• Momo dealer-chauffagiste par G.M.Néoletto 1/2

    <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p><o:p> </o:p>

    A l'époque je dealais à la Cité Léonide Brédz-Néfles à Quimper c'est le fief des Mokrani, ils viennent de Casa.  Avec l'aîné Katoubi on était très  pôte. Il m'avait même prêté une fois sa Merko 960 SL, il disait qu'il y avait que le roi du Maroc qui avait la même. A l'intérieur c'était tout en cuir de canari, c'est encore plus chère que l'autruche, rien que pour une bagnole il faut 42589 canaris mais c'est trop la classe, c'est lisse comme une capote lubrifiée, un peu emmerdant dans les virages où on fait zuiiip ! zuiiip ! Mais mauve et jaune  avec les flammes vert pomme comme ça ouais elle jetait un max. C'est lui aussi qui m'a repassé la foi, un jour il m'a dit :

    -Momo tu peux pas continuer à zoner comme ça tu dois faire quelque chose de ta vie, le Retentissant t'a pas mis sur terre pour rien foutre !

    -Tu crois Katoub ?

    -Comme je te dis, ce soir tu vas aller à la mosquée et tu verras le saint homme...

    Le saint homme c'était son frangin Meklouf qu'avant son départ pour la Bosnie on appelait Meklouf le louf parce qu'il butait tous les chats qu'il trouvait à cause que le prophète les aimait pas parait-il. Mais depuis son retour il s'était vachement calmé ... avec les chats, même si ça le reprenait parfois. Maintenant son truc c'était la guerre sainte, c'était l'imam de la mosquée Al Savashié de notre cité, il était entré chez les Frères (les frères musulmans) et il balançait tous les deux jours une fatwa contre Monsieur El Kawa qui tenait la supérette parce qu'il vendait encore du porc, fumait des gauloises et traitait les barbus de petits enculés prétentiards, il faut dire qu'il les aimait pas les FM because il était égyptien et que là-bas il disait qu'ils avaient bien foutu la merde.

    Entre deux fatwas ça l'empêchait pas de s'occuper aussi du service après-vente pour les portables, les scooters, les flingues et tous les trucs que Arzim un autre Mokrani vendait dans la cité.

    Les armes le saint homme il s'y connaissait vachement, il pouvait démonter une kalachnikov rien qu'avec la langue et les dents rapport à son entraînement en Bosnie mais moi je préférais aller chez Darty et pas leur acheter trop de trucs parce que pour la garantie ils étaient pas très larges les Mokrani Bros et ils sortaient tout de suite les ya dés qu'on essayait de passer derrière le comptoir ou de réclamer.

    Tout ça pour dire que causer avec Meklouf le louf ça me disait trop rien :

    -Tu crois vraiment que c'est nécessaire Katoub.

    -On peut pas vivre sans religion c'est haram et toi t'as pas de religion ?

    -Ben je sais pas je m'en suis pas trop occupé, ma mère a pas voulu me faire baptiser par le curé pasqu'elle a dit que comme ça je choisirai mieux quand je serai grand !

    -Sûr qu'elle aura confondu avec le catalogue de La Redoute. Bon on attendant je vais te trouver une occupation

    Katoubi il faisait du discount de shit, c'était l'Edouard Leclerc du shit il fournissait même les caddys à l'entrée des caves il avait fait des études d'économétrie pratique à la Lonedonne Biziness Scoule et d'afghani balistique à la Peshmerga University of Kabul.

    Avec les stocks qu'ils avaient les Mokrani ils risquaient pas de manquer. Un jour où ils avaient eu un gros arrivage du Maroc c'était leurs oncles qui cultivaient  le shit au pays, ils ont réquisitionnés toutes les caves de la Cité pour entreposer leur came, il a fallu que tout le monde débarrasse  sa cave et remonte ses affaires, ça a duré tout l'après-midi, personne a protesté et même le flic du bâtiment 6 H il a fait comme les autres. Pour dire s'ils sont respectés les Mokrani.

    <o:p> </o:p>

    Et c'est comme ça que j'ai commencé à  aller à la mosquée le soir  et à dealer l'après-midi, Katoub m'avait trouvé une place dans un bistrôt prés du collège  Philippe Delerm.

    Moi j'ai un CAP de plombier chauffagiste, enfin je l'ai raté, dont deux fois de peu, mais comme artisan–dealer je suis « autodidak » comme ils disent à la chambre des métiers, faut dire que le bizness ça m'a tout de suite plu je me suis fait une clientèle chez les p'tits bourges, ces petits pédés qui écoutent du Carla Bruni ( ch'ais pas comment ils font moi j'entends rien quand elle chante) achètent des jeans neufs déjà tachés et troués et militent écolo en dégonflant des pneus.

