• Nicolas Sarkozy est retourné en prison

    Nick Sarkozaïe went back to jail. Par Lofti Benayak 1/1

     

    A ma sortie de prison pour m'attendre il n'y avait que ce con de Lefebvre et un reporter de "L'Indépendant de Blagnac 'con" que j'ai vite viré, ces peloteurs de journalistes je peux plus les voir quand je pense à ce qu'ils me léchaient quand j'étais président et que je te les gavais de pizza au caviar et que je te leur écrivais leur papier et que je te les baladais en avion à travers le monde entier avec petits fours, champagne et stagiaires à volonté!  

    Pour Lefebvre c'est autre chose, un jour il m'a demandé pourquoi il avait jamais été ministre, je lui ai caressé la truffe et répondu qu'on avait jamais vu un clébard devenir ministre, il a pas compris et il a juste remué la queue de contentement comme aujourd'hui.

    -Ah ça fait plaisir de te voir chef.

    C'est tout juste s'il me lèche pas la gueule, c'était le plus con d'accord mais c'est aussi pour ça qu'il m'est resté fidèle.

    -Bon ça va, ça va, tu m'as apporté le dossier rose que je t'avais demandé de prendre dans la caravane à Gennevilliers.

    -Ouais mais ça a pas été facile les CRS sont venus dimanche dernier et ils ont évacué le campement. Heureusement Melesscu le gitan m'a trouvé une place pour garer prés de l'usine à gaz à Epinay, c'est pas Deauv'  mais tu verras on y sera bien et puis on est près de la nationale et entre les pare-brises et la vente de bouquets on peut se faire pas mal de ronds.

    -Me fais pas chier avec ça!

    Je te le foutrais bien au bloc, c'est ce qui me manque le plus de quand j'étais flicaillon suprême...

    Faut le voir dans son costard rayé de publicitaire défroqué et suicidaire qui a viré clodo, avec ses longs cheveux gris et sâles il est vraiment pas sortable... putain en plus il est en pantoufles!

    -Tu pouvais pas mettre des pompes!

    -Mes John Lobb sont au ressemelage et j'ai pas de quoi les en sortir.

    -Bon allez on va direct à l'ambassade des États-unis!

    J'ai monté tout mon dossier de retraite d'agent de la C.I.A, j'avais un poste important, j'étais Square Chief Leader, si l'on veut en français ça ferait chef de square en chef, c'est pas rien quand même, ça plus ma complémentaire du Mossad je pourrais m'en tirer.

    -Ouh-là ça fait une trotte dis don'!

    C'est pas avec ce que j'ai ramassé en fabriquant des poupées vaudou en taule qu'on va pouvoir se payer un taxi alors on lève un vélib devant un marchand de cycles bio et un autre garé prés d'un  pressing végétarien et en route.

    -Dis donc chef t'as perdu ton coup de pédale on dirait?

    -Tu crois que c'est en faisant du jogging autour d"une lunette de chiottes qu'on peut entretenir sa forme.

    C'est vrai que je souffle. Heureusement à partir de la place de l'Étoile ça redescend et on arrive dans les temps.

    Je suis reçu au bout de quatre petites heures par l'adjoint au sous-chef de poste qui me dit qu'y manque des pièces à mon dossier dont l'imprimé 1258-BG corrigé 23 (y sont pires qu'à la sécu!) de capacité à remplir les formulaires et le certificat de non condamnation pénal.

    Merde j'avais pas pensé à ça, si seulement il y avait eu une petite amnistie présidentielle là-dessus comme à l'époque de la république, la vraie, la barbue quand à chaque heureux avènement on effaçait les ardoises mais mes salauds de successeurs bon bourgeois et bien pensants ils ont fait comme moi, ils ont pas pu s'empêcher de faire une leçon de morale au petit peuple, à la manière des rentières dans le temps qui envoyaient les gendarmes à la petite bonne voleuse de fraises et ma condamnation à dix-huit mois fermes (et définitifs!) pour racolage actif, passif et transversal en dehors d'une période électorale et haute trahison en réunion (de l'OTAN) risque bel et bien de me coûter ma pension, après tout ce que j'ai fait pour eux!.

    Sur la route on s'est arrêté chez la Veuve Balladur, elle m'avait fait savoir qu'il avait pensé à moi l'homme d'état honoraire avant de calancher et  m'avait laissé un petit quelque chose, et tout ce que je récolte c'est un portrait encadré et dédicacé de lui qui encombrait le bonheur du jour.

    Il faut reconnaître quand même qu'il m'avait prévenu la vieille loche: attention au second mandat, c'est le plus périlleux et de m'expliquer que sous la cinquième le premier mandat est en règle générale: simplement consternant et le second carrément farce, je reconnais avoir un peu forcé sur le côté farce, mais ils arrêtaient pas de m'élire ces cons-là et plus je leur en faisais voir, plus ils godaient, qu'est-ce que j'y peux si le gaulois après 25 siècles de moustaches assumées a viré d'un coup "closed queen" .     

