comptable et puis il a conclu :

    -Connaissant les qualités de notre Simone, je serais enclin à penser que l’affaire est parfaitement viable toutefois des web sites pornos amateurs et partouzards...

    -Euh libertin, Jean-Pierre, libertin.

    -Oui si tu veux il y en a déjà des tas non ? Il faudrait quelque chose pour vous différencier. T’as pas une idée ?

    J’ai réfléchi, ça se bousculait là-dedans et puis soudain :

    -Et si on faisait un wouébe site échangiste amateur... certifié hallal.

    Et c’est comme ça qu’est né :

    www.raymondetsimone-touze-hallal.ex.fr

    Le premier site porno amateur plein de cochonnes mais sans bacon.

    Les débuts ont été difficiles, surtout le père Lieutaud qui se couchait plus et voulait rien rater et nous faisait le siége jusqu’à des quatre heures du matin sous préteste que la grange était à lui mais enfin on a vite fait notre trou (surtout celui de Simone) sur le wouébe et petit à petit c’est devenu une affaire familiale, après Simone, j’ai mis la belle-soeur et le beau-frère sur le net, et les gamines, et leurs cousines, et ensuite toute la section sportive de l’A.S. Jenvions, Simone en pouvait plus et pourtant elle est pas du genre à refuser du monde.

    Et puis un soir Simone m’a quitté elle est partie avec la compagnie des pompiers volontaires de Jenvions Les Glaneuses et ils ont fait un site :

    www.lespompiersvolontairesetsimone-touze-hallal.ex.fr

    Ah ça m’a foutu un coup c’est sûr mais enfin je commence à remonter la pente depuis que j’ai ouvert un nouveau site:

    www.lecomptableetraymond-touze-hallal.ex.fr

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  • 24 Juillet

    Tout est prêt à bord pour le départ, je ne suis pas fâché de m'éloigner de cet endroit dont je garderai quelques souvenirs cuisants, c'est la cas de le dire, et d'autres fort agréables, d'ailleurs le plus agréable a tenu à se déplacer jusqu'ici pour nous dire au revoir, malheureusement c'est un souvenir accompagné de son mari, dommage je lui aurais bien fait des Adieux plus circonstanciés à la délurée rouquine.

    L'amiral Biskit Bahlsen en grand unifôrme, nous le sommes tous, se fait admirer plus que de raison dans le commandement de la manoeuvre, il prend des poses devant les populations mêlées qui ont envahi les quais.

    -Tribord arrière 60! Stop! 3° degrés babord avant... j'ai dit 3°... enfin quoi mes enfants... là stoooopppp! Machines en avant toutes route à 74!

    Il faut dire aussi que dans la nuit un porte-avions nucléaire américain le USS Flatulance est venu nous serrer et que celà braque mal un contre-torpilleur. Enfin nous voilà délivrés et nous filons vers le chenal à bonne allure quand un jeune inconscient juché sur l'un de ces maudits scooters de mer nous barre la route, l'Amiral patine un peu il faut en convenir, il commande un : "Lâcher tout quoi merde!" qui ne me semble ressortir d'aucun manuel de navigation et que sanctionne un terrible bruit de tôle.

    Je rassure les âmes sensibles, le scooter n'a rien, en revanche nous, nous coulons.

    Nous coulons trés proprement, très sereinement, mais nous coulons.

    -Vous avez un hobby, Amiral?

    -Je pêche un peu quand j'ai le temps... Monseigneur.

    -Eh bien à l'avenir vous aurez de grands loisirs mon cher, j'y veillerai.

    Je m'emporte, mais nous avons déjà l'eau à la taille.

    Heureusement les garde-côtes Futraks viennent nous secourir très vite, il faut dire qu'ils n'ont pas beaucoup de chemin à faire. Nous n'avons pas à déplorer de victîmes dans nos rangs même pas l'amiral que j'aurais pris pourtant plaisir à déplorer.

    Le plus pénible c'est encore notre retour mouillé, décevant et précipité convenons-en sur le quai toujours plein de monde.