    C'est sûr y a des trucs que je ferais pas comme trafiquer des cigarettes, ça c'est vraiment dégueulasse mais la drogue c'est pas pareil, c'est le progrès, c'est moderne, y a qu'à voir y n' ont prennent tous à la Tévé, une fois j'ai même servi une startévé de passage à Quimper, Jean-Luc Hardiçon il venait faire une animation pour l'inauguration d'un Shopi et il était à court, il m'en a tellement pris que le coffre de son quat-quat était plein'il a fallu que j'aille au réassort en urgence, heureusement ce coup ci je l'avais pas coupé, je me suis dit qu'il allait peut-être me faire de la pub à Paris, je voulais le mettre sur la camionnette comme les épicemards ils font chez les britiches avec la reine d'Angleterre dés qu'ils lui ont refilé une livre de pommes mais Katoub y m'a dit qu'il valait mieux pas.

    Les affaires ça marchaient bien, je me suis acheté une camionnette et avec Josy ma fiancée on s'est loué un petit pavillon.

    J'avais ma clientèle, je payais les taxes, quand même qu'est-ce qu'y nous prennent, j'avais même pris deux compagnons que la chambre des métiers m'avait envoyés pour les former au métier de dealer demi-gros/ détail.

    Oh la vie était pas non plus facile, on a eu des problèmes avec Josy, la vie d'un artisan c'est pas facile de nos jours avec les règlements qui changent tout le temps un exemple avant on faisait dans le cannabis c'était notre spécialité alors vous imaginez les problèmes  quand on a eu quand il a fallu passer à la coke à cause de la dépé (dépénalisation) du cannabis, on était pas trop bien formé on en vendait bien un peu, aux parisiens de passage surtout comme j'espliquais mais sinon ici on en avait pas la vente les bretons y préférent se mettre dans le nez l'air du large, en plus y fallait s'équiper pour être aux normes européennes, là encore le syndicat et les fournisseurs nous ont aidés, y nous ont envoyés de la doc technique mais c'était en colombien pasque les Mokrani ils s'étaient associés avec des colombiens, la coke y faisaient pas ça au bled.

    Enfin grâce à la préfecture on a eu droit à des subventions de réorientation-formations, aussi on a bossé de not' côté faut pas croire et c'est comme ça que j'ai eu le label Qualicoke et Snifelec, bon le shit ça se vend toujours comme produit d'appel prés des maternelles mais on fait plus rien dessus.

    Sinon mon plus gros client  celui qui m'en prenait le plus c'était un copain d'enfance Jean-Claude Merguéze, enfin un copain, je l'avais connu à l'école, on a avait été tout mômes ensemble mais lui ses parents y z avaient de la thune, je l'avais toujours détesté pour ça et aussi pasqu'il était premier partout, les autres lui cassaient souvent la gueule à la récré et moi non mais par paresse alors il m'avait pris pour son copain. Maintenant il avait viré bouddhique, il écrivait des poésies, faisait des bouquins  inutiles et jouait le concerto pour piano de Mozart à longueurs de journée, il avait jamais travaillé de sa vie ce mec-là, pourtant les profs disaient qu'il était promis à un bel avenir ! Un parasite quoi. Moi je suis peut-être qu'un petit artisan dealer mais je suis un travailleur, le taf ça me fait pas peur.

    Je me foutais bien de sa gueule, qu'est-ce qu'il a pu se mettre dans le nez grâce à moi, je lui coupais sa came avec tout ce que je trouvais, du débouche-chiottes à la poudre à récurer, n'importe quoi qui me tombait sous la main et chaque fois qu'on se voyait il me souhaitait un avenir des plus « propitiatoires » et des conneries comme ça, moi je pensais qu'il se foutait de moi et je lui rongeais un peu plus la tronche, et le plus marrant c'est qu'il venait me supplier encore de lui en refiler.

    Il a perdu ses vieux, à la fin il était pas beau à voir, c'est marrant pasqu'à la tévé ça leur réussit plutôt la drogue, bon de temps en temps y en a bien un  de présentateur vedette qui se met en torche, viole une hôtesse de l'air ou détourne un car de CRS, mais je veux dire ils présentent bien quand même et ben lui c'était tout le contraire il perdait ses dents, il maigrissait même des oreilles, pourtant il était pas bien vieux, mon âge quoi : 28 ans maximum. Un matin on l'a retrouvé cané, tout seul dans son grand pavillon de banlieue, parait qu'il était cardiaque en plus, et ça de tout môme, le lendemain j'ai reçu une lettre de lui, enfin une lettre juste un mot c'était écrit : « Je te souhaite un avenir des plus pouacres ! »

    Au début je m'en ai foutu de sa bafouille, j'avais mon boulot et puis quand même ça me travaillait, j'ai cherché ce que ça voulait dire : « pouacre ». J'ai cherché mais dans mon Larousse, pourtant en couleurs, y z'en parlaient pas, je suis allé à la bibliothèque municipale j'ai demandé à la bibliothécaire le rayon des dictionnaires mais elle m'a dit que ça existait plus, que maintenant il y avait Internet pour ça mais qu'elle venait de recevoir le dernier livre de Philippe Delerm. Je l'ai traité d'enculée de mal baisée et je m'ai barré. (... à suivre...)

