• Nordnmark one point ! by H.T.Fumiganza journal du prince consort Raoultkë de Nordnmark 19...

    5 Juillet

    Je ne cacherais pas que les premiers jours passés à bord me furent pénibles. Incroyable ce que cela peut tanguer un contre-torpilleur, il est vrai que celui-ci n'est pas de la première jeunesse, tiens c'est à noter cela, j'en toucherais deux mots à Sir John Branke: le possible remplacement du sus-dit navire par un plus nouveau, au moins mieux récent.
    Est-ce le soudain dépaysement, les ennuis familiaux, bref j'ai été malade à n'en plus pouvoir, je me flatte pourtant d'avoir toujours eu l'âme et le pied marins, allez savoir.
    Et cet imbécile de Pezzolino qui s'engouffre de renouvelées pizzas à longueurs de journée et presque sous mon nez.
    J'aimerais d'ailleurs bien savoir comment il se les fait livrer à bord.
    Nous quittons bien heureusement la Baltique par une porte dérobée et enfourchons gaillardement l'Atlantique, après c'est longtemps tout droit:
    -Mais il ne faut pas rater la sortie! Me dit cet imbécile d'Amiral alors que je me renseignais auprès de lui sur la route que nous aurons à suivre.
    Le cher Sir John Branke passe une grande partie de son temps avec la délégation tsilongaise, le leader perpétuel N'Gutu N'Gutu 
    se plaignant d'être chaque jour de corvée de pluches pendant son voyage officiel.
    Et quoi il a bien fallu leur trouver une occupation, rien de plus dangereux qu'un leader révolutionnaire à qui l'on n'occupe pas les mains, alors j'ai donné des ordres pour qu'on le mette lui et ses ministres à la cuisine et aux tâches ménagères du bord .
    Je retrouve quelque accalmie hépatico-stomacale sur l'Atlantique jusqu'à ce que ce cher Sir John Branke vienne me trouver fort alarmé:
    -N'Gutu N'Gutu s'étonne que les couleurs Tsilongaises ne soient pas hissées en haut de mat prés du drapeau Nordmois?
    -Et quoi encore?
    -C'est qu'il est votre hôte et toujours chef d'état selon les usages internationaux qui n'ont rien prévu en cas de submersibilité du sus-dit état, d'autant qu'il demeure toujours un ilôt émergé de trois pieds carrés.
    -Et bien qu'il aille donc y vivre sur ses trois pieds carrés, si nous passons devant je l'y ferais déposer avec toute sa troupe! Enfin cette farce va-t-elle bientôt finir mon cher ambassadeur? 
    -C'est qu'il menace d'appeler en phonie la Caisse d'Epargne d'Uügsborgh... s'il découvre que le compte est vidé...
    Je le sens ému et pour émouvoir un britannique de carrière il faut un peu plus qu'un krach boursier ou un sacrifice de belle-mère.
    -Et bien soit nous ferons hisser votre torchon nous dirons que c'est là mon nouveau pavillon personnel.
    -Ah merci Tétesse... véritablement merci, vous m'êtes merveilleusement amical, c'est d'un brave!
    Je demeure accoudé au bastingage, réconforté par ce bel élan et dévisageant l'Atlantique, c'est vaste il n'y a pas à dire.
    Je suis en pleine évocation intérieure, invocation poético-philosophique lorsque, levant le nez sur les mouettes, surgit devant mes yeux le drapeau tsilongais que l'équipage est en train de hisser. Je fais appeler Strikeman qui surveille l'opération prés de la délégation Tsilongaise au bord du ravissement.

    -Ah vous voilà! Dîtes-moi cher Brank ne dirait-on pas... enfin une paire de...
    -Mais c'en sont Altesse, adroitement stylisées: une paire de testiculous de bélier avec un membre turgide au milieu: symbôle de force et de virilité du peuple tsilongais agrémenté d'une faucille et d'un pezburn, c'est un outil agricole, je ne saurais en traduire l'utilité, pour marquer son attachement prolétarien à la cause des peuples, au centralisme démocratique, à l'agriculture administrée et à tout ce genre de choses, l'ensemble sur un très joli fond rouge sanglant et...
    -Et c'est ce... cette saloperie bolchévico-rurale que vous m'avez faite accrochée... cet ignominie qui voisine avec nos trois couleurs... bleues... ah non là mon cher... non là vraiment...
    -Ne vous tourmentez pas outre mesure cher Tétesse. Dés que nous entrerons dans un port nous les masquerons aisément, j'ai l'habitude vous imaginez bien dans la diplomatie, il faut savoir mettre ses couleurs dans la poche, in ze pocket of ze queen's trousers comme disait mon oncle dans le jardin de ma tante, ce ne sont là qu'enfantillages de peuplades primitives, regardez plutôt comme ils sont contents, ah je ne vous remercierai jamais assez Altesse de...
    Je n'entends plus rien de ce qu'il me dit, un vacarme infernal occupant l'air, je regarde sur le pont en dessous, ces p... de nég... les tsilongais s'agitent avec frénésie en tapant sur des bidons d'huile et en vociférant.
    Ce pauvre Brank ravi me gueule à l'oreille:
    -C'est leur hymne national et révolutionnaire: "la Marche à l'aise" et je me permets de vous faire remarquer chére Tétesse qu'ils la chantent toute entiérement en français pour en marquer uniment le caractère fougueusement révolutionnaire. 
    Peuple attachant que ces tsilongais... ne puis-je m'empêcher de penser ému en me raidisssant au passage de leur hymne francophonée. (à suivre...)

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