    Le Président Jon-Bob nous envoye une cellule de soutien psychologique, met une caserne à notre disposition et me propose d'affrêter un charter low-cost sans suppléments hormis pour le kéroséne, les pilotes et les hôtesses (27 heures de vol quand même! Quelle idée aussi de coloniser aussi loin! Il faut dire que nous nous y sommes pris tard et quand nous avons voulu coloniser tout était déjà retenu, la colonisation civilisatrice c'est comme les locations de vacances il vaut mieux s'y prendre longtemps à l'avance!), je me vois mal revenir en charter à Upshloüt aprés l'avoir quitté en contre-torpilleur, je m'en ouvre à mes fidéles compagnons: John Brank, Petcho Larigaïe et le père Fulmance des Emplettes.

    Nous sômmes tous assez abattus, jusqu'à ce que Erik le mauve entre hilare dans le bureau:

    -Je crois qu'ils ont retrouvé le moral! Dit-il en nous désignant la cour de la caserne où les psychologues et les infirmières dansent repeints en rouge et fort spirituellement remplumés avec de la colle à moquette et du duvet d'oreiller sous les plaisanteries de nos équipages, il y a peu abattus et maintenant tout à fait conquérants.

    Quel meneur d'hommes!

    -Je vous en prie baron, la cellule de soutien psychologique nous a été prêtée seulement par les autorités, elle ne nous appartient pas il nous faudra la rendre en bon état de préférence.

    -Bah les gars s'amusent, c'est pas méchant!

    Quelques cris nous renseignent sur la tournure que prend le chahut:

    -Evitons quand même le viol collectif, voulez-vous mon cher Baron.

    -A vos ordres Tétesse, mais ça va pas être facile de les occuper pendant tout ce temps!

    -Eh bien faîtes leur donc repeindre la caserne plutôt que les psychologues.

    -A vos ordres Tétesse!

    Il claque des talons et s'en va... pour revenir quelques secondes après:

    -Quelle couleur?

    -Mais je m'en fous bien Baron mauve!... euh mauve faîtes ça en mauve, celà calme parait-il encore que...

    A cet instant le téléphone retentit comme dans les meilleurs séries télévisées c'est Jon-Bob qui  prend de mes nouvelles, je le remercie pour ses attentions et lui demande s'il ne pourrait mettre à notre disposition quelque 'esquif:

    -C'est qu'on est pas trop une puissance maritîme malgré nos prédispositions insulaires, écoutes vieux (oh cette manie qu'il a de tutoyer tout le monde!) je vais t'envoyer mon secrétaire d'état  aux ... problêmes sociétales...

    -Taux! Les problêmes, j'imagine qu'ils sont plusieurs !

    -Ah ouais tiens don' la merde j'y avais pas pensé il va falloir que je fasse un remaniement alors! Enfin tu vas voir il va te trouver une solution allez on se phone hein ciao.

    Ce garçon est ce que la démocratie a fomenté de plus répugnant depuis l'invention des toilettes publiques.

    Toujours est-il que le secrétaire d'état aux problêmes sociétales sus mentionné nous rejoint assez tôt et qu'il paraît bien décidé à trouver une solution à nos ennuis:

    -C'est que des bateaux on en a pas de trop et si on vous repasse trois pédalos ça fera pas votre affaire, notre flotte c'est surtout des thoniers, des pipoliers et des connardiers... des yachts et des paquebots de croisière quoi ! Si vous voulez Monseigneur on pourrait aller faire un petit tour sur le port voir si on ne peut pas vous trouver quelque chose.

     

    De fait je me rends compte de visu qu'il y a beaucoup de yachts et de paquebots, certains yachts étant même plus grands que les paquebots, mais des navires de guerre en état et surtout dans nos prix il y en a peu! Sir John Branke a organisé une quête qui a recueilli 6589 Brelotqs ce qui fait à peu prés 500 $ Futraks.

    -Il y aurait bien un aviso libanais, ils sont arrivés le mois dernier ils se sont égarés après des manoeuvres en Méditerranée on peut toujours essayer.

    Mais les libanais demandent un prix exorbitant de leur barcasse qui est tout au plus une grosse vedette trafiquée.   