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  • 10.
    Le retour de Mademoiselle Br...
    <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p>-Mais enfin on ne bute pas tout un orchestre de chambre comme ça ! Ils  étaient si mauvais que cela mon petit Valter ?
    -Oh certes ils avaient un peu baissé mais pas au point de... et puis à tout le moins lorsque l'on on s'attaque à la musique de chambre et quelques fois l'on peut avoir des motifs nobles pour  se laisser aller à de telles extrémités, c'est que l'on croit à la responsabilité collective et l'amateur éradiquera alors la formation fautive au complet, il me semble non ?
    -A-t-on seulement affaire à un connaisseur véritable mon petit Valter ? Qui sait de nos jours... nous sommes dans le règne du n'importe quoi... un tueur en série impatient de faire du chiffre ? Mais tu veux dire qu'il en manque.
    -La Coucourbitowa et le ténor le grand Décato Vafanculi !
    -Ces deux-là Fred Meuleens notre correspondant en Belgique les a  logés, ce soir-là leurs collègues les ont accompagnés seulement jusqu'à la gare de La Conche, ils sont présentement en tournée à Maubeuge.
    -Ah bien, ça m'aurait fait de la peine... pour le cher Décato... ah si dîtes-moi Chef il y avait aussi l'accompagnatrice de la pianiste...
    -Il y avait donc une pianiste ?
    -Souvent dans les orchestres de chambre.
    -Comment s'appelle-t-elle ?
    -La pianiste ? Mademoiselle Br...
    -Drôle de nom ?
    -Elle s'appelle Brrrzzczinskaïak... et encore j'ai du en oublier, alors tout le monde l'appelle Mademoiselle Br..., c'est l'agent de Maragaretha Coucourbitowa qui me l'avait conseillée, la seule condition était de lui fournir une accompagnatrice et d'amener jusqu'au lieu du concert son piano, elle se déplace toujours et partout précédée paraît-il de son Graffenberg châssis long, un splendide piano à queue laqué bleu sombre...
    -Tu n'aurais pas l'immatriculation ?... fais effort mon petit Valter c'est important.
    -Voyons, il avait une immatriculation suisse... non luxembourgeoise je pense... enfin je crois me souvenir... 
    Nous étions attablés devant un fastueux plat de fruits de mer, sur le port de La Ponche, au Café le Baltec, moi-mâme, le Chef ‘von le Gueuzec, Walter Chéchignac, Conchito le neveu de Donâ Chupita, garçon charmant qui je l'ai dit servait à Walter de chauffeur-garde du corps, attaché culturel et vice-consul d'active.
    Curieusement le spectacle des exmaraisons successives de chacun des membre du Quintette Van Der Meuh, altiste, violoniste, hautboïste, flûtiste, d'entre l'eau sale du bassin n° 8, ne nous avaient point coupé l'appétit jusque là.
    Peut-être parce que quoique morts et sans doute même  profondément assassinés, ils avaient conservés une certaine élégance statuaire dans leur tenue de soirée agrémentées d'algues et capotes usagées. 
    Soudain, le brigadier de gendarmerie fit signe d'amener au grutier qui aidait les hommes-grenouilles à sonder le port. Et ce fut le gros Van Der Meuh mon voisin de table de l'autre jour qui apparut, il avait au moins doublé de volume et  beaucoup perdu de ses couleurs naturelles, le belge, de le voir ainsi accroché tout en haut du câble comme un apprenti-nageur, bras et jambes ouvertes, la chemise en torche, nous fit grande impression et Walter Chéchignac repoussa avec dignité la mayonnaise.
    -Dieu du ciel quelle vilaine mort on lui a fait !
    Il y avait maintenant de la colère chez mon hardi compagnon.
    Un long temps de silence et de recueillement passa.
     
    -Pourquoi je t'ai tout de suite prévenu mon petit Valter, comme instigateur de leur venue à La Conche, on risque de vouloir te mêler à tout ça.
    -Ah ça alors !
    Je m'étais levé de surprise, le grutier venait de déposer sur le quai à la suite de tous les autres et à côté de Van der Meuh le magnifique piano bleu nuit.
    Un dépanneur-mécano de la Préfecture, en bleu lui aussi, mais tâché de graisse noire vint procéder aux constatations d'usage, il  donna quelques coups de chaussures dans les roues du piano après quoi il ouvrit le capot, à l'intérieur une morte reposait.
    -C'est... c'est elle ? Me demanda Walter.
    Je chaussais à nouveau les petites jumelles du Chef ‘von le Gueuzec, je me souvenais très bien de cette Mademoiselle Br... qui m'avait fait si grande impression aussi fus-je catégorique :
    -Non !
    -Alors c'est l'accompagnatrice ?
    -Non même pas... celle-là je la connais pas. 
    -Et l'immatriculation ? Insista le Chef ‘von le Gueuzec.
    Je tournais ma casquette pour m'appliquer à la visée périscopique. L'avant du piano portait prés des deux autocollants rouges réglementaires (une initiative heureuse du Cercons pour limiter les accidents dans les intégrales de Bach au moment des grands départs en vacances) de limitation de vitesse: 50 coups de doigts à la minute (cdgts/min) dans les staccati et 80 dans les forzaïtali, une plaque d'immatriculation.
    -Elle est luxembourgeoise. Confirmai-je.
    Walter me prit les lunettes des mains et après une longue mise au point il annonça avec quelque triomphe :
    -Mais le bidule a été repeint, à la va vite il y a des traînées noires sur la carrosserie.
    Le Chef ‘von le Gueuzec retrouva derechef de l'appétit et se réapprovisionna en palourdes avant que de nous annoncer son plan de campagne :
    -Elle n'aura pu se résoudre à immoler son piano. Votre Mademoiselle Br... ne doit pas être pour rien dans cette sale histoire. Après il suffira de retrouver le Graffenberg châssis long bleu nuit et de la cueillir.
    Le raisonnement était imparable, aussi Walter ne chercha-t-il pas à le parer et nous resservit-il tous généreusement en muscadet.
    Je crois pourtant que nous étions déjà bien assez saouls comme ça.  (à suivre...)
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  • Les ouvrages de l'Urbaine des Arts http://lurbaine.net jusque là disponibles en deux formats brochés : A<250 pages=11 euros et B>250 pages=13 euros  15 titres déjà parus sont maintenant proposés sur support Flash Drive 2Go de marque Intuix avec deux titres au choix chargés + couverture imprimable au prix sans conccurence de 22 euros porc compris!!! Vous pouvez commander sur : commandes@lurbaine.net ou lurbaine@wanadoo.fr