    Et puis il y a les bons copains, ceux du temps de la grande régalade, pour lesquels je me suis bougé pour arriver à vendre, au déballage, au cul de l'airbus, leurs saloperies sur les marchés... étrangers et qui maintenant me prennent plus au téléphone, et je parle pas du fils Bouygues qui m'a même résilié l'abonnement gratuit de mon portable, la dégringolade quand ça commence... à la fin de mon second mandat y a des patriotes qui trouvaient que la France d'après elle ressemblait plus à grand chose, qu'elle était plus du tout figurative et ils ont essayé de me fusiller, coup de bol c'était un vendredi et on fusille plus le vendredi depuis que j'ai installé les Frères Musulmans en ex-France, heureusement que c'est pas tombé un dimanche.

    Il y avait quelque temps que ma Carlita m'avait laissé tombé, elle était parti avec Jean-Claude Durex le roi de la capote, il faut dire aussi que c'était la grande affaire de sa vie la capote, ça et ses meules, une mystique quoi!

    Par la belle-fille du cousin d'un copain de la petite amie du concierge de l'Elysée,j'avais bien réussi à nous faire embaucher à Paris Propreté,on traversait Paris en motocrôttes ça me rappelait un peu les cortêges officiels mais ils ont trouvé que Lefébvre faisait sâle et on s'est fait virer. Après... après on coule vite sans portable.  

    Enlever ses portables à un homme c'est vraiment lui retirer sa dignité d'être humain.

    -Dis donc on a plus un rond y me dit l'ex-communiquant en sortant de l'ambassade et en regardant ses charentaises qui prennent l'eau, c'est sûr Paris en Novembre sous la flotte et sans le rond ça fout le schwartz, il secoue sa Rolex:

    -Merde elle a pris l'eau et elle perd ses aiguilles, c'est Séguéla qui me l'avait donnée.

    -Il avait du l'acheter en Thaïlande, bon on va essayer de se faire un sac.

     

    On est calé depuis une heure devant le conseil constitutionnel quand la grosse Simone sort, à vélib ça va pas être facile l'abordage normalement c'est en squouteur que ça se pratique ce genre de sport, quand même je réussis à lui tirer son cabas Hermès et à m'arracher, ce grand connard de Chirac essaie bien de nous courser mais il a perdu son flair et  il se met à courir derrière un taxi en aboyant.

    On se rapatrie pas sans souffrances à Épinay et on se dépêche de repeindre les vélibs avant d'entrer dans la caravane pour faire à la bougie l'inventaire du sac: cinq cent balles, les oeuvres complètes et lubrifiées de Frédéric Mitterrand (il faut reconnaître que ce garçon a toujours fourni le lubrifiant et c'est rare dans l'administration!) un vélo d'appartement avec la pompe bien sûr et son tricot en cours et c'est tout. Ah la salope!  

    Vrai on commence à désespérer quand Melesscu entre:

    -Je pas déranger votre station dinatoire?

    Je le foutrais bien au bloc ce Mélesscu qui m'a tout l'air de passer sa vie à délinquer même en véquende mais enfin bon il nous explique qu'il est sur un coup mais qu'il peut pas y monter lui-même à cause "foulure de rate en tombant de jeune cousine..."

    Son affaire c'est une rombière bourrée d'oseille qui crèche à Neuilly et à quoi il faut tirer ses bijoux, elle est en vacances de neige à Doobaïe pour six mois. Je suis pas trop chaud pour revenir dans le coin mais on s'y colle quand même, bien obligés. Il nous repasse des uniformes de schtroumpfs, de petits bleus, de flics quoi et taïaut!

     

    Dés qu'on entre dans l'appartement je respire la grosse gourance, avec ma lampe j'éclaire une photo sur le piano:

    -C'est... c'est ... Cé... Cécilia!

    -Oooooohéééééééooohh! Fait ce con de Lefèvre qui m'accompagne en croyant  que j'en pousse une.

    Cécilia mon ex-poupougnette, je l'ai reconnue tout de suite la photo est pas récente mais le flingue que pointe sur nous le concierge l'est beaucoup plus.

    Au procès elle est venue déposer c'était mou, volumineux, ça sentait pas bon  et y m'ont collé le maximum de la peine plancher en tant que récidiviste (les deux quinquennats qui ont surtout compté!) et mon con d'avocat commis d'office a pas pu empêcher la rétention de sûreté à cause de ma grande dangerosité sociale. Lefèbvre, lui, y l'ont envoyé à la S.P.A. ça m'étonnerait qu'il passe la semaine, je vois pas qui aurait envie de l'adopter ce corniaud-là!

     

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