• Et s'il était con ! Journal de la France de Pendant par François F.soumis by Lofti Benayak

    Et s'il était con?

    Journal de la France de pendant par François F. soumis.

    Lofti Benayak 1/1

     

    L'interrogation s'est lôgée dans ma tête pendant le "sommet mondial du réchauffement qu'on cause à la tévé", à Copenhague moi j'y étais pas, déjà ça me tentait pas trop les pays nordiques en cette saison, je préférais me reposer chez moi à Pathétique-sur-Navrant, et puis Pineulope veut pas que je voyage en avion, et mon maître admiré depuis quelque temps m'a coupé les crédits et pour les voyages officiels il me donne plus que des tickets de bus ou de métro, pour Copenhague j'avais calculé, il me fallait 96 carnets et j'étais obligé de changer 187 fois. La dernière fois pour aller au Brésil il m'avait fallu 3897 carnets... et encore je m'étais retrouvé en Bolivie, dire si j'appréhende mon prochain voyage officiel en Chine, je prends Mairie d'Issy je change à la gare de Vladivostok rive-gauche puis Irkoutsk Chantiers mais après je sais pas si je sors à  Bé-Kong-les-Lotus  ou directement Place Tien-An-Men. Quand même qu'est-ce qu'il me fait pas faire!

    Bon de temps en temps il faut se reposer aussi, penser à soi, la France ça va  un peu... quand même il avait été dur avec moi:

    -Tu comprends c'est un truc pour les grands... de la planète. Comme d'autres causent "couture ou chiffons" nous on va y causer "planète", aérophagie bovine et jus de betteraves, t'y comprendrais rien, il faut être un visionnaire comme moi, mon horizon c'est le prochain millénaire toi c'est le bout de tes pompes, allez j'y vais, je te laisse la Roselyne elle me gonfle trop avec sa grippe du peigne-cul et puisque vous êtes "pays" vous avez qu'à aller inaugurer des vieux ensemble dans votre coin.

    D'un autre côté ça tombait bien j'avais justement à inaugurer une maison de retraite à Noisillons-Les-Gommeux tout près de Pathétique-Sur-Navrant, j'ai appelé Roselyne:

    -... on peut vacciner dans ton bled? Elle m'a demandé.

    -Béh oui, comme partout.

    -Et il y a beaucoup de vieux?

    -Ah ben y a que ça!

    -Super y a pas plus collabo que les vieux, on va en passer un max de doses, j'arrive Pinouillette.

    -M'appelle pas comme ça, Pineulope elle aime pas.

    "Pinouillette" c'était un surnom que Roselyne m'avait donné après m'avoir dépucelé dans la salle paroissiale de Pathétique-Sur-Navrant.

     

    A peine arrivé chez moi, en TGV on y est en même pas 17 heures, voilà le téléphone qui sonne, c'est mon maître considérable, il est tout content parce que pour son petit Noël, Obama son chef vient de lui offrir, une laisse toute neuve et maîtresse Angela lui a acheté le collier à clous qui va avec:

    Comme on s'inquiète d'un membre de la famille qu'on a jamais vu mais qu'on sait pas bien vaillant j'uis  demande des nouvelles du "Réchauffement":

    -Tout va bien ça continue mais qu'est-ce qu'on se les caille, et ces enfoirés de la météo qui avaient prévu du grand beau temps ensoleillé sur Copenhague, bon je te quitte j'ai une réunion d'experts avec Nicolas Mulot et Laurence Lamborghini.

    Là que je me suis demandé s'il méritait bien sa panoplie d'homme d'état que je lui avais acheté pour Noël, ça taillait peut-être un peu large pour lui, l'essentiel de sa morale politique pesait pas plus lourd qu'un numéro de Paris-Match bien retouché et quant à sa pensée de visionnaire de comptoir ça se résumait aux titres du journal de vingt heures. Un homme d'état ça bêle pas de concert avec les cons, il me semble non?

    Je vais pour prendre mon petit-déjeuner quand débarquent dans la cuisine (on bouffe dans la cuisine de la Préfecture, pasque Pineulope elle préfère que je fasse des miettes chez le préfet que chez elle!) la Roselyne avec deux types en blouse blanche et seringue à la main:

    -Bon on y va!

    Je reste coi ma tartine beurrée levée haut à la main, (c'est Pineulope qui me les beurre, et comme c'est le beurre au préfet elle y va large, pas comme à la maison, et pareil pour la confiture, vrai je me régale et je regrette pas mon véquende!):

    -On va t-où?

    -Mais vacciner les vieux, allez il est huit heures.

    -Mais l'inauguration est pour 14 heures moins vingt!

    -Écoute ma Pinouillette, t'es bien gentil mais moi  j'ai encore 92 millions de doses à passer, alors c'est pas encore cette semaine que j'aurai mon dimanche... à propos je t'ai piqué toi?

    -Cinq fois déjà, je sens plus mon épaule.

    -Dommage.Allez en route!

    On arrive à la maison de retraite Raymond Radiguet de Noisillons-Les-Gommeux. Roselyne elle a fait distribuer des prospectus comme quoi il y en aurait pas pour tout le monde et ça se bouscule, vrai on se croirait en 40 pendant l'exode, il vient même des petits vieux des autres maisons de retraite les bras chargés de paquets de sucre parce qu'ils ont préféré faire des provisions au cas où la pénurie de vaccins s'étendrait aux denrées alimentaires et on est obligé d'ouvrir la Halle aux Cons Marcel Desnoeux pour faire face à la demande.

    La Roselyne elle exulte et déballe les cartons de vaccins pendant que les infirmiers piquent à tout va et vaccinent même les bichons des veuves.

    Je suis en train de me baisser pour féliciter de sa démarche citoyenne un vieillard en fauteuil roulant, quand la Roselyne en profite pour me vacciner traîtreusement dans le dos une fois de plus.

    -Aïeouille! Putain ça fait mal!

    -Et de six ma Pinouillette!

    Le soir elle fait ses comptes:

    -... 'me reste plus qu'à liquider 91 978 789 554 doses de vaccin aprés Noël on essaiera ça sur les marchés et au porte à porte avec une convention obsèques  gratuite ça pourrait marcher.

    La pauvre elle me fait un peu chi... pitié avec ses vaccins, aussi a-t-on idée d'en commander comme ça un cent... millions d'entrée, je sais bien que c'était pour faire plaisir aux amis et faire marcher l'industrie mais quand même... en plus j'ai mal à l'épaule maintenant et je me couche fiévreux.

    Le lundi matin de plus en plus vaseux, la sueur au front, je vais à l'aéroport accueillir le grand homme de retour de campagne, je suis un peu anxieux à l'idée de retrouver mon maître inestimable, il est de méchante humeur à ce qu'il parait, ça a foiré dans les grandes largeurs son happeningue mondialisé, les tauliers de la globalisation qui lui ont dit de se calmer, que c'était pour rire le "réchauffement" que personne y croyait vraiment mais que ça permettait de gouverner les couillons par la trouille, exactement comme dans les entreprises, comme ça ils sont pas dépaysés.

    De fait il est en rogne, il a le nez tout rouge et une écharpe autour du cou:

    -Putain de pays de berde! Putain de réchauffement à la con! Je grois bien que je b'ai enrhubé!

     

    version imprimable: http://revue.lurbaine.net

    « NORDNMARK ONE POINT ! by H.T.Fumiganza 24 journal intîme du prince consort (pas) Raoultkë de Nordnmark178 236 ° suicide d'un client de Orange. »
    Partager via Gmail Delicious Technorati Yahoo! Google Bookmarks Blogmarks Pin It

    Tags Tags : ,