    -Mais je suis con moi! Il y a Jean-Françouais qui pourrait vous dépanner! Jean-Françouais c'est son surnom, son vrai nom c'est Jean-François Bombsec. C'est un gars qui tient une baraque à frites sur le port, un français, un sous-marinier il est arrivé l'hiver dernier à bord du "Françoise Dolto"  un sous-marin nucléaire lanceur d'engins français, avec les événements en ex-France ils avaient même plus le rond pour payer l'anneau sur le port et puis ils se sont engueulés il y aurait même eu des cas de cannibalisme, ils se sont rapatriés en s'engageant comme soutiers sur un cargo chinois sauf le capitaine de frégate Bombsec qui était commandant en second et qui a ouvert une guinguette sur son batîment ça fait venir les touristes et ça lui paye sa place sur le port mais je crois qu'il voudrait bien rentrer maintenant, vous pourriez lui proposer de vous le vendre ou de vous le louer... excusez-moi on m'appelle...

    Son costûme se met à s'illuminer,vibrer, siffler, philarmoniser, c'est son téléphone portable, je comprends qu'il parle avec son reluisant Président  et raccroche rayonnant:

    -Jon-Bob, à la suite de votre remarque, vient de me remanier il m'a promu Ministre des Affaires Sociaux .

     

    Nous allons discuter avec mon compatriote le capitaine de frégate Jean-François Bombsec, c'est un marin comme je les aime, breton de  vieille et haute école, très attaché à son batîment et aux usages de "la Royale", il est en plein coup de feu, il a l'air de bien marcher son petit commerce, il a arrangé le sous marin accroché des petits drapeaux et des lampes versicolores, c'est charmant, nous prenons langue mais il se montre intraitable, il veut bien nous louer son sous-marin mais rien à faire pour nous le vendre.

    -Arrivé à la maison, au Plessis Bouchard je le mettrais sur câle comme ça je l'aurais sous les yeux, le matin en me levant!

    Belle figure de breton!

    Nous nous mettons d'accord enfin autour d'une bolée de cidre de banane sur un prix de location (haute saison quand même!) assorti d'une certaine somme forfaitaire pour l'achat du kéroséne.

    Premiers incidents quand l'Amiral veut décrocher la guirlande de lampions multicolores, repeindre en rose le batîment et rebaptiser le navire. (à suivre...)

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  •  

    La rubrique sexo-pétassing d’Urbane Tattack par Mary Keune-Debaze

     Et oui les filles revoilà votre rubrique sexo-pétassing avec plein de bons plans pour être toujours plus... enfin pas moins...  

     

    Sextoys :

    La main de masseur... dans la rondelle d’une conne.

    Faaabuleux ! Surtout et le plus important pour moi... puuf ! puuf ! ils n’ont pas oublié la fausse bague ni la fausse Rolex vaterprouffe, en plus elle est vibrante... puuf ! puuf ! et elle sonne aux heures pleines, les sensations sont étonnantes et on arrive pas en retard... puuf ! puuf ! driiiing ! aaaaaaaaaaaah ouiiiiiiiiiiiii je viens !

    Le marteau piqueur pneumatique avec le compresseur 15 cv. Pour celles qui veulent vraiment se faire défoncer. Prévoir des boules Quiés et des chaussures de sécurité.

     

    Les bonnes recettes de Julie l’anorexique : La garbure transgenre

     -Aujourd’hui nous recevons le chef Jean-Pierre Taincong de l’Aubergeouillade à Chandépiés-Lés-Pôpiétés

    -Bon alorrs ma petite Julie aujourrrrd’hui on va fairrrre une bonne Garrrbure ‘tain con !

    -Eh oui Jean-Pierre une bonne garbure allégée au soja et aux lentilles roses.

    -Au quoi ?

    -Au soja et aux lentilles roses, une garbure transgenre quoi.

    - Macarel mais tu te fous bien de ma gueule ma fille!

    -Il faut évoluer Jean-Pierre nous vivons à l’heure de la vorlde kitchen et du métissage des mélanges... vous prenez donc un beau filet de gland bien dégraissé...

    - Putaingue où j’ai mis le fusile ?... heureusement je me méfie et quand je monte à Paris que je viens chez les dingues je prends toujourrs  le fusile !