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  • Sondage IFLOP/ setorcher-bouger.gouv.enc

    Enquête effectuée à la sortie du Balto, rue Franpin à Bagnolet sur 67589 personnes agées de 18 à 87 ans.

    A la question sur qui allez-vous voter ?

    1179% ont répondu sur Béééééééééééééééééé...rou !

    225% ont répondu sur... l'aut'...  mais si comment déjà le nain à ressorts: Sarkopette !

    314% ont répondu sur la mère Régence, lui mettrait bien un p'tit quéque chose ! 

    127% ont répondu comme d'hab su' la lunette des chiottes !

    enfin 67% ont voté prématurément sur les pompes du sondeur.

    <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p>

    Et n'oublie pas camarade le seul mot d'ordre citoyen :

    Chie dur ! Chie mou ! Mais Chirac dans le trou !                                                     
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  • 9.
    Re-Les sœurs Dartemont.
    <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p>C'était visible qu'il la regrettait sa casemate de tir, son confessionnal à double oeilleton le Walter Chéchignac. Il regardait les nièces et sœurs Dartemont à la sournoise.
    Tout de suite l'église s'était remplie, c'est qu'il n'y avait pas que les sœurs Dartemont et leurs mômes, il y avait aussi deux maris supplétifs, à notre grand et viril désespoir. Deux maris marqués sur l'état des stocks, et qui ne demandaient sans doute pas tellement à être mis en ligne, le genre cadre supérieur bien formé, bien noté, intelligent, père de famille, officier de réserve mais qui raterait perpétuellement la dernière marche à cause de sa réserve et de sa famille, sans exotisme aucun donc, sans culpabilité prouvée non plus.
    Je pris sur moi, de les conduire à l'autel, soit devant les bières.
    -Et deux bières à suivre, deux ! Commenta Jean-Pierre en agitant son torchon.
    Je leur présentai la première ligne, les notables, dont le Chef ‘von le Gueuzec et monsieur le Consul  Général Walter Chéchignac, qui bredouilla, je n'invente rien, il était encore subjugué par l'apparition et ne vit pas même que l'un des petits garçons venait de lui visser sur son pantalon à hauteur de braguette un cornet de glace désaffecté qui lui faisait un nez de clown en partie basse.
    Et puis il y avait ce parfum dont m'avait parlé Walter, c'était vrai les sœurs Dartemont anciennes et modernes, vivantes et défuntes exhalaient un parfum d'inédit et de sensualité puissants.
    <o:p> </o:p>Nous passâmes au salon... pardon au cimetière, la chapelle des Dartemont avait encore belle allure avec ses deux fausses cheminées et ses fenêtres en dentelles, transatlantique haut sur l'océan même si la gîte, arthrite des vieux paquebots, commençait de se faire sentir.
    Le plus surprenant était sur les inscriptions l'absence complète de prénoms masculins.
    -Etonnant le nombre de génération de sœurs Dartemont qui se sont succédées, elles vont toujours par paire, vous les avez comptées ? Demandai-je à Chéchignac qui s'en fichait bien.
    -Euh... pardon... les sœurs eh bien oui elles sont deux...
    Il fallut leur faire une place puisque maintenant, grâce aux talents botanisateurs de la gendarmerie, elles étaient à nouveau au complet. Le fossoyeur était à peu prés saoul, avec son aide qui partageait toutes ses convictions et rajoutait à l'occasion sa tournée personnelle, il essayait de mettre de l'ordre là-dedans, comme un quincaillier un jour d'inventaire, il cherchait dans les réserves, ressortait les invendus et renversa enfin l'un des plus vieux cercueils qui tel une bûche sèche se fendit en deux par le milieu, laissant voir une morte de 146 printemps en dentelles désuète quoique encore parfaitement conformée de chair et dégageant ce même parfum affolant.
    <o:p> </o:p>*
     