    -Calmez-vous Jean-Pierre ou je vais vomir déjà que tous ces aliments autour de moi vous imaginez pas combien ça me dégoûte.

    - Putaingue les cartouches ? Oùsque j’ai mis les cartouches !

    -Jean-Pierre ! Non Jean-Pierre !

    -Pan ! Pan ! ‘tain con !

    -Ah la conne elle m’a soufflé... aujourd’hui donc cherrrs tévéspectateurrs la garrrburrre à la bécasse... maigrrre...

     

    Courrier des lecteuses :

    Célia nous écrit :

    Je suis amoureuse de mon prof de stretching mais il me trompe avec mon prof d’aérobic que faire ?

    Mets-toi au tennis... et au golf.

     

    Littérature pétassophone

    Ce mois-ci nous vous offrons en esclusivité les meilleurs extraits du nouveau roman de Barbara Kelgland :

    Nous trois !

    (Collection Arrhlesconnes ! Tout un monde de connerie pour 3 € 85. ) En vente dans toutes les grandes surfaces rayon littérature industrielle... 3 € 85... ah ouais quand même, ça fait 25 balles quoi.)

     

    « Je rencontrais Pachocono à Paris dans une exposition de peintures... chez Leroy-Merlin.

    Pour payer ses études d’architecture il faisait des malfaçons chez Maison Bouic. Il voulait être « un grand architek qu’on cause à la tévé si tu vois amour ».

    J’appris qu’avant cela il avait été médecin en Allemagne dans une clinique de la forêt noire  où il avait combattu héroïquement une épidémie de gastro-entérite déclenchée par des Weisswurst pas fraîches pendant la fête de la bière, épongé et soutenu par sa seule infirmière-cheffe la fidèle Helga.

    Pour payer ses études de médecine il avait été pilote de ligne héroïque sur jemejet.com une compagnie chyprio-afghano-belgo-hondurienne à bas coûts de Bakou, où il était parvenu héroïquement après une erreur humaine de l’ordinateur de bord, à poser son airbus sur un parking de supermarché, enfin il ne s’était arrêté complètement qu’au rayon crémerie.

    Il me l’avait confié l’une de ces nuits où assailli par son passé fourni et tumultueux il ne parvenait point à trouver le repos, il m’expliqua que pour payer ses études de pilote de ligne il avait été aussi maharadjah en Inde et auparavant  armateur grec à mi-temps pour payer ses études de Maharadjah et enfin pécheur de fausses perles à Prisunic pour  payer le photomaton.

    C’était ce que j’admirais le plus chez lui sa volonté, depuis qu’il avait quitté son pays il avait toujours travaillé pour financer ses études nombreuses et successives :

    -Mais amour tu n’as donc aucune famille qui pourrait t’aider et te soutenir tout au long de tes études.

     

    ... Il ne me répondait pas, il se fermait... ou me foutait une baffe, je ne perdais point patience enfin un jour je parvins à démanteler ses défenses ultimes et il me raconta qu’il était issu d’une grande famille d’Amérique latine les Empalmados y Tres, mais orphelin très jeune, ses parents s’étant tués au club méditerranée d’Agadir pendant une course en sac disputée un peu bêtement sur la Nationale et gagnée largement par l’autobus qui arrivait en face, confié à la garde de son  grand père le terrribile Don Rrrraoul Empalmados y Tres  et de la douce et tendre servante la brave Arthritica, dés qu’il avait pu quitter l’immense estancia familiale et le redoutable aïeul il avait fui en Europe. 

    Peu importait nous nous aimions et d’un amour que je pensais indestructible.

    Et puis le grand-père le terrrrrribile don Rrrraoul était mort... entre deux putes disait le journal ( le sandouiche bolivien ça s’appelle, il faut quand même la santé, et lui il l’avait plus trop, parait-il qu’il avait soudain manqué d’air» « y a la salade qui couine avait dit l’une des putes ! », celle d’en haut,  « c’est pas la salade c’est le jambon avait rectifié celle d’en bas ! »)

    Pachocono héritait de l’estancia et de la fortune familiale et il prit la décision d’y retourner avec moi.