    Nous nous retrouvâmes tous au 12, coin Maurin, dans l'immeuble de l'agence Dartemont Soeurs où Maître Jeanneton devait procéder à l'ouverture du testament, n'y étant point convié, à la différence du Chef ‘von le Gueuzec et de Walter Chéchignac, je patientais en visitant les bureaux de Dartemont Sœurs.
    Cela respirait l'humidité, la province bien conduite et le grand siècle... de l'industrie. Rien n'avait sans doute beaucoup changé depuis l'ouverture, 150 ans auparavant, ah si, on avait installé l'automatique à cadran et l'éclairage électrique par lampes à incandescence.
    Surtout, et c'était pour moi une grande tentation, ici l'on pouvait se perdre, trouver l'anonymat, ne plus être familier de quiconque hors de soi, et vivre, et l'âge vous recouvrait comme la neige borde et pardonne le voyageur égaré.
    Les mômes avaient déjà pris possession de l'immeuble, ils montaient et descendaient les étages criards et vengeurs.
    Les maris étaient tricards comme moi et n'avaient pas été invités au tirage.
    Je me rapprochais du cruciverbiste. Il faisait des mots croisés en gilet de laine, et soignait à l'occasion, avec une abnégation admirable et sans discrimination aucune les avaries de genoux, les plaies d'âme et les écorchures diverses de toute la progéniture Dartemont mêlée.
    -Jean-Marie La Gaspèrine.
    -Marcel Belcourt.
    Il était charmant, ingénieur chimiste de vocation, il travaillait chez Proctel & Gambler, division armement ménager, à la mise au point de lessives neutroniques et de défoliants de surfaces de nouvelles générations.
    J'en appris très vite assez sur le sujet pour faire le vœu solennel de ne plus laver mon slip qu'à la main et au savon de Marseille.
    -Dîtes-moi Marcel vous croyez que vous pourriez trouver la cuisine, j'ai besoin d'un bon café.
    C'était l'autre gardien titulaire des sœurs Dartemont qui venait de couper court à notre conversation.
    -Jean-Marie La Gaspérine.
    -Hulme de Chambeulac très heureux.
    -Je vais vous conduire à la cuisine, si vous voulez.
    Je n'avais bien entendu pas la moindre idée d'où elle se trouvait mais cela ne l'empêcha pas de me suivre fidèlement de la cave au grenier, avec retour en rappel par la terrasse.
    -... je voulais vous montrer l'océan.
    -Difficile de passer à côté ici, non.
    C'est vrai il était agaçant mais j'imaginais qu'à Paris je l'aurais jugé très fréquentable et peut-être même utile.
    -... La Gaspérine... vous êtes parent avec l'écrivaine ?
    -C'est ma mère.
    -Mais alors vous êtes le fils du Président Régis Cardemeule ?
    Il connaissait les classiques du répertoire... d'adresses parisiennes.
    -Eh oui. 
    -Ah bon et qu'est-ce que vous fichez don' ici ? Vacances ?
    -Etudes plutôt ne le répétez pas mais je prépare ma campagne électorale, je me présente à la municipalité.
    -Ma foi pourquoi pas, l'électeur doit bien venir dans le coin.
    -Comme partout il y faut des soins et de l'arrosage.
    Il rit sur deux temps, tourna le dos à l'océan et trouva en trois pas la cuisine introuvable.
    <o:p> </o:p>Sa conversation était tous comptes faits bien moins enrichissante que celle du parfait petit chimiste, c'était un parisien comme j'en avais tant connus, avocat d'affaire, prétentiard, salonnard, un pue la laque mondain, une parfaite utilité, qui raccrochait son wagon dés qu'on le sifflait et faisait le petit train, l'omnibus sur les voies secondaires des affaires et de la politique.
    Après tout je faisais partie comme lui et au même étage de la domesticité de la République, mais moi j'avais de réelles espérances alors que lui n'avait plus que de doux espoirs. 
    <o:p> </o:p>Enfin Walter Chéchignac  sortit du bureau et il m'entraîna par le bras vers les doublevécés, tout allait par paire ici, je l'ai dit.
    Il nous y enferma, tira la chasse d'eau et s'ouvrit à moi :
    -Elles sont givrées, les frangines, elles veulent reprendre l'agence de leurs grandes tantes...
    -Et vous n'êtes pas satisfait ? Je croyais que vous en teniez plutôt pour la tradition et tout ce genre de choses ?
    -Mais enfin mon petit vieux, elles n'y connaissent rien, elles sont... charmantes certes, mais vous voyez deux mères de famille dirigeant une... une agence de détectives privés !
    -Je vous étonnerai, mais je n'ai pas trop de mal à l'imaginer. Une affaire provinciale, les histoires de cocu et de comptable félon, cela s'apprend vite non ?
    -Il est bien question de cela, il n'y a pas que cela, Dartemont Sœurs c'est... enfin c'est une très vieille maison familiale avec un réseau de correspondants de confiance souvent reconduits de père en fils, je vous ai dit que j'avais des intérêts dans l'affaire, ces demoiselles étaient les héritières d'une certaine tradition française de discrétion et d'accommodement bref elles savaient se rendre utiles et sortir quand c'était nécessaire de ce tout-venant de façade, vous me comprenez La Gaspérine ?