    Jusque là je ne connaissais que nos petits champs de tartiflette d’altitude savoyard, aussi quand je découvrais les immensités de l’estancia Empalmados y Trés ces milliers d’hectares de pizzas OGN sous le soleil couchant, à perte de vue des champs en téchnicolorés de Margherita épinards, Marghérita emmental et Margherita champignons (de tradition dans la province il pratiquaient la monoculture des Margherita.)  je fus émue jusqu’au tréfonds et je me dépêchais d’aller changer de slip avant de rejoindre Pachocono qui m’attendait sur ce que je croyais être la piste d’aviation de la propriété familiale ...  et qui n’était en fait que la salle à manger d’été.

     

    ... Chaque matin suivant le même rituel de deux âmes amoureuses nous parcourions à cheval le domaine et très vite nous nous roulions dans les champs et nous rentrions couverts de tomates/moules et d’anchois/champignons (je vous dis pas les notes de teinturerie.).

    Ennegulado le ranchero en jefe souriait avec tendresse en nous voyant arriver dans la cour de l’estancia, il disait avec un bon sourire que notre amour fou lui rappelait sa jeunesse quand il allait voir les putes à Contençion et la bonne bonne Arthritica, oui enfin la servante fidèle qui avait élevé Pachocono, souriait avec cette tendresse que je voyais sur son visage dés qu’elle découvrait la joie sur le visage de Pachocono qui souriait dés qu’il voyait la joie sur le visage de  sa chère et fidèle Arthtica qui souriait dés qu’... ect on l’aura compris ces deux-là souriaient souvent dés qu’ils voyaient la joie sur le visage de... merde v’là que ça me reprend!

     

    ... Quelques fois, Pachocono s’enfermait dans un mutisme inquiétant quoique sonore, inquiète je l’interrogeais.

    -Le cassoulado qui passe pas, j’aurais pas du en reprendre après la côte de boeuf à la moëlle de nonne...

    Je parvenais à le réconforter :

    -Ah ‘utain ça fait du bien je crois que j’ai tout rendu, je t’en ai pas trop mis sur ta chemise de nuit arachnéenne...

    Après le plus souvent nous faisions l’amour avec passion et nos corps vibraient à l’unisson... ou alors il s’ouvrait une bière.

    -Burp ! T’en veux chérie ?

    -Merci amour ça fait péter !

    Très vite pourtant je découvrais la terrible vérité, il n’avait jamais cessé d’entretenir une liaison avec Wilfrid Müller son ancien chef steward.

    -Chéri mais qu’est-ce qu’il a de plus que moi ?

    -Ben si tu sais le truc sur le devant et puis les deux petites balles qui se balancent, c’est marrant, ça occupe et puis il est vachement moins cassepion. Avec lui on peut discuter de tout et même s’engueuler il m’envoie pas les flics et puis il est quand même plus...

    -Plus quoi mais bordel de merde parle espèce de connard ou je t’éclate la gueule à coups de gaffe !

    -Plus... plus féminin.

    J’éclatais en sanglots, vrai j’en ai mis partout sur les murs et sur la moquette, et le sanglot pour le faire partir c’est galère, je fis mes valises, je savais qu’il me reviendrait et je lui promis que je l’attendrais. Je partis donc mais je me faisais la promesse de retourner ici un jour... avec un nettoie-moquette.

    Le soir tombait sur les champs de calzone du voisin (un original) qui rutilait comme au premier matin du monde... ziuuuuuiiiup merde j’avais encore glissé sur une rondelle de chorizo et je m’étais vautrée, faudrait peut-être voir à ralentir sur la Tequila je me pensais! Pays de merde, j’irais l’attendre à Bagnolet ce con quand il en aurait fini avec ses histoires de tantes !

    -Enculados ! Je gueulais de toute ma peine.

    -Oui quelqu’un m’a appelé ?

    -Non, non brave et fidèle Ennegulado je parlais toute seule, ne vous dérangez pas à quelle heure déjà le train pour Bagnolet ?

    (copyright Barbara Kelgland and Arrhlesconnes S.A Vevey 2010 vorld raïghts riserved)

    version imprimable: Lurbaine Revue 

     

     

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