    A dire vrai non, je ne le devinais pas mâme, je risquais un :
    -Vous voulez dire que c'était des putes ?
    -Il n'a rien compris ! Encore qu'à l'occasion... mais ce n'est pas là la question: je veux dire que l'on pouvait leur confier sans crainte certaines affaires plus importantes ou délicates que la chasse au VRP suborneur de bourgeoises.
    -Ah oui, mais... mais le Chef ‘von le Gueuzec qu'en dit-il ?
    -Elles lui ont proposé de rester et même de lui voter une augmentation.
    -Et alors ?
    -Il a refusé l'augmentation mais accepté de rester quelque temps pour... « pour les mettre au courant »... ‘manquerait plus que ça !
    Là j'avais compris et je jetais triomphant toute ma mise sur la table :
    -Au courant de vos affaires malouines cher Valter ? 
    Walter Chéchignac se redressa, tapota mon épaule à la manière d'un cavalier faisant ses Adieux à son cheval tombé, me balança un regard hirsute et décloué comme un juron de sorcière, recula de trois pas, écarta le pan de son veston ... et j'eus soudain très peur.
    -Mais... mais... mais... tout ça ne me concerne pas bien sûr !
    Il renonça, aussi vite, je ne sais à quoi et souhaite ne jamais l'apprendre, il me sourit et revint à lui et vers moi :
    -Vous en êtes bien sûr, à la sortie de l'école, vous avez bien été en poste en Afrique à la Banque d'Investissement Concussionnaire de l'Est Africain...  B.I.C.E.A  pour les intimes ?
    -Oui, oui sans doute... mais je vous avouerai que durant ces trois années je n'ai trop rien compris à ce que je faisais là-bas et ce qu'était mon emploi... et s'il avait mâme une quelconque utilité...
    -Et bien un jour, si vous avez le temps je vous expliquerai combien vous avez été utile.
    Je venais de comprendre que le consul d'opérette était un véritable diplomate et sans doute même autre chose de plus...   discret et contaminant. (à suivre...)
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  • 8.
    Chez Jean-Pierre...& Fils.
    <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p>La pluie fut très bien, le curé beaucoup moins. Il voulait qu'on l'appelle Jean-Pierre, aussi le Walter Chéchignac, qui bien que représentant d'une démocratie (fort peu démocratique) populaire (et tout autant impopulaire) me semblait dans l'ensemble d'un tempérament passablement réactionnaire, lui donnait du « Monsieur l'abbé » à n'en plus finir.
    L'enterrement se passait au naturel comme en province. La seule note triste était l ‘absence de la famille des sœurs Dartemont hors le grand mâle boisé.
    -Je comprends pas, j'ai prévenu les petites elles devraient être là !
    Il s'inquiétait le chef ‘von Le Gueuzec, libre penseur, il ne professait qu'un culte, celui des convenances. 
    Jean-Pierre avait emménagé vers les années soixante-dix et meublé sa petite église gothique dans un goût astucieux pas cher, c'est à dire qu'il avait arraché tout ce qu'il pouvait arracher, monté en étagères les sarcophages mérovingiens, installé des néons partout et une cuisine intégrée prés de l'autel, avec un lave-vaisselle pour faire la vaisselle eucharistique et un four à micro-onde où réchauffer les Hosties, il avait découvert qu'elles étaient bien plus digestes comme ça et moins caloriques :
    -Vous devriez essayer avec de la tomate c'est encore meilleur mon père et ça enlève le petit arrière-goût. Lui fit remarquer  Walter Chéchignac qui lui en voulait un peu de saccager avec ses croquenots d'imbécile et sa bonne conscience en lin cordé des Vosges une part, la plus rêveuse mais non la moins active, de sa jeunesse.
    -Ah vous aussi vous l'avez remarqué... l'arrière-goût, ça me fait ça depuis quelque temps déjà et c'est pas notre fournisseur, il livre tout le diocèse et il y a que chez moi qu'il y a cet arrière-goût de brûlé, j'en suis à me demander si je vais pas les remplacer pour la messe du matin par des chipsters Belin... goût béconne... allégés s'entend... surtout que ça attire des curieux et des connaisseurs le petit goût de brûlé et toutes les vieilles superstitions ressurgissent, on connaît le pays ils vous cloueraient sur la porte du presbytère comme un rien ces ânes-là !
    -Et le confessionnal mon père ?
    -Le confessionnal, je l'ai mis dans la cour, il sert de clapiers aux lapins. Pour ce que ça sert ces trucs-là de nos jours!
    Il fallut toute la mâle énergie du Veuf Double pour empêcher Walter de se payer Jean-Pierre.
    Pour le reste, par souci œcuménique il sous-louait sa crypte à des bonzes de Ploumanac'h  qui tapaient avec un balai quand il faisait trop de bruit pendant l'élévation et son jardin de curé aux adorateurs de la fraise cosmogonique de Plougastel.
    Sur l'autel il avait posé une toile cirée à grandes fleurs, c'était quand même plus commode pour desservir et mettre un coup d'éponge à la suite.
    Dona Chupita en voyant cela, se signa une quinzaine de fois à toute vapeur, et donna un grand coup de coude à Walter Chéchignac qui, fort à propos, fit:
    -Oumph !
    -Ché mierda ! ‘è troppos stoupidos !
    Comme elle était du genre à payer comptant, Dona Chupita en guise de mortification quitta l'église sur les genoux et retourna comme ça à la maison, c'était toujours un taxi d'économisé.
    La messe se poursuivait sans elle, et chaque fois que Jean-Pierre disait Jésus a dit, il fallait se tourner vers son voisin et se taper dans les mains, tout allait de ce pas médiocre et processionnaire quand elles entrèrent.
    -FoutreDieu ! S'oublia le Chef ‘von le Gueuzec en les reconnaissant.
    Walter Chéchignac tomba dans une manière d'extase collégienne, l'âme comme investie d'une lumière surnaturelle, enfin c'était peut-être les néons qui faisaient ça, dans tout les cas l'assistance mâle partageait son émotion, il n'y avait que Jean-Pierre qui ne se rendait compte de rien et continuait de nous mouler une tourte sur la cause sacrée de la lutte contre le tabac et l'insécurité routière réunis, le Bossuet du journal de vingt heures auraient pourtant pu s'illustrer en chaire:
    -Ces demoiselles Dartemont sont mortes ! Et par Jésus crucifié et par le Dieu vivant ces demoiselles Dartemont nous sont ressuscitées !
    Car les sœurs Dartemont étaient là ! Et elles étaient venues rajeunies et en nombre, il y avait bien une demi-douzaine de mômes autour d'elles, des mômes enchocolatés et ligueurs, solidement et de longtemps établis dans le bonheur.   ( à  suivre...) 
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  • <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p>7.
    Letroncheur devant l'histoire... et à droite du local à poubelles.
    <o:p> </o:p>J'étais entre La Branlaye et le Martial Medpeu, une idée du crétin dernier cité que de nous déguiser en barbus et de nous envoyer au premier métinge de campagne de l'ennemi pour étude et édification:
    -Il paraît que c'est quelque chose ce type dans une réunion publique ! Béaient-ils déjà tout prêt à mouiller leurs culottes devant l'idole des Basses Côtes du Nord, une vraie groupie.
    -Sans compter, ajouta pédagogue Médpeu à mon intention, que cela vous permetttra de faire connaissance avec l'électeur.
    Qu'il prononce seulement encore un fois ce mot et je lui vomissais dessus le demi de bière et l'andouillette poilue que j'avais dû me farcir au buffet de la gare après la réunion du bureau de la section locale du parti, les loyalistes, ceux du moins qui n'avaient pas fait sécession et qui était menés par La Bertalot.
    Il entra enfin, la sono était à fond et jouait « La gagnure. » le dernier tube du grand Jaunie, des projecteurs tournaient autour de lui, il était grand, pesant, mais là il sautillait d'aise et puis il bougeait les bras, histoire de pas se faire un claquage à son V gaullien inaugural.
    Il se laissait touché, peloté, emmené par la foule, il faisait un bout de chemin avec elle avant que de se faire propulser par elle sur la scène à la manière d'un maillot jaune facile qui enroule dans une étape de plaine.
    Il était sur scène, maintenant, se refit homme de bien le caressant, rassurant pour saluer la rangée d'adjoints, de notabilités, qui tous craignaient un peu qu'on leur lâche les chiens, pas trop rassurés quand même devant cette meute de cons à fourches bref d'électeurs en puissance.  
    Letroncheur se retourna, et leva les bras enfin, petite grimace soudaine qui me réjouit l'âme, il n'était pas assez chaud, il s'était fait mal, mais non il re-re-sourit et commença d'en raconter, sur moi bien sûr :
    -... ce petit monsieur parisien qui veut mettre ses escarpins de cour dans nos bons vieux sabots concho-ponchains...
    -Trop littéraire ! Jugea La Branlaye.
    Bien heureusement, on l'aura compris la littérature ne dura pas longtemps, très vite il mit le feu à sa chemise en allumant une cigarette, il n'avait aucune hygiène de vie et ne craignait pas même de blasphémer contre la sainte écologie apostolique et berlinoise et toutes les choses du Culte, et les gens gueulaient et soufflaient tous ensemble  pour l'éteindre comme ils auraient faits devant un gâteau d'anniversaire, il s'aspergea d'eau et chacun de s'essuyer le front, il se laissa tomber dans la foule et la foule unanime, élastique et complice le renvoya sur le ring,
    -Le-Tron-Cheur-Le-Tron-Cheur-Le-Tron-Cheur-Le-Tron...
    -Putain je les aime ! Je veux les baiser ! Gueulait-il en balançant son veston.
    Alors il replongeait dans la foule et cette fois la foule consentait,  il sortait sa bite et il rentrait là-dedans, je l'ai vue de mes yeux, baiser une foule, d'estoc et de taille, avançant là-dedans, ange exterminateur, fornicateur et pacificateur, il ouvrait une voie dans la foule vierge, la voie Letroncheur, c'était de la folie, à côté de ça un concert des Rollingues Stones ressemblait à un thé de chaisières ou une séance de loto chez des retraitées de La Baule, on était dans le Sabbat, la grande transe, le culte vaudou d'arrondissement, des femmes sacrifiaient des coqs, d'autres se foutaient à poils, les prolétaires descendaient les bretelles pour tringler de la tricoteuse, c'était beau c'était républicain, la démocratie des grands ancêtres enfin proclamée: la partouze universelle sous les yeux de l'être suprême c'est à dire du pompier de service.
    Enfin il revint sur scène, à peu prés rhabillé, survivant de sa propre connerie, le pantalon baillant, la chemise plombée, laissant voir son cul et un bon bout de son âme :
    Alors il leva les bras en l'air comme prévu et gueula :
    -Concho-ponchains... je vous l'ai bien mis !
    Et en face la déflagration, le départ de flak et une ruée d'applaudissements qui emporta la tribune comme un tsunami japonisant.
    <o:p> </o:p>   Quand nous en ressortîmes, vivants mais encore égarés par les derniers coups de sono qu'ils avaient balancés sur nos arrières et en particulier une Marseillaise que l'on aurait facilement  pu requalifier en voies de fait, la Branlaye me dit avec quelque reproche en empochant sa barbe : 
    -Ah certes... ah je vous avais prévenu que ce n'était pas gagné d'avance, ah ce n'est pas une circonscription facile, il est très bien implanté, n'est-ce pas, et puis il travaille le terrain, vous avez vu comme il laboure...
    -La bourre ? Oui, oui j'ai vu merci...
    -C'est un professionnel que voulez-vous.
    -On peut appeler cela comme ça...
    -Enfin vous vouliez voir la mer... vous l'avez vue...
    -Et maintenant quoi ? Je peux remballer les tréteaux ?
    -Je ne dis pas ça, il a des failles, c'est connu... il conceptualise pas terrible et il raffole des petites filles pré-pubères... je peux me renseigner, après tout vous avez l'investiture du parti...
    Martial Medpeu intervint à son tour en recrachant un bout de sa barbe qu'il avait avalé par mégarde:
    -Dans tout les cas il faudra soigner votre déclaration de candidature... vous l'avez préparée ?
    Je la sortais de ma poche, elle m'avait donnée du mal, une semaine que je travaillais dessus.
    -Je vous la lis ?
    -Marchez mon cher, marchez...
    Nous étions tous trois arrêtés devant un banc du square « Albert Gueuvignon 1912-1987 Double-Recordman de l'heure d'éthylisme sportif. Adjoint à la jeunesse de 1947 à 1987. », on ressemblait plus à une conspiration de clochards guignant le litron qu'à autre chose de trop recommandable. Je montais sur le banc histoire de gagner en hauteur et qui sait en inspiration :
    -Agglomérées, Agglomérés...
    Cette fois Medpeu l'avait avalée pour de bon, sa barbe.
    -Je vous demonde pardan ? Erupta La Branlaye.
    -Vous m'avez dit de ratisser le plus possible, alors j'ai pensé qu'il fallait pousser au moins jusqu'à l'agglomération... permettez, je reprends :
    Agglomérées, agglomérés...  ( à suivre...)
    <o:p> </o:p>
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  • Nous avons fait un rapide sondage auprés de quelques auteurs de Urbane Tattack et le résultat est éloquent, ils vont tous voter Béééhh...rou!
    H.T.Fumiganza:
    je voterai Béééhh...rou parce que Mééééhh...haignerie ne se présente pas.
    L.Benayak:
    Voter Bééééh...rou c'est bien parce qu'on s'en met partout! Non vrai ça dégouline et on en a tout de suite plein les doigts... et en plus ça colle!

    G.M. Néoletto:
    Je voterai Béééhh...rou parce que c'est un grand résistant, peu de gens savent qu'aprés le premier tour de la présidentielle en 2002 sous le nom de Commandant Jaunard il avait monté un maquis 

    dans le 5° arrondissement avec Pierre Arditi (Colonel Morbleu) et Elise Lucet (Aspirante Pompette) sans une panne de Traction ils auraient pris d'assaut le siége du Flan National à Saint Cloud.

    J-P.Chassavagne: Je vote Béééh...rou d'abord parce que ça me rappelle ma jeunesse: c'est "le bon choix" et puis c'est un homme neuf et un rebelle né: agrégé rebelle, députaillon rebelle, ministrouille rebelle... président rebelle... merde il y a déjà eu Chirac!

    A.Sottos: Votez Béééh...rou parce qu'il représente des idées originales et qui ont fait leurs preuves:  le centrisme mollasse et bourgeois en phase gazeuse qui a toujours été le marchepied des totalitarismes ( France/duc d'Orléans en 1789, Russie/Kérenski en 1917, Allemagne/Centrum en 1933, Chili/Frei en 1971) Si vous rêvez d'une bonne guerre civile dans quatre ans y a pas mieux!
     

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